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Un coup d’État se prépare-t-il au Paraguay ?

« En ce moment, un coup d’État politique et militaire est en préparation au Paraguay, fomenté par le Congrès d’extrême-droite, à travers une mise en accusation du président Fernando Lugo de violer la Constitution et d’entreprendre rien de plus que la bataille contre la pauvreté qu’ils interprètent comme étant une lutte de classes » : c’est ce qu’a déclaré Carolus Wimmer, vice-président du groupe vénézuélien au Parlement latino-américain, à l’Agencia Bolivariana de Noticias.

Selon certaines versions de la presse paraguayenne, le président de la Commission des Affaires Constitutionnelles du Sénat, Hugo Estigarribia, qualifie d’« irresponsables » ces déclarations faites par le député vénézuélien. Selon le sénateur paraguayen les appréciations du Vénézuélien sont « très loin de la réalité » car si l’on se réfère au jugement politique, « ce n’est pas un putsch militaire mais un moyen constitutionnel pour écarter Lugo de son poste ».

Ce dernier argument, dévoile, pour le moins, l’intention certaine de destituer Lugo et permet alors de donner raison à l’affirmation du député vénézuélien C. Wimmer.

Carolus Wimmer : Il y a un coup d’État dans l’air au Paraguay

Caracas, 02 novembre 2009. - Le vice-président du Parlement d’Amérique Latine (Parlatino) et secrétaire des Relations Internationales du Parti Communiste du Venezuela (PCV), Carolus Wimmer, a dénoncé, hier lundi 2 novembre qu’une conspiration était en préparation au Paraguay, pour favoriser un coup d’État contre le président constitutionnel de ce pays, Fernando Lugo.

« Ils espèrent faire le coup d’État en suivant la doctrine appliquée au Honduras, avec les mêmes acteurs : un Congrès manipulé par la droite et les USA cachés dans l’ombre », a t-il ajouté.

Le parlementaire a souligné qu’une campagne féroce s’est déchaînée contre Lugo afin de faire croire qu’il est lié à différentes affaires dans l’intention d’instruire un procès politique devant le Congrès paraguayen.

« En ce moment la campagne contre Lugo tourne autour de trois aspects principaux, d’abord ils veulent le compromettre dans le kidnapping d’un éleveur paraguayen, deuxièmement l’impliquer dans une supposée action de guérilla et troisièmement l’accuser de violer la Constitution du Paraguay, dans le sens où la lutte engagée par le président contre la pauvreté, et interprétée par la droite comme une haine de classe, serait interdit par le code de la Constitution de ce pays », a t-il précisé.

Le dirigeant communiste a indiqué que cette campagne est dirigée par l’ex-général putschiste Lino Oviedo, le petit-fils du dictateur Alfredo Stroessner et un Chilien portant le nom d’Eduardo Avilés.

Il a indiqué que ce Chilien demeurant au Paraguay parle de la nécessité de former un Commando Anticommuniste paraguayen, avec cinq objectifs immédiats qui doivent être diffusés dans les médias et propagés par tracts dans les rues du Paraguay.

Selon Carolus Wimmer les 5 points auxquels la campagne fait référence sont les suivants :

1 Réunir l’argent pour libérer l’éleveur kidnappé.

2 Collecter de l’argent pour organiser le commando anticommuniste paraguayen.

3 Récolter de l’argent pour acheter des armes.

4 Poursuivre, attraper et liquider physiquement tous les communistes.

5 Communiquer publiquement au gouvernement de « Monsieur Lugo que ses festivités vont se terminer, que les jours de son idylle avec Chávez, Morales, Correa, Castro et autres sont comptés ».

Selon Wimmer, ce groupe met l’accent sur le fait qu’ils sont prêts à jouer le tout pour le tout et qu’« ils sont préparés à tuer et à mourir plutôt que de céder » et que cette menace est soutenue par d’autres organisations de la droite paraguayenne.

Il a déclaré que cette situation s’inscrit dans le cadre de la perte de terrain des USA en Amérique latine avec les victoires populaires des peuples et que par conséquent le gouvernement d’Obama a recours à la solution des coups d’États dans la région.

Carolus Wimmer a lancé un appel à tous les dirigeants, organisations et institutions, à manifester publiquement leur soutien au gouvernement constitutionnel du président Lugo, à maintenir l’état d’alerte face à la possibilité d’une escalade du conflit, à informer opportunément le peuple vénézuélien de la situation du Paraguay et à rejeter la campagne anticommuniste dirigée et financée par l’ambassade des USA.

PRÉOCCUPATIONS

Comme cela a filtré, ces dernières heures le président Fernando Lugo s’est réuni pendant plusieurs heures avec les principaux représentants du Parlement paraguayen et des mouvements sociaux, avec les représentants de l’aile la plus progressiste de son gouvernement, avec des paysans et des députés. Selon l’information de journaux paraguayens, les libéraux ne se sont pas présentés à cette réunion. Pour sa part la Table de Coordination de Groupements Paysans du Paraguay a informé, que ces secteurs putschistes qui cherchent à provoquer une explosion sociale, appartiennent à la droite rétrograde, et se recrutent parmi les éleveurs et planteurs de soja. Il est probable qu’un rassemblement en défense de la démocratie paraguayenne sera organisé le samedi 7 novembre.

INTENTION PUTSCHISTE EN DIFFÉRENTES ÉTAPES

PROCàˆS POLITIQUE - PARLEMENT

Actuellement, la situation est qualifiée d’intention imminente d’aller vers un coup d’État, qui se déroulerait en plusieurs étapes.

D’après cette stratégie putschiste, le premier acte est : amener le Parlement à instruire un procès politique au Président, et mettre en place, dès lors, le vice-président paraguayen Federico Franco, qui fait partie de l’Alliance Patriotique pour le changement mais qui est une force qui a été en dissidence manifeste dans le gouvernement de Fernando Lugo.

Dans l’après-midi, selon les informations de la presse paraguayenne, l’ambiance semblait être tendue dans l’environnement présidentiel, principalement à cause de la relation difficile entre le président, Fernando Lugo, et le vice-président, Federico Franco. Mais suite à la dernière réunion du Conseil des Ministres, ils avaient tous les deux affirmé qu’ils clarifieraient personnellement la situation.

Pour situer le niveau de ce premier acte en tant que première étape, dans l’imaginaire journalistique, quelques professionnels se sont référés au putsch de Pinochet contre Salvador Allende au Chili.

Le procès politique en tant que première étape du putsch serait lancé et soutenu par la presse au nom de la supposée « inaptitude et inefficacité à assurer la sécurité intérieure », c’est-à -dire le sempiternel thème cent fois rabâché « de l’insécurité comme cheval de bataille » qui s’appuie sur le cas du kidnapping de l’éleveur paraguayen.

Voilà maintenant que sur le thème de « l’insécurité » apparait une hypothèse d’un mouvement de guérilla, supposé être une Armée du peuple paraguayen qui serait liée au Président Lugo selon les déclarations journalistiques d’un collègue paraguayen d’Asunción, pour Radio del Sur du Venezuela, annoncées cet après-midi, dans le programme de Marcos Salgado.

SAMEDI 7 NOVEMBRE, LE PEUPLE PARAGUAYEN DANS LA RUE

Selon les versions des journalistes de quotidiens on line paraguayens, certains affirment que « le gouvernement craint un éventuel coup d’État du fait qu’il a programmé ce samedi « une Rencontre avec les secteurs démocratiques et progressistes pour le changement », les secteurs populaires et l’Alliance Patriotique pour le Changement. Les critiques constantes de Franco contre le président, lui ont valu que plusieurs membres du gouvernement, parmi eux le sénateur du mouvement Tekojoja, Sixto Pereira, n’écarte pas l’idée qu’il soit mêlé à une tentative de conspiration contre Lugo.

Pour l’instant, les actions décidées pour les prochains jours sont l’organisation de la mobilisation de ce samedi 7 novembre pour un grand rassemblement afin de soutenir la démocratie.

LUGO-UNASUR CONTRE COMMANDEMENT SUD

Nous rappelons qu’après la réunion de l’Unasur (Union des Nations d’Amérique du Sud), le président du Paraguay, Fernando Lugo, avait refusé la présence de 500 militaires usaméricains prévue pour 2010 dans son pays, dans le cadre d’un programme d’exercices de troupes nommé Nouveaux Horizons. Selon le compte rendu de journaux locaux le président Lugo avait déclaré : « Ce n’est pas un refus catégorique. Simplement nous ne pensons pas qu’il soit nécessaire que le Commandement Sud des USA reste présent au Paraguay avec 500 effectifs pour ce type d’exercices ».

Selon les mêmes sources, Lugo, expliquait qu’un nouveau scénario en ce qui concerne la défense, la sécurité et la souveraineté conçu par l’Unasur « parie d’abord sur l’intégration régionale ».

Le Président du Paraguay indiquait que dans la réunion des ministres des Relations Extérieures et de la Défense des douze pays de l’Unasur, « la présence importante de soldats usaméricains dans des bases militaires de la région avait été un sujet de grande discussion ».

Selon des agences d’informations la délégation diplomatique des USA à Asunción, déplorait la décision de refus prise par le président Fernando Lugo au sujet des exercices militaires programmés pour 2010 avec 500 soldats US au Paraguay.

Malgré les accords passés entre les USA et le Paraguay pour effectuer des exercices militaires en 2010, le programme avait été baptisé « Nouveaux Horizons ».

MÉMOIRES DE L’EAU

L’Aquifère Guarani est une des plus grandes réserves souterraines du monde. Il est situé dans une zone stratégique, la Triple Frontière, ce sont le Brésil, l’Argentine, le Paraguay et l’Uruguay qui se le partagent. Comme l’on sait, en Europe et aux USA, l’eau est une ressource déficiente.

L’Aquifère Guarani, appelé ainsi en hommage au peuple originaire qui a majoritairement occupé ce territoire avant l’arrivée des Européens en Amérique, est situé entre les 16è et 32è parallèles latitude Sud et les 47è et 56è méridiens longitude Ouest, il s’étend jusqu’aux bassins alimentés par les fleuves Paraná, Paraguay et Uruguay. Il a une surface approximative de 1.194.000 km2, dont 839.000 se trouvent au Brésil, 226.000 en Argentine, 71.700 au Paraguay et 59.000 en Uruguay. La recharge (remplissage naturel) de l’aquifère, est estimée entre 160 et 250 km3 par an et seulement 40 km3 par an pourraient suffire à approvisionner 360.000.000 de personnes avec 300 litres par habitant et par jour.

La guerre préventive, les bases militaires en Colombie, le récent putsch au Honduras et la décision qui circule à travers nos peuples pour éviter que demain cet extraordinaire territoire d’eau douce, patrimoine latino-américain, soit la cible d’un nouvel exercice militaire du pouvoir usaméricain, en appellent maintenant à la nécessité de prendre en compte cette réalité.

L’UNASUR EST DÉJA EN ALERTE

L’ALCA, le Plan Colombie, les Traités de libre échange (TLC) sont des outils hégémoniques. Il se trouve que le Paraguay, déjà membre du MERCOSUR, s’est également inscrit dans l’UNASUR. Les USA n’interviennent dans aucune de ces organisations régionales, et encore moins dans celui qui a été un des principaux promoteurs, le Conseil de la Défense de l’Unasur.

L’Unasur devra agir, et son Conseil de sécurité devra très rapidement se mettre en alerte car le souvenir récent le réclame d’autant plus que la mémoire future de l’eau l’anticipe déjà .

Matilde SOSA

http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=9200&lg=fr

En espagnol : ¿Golpe de estado en Paraguay ?
http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=9180&lg=es

Traduit par Esteban G.. Édité par Fausto Giudice

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