USA : La baisse de l’immobilier pourrait causer un ralentissement mondial pire que l’éclatement de la bulle Internet.

Heather STEWART

France : l’immobilier en baisse, jusqu’où ? T. Serafini, F. Paoletti.

L’effondrement de l’immobilier américain fait craindre un krach.

The Observer, dimanche 27 août 2006.

Les économistes lancent une mise en garde : le repli du marché de l’immobilier américain va obliger les entreprises à supprimer 73 000 emplois par mois l’an prochain, et pourrait causer plus de tort à l’économie mondiale que l’éclatement de la bulle Internet.

Après les statistiques officielles indiquant que le nombre de ventes de logements neufs pour le mois de juillet était de 22 pourcent inférieur à celui de l’an passé, alors que les prix demeurent quasiment inchangés, on craint de plus en plus que le ralentissement immobilier « maîtrisé » prédit par la Réserve Fédérale ne s’avère être un krach en bonne et due forme.

«  De fait, la situation semble se dégrader rapidement. Il peut sembler exagéré de parler de chute libre, cependant il me semble qu’en l’occurrence c’est le terme adéquat, » a déclaré Paul Ashworth, expert en économie américaine du cabinet Capital Economics.

Les prix de l’immobilier ont augmenté de dizaines de pourcent au cours de ces dernières années, représentant une véritable manne pour les propriétaires et provoquant une vague d’investissements dans la construction en neuf. Cependant, les logements neufs invendus sont aujourd’hui plus nombreux qu’ils ne l’ont été ces dix dernières années.

Ashworth pense que 30 pourcent de la totalité (1,4 millions) des emplois créés depuis la fin de la récession de 2001 concerne des secteurs liés à la croissance rapide du marché immobilier, du bâtiment aux magasins de bricolage. Comme le boom s’essouffle, Capital Economics prévoit la perte de 73 000 emplois par mois.

Ce mois-ci, la Réserve Fédérale a laissé les taux d’intérêt inchangés pour la première fois depuis 18 réunions, son président Ben Bernanke ayant mesuré les risques d’inflation et de ralentissement de la croissance que pose la crise du marché immobilier, depuis longtemps attendue.

Stephen Roach, premier économiste de Morgan Stanley, prévoit que le ralentissement de l’immobilier coûtera au minimum deux points à la croissance du PNB américain l’an prochain, ce qui conduira le pays dangereusement près de la récession, tandis que les dépenses pour le bâtiment se réduisent comme peau de chagrin et que les propriétaires perdent le capiton de richesse supplémentaire résultat d’une croissance rapide des prix.

« L’économie des États-Unis est liée à la richesse individuelle, par conséquent l’éclatement d’une nouvelle grosse bulle financière risque fort d’entraîner de très graves conséquences, » a-t-il affirmé, ajoutant qu’il fallait faire attention car, compte tenu des déséquilibres fiscaux et commerciaux américains plus marqués qu’il y a cinq ans, les retombées au niveau global risquent d’être plus graves que celles de l’éclatement de la bulle Internet. « Un éclatement de la bulle immobilière présente également des risques très sérieux pour les partenaires économiques des États-Unis et pour le reste d’une économie mondiale dont les acteurs sont de plus en plus interdépendants, » a-t-il ajouté.

Ces craintes concernant le fragile secteur immobilier américain surgissent au moment où, en Grande-Bretagne, les analystes se demandent si la hausse des taux d’intérêts décidée ce mois-ci va porter atteinte aux prix de l’immobilier britannique. Demain, le site internet Hometrack spécialisé dans l’immobilier publiera une mise en garde : l’augmentation du coût des prêts immobiliers aura raison du prétendu « mini-boom » qui a maintenu l’optimisme du marché à Londres au cours des récents mois.

Fionnuala Earley, économiste du groupe Nationwide, dit qu’à son avis le marché pourra survivre à la hausse des taux, mais qu’elle s’attend à un ralentissement en fin d’année. « Je m’appuie sur les facteurs suivants : les chiffres des achats en vue d’une location sont encourageants, et ceux de l’immigration laissent à penser qu’il y aura des demandes de location, il faudra donc offrir des logements, » a-t-elle dit. « Mais si le CPM (Comité de la Politique Monétaire de la Banque d’Angleterre ndlt) augmente les taux d’intérêt, cela constitue un avertissement, et les gens vont y réfléchir à deux fois avant d’agir et de beaucoup s’avancer. »

Heather Stewart pour The Observer.

- Source : The Observer
http://observer.guardian.co.uk

- Traduction Catherine-Françoise Karaguézian
pour Le Grand Soir www.legrandsoir.info

Immobilier : Bulle, Krach, Boum !

Immobilier France. Décidément, rien ne va plus : baisse des prix, transactions de plus en plus longues et difficiles, Immonot..

A LIRE : Note sur l’éclatement de la bulle immobilière américaine, par Isaac Johsua. (septembre 2007)

COMMENTAIRES  

04/09/2006 08:59 par Anonyme

je confirme ! Belge expatrié dans le New-Jersey je confirme la baisse de l’immobilier. En fait ils craignent ici l’effet boule de neige. Les vendeurs sont potentiellement "riches" d’une forte plus value durant plus de 10 ans, si la baissent se confirme, (comme en bourse) ils souhaiteront vendre avant de baisser encore leur profit !

12/03/2007 13:34 par magalie

j’habite en france et avec tout ce que j’entend et tout ce que je lis je préfère attendre et voir les prix s’effondrer avant d’acheter car je pense que c’est de la folie de prendre un crédit sur 50 ans ou de payer une maison 130 000 milles euros alors qu’il y a 12 ans elle en faisait à peine 30 000 c’est vraiment de l’abus, mais tant que les gens achèteront et accepteront les taux d’intéret et les prix actuel rien ne changera. Attention au surrendettement.
dali.

30/04/2007 12:38 par apt rmn

Je suis tout à fait d’accord il faut attendre un effondrement sérieux des prix et surtout ne pas croire les mensonges des agents immobilier qui ne sont la que pour le profit un pourcentage sur le montant de la transaction ils ont des arguments mensongés de plus quand tu vois certaine barraques à des prix complétements fou. Que les prix redeviennent raisonnables les banques font des prêts à 30 ans et bientôt 50 ans pour mieux s’enrichires sur le compte de leur clients sans aucun scrupules et le gouvernement accepte cela alors que nombre d’articles de la part de la banque de france s’inquiéte du taux d’endettement toujours plus élevés. Des propriétaires qui souhaitent faire des profits de 100 à 150% c’est vraiment devenu la loi de la jungle ou encore des prommoteurs qui font des profits.
Que la chute soit vertigineuse et que la valeur des choses redevienne une réalité et pas le n’importe quoi d’aujourd’hui

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