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Une Verte couleur sang : la cheffe des écolos trouve la guerre très jolie.

On pouvait imaginer, rêver, qu'à défaut de sauver les escargots, les militants d'Europe Ecologie Les Verts auraient une petite faiblesse pour le pacifisme ? Comme jadis leurs amis grünen en Allemagne. Rien du tout. Les Verts tricolore sont nationalistes et bombardeurs. L'écriture inclusive à, chez, eux, remplacé la colombe et la branche d'olivier.

En regardant les télés d’information (sic) instantanée, les TV Nescafé, on peut s’attendre à tout : l’affirmation sans preuve, l’imposition de cataplasmes enduits de pensée unique, l’injure, l’insulte, la négation de l’histoire. Il y a quelques jours l’un de ces écrans nous a montré un politicienne nommée Marine Tondelier. Pour une fois que cette Marine n’est ni un porte avion ni une Le Pen, on peut s’attendre à du nouveau. Déception, l’ineptie et l’arrogance sont bien au rendez-vous. Cette dame dirige le parti Europe Ecologie les Verts (EELV), je suppose les militants sourds et aveugles car, parler à ce point pour ne rien dire ne peut être que le résultat de longues et difficiles études.

Forcément objectif, observons un point positif : cohérente en matière d’écologie, Marine Tondelier fait suffisamment de vent pour alimenter son propre moulin à paroles. Ainsi, en dépit d’une prise de notes et de tête, je suis incapable de vous restituer le contenu de sa langue verte. Sauf sa conclusion. Quand le robot de service, après lui avoir fait avouer qu’elle n’entend pas aller aux prochaines « Européennes » avec Mélenchon, lui pose une question sur l’Ukraine, la végétarienne ne laisse pas la machine humaine terminer sa phrase et coupe : « Des avions ! Des avions ! Il faut tout de suite envoyer des avions à Zélinsky ! ».

Voilà donc le cas clinique d’ une femme, mère de famille, qui mange des plantes, déteste le mot chasse accolé à un fusil mais l’adore s’il associé à avion. Ah ! un bel avion de chasse ! Que c’est joli avec de beaux garçons au guidon qui ne font de mal à personne. La bécassine herbue aurait pu marquer un temps d’arrêt, glisser une hésitation, une réflexion ? Lancer pour rire le mot « paix » ? Que dalle. Si la porte du studio ne l’avait pas freinée, elle serait déjà en tenue de bataille à Kiev.

Faut dire que cette guerrière a connu une enfance douloureuse. Un père médecin, une mère dentiste, un grand père gros paysan Picard, une grand-mère pharmacienne, il faut assumer cette précoce prolétarisation. Pourtant ce monde des gueux qu’elle entend maintenant représenter. Sûr que ce n’est pas au boulot qu’elle a rencontré le travail, et ceux qui transpirent. La militante a passé toute sa vie, ou presque, à faire des acrobaties électorales dans son « territoire » des Hauts-de-France, avec un départ un tremplin à 1,63% des voix. Pas grave, le moulin à paroles à la bouche ouvrière, sait convaincre une population qui adore les bombardiers. D’ailleurs elle s’y connait donc en politique étrangère. Naguère, n’a-t-elle pas fait une manif à Alep pour soutenir les « petits gars » d’al-Qaïda qui, dixit Fabius, d’al- Qaïda faisaient ici « du bon boulot ».

Marine devrait se méfier de l’histoire. Se rappeler par exemple que les racines de l’écologie, même vertes, ne sont pas pur esprit. René Dumont, pacifiste, excellent et admirable candidat écolo à la présidentielle de 1974, a aussi été un gentil fonctionnaire de l’Etat de Pétain à Vichy. Pour vous dire que souvent, les « Verts », même s’ils sont dans le fruit, devraient se méfier de leurs propres élans. Regardez le meilleur d’entre eux, l’inimitable Cohn Bendit : il a su passer du col Mao au Rotary et se laissant glisser sur le toboggan de l’ultra libéralisme made in USA. Retour aux sources puisqu’en Mai 68 il avait déjà bien défendu l’Amérique. Donc, Marine, n’étant pas un nouvel observateur – mais un très vieux-, je me permets de vous dire qu’un missile sur la tête ça ne se soigne pas à la teinture d’arnica. Pour avoir vu, depuis dessous, trop d’explosions de ces outils démocratiques, je peux vous jurer qu’on ne peut en parler quand la seule chose que l’on sache vraiment faire c’est du bruit avec sa bouche.

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Dès 2008, deux ans après le lancement de la plateforme WikiLeaks, Stefania Maurizi commence à s’intéresser au travail de l’équipe qui entoure Julian Assange. Elle a passé plus d’une décennie à enquêter les crimes d’État, sur la répression journalistique, sur les bavures militaires, et sur la destruction méthodique d’une organisation qui se bat pour la transparence et la liberté de l’information. Une liberté mise à mal après la diffusion de centaines de milliers de documents classifiés. Les (…)
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« Il n’existe pas, à ce jour, en Amérique, de presse libre et indépendante. Vous le savez aussi bien que moi. Pas un seul parmi vous n’ose écrire ses opinions honnêtes et vous savez très bien que si vous le faites, elles ne seront pas publiées. On me paye un salaire pour que je ne publie pas mes opinions et nous savons tous que si nous nous aventurions à le faire, nous nous retrouverions à la rue illico. Le travail du journaliste est la destruction de la vérité, le mensonge patent, la perversion des faits et la manipulation de l’opinion au service des Puissances de l’Argent. Nous sommes les outils obéissants des Puissants et des Riches qui tirent les ficelles dans les coulisses. Nos talents, nos facultés et nos vies appartiennent à ces hommes. Nous sommes des prostituées de l’intellect. Tout cela, vous le savez aussi bien que moi ! »

John Swinton, célèbre journaliste, le 25 septembre 1880, lors d’un banquet à New York quand on lui propose de porter un toast à la liberté de la presse

(Cité dans : Labor’s Untold Story, de Richard O. Boyer and Herbert M. Morais, NY, 1955/1979.)

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