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Très chère télé !

Ah, très chère télé, que ne m’en fais-tu pas voir en ce moment où tu es en panne ! Qu’il est loin le bon vieux temps !

Aujourd’hui, j’ai besoin de deux télécommandes pour faire marcher cet écran plat. À ce que l’on m’a dit, l’une sert à te mettre en route, et l’autre à programmer les différentes chaînes, la multitude de chaînes que tu m’offres à regarder, alimentée comme tu l’es, soit par l’antenne qui trône encore sur mon toi, soit par la boîte magique, la free-box.

Personne ne m’a jamais fait visiter tes coulisses ; pour le vendeur, qui n’a jamais pris le temps de m’expliquer comment tu fonctionnais, ce devait être un prérequis ! Il devait être évident pour lui que je savais faire marcher… Et pourtant, ignorant tout de ce qui se cache derrière, et, surtout, du comment on y accède, je ne fais qu’imaginer tes possibilités : enregistrer mes émissions préférées (pour les regarder quand ?), revoir celles que j’ai ratées…

Je reviens à la free-box, cette satanée machine à l’œil bleu. Il suffit qu’elle se dérègle pour faire naître tout mon désespoir devant mon impuissance à comprendre et à intervenir. Le pire, le plus grave, ce sont encore les pannes, les blocages. Là, il faut carrément appeler quelqu’un, le monsieur de « l’opérateur », celui qui est caché dans la box. Lorsque cela m’est arrivé, je suis tombé sur un technicien que je ne connais pas, et ne verrai sans doute jamais, basé je ne sais où… Je ne sais rien de lui, mais lui sais tout de moi : il a toutes mes données personnelles enregistrées sur son écran. Il énumère pour vérifier avec moi… Incroyable, non ? Mais ce n’est pas tout ! Il est capable, à distance, de prendre les commandes (le pouvoir ?) pour opérer, et intervenir, comme par télépathie, dans ce foutu complexe écran-free-box.

Ah ! Il est bien fini le temps de la télévision de papa* où, lorsqu’il y avait une panne, le technicien, contacté, venait, en chair et en os, voir de quoi il en retournait et, devant moi, procédait aux réparations ou réglages nécessaires pour ramener au bon fonctionnement l’appareil récalcitrant…

Vivement que j’entre en E.H.P.A.D., là au moins, les télévisions ne tombent jamais en panne !

Jean-Marc GARDES

*Au tout début des années 60, mon père, alors jeune agent E.D.F., commanda son premier poste de télévision, une énorme machine dans une caisse en bois superbe, en kit ! Pour le payer moins cher, et il réussit à le monter lui-même. Ce qui attira dans la famille tous les parents et les cousins pour voir les premières émissions, et séries, qui commençaient alors à être diffusées. En Noir et Blanc, bien sûr...

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La Tiers-Mondialisation de la planète - Bernard Conte
La Tiers-Mondialisation de la planète, c’est le laminage des classes moyennes et la polarisation riches-pauvres de l’ensemble des sociétés, les ramenant toutes à l’état du Tiers-monde d’avant les « miracles ». On peut diversement décrire ce phénomène : « prolétarisation des classes moyennes », « classes moyennes à la dérive », « déclassement »… Bernard Conte analyse le caractère universel de cette transformation sociale comme résultat des politiques économiques néolibérales mises en oeuvre (…)
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En transformant les violences de l’extrême droite vénézuélienne en "révolte populaire", en rhabillant en "combattants de la liberté" des jeunes issus des classes aisées et nostalgiques de l’apartheid des années 90, c’est d’abord contre les citoyens européens que l’uniformisation médiatique a sévi : la majorité des auditeurs, lecteurs et téléspectateurs ont accepté sans le savoir une agression visant à annuler le choix des électeurs et à renverser un gouvernement démocratiquement élu. Sans démocratisation en profondeur de la propriété des médias occidentaux, la prophétie orwellienne devient timide. L’Amérique Latine est assez forte et solidaire pour empêcher un coup d’État comme celui qui mit fin à l’Unité Populaire de Salvador Allende mais la coupure croissante de la population occidentale avec le monde risque un jour de se retourner contre elle-même.

Thierry Deronne, mars 2014

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