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Vous fâchez pas, Maryse !

En écrivant Georges Wolinsky avec un y au lieu du i final, les gougnafiers qui nous gouvernent l’ont involontairement rapproché d’un autre mec très bien du nom de Kurt Tucholsky. Lui, il s’était suicidé en 1935, persuadé, peut-être pas à tort, que la connerie meurtrière avait gagné définitivement.

Un petit échantillon de ce qu’écrivait ce Tucholsky aux revanchards allemands dans les années 1920 :

D’abord la traduction (trop vite faite pour être vraiment bonne) :

La Tranchée

La mère dans quel but as-tu élevé ton gosse, t’es-tu tourmentée pendant 20 ans pour lui ? Dans quel but s’est-il réfugié dans tes bras, et tu lui as raconté quelque chose à voix basse ? Jusqu’à ce qu’ils te le prennent, pour la tranchée, la mère, pour la tranchée.

Mon garçon, peux-tu encore te souvenir de ton père ? Ton père te prenait souvent sur son bras, et quand il voulait t’offrir un sou, il te le jouait aux gendarmes et aux voleurs. Jusqu’à ce qu’ils te le prennent, pour la tranchée, mon garçon, pour la tranchée.

En face, nos camarades français étaient couchés près du travailleur anglais. Tous, ils ont versé leur sang, et, criblés de balles, reposent maintenant les hommes côte à côte, des vieux, des adultes, des gamins, dans une grande fosse commune.

Ne soyez pas fiers de vos médailles, de vos breloques, ne soyez pas fiers de vos cicatrices ni de cette époque. Dans les tranchées vous ont envoyé les aristocrates, la folie de l’Etat et la cupidité des patrons. Vous étiez tout juste bons à donner à bouffer aux corbeaux, bons pour la tombe, camarades, pour la tranchée.

Jetez les drapeaux, les orchestres militaires entonnent votre danse macabre. Quand vous serez morts, un bouquet d’immortelles, ce sera tout le remerciement de la patrie.

Pensez au râle des mourants et à leurs gémissements, en face il y a des pères, des mères, des fils, ils triment aussi dur que vous pour vivre aussi peu, ne voulez-vous pas leur tendre la main ? Tendez une main fraternelle par dessus les tranchées, les gars, par dessus les tranchées !

Pour ceux que ça intéresse, voici la version originale :

Der Graben

Mutter, wozu hast du deinen aufgezogen ?
Hast zwanzig Jahre dich mit ihm gequält ?
Wozu ist er dir in deinen Arm geflogen,
und du hast ihm leise was erzählt ?
Bis sie ihn dir weggenommen haben.
Für den Graben, Mutter, für den Graben. (bis)

Junge, kannst du noch an Vater denken ?
Vater nahm dich oft auf seinen Arm.
Wollte er dir einen Groschen schenken,
spielte mit dir Räuber und Gendarm.
Bis sie ihn dir weggenommen haben.
Für den Graben, Junge, für den Graben. (bis)

Drüben die französischen Genossen
lagen dicht bei Englands Arbeitsmann.
Alle haben sie ihr Blut vergossen,
und zerschossen ruht heut’ Mann bei Mann.
Alte Leute, Männer, mancher Knabe
in dem einen großen Massengrabe. (bis)

Seid nicht stolz auf Orden und Geklunker !
Seid nicht stolz auf Narben und die Zeit !
In die Gräben schickten euch die Junker,
Staatswahn und der Fabrikantenneid.
Ihr wart gut genug zum Fraß für Raben,
für das Grab, Kameraden, für den Graben ! (bis)

Werft die Fahnen fort ! Die Militärkapellen
spielen auf zu Eurem Todestanz.
Seid ihr hin ; ein Kranz von Immortellen —
das ist dann der Dank des Vaterlands.

Denkt an Todesröcheln und Gestöhne !
Drüben stehen Väter, Mütter, Söhne,
schuften schwer, wie ihr, ums bisschen Leben.
Wollt ihr denen nicht die Hände geben ?
Reicht die Bruderhand als schönste aller Gaben —
übern Graben, Leute, übern Graben — !

Bonne écoute sur you tube.

Wolinski, j’ai toujours aimé ce qu’il faisait, et je lui suis reconnaissant de son courage du début des années 1980.

Alors, son rapprochement avec Tucholsky, cet Allemand qui me plaît aussi beaucoup, ne me dérange pas, au contraire. Pour une fois, vive la connerie et l’ignorance de nos commémorateurs en sous-chefs !

Maryse, portez le deuil, méprisez la connerie, mais ne vous fâchez pas, s’il vous plaît. Ils n’en valent pas la peine.

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(Cité dans : Labor’s Untold Story, de Richard O. Boyer and Herbert M. Morais, NY, 1955/1979.)

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