RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher
L’Union Européenne et l’immigration

Une sous-espèce à jeter après usage

Je ne sais pas si la majorité de nos concitoyens ignorent ce que l’on discute actuellement à Bruxelles à propos du traitement légal à appliquer aux immigrants sans papiers ou bien s’ils s’en moquent comme de leur première chemise.

A Bruxelles, l’UE est en train de débattre sur la possibilité d’enfermer pour une durée de plusieurs mois, dans des centres qui sont comme des prisons, ou pire, des personnes qui n’ont commis, tout au plus, qu’une faute administrative, mais non pas un délit, et que la justice n’a pas condamnées. Exactement comme à Guantánamo.

Manfred Webber, du Parti Populaire Européen, a déclaré que l’enfermement dans ces centres peut être utile « pour exercer une pression psychologique sur les internés ». Si cela ne constitue pas une apologie de la torture, que Dieu en soit témoin !

Dans la capitale de l’UE, nos mandataires discutent tranquillement y compris pour savoir s’il convient ou non d’expulser d’Europe, manu militari, des enfants immigrants arrivés à mi parcours de leur scolarité. Comme possible solution ils envisagent de les enfermer dans ces sous-prisons que sont les centres de rétention. Emprisonner des mineurs qui n’ont pas commis le moindre délit !

Il y est des représentants d’Etats européens pour soutenir, au cours de ce débat, qu’il est bien préférable de laisser tomber toutes ces précautions juridiques si coûteuses et source de tellement de complications et qu’il faut favoriser, une bonne fois pour toutes, l’expulsion sans délais des immigrants sans papiers par voie purement administrative et cela sans permettre que les juges - certains sont tellement impertinents, voyez-vous - fourrent leur nez dans ces affaires.

Claudio Fava, élu socialiste, a déclaré que cette directive en débat représente « une dégénérescence juridique qui traite les immigrants comme une sous-espèce humaine ». Exact.

Le capitalisme sauvage européen a transformé l’immigration en une sous-espèce humaine à jeter après usage. Avons-nous besoin d’une main d’oeuvre bon marché à faire grimper tout en haut de nos échafaudages ou bonne à se briser les reins dans nos champs, car c’est cela qu’exige la parfaite optimisation de nos profits ? Parfait. Mais arrivent les vaches maigres et voilà que l’industrie du bâtiment n’ouvre plus de chantiers et que nous avons sur place des travailleurs autochtones tout disposés à briser leurs propres reins pour les mêmes salaires… eh bien, disparaissez, retournez chez vous, pauvres bougres !

Pour peu que vous grattiez cette minable Europe, vous tombez sur Hitler.

Traduction Manuel Colinas

Rebelión
http://www.rebelion.org/noticia.php?id=67381

URL de cet article 6664
   
L’Âge du capitalisme de surveillance
Shoshana Zuboff
« Révolutionnaire, magistral, alarmant, alarmiste, déraisonnable... Inratable. » The Financial Times Tous tracés, et alors ? Bienvenue dans le capitalisme de surveillance ! Les géants du web, Google, Facebook, Microsoft et consorts, ne cherchent plus seulement à capter toutes nos données, mais à orienter, modifier et conditionner tous nos comportements : notre vie sociale, nos émotions, nos pensées les plus intimes… jusqu’à notre bulletin de vote. En un mot, décider à notre place – à des (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

"Acheter un journaliste coute moins cher qu’une bonne call-girl, à peine deux cents dollars par mois"

un agent de la CIA en discussion avec Philip Graham, du Washington Post, au sujet de la possibilité et du prix à payer pour trouver des journalistes disposés à travailler pour la CIA. dans "Katherine The Great," par Deborah Davis (New York : Sheridan Square Press, 1991)

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.