Adolfo Payes.
Amérique latine, Falco.
Le Monde Diplomatique, décembre 2007.
L’« arrière-cour » s’émancipe.
Pourquoi l’ambassade américaine à Caracas a-t-elle ouvert une série de « consulats satellites » dans cinq Etats du Venezuela producteurs d’hydrocarbures ? Pourquoi le Pentagone tente-t-il de réactiver l’aéroport militaire Mariscal-Estigarribia, dans le Chaco paraguayen, à quelques dizaines de minutes de vol de la Bolivie ? Depuis la fin des années 1990, Washington est bousculé en Amérique latine. Le projet de grand marché de l’Alaska à la Terre de Feu, la Zone de libre-échange des Amériques, n’a pas abouti. En lieu et place sont apparus des gouvernements de gauche, modérés ou radicaux, une alliance énergétique Venezuela-Bolivie-Argentine, une Banque du Sud faisant pièce au Fonds monétaire international et à la Banque mondiale, l’Alternative bolivarienne des Amériques (Bolivie, Cuba, Nicaragua, Venezuela), l’ébauche d’un « socialisme du XXIe siècle » à Caracas, La Paz et Quito… Washington tente d’endiguer cette émancipation en promouvant de nombreux traités de libre commerce, en légitimant un « droit d’ingérence démocratique » et en renforçant la coopération militaire au nom de la guerre contre le terrorisme et le narcotrafic, en défense de… la démocratie de marché.
« L’Amérique latine est un continent perdu. » L’affirmation est de Moises Naim, directeur de la revue Foreign Policy. Moins catégorique, le président de l’Inter-American Dialogue, Peter Hakim, n’en formule pas moins la même inquiétude lorsqu’il se demande : « Washington [est-il] en train de perdre l’Amérique latine (1) ? » Depuis une décennie, les Etats-Unis ont essuyé de nombreux revers dans cette partie du monde. Le rejet des politiques néolibérales a porté au pouvoir des coalitions de gauche, radicales ou modérées, marquant à des degrés divers leur indépendance. En avril 2002, le coup d’Etat contre le président vénézuélien Hugo Chávez a échoué. Depuis, la force du mouvement indigène a porté M. Evo Morales au pouvoir en Bolivie malgré les pressions du département d’Etat. Bien qu’exerçant des pressions de toute sorte, les Etats-Unis n’ont pas davantage pu empêcher l’élection de M. Daniel Ortega au Nicaragua ou, en Equateur, celle de M. Rafael Correa (2). Alors, intervenir de façon plus musclée ? L’échec de l’expédition irakienne rend peu probable, au moins pour un temps, un engagement militaire direct sur un autre front. (...)
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