Le 2 avril était décrétée « journée mondiale de sensibilisation à l'autisme. » L'occasion pour la chaîne de service public Antenne 2 de passer le film de Leslie Gwinner Tu ne tueras point et de faire suivre cette projection d'un débat animé par Julian Buger. On peut revoir le tout en replay sur France TV.
Je veux parler de la conduite de ce débat. Ayant dans mon entourage des gens très proches responsables d'enfants autistes, j'ai donc passé ma soirée devant le petit écran. À priori, le plateau du débat rassemblait des personnes – parents ou responsables d'associations – sensibilisées, concernées par ce trouble du neurodéveloppement.
Le présentateur a organisé la discussion en trois temps. Je ne les ai pas notés mais, de tête et en gros quelque chose du style : la maladie, la vie avec la personne atteinte par ce trouble, la prise en charge.
Jusque là, rien à dire. Mais, et cela a été le fil conducteur de cette discussion, chaque fois que les invités ont pris la parole, dans (…)Lire la suite »
Je séjourne dans une petite cité thermale de la Méditerranée. Certainement soucieuse du « confort » des curistes qui y sont accueillis, la municipalité a fait installer un panneau lumineux où défilent les informations communales : annonce de films, expositions, conférences, manifestations sportives etc.
Oui mais voilà : sur ledit panneau qui fonctionne j’imagine, avec des ampoules ou diodes lumineuses, celles-ci doivent être « grillées » puisque les dernières lignes de chaque annonce, celles qui donnent les lieux, et conditions de participation à ces activités, n’apparaissent pas !
Je me rends à la mairie pour informer de ce dysfonctionnement et de cette privation d’informations, finalement précieuses. Il m’est répondu que ma demande est entendue et qu’il y sera donné suite.
10 jours plus tard, le panneau d’information n’est toujours pas réparé. A proximité, je croise un employé des services techniques de la mairie. Je lui raconte mon histoire et il m’en dit alors un peu plus (…)Lire la suite »
C'est comme l'océan à marée basse : on a l'impression que l'eau se retire et laisse la plage à nu.
À écouter le « feuilleton » télévisé, en ce moment (ce mot est écrit à la mi-mars), c'est-à-dire à regarder tous les soirs le J. T. d'Antenne 2 à 20H00, ce n'est plus une impression : c'est une réalité qui se dessine. Chaque soir, ou presque, nous est donné un nouvel exemple, un exemple différent, du retrait de l'intervention de l’État dans un des domaines qui lui étaient dévolus. Dévolus par la loi, par l'organisation sociale, etc. Ainsi, pour ne citer que ces derniers, que j'ai encore en tête :
– la délivrance des permis de construire. Autrefois assurée par l’État, aujourd'hui transférée aux communes (au motif de réduire la dépense publique). Transférée aux communes, et donc assurée par elles, avec ce risque, pointé, dans le reportage télévisé : délivré, oui, mais apparemment pas toujours de façon objective ou impartiale selon l'identité des demandeurs.
– Ainsi encore de la (…)Lire la suite »
L'infirmière Mathilde Basset s'est fait connaître du grand public par la lettre ouverte qu'elle a adressée à la ministre de la Santé – et diffusée sur internet – le 27 décembre 2017. Lettre dans laquelle elle dénonçait ses conditions de travail dans l'EHPAD du Cheylard. Conditions extrêmes, avec la prise en charge de 90 patients, qui l'ont faite craquer et l'ont amené à démissionner.
Elle y écrivait notamment ceci : “ Ce matin, j’ai craqué. Comme les 20 jours précédents. Je m’arrache les cheveux, au propre comme au figuré. Je presse les résidents pour finir péniblement ma distribution de médicaments à 10h15 ( débutée à 7h15), je suis stressée donc stressante et à mon sens, maltraitante. Je ne souhaite à personne d’étre brusqué comme on brusque les résidents. Disponible pour personne, dans l’incapacité de créer le moindre relationnel avec les familles et les usagers, ce qui, vous en conviendrez, est assez paradoxal pour un soi-disant lieu de vie. Je bacle. Je bacle et agis comme (…)Lire la suite »
Je suis sorti de la voiture sur le parking, pour prendre l'air, en attendant ma femme qui était allée régler une course, et c'est alors que j'ai vu surgir une voiture de police, laquelle est ensuite venue s'arrêter devant la supérette.
Trois policiers (deux policiers, dont un avec le gilet pare-balle, SVP, et une policière) en sont sortis et ont été reçus par, visiblement, le gérant de la supérette sorti de son magasin pour les accueillir. Que se passait-il ? Intrigué, je me suis approché pour aller voir et là, j'ai compris le pourquoi de ce déploiement policier. Un homme, allongé sur le sol, avec une grosse canette de bière entre les mains. Ivresse ? Malaise dû à la chaleur ? Je ne saurais le dire. Les policiers ont discuté avec le gérant puis ont essayé d'entrer en contact avec l'homme couché. Manifestement, cela a été laborieux. Ils l'ont aidé à se relever et puis l'ont embarqué dans leur voiture qui est partie gyrophare allumé et sirène hurlante. Vers quelle destination ? La (…)Lire la suite »
Ah, très chère télé, que ne m'en fais-tu pas voir en ce moment où tu es en panne ! Qu'il est loin le bon vieux temps !
Aujourd'hui, j'ai besoin de deux télécommandes pour faire marcher cet écran plat. À ce que l'on m'a dit, l'une sert à te mettre en route, et l'autre à programmer les différentes chaînes, la multitude de chaînes que tu m'offres à regarder, alimentée comme tu l'es, soit par l'antenne qui trône encore sur mon toi, soit par la boîte magique, la free-box.
Personne ne m'a jamais fait visiter tes coulisses ; pour le vendeur, qui n'a jamais pris le temps de m'expliquer comment tu fonctionnais, ce devait être un prérequis ! Il devait être évident pour lui que je savais faire marcher… Et pourtant, ignorant tout de ce qui se cache derrière, et, surtout, du comment on y accède, je ne fais qu'imaginer tes possibilités : enregistrer mes émissions préférées (pour les regarder quand ?), revoir celles que j'ai ratées…
Je reviens à la free-box, cette satanée machine à l’œil (…)Lire la suite »
Un constat s’impose
Nous ne le mesurons peut-être pas vraiment, mais une réalité s’impose à nous aujourd’hui : l’administration électronique, ou « e-administration ».
Qu’on l’ait souhaitée ou non (les citoyens-administrés, leurs élus ou représentants associatifs ont-ils jamais été consultés ?), elle est là, en place, présente partout, ou presque.
À la Caisse Primaire d’Assurance Maladie, c’est AMELI pour Assurance Maladie En LIgne pour suivre le paiement des prestations ; avec elle, avec l’ « e-administration », de chez vous, vous pouvez aussi demander une carte grise dans une préfecture, la prime d’activité à la Caisse Nationale des Allocations Familiales, suivre le retrait de points du permis de conduire, une procédure engagée devant un tribunal avec un numéro codé (Sagace pour le tribunal administratif), vous inscrire à Pôle emploi, demander une bourse scolaire… Il n’est pas jusqu’à la poste qui vous demande de préparer, chez vous, vos affranchissements avec votre « (…)Lire la suite »
Il m'est revenu en mémoire, les propos tenus sur le quai du métro de Lyon, par un groupe d'ados regrettant de ne pouvoir se retrouver le lendemain car, disaient-ils : « demain le métro est en grève » ; or le lendemain était le 1er mai ! (ce jour-là les transports en commun ne circulent pas).
Cette lacune historique a sans doute quelque rapport avec l'enseignement de l'Histoire que l’Éducation nationale a tendance à considérer comme une matière mineure…
Il y a fort à parier que, dans un futur proche, pour les ados, jeunes et adultes (et au-delà), le 1er mai devienne la journée du muguet, le 14 juillet celle des défilés militaires, le 8 mai celle des gerbes de fleurs, etc. Sachant qu'il existe des « journées » pour tout et n'importe quoi.
Comment comprendre notre présent, et appréhender le futur, si nous ignorons tout de notre histoire passée, de la plus ancienne à la plus récente ?
Comment interpréter la loi de 1905 sur la séparation de l’Église et de l’État, si l'on ne sait (…)Lire la suite »
Que ce soit « Envoyé spécial » ou « Cash investigation », Lise Lucet propose de très bonnes émissions de décryptage de l'actualité, de ce qui fait – et aussi défait – notre société ou notre monde.
Un fil rouge à celles-ci : le sérieux et la qualité. Un second fil rouge : le nombre, impressionnant, de personnes, d' « acteurs sociaux », approchés par les journalistes pour répondre à leur question et témoigner, qui refusent de le faire, par peur de représailles, ou bien qui ne le font que visage « flouté » et voix déformée. Sommes-nous bien toujours en démocratie ? Dans le pays de la liberté d'expression (1) ?
Une seconde liste serait à établir : celle des responsables, privés ou publics, mis en cause à l'occasion de ces reportages, qui refusent purement et simplement de recevoir les journalistes pour s'expliquer. Quel courage chez ceux-ci ! Même pas assumer leurs actes !
Pour ce qui des « responsables » administratifs, qu'ils soient dans une direction départementale ou bien (…)Lire la suite »
Dans son édition du vendredi 30 mars 2018, le quotidien de M. Drahi, Libération, titrait en une sur : « Salariés – clients : la notation par les consommateurs » et développait quelque peu ce thème dans un dossier de trois pages.
Ayant moi-même fait ces analyses – je me souviens d'une discussion que j'ai eue avec un chauffeur d'un car « Oui-Bus » qui ne comprenait pas pourquoi je critiquais le système de notation du salarié (1) – , je voudrais revenir ici sur ce système profondément pervers.
1) Je ne possède aucun élément de connaissance sur les compétences qui sont demandées au salarié, sur les conditions qui lui sont faites pour les mettre en œuvre, sur l'environnement dans lequel il les exerce, etc. Déjà, à ce premier titre là, je ne me sens pas « légitime » pour porter appréciation sur lui.
2) Quand bien même aurais-je ces éléments de connaissance ; est-ce à moi, « bénéficiaire du service », de me prononcer pour juger ? Suis-je moi-même préparé à cela ? N'est-ce pas plutôt (…)Lire la suite »