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De la Palestine et du déclin annoncé de la communauté juive mondiale.

En mars 2007, Jacques Attali , un penseur particulièrement préoccupé par le destin de la communauté juive, s'interrogeait avec franchise et audace sur "L'avenir des juifs au 21ème siècle" (1).

Il présentait à ce propos quelques statistiques essentielles :

- La communauté juive représente, notait-il alors, "un nombre stable actuellement de 13 millions de personnes, ce qui représente deux millions de plus qu’en 1945. Il aura fallu onze ans pour qu’elle passe de 11 à 12 millions et 40 ans pour qu’elle passe de 12 à 13 millions aujourd’hui".

- La probabilité qu’elle représente une part décroissante de la population humaine est donc , selon lui, une évidence, aggravée par le phénomène des mariages mixtes puisqu’on estime, que par ce biais, 50% des enfants d’un seul parent juif quittent cette communauté. "Un processus donc, observe-t-il, d’assimilation et de disparition considérable. La communauté juive ne représente plus que 2 pour mille de la population mondiale".

- En "Israël proprement dit", ajoute-t-il, "les populations environnantes seront à l’échelle de 50 ans non seulement plus nombreuses dans l’ensemble palestinien que dans l’ensemble israélien, et à l’échelle de 60, 70 ans plus nombreuses sur le territoire israélien en population non juive qu’en population juive" (...) Nous avons donc à affronter le fait, souligne-t-il, que la population juive est de plus en plus minoritaire, faible et en voie de disparition".

- En Europe, poursuit-il, "Il y aura un jour, 3 millions de juifs et 50 millions de musulmans". Il en conclut, que, "par rapport à cela, il faut tout faire pour que cette relation soit positive et non antagonique".

Déclin démographique et déclin intellectuel

- Enfin, Jacques Attali lie ce déclin démographique à "un déclin intellectuel" de la place des savants juifs dans le monde. Cette observation qu’il fait est intéressante même si on peut y déceler, chose étonnante à un tel niveau, la trace d’une idée reçue, d’un cliché sur une prétendue supériorité intellectuelle juive, puisque Jacques Attali rattache les savants juifs à leur communauté et non aux pays qui les ont produits. Or c’est la présence des juifs dans les principaux centres intellectuels du monde, notamment aux Etats Unis, qui explique leurs performances scientifiques comme c’était le cas pour les savants juifs au sein du monde arabo-islamique lorsque celui-ci était à l’avant-garde de la connaissance. Ce n’est donc pas une quelconque "nature" juive qui serait l’explication. Imagine-t-on Einstein sans l’Allemagne et les États-Unis ? La remarque reste cependant pertinente dans le sens où la montée en puissance économique, mais aussi scientifique, aujourd’hui de pays comme la Chine et l’Inde indiquent bien le poids déterminant, en dernière instance, tôt ou tard, du facteur démographique dans l’histoire humaine, et dans les relations civilisationnelles.

Aujourd’hui, 14 ans après, la tendance révélée par ces données statistiques présentées par Jacques Attali, n’a pu, évidemment que s’accentuer. Même si, très probablement, ce n’était pas l’usage que leur destinait à ce moment là, leur auteur, ces données peuvent être particulièrement utiles pour mieux aider à comprendre les derniers développements de la cause palestinienne, et notamment ses aspects manifestement nouveaux.

Du jamais vu

- Il y a l’élargissement de l’Intifada aux palestiniens vivants à l’intérieur de l’entité étatique israélienne. Ils représentent désormais plus de 20% de la population d’Israël. Ils ont fait la jonction avec l’ensemble des palestiniens, réalisant ainsi, à la faveur des derniers événements, une unité nationale effective. La lutte palestinienne se déroule désormais aussi à l’intérieur même du blockhaus israélien.

- Dans l’opinion publique mondiale, une immense sympathie, et même un véritable appui se sont manifestés. Aux Etats Unis, au cœur même de la puissance qui porte à bout de bras Israël, et au cœur même du parti démocrate au pouvoir, la gauche du parti a réclamé du président Biden qu’il désavoue les agissements d’Israël et que l’Etat juif mette fin immédiatement à ses bombardement meurtriers sur Gaza. Du jamais vu.

Pour mieux le comprendre, il faut avoir en vue que l’action des dirigeants israéliens, s’est traduite par un degré de violence qui est apparue à l’opinion mondiale, cette fois ci encore plus qu’avant, comme un acharnement délibéré et ce à chacun de leurs actes : le point de départ avec l’expulsion de palestiniens de leurs maisons à Jérusalem, l’invasion de l’esplanade de la mosquée d’al- Aqsa par les extrémistes juifs soutenus par la police israélienne, la répression et l’usage d’ armes à l’intérieur même de la mosquée, les bombardements impitoyables suite aux tirs de roquettes de Hamas, la volonté manifeste de terroriser la population de Gaza par les bombardements, les meurtres par dizaine des enfants,le mépris insensé des dirigeants israéliens envers l’opinion mondiale comme il s’est notamment manifesté à travers la destruction en direct de la tour abritant les médias étrangers dont Associated Press et Al Djazeera, et d’autres tours, dans une atmosphère hallucinante de réédition du 11 septembre. Le terrorisme était évident.

La création d’Israël avait été justifiée par la défense des intérêts généraux de la communauté juive par le moyen d’un Etat Juif. Mais aujourd’hui, ne serait il pas de plus en plus exactement l’inverse, l’image d’Israël, l’action d’Israël portant de plus en plus tort, au fur et à mesure de l’évolution du monde, aux intérêts à long terme de la communauté juive mondiale.

L’ivresse de puissance des dirigeants israéliens, leur mépris total de tout droit, de toute règle et de toute morale internationales peuvent apparaître comme une attitude suicidaire à terme, aux yeux d’une partie croissante des élites juives. Aux États-Unis, la désinvolture avec laquelle les dirigeants israéliens traitent des intérêts étasuniens aussi bien sur la question de la Palestine, que sur celle des rapports avec l’Iran, suscite de plus en plus de mécontentements.

C’est ainsi que la cause palestinienne a resurgi avec encore plus de vigueur, avec encore plus de résonance dans le monde entier. Pourtant, on aurait pu s’attendre au contraire : en effet, la reconnaissance par le président Trump de Jérusalem comme capitale d’Israël, à la suite de quoi certains Etats arabes ont cru le moment venu de s’engouffrer dans cette faille et de "normaliser" leurs relations avec l’Etat juif, les atermoiements du président Mahmoud Abbas au sujet des élections palestiniennes, tout cela pouvait laisser croire au contraire à l’affaiblissement de la cause palestinienne et pourquoi pas, à son reflux. En fait, par ces cheminements dont l’histoire a le secret, la cause palestinienne s’était silencieusement renforcée. Et c’est la résistance indomptable de la Palestine qui imposait désormais son agenda à la diplomatie mondiale, comme aux dirigeants arabes qui avaient cru que le moment était venu pour se délester de la cause palestinienne.

Les statistiques données au début de ce texte le montrent bien. L’importance de la communauté juive mondiale va en diminuant dans les grands ensembles humains.
L’évolution démographique en Palestine et autour d’elle crée des tensions qui seront de plus en plus insupportables pour Israël.

Ailleurs dans le monde, et notamment en Europe, au fur et à mesure de l’évolution démographique et des autres rapports d’influence qui en découlent, la relation antagonique avec les communautés musulmanes, due à Israël, sera de plus en plus insupportable à gérer pour la communauté juive mondiale d’autant plus qu’elle ne représentera pas, de plus en plus, un enjeu majeur pour elle. L’avenir de la communauté mondiale juive, en tant qu’ensemble portant une histoire millénaire, une identité, une culture, des valeurs, apparaîtra d’autant plus menacé pour les siècles à venir s’il dépend de l’existence d’Israël ou de tout autre État, aussi puissant soit-il, à un moment de l’histoire humaine.

La communauté juive existait avant que n’existe Israël. Son existence ne dépend donc pas de l’Etat d’Israël. Le problème, si on anticipe, se posera de plus en plus si Israël, comme elle évolue actuellement, devient de plus en plus un problème pour la communauté juive mondiale, de plus en plus un obstacle à ses rapports avec le reste du monde, un danger pour son avenir même. Or la priorité suprême de toute formation humaine est sa pérennité.

Si l’existence d’Israël dépend de la puissance des États-Unis, les Arabes, quant à eux, n’ont pas besoin du soutien d’une quelconque puissance pour exister. Ils sont là depuis la nuit des temps.


(1) Jacques Attali, conseiller spécial de François Mitterrand pendant 10 ans. Écrivain et penseur. Son œuvre est centrée essentiellement sur les problématiques portant sur l’avenir de l’humanité.
"Un avenir incertain" : https://akadem.org/sommaire/themes/vie-juive/vie-politique/enquetes-sociologiques/un-avenir-incertain-23-04-2007-6918_464.php

COMMENTAIRES  

02/06/2021 14:59 par Georges Olivier Daudelin

Quelle communauté juive ? C’est strictement une religion exploité par des gens d’affaire barbares et sans scrupules, des tueurs, des assassins , des meurtriers !

02/06/2021 15:51 par Yannis

Sujet éminemment sensible. Merci à LGS de publier ce texte aussi bien mesuré que pertinent sur Israel. Qui fait bien la parte des choses entre une "communauté juive" et ce pays neuf, à l’origine un remède (mal pensé pour durer) contre l’horreur du génocide des juifs par les nazis et affiliés.

Le juif a toujours représenté l’autre, le pas assimilable, avec le mythe du juif errant en Europe (fuyant une quelconque malédiction divine, ou participant du "levain du monde" parmi les humains sans aucune distinction, du fait d’une éducation exigente, de haut niveau dialectique et souvent humaniste au sein de leur communauté et du fait, comme.le.souligne très justamente cet article, des échanges avec d’autres cultures et modes de vie), bref un bouc émissaire.

Tandis que la plupart des juifs, possiblement à l’exception des plus intégristes et rétrogrades, se sont petit à petit assimilés à la société française par exemple, efforts dans les deux sens couronné avec la première reconnaissance officielle européenne, un statut de citoyen comme tout le monde, dans la première (ou deuxième) République.

Pour les pour les plus avisés, la figure du juif était un miroir pratique pour identifier les malaises et profondes failles des sociétés européennes. Ce rôle a désormais été transféré à la figure du musulman, évidemment.

Inscrit dans des jeux de miroir et projections, Freud n’a pas inventé un outil d’introspection pour ríen, qui a certes toujours besoin d’étre affiné, clarifié, actualisé

Une víctime, on le sait peut devenir un bourreau, par traumatisme mal soigné possiblement, ou autres mécanismes. Aujourd’hui Israel se perçoit effectivement plus comme une entreprise néocoloniale, un camp de vacances hédoniste accolé à une start up nation, misant sur le tout sécuritaire et répressif, plutôt qu’un refuge d’ex-victimes, familles en errance et une expérience socialiste, un modèle pour le reste de l’humanité.

C’est pourtant ce que nous chantent tous les médias chaque jour. Un problème de dissonance cognitivo, déni de la réalité ?? Un problème qui relève réellemein de l’humain, toujours perfectible, si souvent défaillant.

Une question de courage aussi, comme nous l’enseigne le cri du coeur, le dégout de l’injustice ou d’une justice à deux vitesses, de la part de la jeunesse palestinienne.

02/06/2021 15:55 par act

Merci à D.Labidi (et à LGS) pour cette analyse très intéressante, bien qu’elle parte d’un fait évident.

@Georges Olivier Daudelin : c’est à tous ceux qui ont persécutés les juifs (et/ou continue de les accuser de tous les maux) qu’il faudrait poser la question...

02/06/2021 16:02 par etiennes

@Georges Olivier Daudelin : dire celà, c’est comme reprocher le 11septembre à tous les musulmans, ou les ku klux klan à tous les catholiques : tous les 13 millions de juifs n’ont pas ce pouvoir que vous leur attribuez, de même que tous les sionistes ne sont pas juifs, et que beaucoup de juifs sont en désaccord avec les "gens d’affaires barbares qui exploitent leur religion", comme vous dites.

03/06/2021 09:41 par Cinto

J’avais suivi les derniers événements avec découragement : "Encore un massacre de Palestiniens". Et voilà que les Palestiniens, avec leurs 270 morts, apparaissent en position de force, non seulement morale, mais même matérielle : il ne suffira plus, maintenant, de parler d’eux avec misérabilisme et victimisme (c’est un peu la tendance Noam Chomsky), pour se croire pro-palestinien, l’espoir est de retour.

04/06/2021 20:13 par Kabouli

La communauté juive perdra de son importance dans le mesure ou la société est devenu juive c’est à dire est devenue ce que les juifs sont depuis toujours une société ou l’étude est la base de la vie où l’étude est la religion. Le sionisme est la tentative de christianiser le judaïsme puisque l’étude passe derrière la possession matérielle d’un patrie , le juif fut le premier citoyen du monde pour qui la patrie passait bien après l’étude de la Thora c’est à dire de la présence du divin.La haine du monothéisme dont la religion juive est la matrice explique parfaitement l’antisémitisme moderne dont le sionisme est un aspect.
La religion est l’ennemie du libéralisme qui a tenté depuis trois cents de la repousser dans la sphère privée, mais ce qu’il a repoussé dans la sphère privée -la fameuse laïcité - n’était que la part morte de la religion que le christianisme avait dressé au premier plan c’est à dire l’Eglise ou le pouvoir. La religion n’a pas été dépassée comme le demandait le socialisme mais niée et avec elle son message messianique de l’impérieuse nécessité d’une société humaine.

05/06/2021 09:48 par Assimbonanga

@Kabouli, tu écris « La religion n’a pas été dépassée comme le demandait le socialisme mais niée et avec elle son message messianique de l’impérieuse nécessité d’une société humaine. »
Alors pourquoi tout remettre à divinité, au divin ? Pourquoi la croyance inconditionnelle ? Pourquoi pas l’humain d’abord ? (Ce slogan du front-de-gauche était génial. Dommage que l’humaine nature ait tout dispersé façon puzzle...)

06/06/2021 19:58 par Ivan

Il faut bien qu’il soit cité dans Le Grand Soir pour que je lise Attali !

Je me faisais il y a quelque jours la réflexion qu’Israël allait disparaitre en tant qu’état, que cela donnerait lieu probablement à quelques pogroms, tant les juifs Israéliens ne laissent aux autres que l’option de les haïr. Les riches fuiront et seront accueillis dans la diaspora ici ou là et les autres risquent fort d’être massacrés sur place, qu’ils soient complices ou qu’ils se soient opposés aux politiques d’apartheid menée par le pouvoir.

Quant aux histoires de religion, qu’on nous foute la paix idéologique dans les commentaires ! Pour quelqu’un comme moi qui n’a pas besoin de la croyance en un ou des dieux pour penser le monde ou boire mon café, l’assignation des individus à une religion, qu’elle soit chrétienne, juive ou musulmane pour ce qui concerne majoritairement nos régions européennes et périphériques, m’a toujours paru monstrueuse.
L’organisation laïque de la société, laissant chacun libre de pratiquer ce qui lui plait mais en laissant cela dans le domaine du privé, me semble encore un bon système à défendre et promouvoir en France. D’autant plus que d’aucuns pervertissent la signification de "laïcité" qui est fondamentalement la tolérance religieuse et la liberté pour soi et les autres.

07/06/2021 07:42 par CN46400

Jacques Attali est simplement lucide. Le sionisme sur Israël est invivable. La solution, la plus raisonnable pour les juifs, ne peut être que l’état bi-national. Reste que la clef de cette solution, comme de toutes les non solutions, se trouve à Washington.....

08/06/2021 18:03 par rouge

’’’Les Arabes, quant à eux, n’ont pas besoin du soutien d’une quelconque puissance pour exister. Ils sont là depuis la nuit des temps.’’
Depuis la nuit des temps ? Vraiment ? Des sources semblent ici indispensable !

09/06/2021 16:27 par Auguste Vannier

@rouge
Si l’on en croit la Bible toute la région de l’ancienne Palestine fut le territoire des 12 tribues arabes dont une la tribue d’Israël..
Mais, c’est peut-être une source quelque peu discutable.
Alors essayons un historien et archéologue Israélien, Professeur émerite à l’Université de Tel Aviv : aucune trace historique ou archéologique d’une terre promise propriété ancienne d’un peuple juif : Shlomo Sand, Comment le peuple Juif fut inventé, Champs Flammarion.

11/06/2021 10:44 par kabouli

@Assimbonanga
Avec le monothéisme juif la société prend conscience de l’unité de l’humain éparpillé dans le paganisme. Pourquoi la divinité plutôt que l’humain parce que dieu est le nom donné à la réalité des lois qui structurent l’humain. aujourd’hui ce sont les lois de la science qui structurent l’univers humain. Avec Marx on s’aperçoit que ce sont les hommes qui font les lois malheureusement Marx retombe dans le judaïsme et le monothéisme en faisant de l’homme un simple dépositaire des lois et non le créateur lui-même. Il faudra attendre Le pragmatisme de Dewey pour comprendre que l’homme ne fait pas face à la nature mais est la nature elle-même qui devient sens. La pensée est une énergie naturelle par l’apparition du langage " qui transforme les bêtes en animaux parlants et entraîne l’usage d’ustentiles.

13/06/2021 07:04 par Bruno

A Monsieur Labidi

Après lecture de votre texte tout à fait étonnant, au vu de l’analyse de Jacques Attali qui fait œuvre utile pour réveiller les consciences afin de faire cesser - par l’entremise d’un tiers - les massacres en Israël-Palestine, l’on souscrit plutôt à l’essentiel de l’exposé.

Ouvrir une voie pacifique de résolution d’un conflit atroce qui n’a que trop durer est bien évidemment urgent, car l’horreur qui s’est nouée là il y a longtemps, n’a fait que générer toutes sortes de cancers idéologiques à travers le monde ; que ce soit l’idéologie ethnico-militaro-policière israélienne de tendance de plus en plus ouvertement fasciste ou que ce soit les variantes du fascisme islamiste dont les membres psychopathes de différentes obédiences mettent à feu et à sang la planète entière en s’imaginant pouvoir imposer un califat mortifère au monde entier.

Dans les deux cas, des idéologies zombies qui nous menacent tous et qui s’ont apparues notamment lors des différentes métastases du conflit qui oppose encore aujourd’hui les Israéliens aux Palestiniens.

Ainsi bizarrement tandis que votre texte déroule un argumentaire de bonne tenue - bing ! - une ultime phrase à la saveur douteuse se détache de l’ensemble :

"Si l’existence d’Israël dépend de la puissance des États-Unis, les Arabes, quant à eux, n’ont pas besoin du soutien d’une quelconque puissance pour exister. Ils sont là depuis la nuit des temps. "

Qu’est - ce à dire ?

Ne pensez-vous pas que les Juifs sont là eux aussi " depuis la nuit des temps " autant que les " Arabes " ?

Je vous rappelle que nous, les Homo-Sapiens ne sont sur Terre que depuis 300 000 ans, ne serait-il pas préférable de relativiser le kitsch de ces phrases toutes faites comme celle-ci qui signe un certain "antisémitisme" en imaginant toute sorte d’antériorité ethnique supérieure à une autre ?

Et puis, cet autre ajout qui voudrait que les " Arabes " soient soudainement mêlés en un seul bloc identitaire tout en ne dépendant d’aucune puissances surplombantes, est-ce que cela vous apparait vraisemblable ?

L’Arabie Saoudite, les Émirats Arabes unis, le Qatar ne déversent-ils pas des milliards chaque année pour " islamiser " une cause palestinienne qui hier encore faisait de la laïcité l’un des piliers de son combat de libération nationale ?

Là où la manne pétrolière existe, les guerres semblent sans fin. Qui a donc intérêt à ce que ce conflit dure éternellement ?

13/06/2021 14:40 par Danael

Bien vu Bruno. Il y a aussi la manne de la vente des armes.

13/06/2021 18:54 par Bruno

@Danael

Merci à vous. Oui, la vente des armes. Les différents complexes militaro-industriels.

La France n’est pas en reste, elle qui vend toutes sortes d’armements hyper-sophistiqués à toutes sortes de dictatures, tel encore l’Arabie Saoudite dernièrement via l’entreprise Dassault. Bien sûr, on pense au Pentagone et à ses ramifications diverses et variées qui apprécie que cette guerre ethnico-religieuse ne finisse pas. Le business de la mort bât son plein.

Voyez ce qu’il se passe au Liban et dont nos médias ne rendent aucunement compte ou si peu.

Toute la population est tombée dans la trappe de la pauvreté : les personnes aisées sont devenues pauvres et les pauvres sont devenus misérables.

La communauté internationale ne réagit pas et laisse crever tout un peuple, le peuple libanais. Que pensez-vous qu’il va se passer dans cette région du monde après la destruction totale voulue par les chancelleries européennes et États-uniennes de l’Irak, de la Libye et de la Syrie, dans le sillage des " Néo-cons " ?

Quel avenir dans cette région du monde pour les populations qui y vivent ?

Comme le dit si bien Ivan dans le fil des commentaires, les riches fuiront ailleurs dans d’autres contrées car ils en auront les moyens et les pauvres cloués sur place mourront, de faim, de soif, sous les bombes ou tuées par toutes sortes de psychopathes "illuminés" qui assouvissent leurs pulsions criminelles en se dédouanant sur le dit " dieu ".

Un concept symbolique finalement pratique pour certains afin de légitimer sa haine des autres : la haine de la différence, la haine des femmes, la haine de toute subjectivité, la haine étendu à tout le vivant.

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