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Charlie Hebdo ou la dérive anticommuniste et le racisme larvé

Un ami basque me tuyaute : Laurent Sourisseau, dit « Riss », est un ancien élève du lycée de Bayonne, ville où son père exerçait la fonction de Directeur des Pompes Funèbres Générales. Riss s’était manifesté, à l’époque, dans des attaques verbales violentes et non gauchisantes, contre les prisonniers et les « basques-autonomistes » qui le côtoyaient en classe.

Ces derniers, en réponse, l’avaient mis en quarantaine jusqu’à son départ grâce à une mutation promotionnelle salvatrice de son père. C’était l’époque, assure mon informateur, où Charlie-Hebdo « comparait les jeunes indépendantistes de gauche à des nazis » (ah ! déjà et eux aussi ?).

J’ai toujours pensé que les humoristes pouvaient faire rire de tout, à condition de ne pas dresser des bûchers contre quiconque ne rit pas comme eux.
De tout ? Hum, hum !
Souvent des mêmes ? Hum, hum !
De préférence des barbus patibulaires ? Et de leurs enfants morts ? Hum, hum ! hum ! et hum !
Des dessinateurs assassinés ? Hou là, malheureux, tu n’as jamais été menotté ? Tu peux prouver que tu n’as pas de lien avec Daesh ?

Le cadavre du petit immigré IIyan, échoué sur un plage, ne cesse d’amuser un Riss (deux dessins nullards sous sa plume) [ en vérité, quatre dessins. Note du GS, le 19/10/2024] qui pleura l’assassinat de ses collègues le 7 janvier 2015, qui nous apitoya sur ses propres blessures et qui ne bougea pas un cil quand la Justice poursuivit (jusqu’à 50 procédures mises en route, un enfant de 8 ans convoqué au commissariat, une grande gueule condamné à 6 mois de prison ferme, etc.) ceux qui clamaient un peu trop fort « Je ne suis pas Charlie » au lieu de défiler avec une brochette de chefs d’Etat, dont quelques dictateurs notoires, oppresseurs de la presse.

Le numéro 1225 (13 janvier 2016) de Charlie Hebdo touche le fond.
Théophraste en a fait la démonstration ICI
Charb, Wolinski, Bernard Maris, se retournent assurément dans leur tombe. On se demande comment l’association Cuba-Si va pouvoir accueillir encore sur son stand de la fête de l’Huma un hebdo qui porte au pinacle un Wolton, considéré comme un rigolo par ses pairs pour ses approximations historiques, ses contre-vérités, ses ignorances, son obsession anti-communiste devant lesquelles la vérité et l’Histoire doivent plier.

Pour Charlie Hebdo, chez Wolton, tout est bon. Sans trop chercher, on voit pourtant des médias de droite, soucieux de ne pas trop se griller par l’outrance, prendre quelque distance, introduire quelque nuance devant le livre promu à pleine page par Charlie Hebdo.

Même sa fiche Wikipedia est désastreuse pour lui.

On trouve dans l’Express ICI une terrible réfutation point par point de ses mensonges à répétition, quand il voulut démontrer dans un livre précédent que Jean Moulin était un agent de Staline.
Même l’Obs (c’est dire !) réfute son nouveau livre sans ménagement ICI

Wolton, c’est une machine à proférer n’importe quoi, à faire hurler les historiens (même de droite) dans le seul but de nuire à tous les adeptes du Grand Satan (Marx).

Il n’y a que Charlie Hebdo pour promouvoir son dernier pamphlet sur une page entière de cirage de pompes (à Charlie Hebdo, on dit : de léchage de cul et on souligne avec un dessin) : “un ouvrage de référence”, un “récit passionnant et méticuleux”.

Un ami m’envoie un courriel : « … en découvrant la page de Charlie, j’ai pensé que Philippe Val était revenu aux manettes. Le pire est que Thierry Wolton est un charlatan qui n’a jamais été pris au sérieux par les analystes sérieux ».

Le petit Ilyan dont la noyade n’en finit pas d’amuser Riss serait-il devenu tripoteur de fesses en Allemagne, hypothèse forte (unique) retenue par le dessinateur ? Pour le FN et Charlie Hebdo, l’évolution naturelle d’un étranger (surtout venant de… suivez mon regard) est

vers la délinquance. Imagine-t-on un étranger servir (comme il l’entend) la France jusqu’à devenir maire de Paris (comme Anne Hidalgo) ou Premier ministre (comme Manuel Valls), ministre (comme Rama Yade, Rachida Dati, Azouz Begag, Najat Vallaud-Belkacem et Myriam El Khomri) ? Et Nicolas Sarkozy (oui, je sais, je sais, mais là n’est pas le sujet. Je parle du droit d’être admis comme Français à part entière).

Sait-on encore d’où nous sont venus Ariane Mnouchkine, Isabelle Adjani, Zinedine Zidane, Charles Aznavour, Henri Verneuil, Paul Verlaine, Marguerite Yourcenar, Henri Michaux, Robert Badinter, Sylvie Vartan, Julia Kristeva, Francis Picabia, Pablo Picasso, Samuel Beckett, Coluche, Lino Ventura, Yves Montand, Michel Piccoli, Serge Reggiani, Emile Zola, Guillaume Apollinaire, Joseph Kessel, Henri Troyat, Serge Gainsbourg, Maurice Ravel, Jean-Jacques Rousseau, Milan Kundera, etc. (voir la liste plus complète dans « Marine Le Pen amène le Pire » F. et M. Vivas, éditions Golias).

Riss dessine ce qu’il veut. Au Grand Soir, ils s’en fichent : ils ne sont pas membres de la Commission de Bonnes Mœurs et de la Juste Ligne Politique (Ils sortent d’en prendre et Charlie Hebdo tenait la matraque).

Mais LGS, qui donne à lire et à voir, peut publier, pour illustrer cet article, les dessins de Riss et le talentueux dessin qui leur répond magistralement.

Cela dit, il y a des limites : LGS ne publia pas l’an dernier des dessins sur ce que deviendrait Riss s’il survivait à ses blessures du 7 janvier. Il suffisait d’attendre. A présent, chacun voit.

Vladimir Marciac
NB. Au moment où j’écris, la triste équipe de Charlie Hebdo dit qu’elle ne souhaite pas communiquer sur cette affaire.

URL de cet article 29850
   
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Jean Ortiz a publié 90 articles sur le site Le Grand Soir. Son style impeccable, son cœur à fleur de clavier, son intelligence servant sa remarquable connaissance des dossiers qu’il traite, son humour, sa fougue, sa fidélité aux siens, c’est-à-dire aux guérilleros espagnols que le monde a laissé se faire écraser par un dictateur fasciste, le font apprécier par nos lecteurs (nos compteurs de lecture le disent). Il a en poche une carte du PCF qui rend imparfaitement compte de ce qu’est pour (…)
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Je définirais la mondialisation comme la liberté pour mon groupe d’investir où il veut, le temps qu’il veut, pour produire ce qu’il veut, en s’approvisionnant et en vendant où il veut, et en ayant à supporter le moins de contraintes possibles en matière de droit du travail et de conventions sociales.

P.Barnevick, ancien président de la multinationale ABB.

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