![Téléphones portables en Libye : le piège « Thuraya »](local/cache-vignettes/L250xH70/arton15318-7e940.jpg?1684228702)
Dans l’agression contre la Libye, comme cela s’est produit lors des guerres impérialistes contre l’Irak et l’Afghanistan, Washington et ses alliés ont tenté d’imposer la supériorité de la technologie en rapport avec leurs objectifs de conquête. Avant le début des attaques, et pour subvertir l’ordre intérieur de la Libye, l’Occident a encouragé la création de groupes d’opposition et de "˜rebelles’ ayant une connaissance des services Internet, des téléphones portables et des chaînes de TV satellitaires.
Dans le cas de la Libye, la téléphonie mobile satellitaire a joué un rôle important dans la guerre, puisque, bien qu’elle soit à la base au service de la communication, les forces "rebelles’ de l’OTAN-CNT l’ont utilisée aussi pour les attaques aériennes.
Et même, si l’on s’en tient à une brève analyse des faits associés à la mort du leader Libyen, Mouammar Kadhafi, on pourrait conclure que l’utilisation d’un téléphone satellitaire de marque « Thuraya » de la part de l’ex mandataire a pu faciliter sa détection suivie de sa mort aux mains de l’OTAN et des forces du CNT.
La téléphonie « Thuraya »
Les téléphones utilisés en Libye ont été fabriqués par l’entreprise« "Al Thuraya Satellite Communications Company" , dont le siège est aux Emirats, et ont été distribués par les alliés aux forces "rebelles’. Ces appareils équipés d’un GPS (Système de Positionnement Global) permettaient aux "rebelles’ de saisir les coordonnées et de localiser les cibles civiles et militaires qui ont causé des pertes incalculables aux forces loyales à Kadhafi.
Selon le site "Wikitel" , l’entreprise de téléphonie Thuraya a étendu ses services de manière graduelle et, actuellement, elle travaille avec trois satellites fabriqués par l’entreprise US Boeing, qui est associée avec le puissant complexe militaro-industriel. L’un de ces satellites a la capacité d’établir 13 750 conversations en même temps.
Le site Internet « "Erziasat" , spécialisé en téléphonie satellitaire, mentionne que Thuraya est un fournisseur régional de communications par satellite, centré sur l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique. La compagnie a des accords de « roaming » avec plus de 200 opérateurs de réseaux de portables à travers le monde, ce qui lui permet de se déplacer d’une zone de couverture à une autre qui peut être à l’intérieur du pays ou bien loin de celui-ci. Elle propose des services de transmission de la voix, de documents, de Fax et le GPS. Thuraya produit les téléphones portables les plus petits du monde.
Voir sur le site source la carte de la couverture internationale de Thuraya
Sur le site www.thuraya.com, on voit que la compagnie a été crée en 1997 et a fourni ses services à partir d’un réseau hétérogène d’entreprises et de distributeurs, ce qui pourrait aussi fonctionner comme couverture pour le travail des services d’espionnage ennemis. Elle a prévu dès le début de devenir la plus grande de la région et, parmi ses clients les plus importants, on trouve les compagnies pétrolières, les médias, les militaires, les gouvernements et les ONG.
Selon ce que confirment d’autres sites, les appareils « Thuraya » ont de grandes possibilités puisque les appels sortants peuvent se faire par le réseau GSM (Système Global de Communications Mobiles) au cas où il n’y aurait pas la communication par satellite, qui est l’option la plus utilisée. (…)
Au cous de l’année 2000, Al Thuraya a signé un accord pour 1 000 000 000 de dollars avec la firme des USA Hughes Space & Communications International pour « augmenter les télécommunications mobiles dans le monde arabe ». Cette firme a fourni à Al Thuraya les satellites, les équipements sur place et à peu près 250 000 appareils de téléphone.
L’expansion de l’entreprise en Afrique du Nord a été en faveur de l’acquisition par la Libye, à l’époque de Kadhafi, de 5% des actions pour une valeur de 25 000 000 de dollars. L’accord a été signé par l’entreprise "Emirates Telecommunications Corporation" et "General Post and Telecommunications Company" de Libye. La dépendance technologique du pays arabe a été l’un des facteurs dont les Etats-Unis ont tiré profit dans la mesure où elle leur offrait une couverture pour pénétrer un secteur stratégique comme celui des communications.
Les services de communication par satellite se sont étendus rapidement en Libye, sans que le gouvernement de Tripoli puisse prévoir le rôle qu’ils joueraient plus tard dans l’agression du pays par l’OTAN. Cependant, c’était jusqu’à ce que, le 12 août 2011, en pleine guerre et quasiment sur le point de connaître le dénouement final du conflit, le gouvernement Libyen ait interdit l’utilisation de ces appareils dans le pays.
Selon les médias numériques, le gouvernement Libyen a interdit à ses citoyens d’utiliser les téléphones portables par satellites au moyen de l’opérateur « Thuraya » sans avoir reçu un permis officiel, car, dans le cas contraire, ils seraient soupçonnés d’espionnage pour l’OTAN.(…) Cependant la mesure est arrivée tard.
Quand Kadhafi à décidé de faire de l’Etat Libyen un actionnaire de l’entreprise de téléphones "Al Thuraya" , il n’imaginait pas que pour la fin de sa vie, l’utilisation de cet appareil satellitaire aurait contribué à son repérage, à sa détection, à sa capture et, plus tard, à son assassinat. « Quand il a été arrêté, Kadhafi disposait d’un téléphone satellitaire « Thuraya » a déclaré l’un de ceux qui l’ont capturé. Même après sa mort, l’appareil a sonné et un des "rebelles’ a répondu. La personne qui a parlé s’est présentée comme Aïcha, la fille de Kadhafi exilée en Algérie, qui demandait à parler à son papa. Tristement pour elle, ce fut un "rebelle’ du CNT qui a répondu à l’appel et lui a appris que son père était mort. Lui-même avait violé l’interdit qu’il avait posé les jours d’avant, et cela lui avait coûté la vie.
Sur la piste de « Thuraya » en Syrie.
Il semble que le succès obtenu en Libye par l’OTAN ait influencé la décision d’employer les services de « Thuraya » pour tenter de déstabiliser de l’intérieur la Syrie. Récemment, l’agence Prensa Latina a informé que les autorités de ce pays avaient saisi de grandes quantités d’équipements de communications de technologie avancée, dont des appareils par satellite « Thuraya », lesquels étaient en possession de groupes armés qui essayaient de provoquer une situation de chaos dans quelques régions du pays. Un élément intéressant consiste en ce que pour échapper au contrôle des autorités de sécurité syriennes, les services de communications de ces appareils sont équipés de manière alternatives pour les pays arabes ou occidentaux .
Selon les autorités de Damas, dans les derniers mois, on a relevé une augmentation de l’entrée dans le pays de ces appareils, lesquels sont importés du Qatar, avec le soutien des Etats-Unis et d’Israël. Les forces de sécurité Syriennes ont aussi découvert un appareil de communication israélien pour des fréquences spéciales de communication satellitaire. Ce système n’est pas en vente sur les marchés, car pour l’utiliser il faut l’autorisation spéciale des ministres de la défense des pays où il est fabriqué.
La vague de protestations survenue dans plusieurs pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient a été l’événement le plus important pour le monde au cours de l’année 2011. La réplique immédiate de l’occident pour tenter de maintenir le contrôle de cette région stratégique doit être étudiée et analysée avec soin. L’utilisation des technologies les plus en pointe en fonction de la guerre menée doit être aussi étudiée en profondeur. Le défi des pays du tiers-monde est de tirer la leçon de ces faits et de définir des stratégies avant qu’il y ait des risques possibles.
Source : http://www.cubadebate.cu/noticias/2011/12/02/la-trampa-thuraya-el-uso-...
(Article sur Thuraya en français : http://www.01net.com/article/151772.html)