voici comment l’Union Européenne a conduit à la libéralisation du secteur aérien conduisant à la casse sociale qui se déroule aujourd’hui.
Avant 1987, le marché européen était organisé de la façon suivante : « Une ligne égale une compagnie ». Ainsi, une dérégulation progressive décidée par la communauté européenne a été mise en place en Europe.
Cette libéralisation s’est échelonnée sur quatre principales dates.
Tout d’abord, 1987, date à laquelle la communauté européenne a estimé qu’il était nécessaire de procéder à une libéralisation de l’espace aérien européen, considérant que l’on pouvait appliquer au transport aérien le principe de libre circulation des personnes, des capitaux et des biens. La deuxième date clé est janvier 1990, date à laquelle des mesures supplémentaires ont été signées afin d’accélérer la libéralisation totale du secteur. C’est le 23 juillet 1992, que chacun des membres de la communauté Européenne a accepté d’ouvrir son marché intérieur à la concurrence et à une certaine liberté tarifaire. Enfin, laissant 5 ans aux compagnies aériennes pour se préparer à cette libéralisation, ce n’est qu’en 1997 qu’elle a été totale. Les Etats-Unis ont profité de cette décision pour signer des accords dis « open sky » avec certains Etats membres comme les Pays Bas en 1992, l’Allemagne en 1994, la Belgique, l’Autriche et le Luxembourg en 1995. Les accords « open sky » permettent aux compagnies aériennes d’un pays d’opérer librement dans un autre pays. Toutefois, les compagnies étasuniennes qui ont obtenu le droit de cabotage en Europe ont signé les accords de façon à ce que les compagnies Européennes n’aient pas ce même droit sur le territoire des États-Unis.
La libéralisation du transport aérien Européen est considérée comme officielle à partir d’avril 1997, « toute compagnie européenne homologuée peut proposer des vols sur n’importe quelle liaison, aussi bien entre deux pays qu’au sein de chaque pays membre, à des prix qui doivent résulter en principe du libre jeu des forces concurrentielles du marché »8. Nous pouvons dorénavant comprendre pourquoi certaines compagnies, telles les compagnies à bas coût ont pu faire leur apparition. source : Adrien Deloume Mémoire p. 7
La privatisation d’Air France, et le dumping social
C’est dans ce contexte que le 10 février 1999 le gouvernement Jospin de la « gauche plus rien » privatise Air France (nationalisé à la libération par les ministres PCF). C’est Gayssot, ministre P »C »F euroconstructif qui réalise l’opération, c’est à lui qui bien vite a ensuite appelé à la fin du P »C »F une foi son maroquin amorti qu’est revenu ce déshonneur, ainsi qu’à tout ceux qui ont soutenu et participé à la mutation du PCF ( de même que la régionalisation des lignes TER de la SNCF prélude à leur mise en concurrence). Opposés à la participation au gouvernement Jospin, résolument engagés dans la lutte pour sortir de Maastricht, les militants du PRCF avaient alors prévenu et expliqué ce qui était à l’œuvre ! les faits leur donnent 100% raison, il n’y a pas d’Europe sociale possible, mais uniquement une Europe patronale dont il faut sortir, pour s’en sortir !
Dans le même temps, l’Union Européenne organise la mise en concurrence des « territoires », poussant à la constitution de « métropoles » placée en état de concurrence. Une concurrence féroce s’ouvre entre les différentes plateformes aéroportuaires pour accueillir – à grand renfort de subventions payées par les impôts des travailleurs – des compagnies aériennes privées favorisant l’émergence des low costs et autres compagnies du golf dont le modèle économique repose en grande partie sur l’aspiration des aides publiques d’une part, de l’exploitation de leurs personnels d’autres part. Au milieu des années 2000, le gouvernement privatise Aéroport de Paris, qui pour financer sa croissance à l’international (plutôt que de procéder à la modernisation des hubs de Roissy et Orly – politique conduisant d’ailleurs à un fiasco total !) et ses profits augmente toujours plus ses tarifs vis à vis d’Air France. A tel point que Roissy est désormais bien plus cher pour Air France que l’aéroport d’Amsterdam qui, lui, a baissé ses tarifs. Par ailleurs, le gouvernement, plus préoccupé de permettre aux majors du BTP de se remplir les poches en construisant l’Ayraultport de Notre Dame des Landes, renonce à toute politique de développement responsable et cohérent du transport aérien dans une logique d’aménagement du territoire au service de la population. Au contraire, en application des instructions de Bruxelles, le gouvernement a dans les tuyaux la privatisation des aéroports de Lyon, Nice et Toulouse (Loi Macron). Et pour que la vente soit plus belle, ces derniers n’hésitent pas à ouvrir grand les bras aux compagnies du Golfe. Merci qui, merci l’Europe du Capital !
De fait, le véritable problème d’Air France, ce n’est pas les salaires ni les travailleurs, c’est le coût du capital !
Bien sûr le patronat se réjouit alors de cette libéralisation. les nouveaux actionnaires d’Air France profitent alors de centaines de millions de bénéfices chaque année jusque dans les années 2000. Mais là concurence « libre et non faussée » c’est à dire la guerre aux salaires organisée par la libéralisation conduite par l’Union Européenne patronale, pousse la compagnie à conduire plans sociaux sur plans sociaux pour préserver sa rentabilité, jetant à la rue des milliers de salariés, alors que les compagnies aériennes sont désormais dans une course mortifère à qui arrivera le plus à écraser les salaires et à mieux exploiter ses personnels. Le résultat de la libéralisation conduite par l’UE c’est la disparition de différentes compagnies nationales, avec par exemple la récente digestion d’Alitalia par la compagnie du golfe Ethiad. Pire, il ne faut pas oublier qu’au delà d’Air France, c’est l’ensemble de la filière industrielle aéronautique qui est menacée.
Dans ces conditions, notre solidarité doit être totale avec les travailleurs d’Air France, mais également avec ceux de la Lufthansa encore en grève pour la 14e fois depuis avril 2014 au début du mois dernier, pour les mêmes raisons, ou ceux des companies low-cost exigeant de pouvoir bénéficier du droit social français.
Dans ces conditions, pour défendre les salaires, l’emploi, les droits sociaux et démocratiques, contre la violence systématique de la classe capitaliste contre les travailleurs, tous ensemble, il nous faut briser les chaines de l’Union Européenne des patrons, pour la démocratie et pour le progrès social
JBC pour www.initiative-communiste.fr site web du PRCF, info libre et engagée, par et pour les travailleurs
Signez et faites signez la pétition en ligne ! pour un référendum pour la sortie de l’euro et de l’Union Européenne !