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Mathilde Basset : “ J’ai rendu mon uniforme ”

L’infirmière Mathilde Basset s’est fait connaître du grand public par la lettre ouverte qu’elle a adressée à la ministre de la Santé – et diffusée sur internet – le 27 décembre 2017. Lettre dans laquelle elle dénonçait ses conditions de travail dans l’EHPAD du Cheylard. Conditions extrêmes, avec la prise en charge de 90 patients, qui l’ont faite craquer et l’ont amené à démissionner.

Elle y écrivait notamment ceci : “ Ce matin, j’ai craqué. Comme les 20 jours précédents. Je m’arrache les cheveux, au propre comme au figuré. Je presse les résidents pour finir péniblement ma distribution de médicaments à 10h15 ( débutée à 7h15), je suis stressée donc stressante et à mon sens, maltraitante. Je ne souhaite à personne d’étre brusqué comme on brusque les résidents. Disponible pour personne, dans l’incapacité de créer le moindre relationnel avec les familles et les usagers, ce qui, vous en conviendrez, est assez paradoxal pour un soi-disant lieu de vie. Je bacle. Je bacle et agis comme un robot en omettant volontairement les transmissions de mes collégues que je considère comme les moins prioritaires pour aller à l’essentiel auprès des 99 vies dont j’ai la responsabilité.

J’adore le soin, le care, la relation de confiance avec mes patients, mais je ne travaille pas dans un lieu de vie médicalisé. Je suis dans une usine d’abattage qui broie l’humanité des vies qu’elle abrite, en pyjama ou en blouse blanche. »

Mathilde Basset vient de publier un livre (1) pour interroger sur l’évolution de notre système de santé et la place que les pouvoirs publics accordent à la question du vieillissement dans notre société.

Pour elle : « Ce ne devrait pas être aux résidents de s’adapter au rythme des soignants ! Mais la minceur des effectifs amène (les soignants) à faire à leur place, au lieu de les accompagner ; ce qui leur enlève toute dignité ».

Dans ce livre, elle réclame l’augmentation des salaires, pour justifier l’engagement demandé aux personnels, et des effectifs supplémentaires. Une infirmière pour 30 résidents ; 1 soignant pour 3 personnes. Depuis son coup de gueule, rien n’a changé ; tout reste à faire : le combat continue !

(1) « J’ai rendu mon uniforme : la vraie vie des EHPAD, soignants en burn-out ; seniors en souffrance ». Editions du Rocher, 14 euros 90.

URL de cet article 35283
   
Islamophobie. Comment les élites françaises construisent le "problème musulman"
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« Le pire des analphabètes, c’est l’analphabète politique. Il n’écoute pas, ne parle pas, ne participe pas aux événements politiques. Il ne sait pas que le coût de la vie, le prix de haricots et du poisson, le prix de la farine, le loyer, le prix des souliers et des médicaments dépendent des décisions politiques. L’analphabète politique est si bête qu’il s’enorgueillit et gonfle la poitrine pour dire qu’il déteste la politique. Il ne sait pas, l’imbécile, que c’est son ignorance politique qui produit la prostituée, l’enfant de la rue, le voleur, le pire de tous les bandits et surtout le politicien malhonnête, menteur et corrompu, qui lèche les pieds des entreprises nationales et multinationales. »

Bertolt Brecht, poète et dramaturge allemand (1898/1956)

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