RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Washington lâche-t-il le Conseil national syrien ?

Estimant qu’il ne pouvait « plus être considéré comme le dirigeant visible de l’opposition », Hillary Clinton a sommé la semaine dernière le Conseil national syrien (CNS) de se fondre dans une « opposition plus élargie capable, a-t-elle précisé, de parler à chaque segment et à chaque composante géographique de Syrie ». Autrement dit, elle veut contraindre cette organisation soutenue et financée par le Qatar et l’Arabie saoudite, que l’ex-ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, considérait comme « l’interlocuteur légitime, le pôle autour duquel doit s’organiser l’opposition », à se dissoudre et à ne plus prétendre incarner à elle seule l’opposition syrienne.

Piqué au vif et ne s’avouant pas vaincu, le CNS, qui tient ses assises depuis dimanche à Doha (Qatar), a inclus plus de 200 nouveaux membres dans son secrétariat général. Les représentants des militants de l’intérieur composent 33% du secrétariat et formeront le tiers de la direction du CNS qui doit être élue mercredi, alors que les minorités religieuses et ethniques du pays sont représentées à hauteur de 25%. Le but de cette restructuration prise sous la contrainte est de montrer que le CNS est bien la seule organisation représentative de l’opposition syrienne. Mais qu’à cela ne tienne. Washington n’a pas varié de position. Commentant lundi cet élargissement, la porte-parole du département d’Etat Victoria Nuland a jugé que « l’augmentation du nombre de membres n’élargira pas nécessairement la représentativité » du CNS. Contrairement à la France, qui ne jurait que par le CNS, les Etats-Unis ont de tout temps insisté sur le manque de représentativité de cette organisation quand ils ne mettaient pas en exergue les dissensions minant l’opposition syrienne. Qui plus est, l’intransigeance du CNS, encouragée ouvertement par les Qataris, qui se traduisait par un refus de tout compromis avec tout ou partie du régime syrien en vue d’une sortie négociée de la crise, persuadée alors que le scénario libyen pouvait être réédité en Syrie, agaçait au plus haut point les Américains. Qui plus est, le CNS, partisan d’une intervention militaire étrangère, était très critiqué par l’opposition interne, notamment par le Comité de coordination pour le changement démocratique qui regroupe les partis de gauche, nassériens et kurdes, favorable à un compromis négocié avec le régime syrien, compromis incluant le retrait de Bachar al-Assad et ses proches de la vie politique.

Décidé de reprendre en main un dossier un peu laissé entre les mains des Qataris et des Saoudiens, Washington mise désormais sur un autre cheval en la personne de l’homme d’affaires et ex-député syrien Riad Seif. Cet homme de confiance des Etats-Unis, que le CNS soupçonne de vouloir refonder l’opposition syrienne afin de négocier avec le régime, propose la création d’une nouvelle instance regroupant toute l’opposition syrienne et dont le CNS ne serait qu’une partie parmi d’autres. Intitulée « Comité de l’initiative nationale syrienne », cette proposition devrait être à l’ordre du jour d’une réunion convoquée par la Ligue arabe et le Qatar à Doha. Elle ne vise rien de moins qu’à constituer, en concertation avec les représentants de l’Armée syrienne libre (ASL) et des comités populaires qui animent les manifestations en Syrie, une direction politique, un conseil militaire suprême et un gouvernement intérimaire formé de technocrates. Le CNS a décidé de participer à cette réunion non pour se dissoudre mais, visiblement, pour neutraliser l’initiative de Riad Seif. Radwan Ziadeh, directeur du bureau des relations internationales au CNS, prévient que l’initiative de Riad Seif est « mort-née : elle est soutenue sur le plan international, mais ne jouit pas d’appui à l’intérieur » de la Syrie de la part des meneurs du soulèvement.

En attendant, les violences ne connaissent aucun répit. Pour la première fois à Alep, de violents combats ont opposé des Kurdes à l’Armée syrienne libre. Tandis que la montée en puissance des djihadistes du Front An-Nosra, nouvel acteur d’un conflit qui s’enlise, inquiète de plus en plus, y compris au sein de l’opposition syrienne.

H. Z.

http://www.lesoirdalgerie.com/

URL de cet article 18276
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

« Les déchirures » de Maxime Vivas
Maxime VIVAS
Sous ce titre, Maxime Vivas nous propose un texte ramassé (72 pages) augmenté par une préface de Paul Ariès et une postface de Viktor Dedaj (site Le Grand Soir).. Pour nous parler des affaires publiques, de répression et d’impunité, de management, de violences et de suicides, l’auteur (éclectique) convoque Jean-Michel Aphatie, Patrick Balkany, Jean-Michel Baylet, Maïté Biraben, les Bonnets rouges, Xavier Broseta (DRH d’air France), Warren Buffet, Jérôme Cahuzac, Charlie Hebdo, Jean-François Copé, (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

"Je ne sais pas."

Secrétaire d’Etat des Etats-Unis Colin Powell.
Interrogé pour savoir s’il aurait été favorable à une invasion de l’Irak
en sachant de ce dernier ne possédait pas d’armes de destruction massive.

Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.