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Tunisie : l’opposition est-elle consciente de son échec ?

« Le succès c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme ». La citation de Winston Churchill serait-elle valable pour le cas de l’opposition tunisienne ? Chacun comprendra comme il veut !

La marche organisée le 2 juin à l’Avenue Habib Bourguiba au centre-ville de Tunis pour dénoncer la violence et le terrorisme des salafistes a échoué. Constat amer ! A qui en incombe la responsabilité ? Elle est collective ! De la naïveté de croire qu’on peut organiser une manifestation sans coordination et sans concertation à la dérobade des organisateurs... Les réseaux sociaux ne peuvent pas remplacer le travail sur le terrain.

De plus, laisser les participants à une manifestation démunis et sans mot d’ordre, face à une police bien organisée relève de l’inconscience sinon de la lâcheté de la part des organisateurs et aura un effet démobilisateur. Que cherchent-ils en réalité : à battre ou maintenir le pouvoir ? Pire encore, les jeunes recrues de la police-milice apprennent sur le tas leur métier de tabasseur sur des cobayes épris de liberté et attachés aux valeurs républicaines,grâce à l’amateurisme ou au défaitisme de pseudo-organisateurs.

L’opposition hétéroclite et éclatée doit comprendre que notre voie de salut se situe dans le Rassemblement et seulement dans le rassemblement ! Notre méthode de lutte a-t-elle échoué ? Sommes-nous capables d’en inventer une autre ? Le débat est lancé. Pour ma part, j’ai la certitude que les partis politiques de l’opposition ont échoué. L’UGTT se cherche une place dans cette nouvelle donne. La naïveté caractérise la société civile.

Les personnalités indépendantes jouent l’ambigüité et le charlatanisme ! C’est une opposition du nombrilisme. Il y en a marre de tous ces hommes/femmes politiques habitués (ées) des plateaux télé pour cracher des discours vides et des slogans pour la galerie. Ils monopolisent les antennes de radio, les plateaux télé, les journaux, les médias sociaux (Facebook, twitter …). Ca suffit ! Nous voulons de l’action et du concret. Il faut une autre formule d’opposition à inventer et à mettre en place. Le parti islamiste au pouvoir a une idéologie de l’exclusion et il n’a nullement l’intention de renoncer au pouvoir. Il saura comment avoir les 60-70 % des sièges et désigner un « tartour » à Carthage et un incompétent à la Kasbah. Ce parti maitrîse a la perfection les méthodes d’infiltration des partis d’opposition. Il a une milice et des combattants. C’est un Hizballah wahabite que nous avons en face de nous. Il se prépare à toutes les éventualités ... L’opposition a-t-elle un programme contre la fascisation du régime ?

L’opposition a-t-elle une nouvelle lecture des évènements du 14 janvier 2011 ? Comment analyse-elle la première transition et les élections du 23 octobre 2011 ? Sans une mise à plat de toutes ces questions, rien de sérieux ne se fera qui pourrait inquiéter notre adversaire et les ennemis de la modernité. La situation géopolitique joue en notre défaveur car la région arabe est l’objet d’un projet de destruction et de marginalisation.

Fédérer l’opposition ? Allez donc ! Ce n’est pas de « l’addition » dont les militants ont besoin. C’est du courage d’une opposition qui espère et qui croit que tout devient possible si chacun croit à la résistance et au sacrifice.
Tous ceux qui croient au retour du Messie se trompent, car notre Messie n’existe pas !

Pourquoi l’opposition a oblitéré la question de la réactivation de la Mosquée Zitouna qu’Ennahdah va utiliser pour imploser l’enseignement public ? Bourguiba, dans une lettre adressée à Salah Ben Youssef le 25 Mai 1951, expliquait les dessous de cette institution : « Il ne faut pas s’y tromper : à côté et au-dessus du différend initial sur les réformes de l’enseignement zitounien, il y a - chez les chefs, chez les pontifes - la conscience nette du danger que constituerait pour eux l’accession au pouvoir des leaders du Néo-Destour, de formation occidentale et de mentalité progressiste. »

Ahmed-Néjib Chebbi a fait une proposition, il y a un mois, pour la création d’un Front civil pour la défense des libertés, initiative intérressante et opportune. Encore faut-il expliciter davantage le concept et définir les objectifs et l’organisation de ce front. Ahmed-Néjib Chebbi, l’initiateur de ce front devrait nous proposer, à travers un appel, les termes de référence de ce mouvement citoyen. Ce Front des libertés pourrait être ouvert aux partis politiques républicains, aux syndicats, et à l’ensemble de la société civile éprise de liberté, de respect des droits humains et de laïcité.

Un objectif unique doit réunir l’ensemble des composantes de ce mouvement : la défense des libertés et des droits civils. Une proposition mérite d’être concrétisée d’autant plus que le pouvoir est sur le point de boucler la boucle et siffler la fin de la récréation. Seul ce front pourrait faire face à la fascisation du pouvoir et à la dictature de la Troïka.

La seule bonne nouvelle de ces derniers jours : Taieb Baccouche prend la relève de BCE, action qui s’inscrit dans une stratégie de renouvellement de la classe politique. La société civile doit s’imposer d’une manière définitive pour gérer le pays. Taieb Baccouche serait-il notre Lech Walesa ou notre Lula da Silva ?

Mustapha STAMBOULI

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