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Sur la promotion de la langue française et la promotion de la francophonie internationale

Alors que la campagne présidentielle 2022 est lancée et que les médias des milliardaires et de son régime Macron saturent les ondes et les unes de leur haine xénophobe pour faire diversion, il est un sujet qui mérite un débat urgent : celui de la diversité linguistique alors que le globish du Wall Street English est imposé partout pour mieux faire primer l'idéologie de l'impérialisme des États-Unis. C'est pourquoi les communistes du PRCF, parmi les 30 mesures d'urgence qu'ils proposent pour 2022 ne font pas l'impasse sur la promotion de la langue française et la promotion de la francophonie internationale.

En violation de l’article II de la Constitution qui dispose que « la langue de la République est le français », et de la loi Toubon de 1994 qui stipule que le français « est la langue du travail, de l’enseignement, des échanges commerciaux et des services publics », le tout-globish promu par le MEDEF, l’Union européenne (et tout particulièrement ces derniers temps, par le Parquet européen, la Cour des comptes européenne et la Commission européenne) et les traités néolibéraux transatlantiques, avance à pas de géant en France dans le cadre d’une inavouable politique générale de substitution de l’anglo-américain managérial à la langue française. Tous les domaines sont contaminés : publicités, enseignes et produits, communication interne et externes des grandes entreprises, système éducatif de la maternelle au troisième cycle universitaire, voire communication des collectivités territoriales, des services publics (SNCF, Poste, EDF...) et même des ministères. Dans le même temps, la France officielle désinvestit sur tous les plans (économique et culturel notamment) l’espace francophone mondial, notamment africain, pourtant riche de près de 900 millions de personnes parlant ou comprenant peu ou prou notre langue commune.

Cette tentative inavouée, soustraite par les média et les gouvernements successifs à toute forme de débat démocratique, de « désétablir » le français et de contourner, puis de changer, la Constitution et la loi existante (loi Toubon d’août 1994) pour basculer notre pays au tout-anglais, va de pair avec l’offensive délétère des forces euro-régionalistes et eurofédéralistes qui, tout en ignorant les langues de l’immigration de travail, et plus encore le chinois, première langue parlée au monde, dévoient la défense, légitime en elle-même, des langues régionales pour établir l’Europe fédérale des régions et détruire l’espoir d’une République française souveraine, sociale, démocratique, laïque, une et indivisible.

Héritier du grand PCF patriote et internationaliste qui, sous l’Occupation, porta haut le drapeau de la langue et des « Lettres françaises » clandestines, prenant le contrepied du PCF-PGE actuel qui déclare veulement, par la voix de son secrétaire national Fabien Roussel, que « PCF is back ! », le PRCF appelle à résister au tout-globish aliénant, à défendre et à promouvoir la langue française, à soutenir la Francophonie sur des bases internationalistes, à enseigner les langues régionales sur des bases républicaines sans mettre en cause le monopole administratif national du français et à élargir à tous l’accès, via l’Education nationale, aux langues étrangères dans toute leur diversité.

1 – UN CONSTAT LINGUISTIQUE ACCABLANT

Arrachage délibéré du français, substitution systématique de l’anglo-américain des affaires au français dans un nombre croissant de domaines, basculement précipité du pays et des pays européens voisins au tout-globish, le peuple français subit une politique linguistique inavouable que les forces capitalistes dominantes refusent de mettre en débat, préférant imposer si possible ce basculement linguistique subreptice de manière « ludique » et inconsciente par les pubs, les chansons, le cinéma, le bain linguistique en globish dès la maternelle et la petite musique pernicieuse permanente, serinée dès la Maternelle, selon laquelle l’anglais serait la seule langue d’avenir. Cette « ligne » linguistique n’émane pas du peuple, encore moins du monde du travail. C’est au contraire le MEDEF qui se déclare officiellement « ready for the future » lors de son congrès de 2003, c’est le Baron Sellières, ex-président du MEDEF et ancien président du syndicat patronal européen qui déclare en 2004, devant le Conseil européen des chefs d’Etat : « je ne vous parlerai plus désormais qu’en anglais, la langue de l’entreprise et des affaires ». Ce sont aussi les grandes entreprises privées « françaises », PSA et Renault en tête qui, imitant Volkswagen, ont basculé toute leur communication technique interne à l’anglais, portant un coup énorme au « français technique ». Ce sont les pubs aux heures de « prime time » (grande écoute) qui sacrifient grossièrement et laidement le français au globish. Ce sont les réformes successives (Pécresse, Fioraso, Darcos, Vidal...) autorisant les universités, voire les écoles, collèges et lycées à dispenser des cours en anglais (délivrés par des professeurs francophones à des étudiants francophones : il n’est pas question ici bien sûr des cours d’anglais eux-mêmes...). C’est l’obligation désormais faite aux Universités de n’inscrire en licence que des étudiants affichant une certification en anglais (au détriment des autres langues étrangères, espagnol, arabe, russe, chinois, arabe, italien, portugais...) ou, de manière encore plus grossièrement anticonstitutionnelle et illégale, la nouvelle « carte nationale d’identité », ou le « passe sanitaire » covid ornés d’un drapeau européen et comportant des mentions en français suivie de leur traduction uniquement en anglais (rupture majeure avec tout le droit administratif, confirmé par la Révolution française, depuis 1539, et avec la loi Toubon qui impose la traduction en au moins deux langues).

Quant aux services « publics » en voie d’euro-privatisation, ils sont hélas en pointe dans la politique d’anglicisation, l’Etat français qui domine leurs conseils d’administration fermant les yeux, voire facilitant l’anglicisation des enseignes et autres « produits » commerciaux : « Ma French Bank », dit la Poste, « ouigo » ou « SNCF connect » répond la SNC« F », « Pulse » poursuit ED« F », « Blue Sky », dit « Airfrance », et tout à l’avenant... Quant aux émissions de radio et de télévision, elles se nomment, dans la parfaite impassibilité du CSA chargé de veiller sur notre langue, « The Artists », « The Kid Voice », « Super Fail », « Soft power », et tout à l’avenant.

Plus grave encore, le chef de l’Etat censé garantir la Constitution et exécuter la loi est le premier à les violer en organisant, en France même, des évènements mondiaux titrés en anglais : « Make the planet great again », « Choose France ! », « French Tech », etc.

Sur le plan des régions et des « territoires », outre la rapide érosion du français par le tout-globish cher aux caciques (« In Annecy Mountains », « Only Lyon », « O my Lot ! », carte de transports « Navigo Easy » mise en place par Valérie Pécresse qui prétend porter la « Fierté française »), on assiste à une alliance du Parti Maastrichtien Unique (composé des partis LR, LREM, UDI, PS, EELV...) avec les euro-séparatistes locaux, bretons, corses, alsaciens, catalans, etc. ; leur but commun, défendu notamment par Bayrou, est de co-officialiser les langues régionales, d’abolir l’article II de la Constitution (« la langue de la République est le français ») et de mettre en place dans la « Charte européenne des langues minoritaires et régionales » promue par Berlin et par Bruxelles. Ces euro-destructeurs de pays et d’acquis démocratiques est de « désétablir » le français de son rôle structurant de premier service public de France et de langue commune à tout le territoire national ; et ce faisant, de « dépasser » l’idée même de territoire national (« euro-régions transfrontalières »), d’ethniciser la citoyenneté française, de passer subrepticement d’une citoyenneté universaliste à une représentation figée des minorités ethniques. Cette brèche majeure dans le droit linguistique français vise moins à établir l’usage administratif quotidien des langues régionales, qui n’a en réalité presque pas existé (le latin a précédé le français dans ce rôle), qu’à aider l’UE à établir subrepticement l’anglais comme unique « lingua franca » en France, puis, comme « langue auxiliaire » du pays (à la manière de ce qui s’est passé en Irlande, et qui a fini par marginaliser le gaélique).

Il s’agit aussi, à la faveur d’un basculement linguistique généralisé (une « babélisation » de la France), de rendre plus en plus « gazeux » les bases de la citoyenneté française et l’idée même d’un territoire national régi par une seule loi, garantie politico-juridique, sinon socioéconomique, de l’égalité formelle entre les citoyens, mais aussi, par un seul Code du travail, un seul SMIG, un seul Code des pensions, une seule Sécu, un seul statut national (des fonctionnaires, des cheminots, des électriciens-gaziers, etc.), avec des services publics d’Etat unifiés, un Plan national d’aménagement du territoire, etc.

A plus ou moins brève échéance, cette contre-révolution culturelle et linguistique remontant le film de l’histoire de France jusqu’à Villers-Cotterêts (1539), ne peut manquer de produire d’énormes conséquences funestes pour la paix civile : on le voit depuis des décennies en Belgique où les prétendues « querelles linguistiques » alimentées par l’oligarchie ont conduit à la quasi « évaporation » de ce pays ami ainsi qu’à son ingouvernabilité chronique sur fond de noises pseudo-linguistiques incessantes.

On le voit aussi dans toute l’Europe où, sur fond de généralisation du tout-anglais porté par l’UE-OTAN, une balkanisation des Etats-nations et des Etats multinationaux historiquement constitués s’est opérée, souvent sur des bases pseudo-linguistiques et « ethniques », pour diviser l’URSS et discriminer les populations russophones (Est de l’Ukraine, Pays baltes), scinder la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie, etc.. Ce processus sourdement inspiré de la devise impérialiste classique « diviser pour régner », a d’abord percuté les ex-pays socialistes pour toucher désormais de plus en plus, à partir de problèmes nationaux bien réels mais dévoyés dans un sens euro-séparatiste, les pays de l’Ouest (Italie, Espagne, France). Sauf l’un d’eux qui s’est « réunifié » et qui domine aujourd’hui le continent...

2 – LES CAUSES : UNE POLITIQUE INAVOUABLE D’ARRACHAGE LINGUISTIQUE

Les enjeux de classes politiques, sociaux et culturels de ce démontage linguistique généralisé sont énormes.

Il s’agit d’abord pour l’oligarchie de détruire les Etats-nations qui composent l’UE pour installer, sous le nom d’Europe fédérale des régions, un Empire euro-atlantique qui ne cache même plus son nom (le mot « empire européen » est désormais utilisé couramment de Le Maire à Strauss-Kahn). La France est particulièrement ciblée car c’est sa Révolution qui a enclenché en Europe le « mouvement des nationalités » fondé sur le principe anti-impérialiste du droit des nations à disposer d’elles-mêmes. Le grand capital, la CAC 40 et le MEDEF « français » affichent d’ailleurs cyniquement leur « besoin d’aire », c’est-à-dire leur volonté d’étendre leur nouvel « espace vital », celui de la quête du profit maximal, à l’échelle, quitte à liquider la France [1] et à mettre en place ce que les oligarques appellent un « Empire ». Et pour cela, comme l’a dit Rudolph Von Thadden, longtemps préposé par Bonn aux affaires franco-allemandes, « pour faire l’Europe il faut un peu défaire la France », le mot « un peu » enjolivant un processus destructif pour la souveraineté, la démocratie, la casse généralisée du produire en France et l’ensemble des acquis populaires.

Il s’agit ensuite, à travers le tout-globish [2] de promouvoir, moins une langue véritable qu’un code déculturé, le globish, qui s’affiche cyniquement comme la langue du « management » néolibéral mondial : énormes effets néfastes en termes d’hégémonie culturelle capitaliste car aucune langue, et moins encore aucun code normalisé par le grand patronat, n’a jamais été idéologiquement et politiquement neutre, la langue n’était pas seulement un instrument de communication, mais bien une infrastructure (jusqu’ici plurielle) de la pensée et de la production même des concepts...

Il s’agit surtout, pour ceux que Michel Serres appelait les « collabos de la pub et du fric », de désegmenter sauvagement, sur le plan linguistique et à l’échelle transcontinentale, le marché de l’emploi. Si l’anglais devient la seule langue permettant d’être « employable », d’une part les discriminations à l’embauche à l’encontre des non-anglophones deviendront gigantesques (un francophone ou un germanophone non anglicisant seraient moins bien placés en France ou en Allemagne pour obtenir un emploi que ne le serait un « English Mother Tongue » – anglais langue maternelle : ce qui instituerait une préférence nationale... à l’envers !). En outre, pour chaque emploi soumis par le patronat à l’offre et à la demande par la numérisation tentaculaire en marche du travail (un processus complémentaire du tout-globish, avec l’uberisation des emplois), il n’y aura plus dix, mais 100, mais 1000 candidats en concurrence : énormes effets délétères prévisibles sur les salaires et les protections sociales arrachées par les luttes dans le cadre des Etats nationaux, les langues nationales mises en extinction cessant brutalement de jouer le rôle de paliers régulateurs entre les marchés nationaux de l’emploi, les « passages » s’opérant jusqu’ici au moyen de l’apprentissage des langues étrangères.

Enfin, le basculement à la langue unique continentale, voire mondiale, aurait des effets proprement exterministes de contre-révolution anthropologique : en effet, le propre de l’homme est que son langage n’est pas inné et instinctif : nous ne parlons pas « le langage » (comme feraient deux pigeons venus l’un d’Espagne, l’autre de Chine ; de si loin qu’ils arrivent, ils se « comprendront » immédiatement sur une place de Paris, leur « langage » étant pour l’essentiel instinctif), mais des langues toutes liées à une culture et à une histoire parfois millénaire. Finie alors la diversité des langues et des cultures, facteur de diversité des écoles scientifiques, philosophiques, artistiques, etc. Danger majeur de totalitarisme culturel capitaliste-impérialiste par la destruction de toute forme d’« ailleurs » linguistique, de toute recherche d’altérité conceptuelle, de toute construction internationaliste (et non supranationaliste) reposant, non sur l’uniformisation culturelle du monde derrière Mac Donald, les GAFAM et Disney, mais sur le partage stimulant des diversités. Bref, derrière le tout-anglais d’apparence si « open », un monde monocolore inquiétant se met en place dont l’uniformité formelle n’empêchera même pas les querelles intestines entre grands ensembles monopolistiques. Dès lors, on ne peut que s’étonner du fait que certains, qui se disent écologistes et défendent à juste titre la biodiversité comme moteur indispensable à l’écosystème planétaire, passent leur temps à promouvoir l’uniformisation linguistique et culturelle de la planète – c’est-à-dire en fait, sous couvert d’ « internationalisation » -, l’américanisation générale des modes de vie, des modes de penser et des modes de consommation au seul profit des transnationales et de la marchandisation généralisée des activités humaines, voire des humains eux-mêmes...

3 – PROPOSITIONS POUR UNE RESISTANCE LINGUISTIQUE A ASSOCIER AUX LUTTES SOCIALES

De manière générale, il faut cesser de voir uniquement les langues comme des compétitrices s’affrontant sur un « marché » linguistique mondial, donc comme un simple « capital » marchand s’offrant aux individus comme de simples marchandises. Elément constitutif de la personnalité des nations, notamment de la nôtre, qui a largement construit son identité sur le fait littéraire [3], socle commun et diversifié à la fois de la Francophonie internationale et de l’ouverture de la France sur l’Europe et le monde [4], l’Afrique, l’Amérique, l’Océanie et l’Asie, le français doit redevenir, non plus seulement en droit mais en fait « la langue de la République » dans le cadre d’une politique linguistique et culturelle générale associée au rétablissement et à l’extension, jusqu’au socialisme, au communisme et au fusionnement internationaliste des nations, de la République souveraine, laïque et indivisible, sociale, démocratique, populaire et centrée sur le monde du travail, de la reconstruction du produire en France et des services publics, d’une diplomatie française pacifique, internationaliste et anti-impérialiste et non alignée, ouverte au dialogue avec les peuples de tous les continents, excluant à la fois une attitude néocoloniale et paternaliste envers l’Afrique et, symétriquement, une attitude servile de néo-colonisé à l’égard de Berlin et de Washington.

A) Protection, développement et promotion du français

La politique linguistique, pas plus que la politique culturelle, ne doit être abandonnée à la « loi du marché » elle-même fortement encadrée par les monopoles capitalistes. La loi Toubon sera renforcée et strictement appliquée de manière que le français redevienne effectivement, sauf cas très exceptionnel, la langue du travail, des services, des échanges, de l’enseignement, des services publics, et a fortiori, celle de l’administration, des institutions et des documents officiels. Tout citoyen pourra porter plainte contre une infraction linguistique à la loi Toubon renforcée. Ces infractions seront fortement sanctionnées sur le plan financier, voire pénal quand elles émaneront d’acteurs publics ou semi-publics.

Les « rappels à l’ordre » incessants de Bruxelles et de la « justice » européenne visant à invalider la législation linguistique française pour promouvoir le tout-anglais sous couvert de « libre concurrence » seront catégoriquement refusés.

Les dispositifs scélérats Fioraso, Darcos, Vidal seront abrogés et le français redeviendra la langue de l’enseignement et de l’Université sauf cas très exceptionnels.

Le patronat, les médias et les publicitaires promouvant le tout-anglais subiront de lourdes amendes abondant un fonds permanent pour la création francophone en tous domaines (sciences, chanson, cinéma, technologies, etc.). Le travail des commissions officielles de terminologie existantes sera systématiquement promu et le peuple français et sa jeunesse seront démocratiquement associés à l’évolution des usages.

Les quotas de chanson francophone seront relevés et les subventions d’Etat ou de collectivités publiques seront réservées aux chansons en français ou dans les diverses langues régionales du pays. Il en ira de même pour les films et spectacles.

Le français redeviendra la seule langue de l’armée, à l’exception bien entendu des nécessités de la traduction.

Tout article scientifique devra d’abord paraître en français, fût-il ensuite traduit en plusieurs langues, de manière à être compris de tout francophone doté des compétences scientifiques requises.

La France sortira en outre de l’UE et de l’OTAN mais, dès à présent, elle ne tolèrera plus que les institutions européennes ou atlantiques s’adressent à elle en anglais (y compris sous la plume d’eurocrates français comme Moscovici), tous les textes européens devant être rédigés dans l’ensemble des langues nationales des pays membres. Bref notre pays devra associer la défense de sa langue à celle des autres langues nationales d’Europe et du monde, la défense du français étant un aspect de la défense de la pluralité linguistique mondiale contre l’uniformisation en cours.

Le CSA fortement réformé sera tenu de veiller enfin au respect de la langue française sur les ondes du service public ainsi que sur les radios privées, la création en français étant systématiquement aidée et promue.

Sur le plan éducatif, les réformes progressistes à venir de l’Education nationale abonderont le nombre d’heures de cours consacrées à l’étude et à la maîtrise sur tous les plans de la langue française (vocabulaire, grammaire et orthographe, rédaction, littérature, théâtre...) de l’école primaire à la terminale au rebours des contre-réformes qui se sont succédé de Giscard d’Estaing à Blanquer en passant par Jospin-Allègre, et qui n’ont cessé de diminuer les horaires scolaires dévolus au français et aux lettres françaises.

B) Les langues régionales seront considérées comme un patrimoine indivis de la Nation et les partis et organisations antirépublicains prétextant desdites langues pour fomenter l’euro-séparatisme régionaliste seront combattus.

L’Education nationale sera dotée des moyens d’enseigner les langues régionales dans un cadre laïque, et hors de toute propagande séparatiste, dès lors qu’une demande significative de cet enseignement se manifestera dans tel ou tel département.

Toutes les prétendues « lois organiques » permettant aux collectivités territoriales, au nom du « Pacte Girondin », de déroger à la loi nationale, y compris sur le plan linguistique, seront abrogées. La Charte européenne des langues régionales sera définitivement refusée.

Une exception sera toutefois faite pour les langues nationales ou créoles de l’outre-mer dans la mesure où ces territoires, s’ils demeurent de plein gré dans la République française, devront faire l’objet d’un processus complet de décolonisation et faire largement place, à côté de l’enseignement du français, aux cultures locales.

C) Les langues de l’immigration de travail pourront être enseignées comme LV 1 ou 2 partout où une demande suffisante se manifestera.

D) L’enseignement de l’anglais (et non « en anglais ») et les autres langues vivantes retrouveront dans le second degré les volumes horaires dont les ont privés les contre-réformes austéritaires. Le plurilinguisme sera favorisé et la France dialoguera avec tous ses voisins pour que le plurilinguisme soit favorisé à parité dans notre pays et dans les pays limitrophes dans une démarche impliquant la réciprocité. Le privilège linguistique systématique conféré à l’anglais, seule langue inculquée aux enfants à l’école primaire, voire à la maternelle, sera supprimé.

E) Des alliances seront nouées à l’échelle européenne et mondiale entre la Francophonie, l’Italophonie, l’Hispanophonie, la Lusophonie et les autres langues d’origine latine ;

F) L’enseignement du chinois, première langue parlée au monde, sera promu en France dans le cadre d’accords de réciprocité avec la République populaire de Chine ;

G) Les langues anciennes, latin et grec, qu’ont marginalisées, voire exclues du second degré, les contre-réformes antihumanistes successives, seront remises à l’honneur ; celles et ceux qui voudront les étudier devront pouvoir le faire sérieusement, sans se limiter à une forme de vernis culturel pseudo-humaniste.

H) Dans toutes les disciplines d’enseignement, y compris scientifiques et techniques, sera remise à l’honneur la maîtrise de la langue française écrite et parlée.

I) Les recherches scientifiques et techniques menées en France, qu’elles émanent de l’Université, du CNRS ou des entreprises, devront d’abord être publiées et enseignées en français, un service public de la traduction en langues étrangères étant mis en place et financé notamment par l’argent des contraventions frappant les infracteurs à la législation linguistique.

J) La Francophonie internationale sera réformée dans un sens internationaliste exclusif de tout esprit de domination néocoloniale, de tout paternalisme, et surtout, en mettant au premier plan de son cahier des charges la promotion de la langue française. La France proposera qu’une Académie internationale de la Francophonie assure la mutualisation des créations et des évolutions linguistiques de tous les pays francophones d’Afrique, d’Europe, d’Amérique et d’Asie.

K) Des relations culturelles, économiques, techniques et politiques dynamiques et égalitaires seront proposées aux pays de l’Afrique francophone, au Québec, à Bruxelles et à la Wallonie, à la Suisse romande, etc.

Des prix et des concours internationaux en français seront créés (chanson, cinéma, théâtre, sciences, techniques, philosophie...).

*Rédigée par Georges Gastaud et adoptée par le comité de campagne pour l’Alternative rouge et tricolore animé par Fadi Kassem.

[1] Mitterrand le sous-entendait subliminalement quand il déclarait : « la France est notre patrie, l’Europe est notre avenir ».

[2] Qu’il faut distinguer de l’anglais en tant que langue ancrée, comme toute autre, dans une culture et une histoire nationales. Nous sommes, non pas « contre l’anglais », ce qui ne voudrait rien dire, ni bien évidemment contre les Anglais, mais contre le « tout-anglais ».

[3] Cf ce manifeste hautement politique qu’écrivit le grand poète Joachim du Bellay au XVIème siècle à l’époque où entrait en vigueur l’Ordonnance de Villers-Cotterêts : Défense et illustration de la langue française.

[4] Le français est la langue seconde la plus enseignée au monde...

 https://www.initiative-communiste.fr/articles/prcf/mesure-durgence-n8-sur-la-promotion-de-la-langue-francaise-et-la-promotion-de-la-francophonie-internationale/
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COMMENTAIRES  

20/12/2021 19:58 par Vania

Totalement d’accord avec votre article M Gastaud. "La conquête du pouvoir culturel précède la conquête du pouvoir politique". Les "gringos" ont bien compris cette phrase car ils sont les plus grands experts de la propagande et de la manipulation médiatique. Bien entendu ils ont trouvé de très bons complices bien soumis et obéissants en France et à l’UE.

20/12/2021 19:59 par Carlos

Et les dates (comme celle du "pass" sanitaire) en transcription anglo saxonne, c’est à dire, l’année, le mois puis le jour du mois contrairement aux usages francophone !! 2021-12-17 ?? c’est quoi ce bordel ? (ça c’est du bon français n’est t’il pas ^^)

Sinon vous avez essayé de defendre la langue française sur les forums ? (quels qu’ils soient mais souvent populaire et pas spécialement reservé à une "élite" technique)
Si d’aventure vous écrivez que vous n’êtes pas d’accord avec ce mot en globish dans un commentaire en français et qu’il pourtant facile d’écrire le bon mot en bon français, vous êtes cruxifié sur l’autel de la bien pensance.....Ouiiiii la langue française évolue, faut vivre avec son temps, qui ne connait pas l’anglais à notré époque ? ce mot est dans le petit Robert, c’est d’un usage courant, tout le monde sait ce que ça veut dire, c’est fini mon pote tu es dépassé.....etc...etc... et j’en oublie à la limite de l’insulte parfois (et croyez moi TOUS le monde se ligue contre vous et vous finissez en Troll.
Mais s’il n’en reste qu’un, je serais celui-là !
Merci pour cet article

20/12/2021 21:08 par Georges Olivier Daudelin

Enfin ! Un Parti qui comprend finalement les Québécoises et les Québecois. BIENVENU !

Le pouvoir est au bout de la langue, qu’on se le dise !

21/12/2021 09:25 par babelouest

Cher Monsieur Gastaud (malheureusement vous semblez ne pas trop m’apprécier), j’ai la joie de vous annoncer que dans ma famille, il en est au moins un qui fait honneur au français : il a fait toute sa carrière dans l’Alliance française, sa femme Boer (née à Pretoria) également, et leurs enfants ont pris la relève.

Au français attaqué

Ô rage, ô désespoir, ô français démuni !
Que n’ai-je tant vécu que pour cette infamie !
Et n’ai-je tant noirci, via de lourds encriers,
De blanches pages réglées en cursives surannées !

Mon bras se fatiguait à cadence soutenir
Le rythme du lecteur, au point que des soupirs
Fusaient de quelques jeunes écoliers en émoi
Attentifs à saisir de grammaire la loi !

Ô cruels prescripteurs d’une langue altérée !
Soyez maudits d’en faire une vague traînée,
Une vraie courtisane au parfum frelaté
Qui ne voit que l’argent, mais n’a plus de fierté.

D’un Globiche puant désormais se pavanent
Les sombres professeurs au torturé organe
Dont s’agitent, éructant, les puissants maxillaires
Dressés à déchirer viande et vocabulaire !

bab

21/12/2021 13:40 par cunégonde godot

Enfin, le basculement à la langue unique continentale, voire mondiale, aurait des effets proprement exterministes de contre-révolution anthropologique : en effet, le propre de l’homme est que son langage n’est pas inné et instinctif : nous ne parlons pas « le langage » (comme feraient deux pigeons venus l’un d’Espagne, l’autre de Chine ; de si loin qu’ils arrivent, ils se « comprendront » immédiatement sur une place de Paris, leur « langage » étant pour l’essentiel instinctif), mais des langues toutes liées à une culture et à une histoire parfois millénaire. Finie alors la diversité des langues et des cultures, facteur de diversité des écoles scientifiques, philosophiques, artistiques, etc. Danger majeur de totalitarisme culturel capitaliste-impérialiste par la destruction de toute forme d’« ailleurs » linguistique, de toute recherche d’altérité conceptuelle, de toute construction internationaliste (et non supranationaliste) reposant, non sur l’uniformisation culturelle du monde derrière Mac Donald, les GAFAM et Disney, mais sur le partage stimulant des diversités. Bref, derrière le tout-anglais d’apparence si « open », un monde monocolore inquiétant se met en place dont l’uniformité formelle n’empêchera même pas les querelles intestines entre grands ensembles monopolistiques. Dès lors, on ne peut que s’étonner du fait que certains, qui se disent écologistes et défendent à juste titre la biodiversité comme moteur indispensable à l’écosystème planétaire, passent leur temps à promouvoir l’uniformisation linguistique et culturelle de la planète – c’est-à-dire en fait, sous couvert d’ « internationalisation » -, l’américanisation générale des modes de vie, des modes de penser et des modes de consommation au seul profit des transnationales et de la marchandisation généralisée des activités humaines, voire des humains eux-mêmes...

Mac Donald, les GAFAM et Disney s’implantent en Chine capitaliste sous régime communiste, car la globalisation, dissimulée chez les marxistes sous le vocable "internationalisme", est le stade ultime du capitalisme et du communisme (en même temps).
Ex. : les marques de café anglaises et américaines qui s’implantent massivement en Chine, pays "historique" de production et de consommation de thé, mais qui consomme et produit désormais de plus en plus de café.

Pour contrecarrer l’invasion commerciale anglo-saxonne une multinationale chinoise se dresse fièrement contre ce nouveau breuvage impérialiste : MANNER COFFEE, un nom d’enseigne... créolisé (!), sans doute choisi après étude de marché... global.

(Qu’on me pardonne ces chinoiseries...).

21/12/2021 14:06 par Fald

D’abord un détail à propos du commentaire de Carlos : 2021.12.20, par exemple pour la date de cet article, c’est aussi la date « mathématique ». Mes dossier de photos, dont le nom commence ainsi, se classent automatiquement par ordre chronologique. L’invasion du globish est un fléau, mais là, il s’agit d’autre chose.

Ensuite à propos de l’article, je propose un texte un peu long que j’ai écrit il y a quelque temps déjà. .
Le PRCF, comme tous les partis communistes, fait une fois de plus l’impasse sur l’espéranto.
Je pense que l’un des grands rendez-vous manqués de notre histoire, qui hélas n’en manque pas, a été celui de Lénine et de Zamenhof, du révolutionnaire et de l’initiateur de l’espéranto.
Le mouvement communiste et espérantiste se sont croisés sans vraiment se voir. La Troisième Internationale s’est organisée de manière peu démocratique autour d’un chef qui était russe, Lénine, et, avec Staline, un chef d’autant plus « grand-russe » qu’il était complexé par ses origines « provinciales » géorgiennes. L’urgence et la fureur de l’époque expliquent sans doute bien des choses, il n’empêche : l’Internationale Communiste aurait eu un autre visage et sans doute une autre histoire si, en plus de ses vingt-et-une conditions fondatrices, elle en avait eu une vingt-deuxième disant que ses réunions se tiennent en espéranto et que les partis membres s’engagent à enseigner cette langue à leurs dirigeants et à en promouvoir l’apprentissage chez tous les militants.
C’eût été un facteur important de démocratie et de transparence, car celui qui maîtrise bien la langue officielle d’une réunion ou d’un débat a un avantage certain sur ceux qui ont du mal à la parler ou qui doivent se la faire traduire. Très important aussi pour la démocratie que des liens directs puissent se lier entre des militants vraiment de base, et pas seulement entre des intellectuels.
Quand on pense que l’association qui avait pour ambition d’unir les « prolétaires de tous pays » s’est donné le russe comme langue sinon officielle, du moins officieuse, on se dit que le communisme a vraiment marché sur la tête ! Le russe, une langue dans laquelle c’est un problème de déchiffrer même les affiches, enseignes ou panneaux lisibles à travers toute l’Europe et une bonne partie du monde par n’importe qui ! (Exemple : RESTAURANT = RISTORANTE = PECTOPAH)
Comme toujours, la réflexion sur le passé n’a de sens que si elle sert de guide pour le présent et l’avenir. Et je pense que dans ce domaine comme dans d’autres, il serait temps de rattraper le temps perdu. Ce qu’hélas, on ne semble pas décidé à faire.
Tout d’abord en organisant ce qui reste des partis communistes et apparentés ainsi que tout ce qui conteste le capitalisme (même sous le nom édulcoré de « libéralisme ») dans une structure internationale souple, démocratique, mais capable de décision et d’efficacité, et dont le groupe de vraie gauche au parlement européen, hélas disparu depuis 2019, ainsi que les forums sociaux et le mouvement altermondialiste donnent déjà une petite idée.
Les tenants du capitalisme sont tous organisés à l’échelle mondiale, de la social-démocratie et des verts à l’extrême droite. Pour eux, c’est facile, puisque la consultation de quelques chefs au plus haut niveau leur suffit. La base n’a pas à savoir ce qu’ils se disent, au contraire.
Pour une vraie gauche, c’est plus difficile : si on veut être à la fois efficace et démocratique, il faut s’en donner l’instrument. Et cet instrument ne peut être que l’espéranto. Cette langue existe et a fait ses preuves sur le plan linguistique. Elle a connu des hauts et des bas et connaît actuellement le même « bas » que tous les idéaux humanistes depuis les grandes victoires du reagano-mitterrandisme. Je pense que c’est justement en faisant se rencontrer tous ces idéaux qu’on pourra les relancer tous.
Le sujet peut paraître inactuel, mais seulement paraître. En réalité, c’est l’ampleur du retard pris qui donne cette illusion (retard accumulé depuis la mort de Zamenhof en 1917 !). Il y a au contraire extrême urgence. Plus on laissera augmenter ce retard et plus on aura du mal à le rattraper. L’Europe, en particulier, se sera faite, sans les humanistes, contre leurs principes, et en anglais, car simple sous-ensemble de l’empire américain.
Jean Monnet aimait à se faire appeler « père de l’Europe ». Ses adversaires le traitaient plutôt de « banquier le plus américain de France ». Lui-même aurait, paraît-il, regretté sur le tard de ne pas avoir commencé l’Europe par la culture. Un « si j’avais su » de deux secondes pour la culture et des années d’action concrète et efficace pour le fric et l’OTAN. Le fait est là : si les « pères de l’Europe » avaient un tant soit peu pensé aux Européens, ils auraient commencé par la culture, mais aussi par la langue. Ils auraient décidé qu’à l’école primaire on apprend sa propre langue (et on l’apprend vraiment !), que les plus petits ont une formation spécifique pour rester sensibles aux sons inusités dans la langue maternelle, et que les plus grands apprennent l’espéranto, qui servirait dès lors pour toutes les « tâches ménagères » : conférences, colloques, publications scientifiques et administratives, etc.
Car l’espéranto est capable de tout cela, autant que de grande littérature. Contrairement à ce que disent des connards malheureusement dominants qui utilisent ce mot avec le même mépris qu’ils mettraient dans « sabir » ou « galimatias »,
Sa grande simplicité ne vient pas d’une quelconque réduction comme pour le latin sans flexion ou le basic-english, autres idiomes à usage international imaginés en concurrence contre lui. Sa simplicité est basée uniquement sur l’absence totale d’exception aux règles. Et cela fait aussi sa richesse, car la possibilité de composer des mots ou de les nuancer est aussi sans exception et dès lors sans limite.
Cela fait aussi sa souplesse : il est notoire que des multiples traductions de « Hamlet », celle en espéranto est celle qui colle le mieux aux vers de Shakespeare. Et imagine un français qui veut lire des nouvelles de Rabindranath Tagore. Il a des chances de tomber sur une traduction française faite par un Français à partir de la traduction anglaise faite par un Anglais maîtrisant mal le bengali ou par un Indien maîtrisant mal l’anglais. S’il lit l’espéranto, il trouvera un texte rendant au mieux l’original bengali, traduit par un certain Lakshmiswar Sinha. Il en va de même des poèmes d’Endre Ady pour ceux (il y en a quelques-uns uns) qui ne maîtrisent pas couramment le hongrois. Kaj tiel plu ! Pardon ! Et cetera !
Mais les petits pères de l’Europe ont délibérément préféré s’aligner sur les Etats-Unis pour mettre leur « Europe » à l’abri des Européens. Et à l’école, les mômes de la masse sont priés de n’apprendre qu’imparfaitement leur langue maternelle, et quelques bribes de globish. Une vraie culture et une vraie capacité de communiquer avec des étrangers, cela aurait pu rendre la société instable.
Je parle des « petits pères de l’Europe » avec une certaine ironie. Chez moi, c’est fait exprès. Pas comme le lapsus révélateur du président Macron qui les appelait « les pères fondateurs », comme les bigots intégristes et esclavagistes qui ont fondé les Etats Unis.
Les « Européens convaincus » peuvent faire tous les beaux discours qu’ils veulent, et ils savent les faire, mais ils ne prendront jamais une décision susceptible de déstabiliser leur pouvoir. Ils préfèrent, au contraire sacraliser la concurrence sauvage des entreprises mais aussi des peuples les uns contre les autres en tête de la constitution.
Les maîtres de l’industrie informatique ont-ils peur de la langue internationale ou sont-ils seulement obtus ? En tout cas, dans un PC d’usage courant, on trouve des tables de caractères permettant de produire des trucs aussi particuliers que le esszett allemand (ß), les caractères spéciaux et l’orthographe du tchèque, du slovène et d’autres oiseaux rares, et c’est bien, mais les c, h, ou s avec accent circonflexe caractéristiques de l’espéranto ont été les derniers introduits dans les caractères spéciaux et restent durs à trouver. Ils existent, mais seulement dans certains logiciels, bien cachés dans un coin. Sur la machine à écrire mécanique, c’était faisable ! Vos gueules les albatros, on modernise ! C’est révélateur : ça ne mange pas de pain d’occuper les mémoires vives avec l’orthographe du rhéto-roman et ça en jette. Par contre, pas question que la langue d’une vraie démocratie vienne concurrencer la langue des maîtres sur le Web !
Il en va de même des traducteurs qui vous proposent les idiomes les plus exotiques mais pratiquement jamais l’espéranto. Si je trouve cela moins grave, c’est uniquement parce que, de toute façon, la traduction automatique est une vaste fumisterie. La plupart du temps, elle ne débouche que sur un non-sens même pas drôle.
Il faudrait donc, très vite, en plus de la structure internationale évoquée plus haut, que les dirigeants de vraie gauche européens s’engagent à faire de l’espéranto leur langue de travail dans les contacts internationaux, qu’ils s’engagent donc à l’apprendre (chacun fera ce qu’il pourra en fonction de son âge et de ses capacités !) et surtout, à l’inscrire dans la formation des futurs militants et dirigeants à tous les niveaux, à ouvrir des rubriques dans les journaux et revues, des sites Internet, etc.
Quelle que soit l’ambition de démocratie dans les partis et organisations, une telle initiative ne peut venir que d’en haut car elle demande, au départ, un volontarisme et même un dirigisme certain. C’est la seule solution pour que ça marche, et c’est pourquoi, d’ailleurs, je refuse, en tant que vieux fainéant mais surtout en tant que simple citoyen sans ambition politique, de prendre l’initiative d’une telle relance. Des organisations espérantistes existent et font de gros efforts, toujours vains. Une de plus ou de moins ne changera rien. Il faut que tout vienne de groupes sociaux et politiques déjà constitués et influents.
Je comptais, un temps, pour jouer ce rôle, sur le parti communiste français, l’un des rares au monde qui avait su se déstaliniser sans retourner la veste, mais voilà qu’il l’a fait. Désormais, Robert Hue, Marie-George Buffet, Pierre Laurent, leurs amis et successeurs sont tout juste capables d’espérer que leur poste de député, de maire ou de sénateur les mène à l’âge de la retraite, et pour cela, ils sont prêts à gérer n’importe quelle reprivatisation et n’importe quelle guerre pourvu qu’on les appelle « ouverture de capital » et « intervention militaire à caractère humanitaire ». Dommage ! En plus, ça ne les empêche même pas des se prendre des déculottées dont même leur dissolution dans le front dit de gauche et autres mescladisses ne les sauve pas.
Quant au groupe le plus à gauche du parlement européen, il préfère s’appeler « Eupopean Left », sans référence aucune à une « Eùropa Maldekstro ». Tout un programme !
Selon l’exemple de Zamenhof lui-même, ces organisations devraient se conduire en « initiateurs ». Il ne s’est jamais conduit en auteur ni en propriétaire de sa langue, renonçant en particulier à tout droit d’auteur, ce qui a largement contribué à son succès entre 1887 et 1914. Je le répète, il faut agir « en haut », sans peur des moqueries qui ne manqueront sans doute pas de la part des tenants de la modernité tendance Reine Victoria. Que les dirigeants de vraie gauche se parlent en espéranto à Bruxelles, à Strasbourg ou ailleurs, un point, c’est tout !
C’est tout, mais c’est à mon avis nécessaire et suffisant pour souffler sur les braises et faire reprendre le feu. Ensuite, il faudra s’en tenir à ce que disait une fois un titre de l’Huma : « Prendre le pouvoir, c’est le perdre ». L’idée à moyen et long terme sera donc de perdre le contrôle sur le feu ainsi rallumé. Une direction de parti de vraie gauche ne peut pas avoir peur de jeunes communiquant sans aucune censure grâce à une langue accessible à tous, même à ceux qui ont fait peu ou pas d’études. Et il y a tout à gagner si d’autres mouvements politiques, religieux, culturels, sportifs, etc., s’emparent de cette idée, à condition qu’ils la doivent à la vraie gauche. D’où la nécessité d’être les premiers ! Mais c’est déjà raté. Aux élections européennes de 2009, il y avait une liste « Europe Démocratie Espéranto » qui récupérait l’idée, mais de manière « apolitique », ni de gauche ni de gauche, selon l’une des très rares vérités dites par Mitterrand. Or, si l’espéranto ne doit servir qu’à remplacer l’anglais dans les conseils d’administration des financiers qui gouvernent le monde, ça ne vaut pas le coup de se fatiguer. Encore des gugusses qui font dans le sociétal pour mieux éviter de parler du social ! L’espéranto mérite mieux.
Puisque les communistes défaillent, ce serait sans doute le rôle de ceux qui tapent régulièrement le bordel à Seattle, Davos, Gènes, Washington, Porto Allegre et ailleurs, de reprendre le flambeau. Mais quand j’ai entendu un José Bové donner ses interviews en angloaméricaimpérial dès qu’il y avait un journaliste non-francophone dans l’assistance, j’en ai douté. Je sais bien qu’il a grandi aux USA et qu’il a trouvé plus important de combattre Marie-George Buffet que le couple Ségoli-Sarkosène en 2007. Mais tout de même : s’exprimer en amerloque quand on combat le FMI, la Banque Mondiale et l’OMC, c’est déjà une soumission au pouvoir que l’on conteste. Le résultat ne s’est pas fait attendre trop longtemps : depuis, il s’est allié à Cohn-Bendit, ce grand progressiste qui vous insulte si vous êtes contre la « concurrence libre et non faussée ».
Je dirais même que nous devons rechercher la perte générale de pouvoir que représenterait pour tous les gouvernements et les patrons un retour d’engouement pour l’espéranto à l’initiative de la vraie gauche. Dites-vous bien que si aucun chef social-démocrate, libéral, écologiste ou religieux n’a encore fait ce que je propose, c’est qu’ils ont beaucoup à y perdre. Imaginez les chômeurs français et allemands parlant couramment entre eux ou, il y a quelques années, les grévistes français et coréens communiquant sans intermédiaire sur www et compagnie ! Qui pourrait s’en réjouir en France parmi les dirigeants politiques et syndicaux ? Pas tous ! Presque aucun. Même et surtout pas les amuseurs de galerie de la gauche de la gauche cent pour cent à gauche à la on-va-voir-ce-qu’on-va-voir. Et malheureusement pas non plus, apparemment, les dirigeants communistes.
Réponse anticipée aux professeurs de langues vivantes qui me traiteraient éventuellement de fauteur de chômage. Si l’espéranto est l’invention d’un polyglotte, la réciproque est vraie et son étude relance souvent l’intérêt pour les langues « naturelles » ou anciennes. Sa renaissance serait donc un puissant facteur de sauvetage de la diversité linguistique qu’on est en train de perdre au profit de l’anglais dans l’enseignement. Quant aux profs d’anglais, ils pourraient se remettre à enseigner la langue de Shakespeare, Edgar Poe, Howard Buten et autres John Irving au lieu de patauger dans le reduced international globish chiant. J’en connais deux ou trois dont ça ferait le bonheur.
Mais je le répète, il faut que l’initiative vienne de haut. Toutes les tentatives indépendantes depuis 1887 et surtout depuis 1918 ont échoué et échoueront encore. La seule perspective crédible, c’est une action volontariste des directions déjà constituées des partis et organisations qui combattent le néo- et social-libéralisme. Soit ils font ce qu’il faut tout de suite, soit ils végéteront encore des décennies, voire des siècles dans un monde complètement américanisé, anglophonisé, et propriété privée de quelques milliardaires.
Et enfoncez-le vous une fois de plus bien profond, dans le crâne si possible : même si un jour la planète tuait tous ses idiomes et faisait de l’anglais sa langue unique, ce ne serait jamais une langue internationale, mais une langue nationale d’empire. Qui consacrerait pour des siècles encore l’inégalité de droits entre les hommes selon qu’ils appartiennent à des peuples ou à des classes plus ou moins riches et puissants.
Alors ?
Cu vi parolas esperante ? ou ... do you speak lèche-cul ?
Cu vi parolas esperante ? oder... do you speak arschkriecherisch ?
Cu vi parolas esperante ? o... do you speak leccata di culo ?
Kaj tiel plu, et cetera, und so weiter, cinq mille fois de par le monde, une fois dans chaque langue !
Le pessimiste chronique qui me sert de petit doigt me dit qu’on est plutôt parti pour que les générations futures speakent le lèche-cul couramment. La masse avec quatre cent mots, l’élite comme à Harvard, dans une société désespérément stable.
Tenez, en supplément, un exemple de ce que j’appelle « speaker le lèche-cul ».
On a beaucoup tardé à adapter en français des séries télé allemandes. Mais cela devient de plus en plus fréquent car il faut bien remplir les vingt-quatre heures d’émission des multiples chaînes qui existent désormais.
La plupart du temps, rien à redire. C’est presque aussi bien fait que pour les séries américaines. Ou presque aussi mal quand on considère le titre « Ein Fall für zwei » traduit par « Un cas pour deux », au lieu de « Une affaire pour deux », puisque un détective et un avocat s’y mettent à deux pour résoudre des affaires. Le mot « Fall » veut en effet dire « cas » ou « affaire ». Il veut aussi dire « chute », on est donc passé près du encore plus ridicule.
Pour deux de ces séries, cependant, il y de quoi se rouler par terre.
L’une parce qu’on n’a pas traduit le titre : « Tatort ». Les adaptateurs ont dû croire que ça ferait comme avec les séries amerloques, ce serait mieux de garder le tire original qui signifie « Lieu du crime ». (Oui, je sais, les speakers de lèche-cul disent maintenant « scène de crime » car on dit « crime scene » en langue nationale d’empire, mais je ne me sens pas obligé de suivre.) En tout cas, moi, je me suis toujours marré en imaginant la majorité des téléspectateurs français se demander qui était cet inspecteur Tatort qui donnerait son nom à la série et qu’on ne voit jamais.
Mais là où les speakers de lèche-cul s’en sont vraiment donné à cœur-joie, c’est avec une autre série. Elle raconte les histoires d’un flic qui reprend de vieilles affaires et les résout au bout de plusieurs années. Il a pour cela un talent particulier et très utile : sa mémoire. Elle lui a valu auprès de ses collègues un surnom qui donne son titre à la série : « Der Elefant ».
Bon, pour une fois, je vais être indulgent, ce titre, « Der Elefant », est en l’allemand et il est normal que vous ne le compreniez pas du premier coup. Mais vous pouvez quand même essayer de deviner. Ça y-est ? Bon.
Par contre, vous aurez plus de mal à trouver comment les brillants germanistes qui ont fait l’adaptation française ont traduit ce titre.
Allez ! Réfléchissez un peu ! Non ? Ça ne vient pas ? Bon, d’accord, je vous le dis : en français-lèche-cul, le mot allemand « der Elefant » se traduit par « Insolved » ! Franchement, je ne comprends pas que vous ne l’ayez pas trouvé tout seul. Vous me décevez !

21/12/2021 16:48 par françois gerard

JE me sens occitan, mais je parle français, je me sens un peu espagnol, mais je parle français, je me sens peut-être un peu européen, mais je parle français, je suis internationaliste, mais je parle français, je suis français, et vive tous les peuples de la terre. Que dire de plus

23/12/2021 08:02 par Georges Rodi

> Cunegonde

Les Macdo, KFC, Coca et Starbucks sont à l’aise en Chine.
Disney... Oui, sauf la "chaîne" TV.
Les GAFAM, non.
Coogle, Amazon et Facebook ne représentent rien en Chine.
Microsoft vit ses dernières années de présence. Russie et Chine se sont alliées pour un finaliser un OS qui remplacera Windows.
Reste Apple, qui est très bien implanté, comme tous les marques de produits de luxe.

Et il y a des cas étonnants.
Toys"R"us a beaucoup de magasins en Chine, alors qu’il n’y en a plus aux US.

23/12/2021 10:44 par cunégonde godot

M. Rodi :
Cunegonde

Les Macdo, KFC, Coca et Starbucks sont à l’aise en Chine.
Disney... Oui, sauf la "chaîne" TV.
Les GAFAM, non.
Coogle, Amazon et Facebook ne représentent rien en Chine.
Microsoft vit ses dernières années de présence. Russie et Chine se sont alliées pour un finaliser un OS qui remplacera Windows.
Reste Apple, qui est très bien implanté, comme tous les marques de produits de luxe.

Et il y a des cas étonnants.
Toys"R"us a beaucoup de magasins en Chine, alors qu’il n’y en a plus aux US.

La question de l’implantation de firmes étrangères en Chine appartient aux chinois.
Mon point consiste à rapprocher le capitalisme et le communisme : deux logiques économiques faussement divergentes. La Chine appartient à l’économie consumériste capitaliste mondiale, quand bien même son organisation politique actuelle serait-elle socialiste (communiste). Ce qui lui a permis – avantage comparatif – de s’enrichir, comme d’autres contrées, asiatiques ou ailleurs, mais à la vitesse grand V.

Les sentiments montés en mayonnaise haineuse, en Occident sous emprise yankee, à l’encontre de la Chine sont ce que subit tout Etat-nation – tout peuple – souverain partout dans le monde : la Russie, Cuba, le Venezuela, la Syrie, la Lybie, la Serbie, etc.
La souveraineté nationale est l’enjeu majeur de notre époque – comme il l’était déjà en 1792 en France – , je ne me lasse pas pas de le répéter. Il ne s’agit plus, en France aujourd’hui, de promouvoir la langue française, mais de la sauver, et donc sauver la France elle-même.

Le rôle souterrain de l’ « Europe » (compromis-de-gauche) dans la destruction de l’Etat-nation France souligné ici par M. Gastaud, était déjà dénoncé il y a trois décennies dans les ouvrages de Mme Yvonne Boellman, et par d’autres intellectuels et politiques de la mouvance chevénementiste, mouvance vomie à l’époque par quasiment toute la « gauche », et singulièrement par le privatiseur gouvernement Jospin...

23/12/2021 12:46 par Georges Rodi

> Cunégonde

... J’avais bien compris, c’était juste une précision pour les lecteurs de LGS qui ne sont pas en Chine.

Je crois me souvenir que JLM avait pris position contre l’entrée dans l’UE lors du référendum, au côté de Chevènement.
Je reste dans l’idée qu’il se contente, par stratégie électorale, de parler uniquement d’une sortie de l’OTAN.
Comment savoir ?
L’équipe qui l’entoure n’aide pas à se faire une idée claire.

23/12/2021 16:43 par Xiao Pignouf

@Georges Rodi

Le référendum auquel tu fais référence, que ce soit celui de 1992 ou de 2005, n’était pas pour l’entrée dans l’UE.

Chevènement s’est opposé aux deux tandis que Mélenchon a voté oui pour le premier et fait campagne pour le non au deuxième. Cunégonde nous le répète assez souvent pour qu’on connaisse la leçon, et ce bien que Mélenchon ait considéré Maastricht comme une erreur et un échec dès 1996...

Mélenchon va bien plus loin qu’une sortie de l’OTAN ce qui est déjà une bonne chose en soi. Tu dis que son équipe empêche d’y voir clair... 为什么 ?

23/12/2021 21:11 par cunégonde godot

Arrachage délibéré du français, substitution systématique de l’anglo-américain des affaires au français dans un nombre croissant de domaines, basculement précipité du pays et des pays européens voisins au tout-globish, le peuple français subit une politique linguistique inavouable que les forces capitalistes dominantes refusent de mettre en débat, préférant imposer si possible ce basculement linguistique subreptice de manière « ludique » et inconsciente par les pubs, les chansons, le cinéma, le bain linguistique en globish dès la maternelle et la petite musique pernicieuse permanente, serinée dès la Maternelle, selon laquelle l’anglais serait la seule langue d’avenir.

Le grand remplacement linguistique...

24/12/2021 02:29 par Georges Rodi

> 小 Pignouf

Reconnaître ses erreurs, c’est une qualité.
C’est devenu une technique de communication politique ces dernières années, mais c’est une autre histoire.

Je trouve que l’entourage de JLM n’est pas à la hauteur.
Des types sympas comme Ruffin, incapables de gouverner, mais sympa.
Des Clémentines.
... Manque de Chevènement tout cela.

24/12/2021 15:13 par legrandsoir

incapables de gouverner

Sur quelles bases, cette affirmation ?

24/12/2021 07:47 par Luc Laforets

Bonjour,

Article inutile puisque dès le départ vous rejetez une grande partie des classes populaires et rendez tout rassemblement impossible.
Macron et l’oligarchie mondialiste peuvent dormir tranquille et continuer leur travail de sape des Nations, de leurs langues et de leurs cultures.

Il faudrait penser un jour à sortir de sa zone de confort si on veut gagner…

Cordialement.

Luc Laforets
www.1P6R.org

24/12/2021 11:31 par Xiao Pignouf

Tous les domaines sont contaminés : publicités, enseignes et produits, communication interne et externes des grandes entreprises, système éducatif de la maternelle au troisième cycle universitaire, voire communication des collectivités territoriales, des services publics (SNCF, Poste, EDF...) et même des ministères.

Se débarrasser en 2022 du néo-libéralisme anglophile qui nous gouverne et qui règne en maître à l’UE devrait suffire pour que cela disparaisse. Oui, promouvons le « tout sauf l’anglais » et faisons des petits Français des polyglottes, youpi ! On a l’embarras du choix à gauche pour une solution gagnante !

Blague à part, s’il y a des Africains dans le lectorat du GS, ils doivent bien rigoler de voir les gesticulations du Français langue colonisatrice devenue langue colonisée...

Sur les propositions du PRCF pour une résistance linguistique, j’abonde dans les grandes lignes, sauf :

A/ Tout citoyen pourra porter plainte contre une infraction linguistique à la loi Toubon renforcée

Ça a l’odeur fétide de la délation. Je ne crois pas que donner ce pouvoir à de simples citoyens soit une bonne idée, en général, ça finit mal... En tout cas, les tribunaux surchargés apprécieront. Que l’État se charge de l’application d’une telle loi, cela suffira.

le français redeviendra la langue de l’enseignement et de l’Université sauf cas très exceptionnels.

Il me semble que les enseignements universitaires en anglais sont destinés à un public d’étudiants étrangers. Mais je peux me tromper.

Les quotas de chanson francophone seront relevés et les subventions d’Etat ou de collectivités publiques seront réservées aux chansons en français ou dans les diverses langues régionales du pays.

Ouh, voilà-t’y pas une proposition qu’elle sent la naphtaline... une que ne renieraient ni Zemmour ni Le Pen...

Avant d’aller moi-même promouvoir la francophonie, que dis-je la défendre contre l’anglophonie (ce fut réellement le cas au Vanuatu), j’ai été durant toutes les années 90 membre actif du milieu de la musique indé en France, d’abord comme artiste puis comme promoteur, tout ça à une échelle très modeste, à peine professionnelle. J’avoue sans honte qu’en tant qu’interprète, j’ai privilégié largement l’anglais aux dépens du français. Question de créativité, de goût et de talent je suppose (je veux dire ici que j’ai toujours considéré qu’écrire en français des textes sur une musique rock requérait un talent que je n’avais pas, et l’anglais, on appelait ça du « yaourt » mais je ne vais pas entrer dans les détails de ma perception des choses à l’époque et de mes influences). Aussi modeste que cette activité fut, on a quand même derrière nous plusieurs centaines de concerts, plusieurs studios et même, bien qu’à mon sens ce soit insignifiant, nous fûmes Découvertes du Printemps de Bourges vers la fin des années 90... Or, cette participation qui fut négligeable pour notre carrière m’a fait réaliser quelque chose de fondamental auquel cette proposition me fait penser. La discrimination linguistique est un fait : chanter en anglais pour des artistes français est déjà un handicap majeur pour réussir dans l’industrie musicale nationale. Je ne m’en suis jamais plaint et ça me paraît encore aujourd’hui une des règles qu’il faut accepter comme un état de fait naturel. Les meilleures ventes de chansons en France ont toujours été et sont toujours le fait d’artistes français ou francophones.

Aucune loi n’est par conséquent nécessaire pour établir ou prétendre rétablir une situation qui a toujours existé. Conditionner des aides ou des subventions à la langue employée par un artiste, c’est contraindre la création artistique, alors même que c’est inutile et surtout foutrement liberticide.

Quant au spectacle vivant ou au cinéma, vous en connaissez beaucoup qui créent en France des spectacles ou qui tournent des films en anglais ?

Drôle de voir une proposition de droite réac dans un programme de gauche qui se veut progressiste...

La Francophonie internationale sera réformée dans un sens internationaliste exclusif de tout esprit de domination néocoloniale, de tout paternalisme, et surtout, en mettant au premier plan de son cahier des charges la promotion de la langue française. La France proposera qu’une Académie internationale de la Francophonie assure la mutualisation des créations et des évolutions linguistiques de tous les pays francophones d’Afrique, d’Europe, d’Amérique et d’Asie.

Évidemment, je suis d’accord, mais n’est-ce pas déjà le rôle de l’Alliance française, dans toute la multiplicité des formes qu’elle prend ? Une chose cependant me chagrine... Les éternels grands absents des programmes de gauche, ce sont les milliers de professeurs, d’enseignants du FLE, des fourmis qui bossent pour la francophonie jusque dans les coins les plus reculés du monde, souvent pour des cacahuètes et surtout en totale déconnexion de leurs droits nationaux, à la retraite, au chômage, sauf à payer des assurances hors de prix la plupart du temps inaccessibles pour leur salaire de misère... Le PRCF, il compte faire quoi pour tous ces grognards et toutes ces grognardes de la langue française ?

Bonnes fêtes à tous.

24/12/2021 15:42 par Xiao Pignouf

@Georges Rodi

Fectivement, faudra que tu nous expliques d’où tu tiens cette capacité à décerner des certificats d’aptitude à gouverner... Moi, le Ruffin je lui donnerais le ministère du travail les yeux fermés.

Des clémentines ? À part quand celui-ci se rend chez le primeur, me semble qu’il n’y en a qu’une autour de Mélenchon. Maintenant si tu parles de personnes qui se mettent le doigt dans l’oeil rapport à la Chine, tu risques de creuser longtemps avant de trouver une équipe gagnante, en mesure de gouverner pardi et qui s’accorde sur le cas chinois.

Chevènement ? Je sais bien que c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes, mais là, tu nous proposes une sacrée virée dans la préhistoire...

Joyeux Noël à toi itou.

25/12/2021 10:21 par Georges Rodi

> 小Pignouf
Nous sommes souvent d’accord, mais là -en toute amitié- il y a désaccord profond :)

Si les usines d’électroménager ferment en Europe, ce n’est pas à cause des ouvriers trop chers. C’est parce que les actionnaires de groupes comme Philips ont plus d’argent à gagner en délocalisant, ou en vendant cette activité pour mieux développer une autre.

Il y a une opportunité nouvelle qui se présente aujourd’hui.
Et personne n’en parle.
C’est celle de mettre les patrons, les capitalistes, les investisseurs en concurrence...
C’est leur cauchemar...
Eux, ils en ont conscience et font tout pour l’éviter.
... Et pourtant, ce ne serait que justice, depuis toujours ces gens jouent à ce petit jeu avec les travailleurs.

Je pars de ces idées simples, et je détaille un peu.
Produire des machines à laver, des voitures électriques avec des créations d’emplois locaux ?
Pas de problème... Il faut négocier l’ouverture de notre marché en contrepartie de nouvelles règles du jeu, que tous les patrons occidentaux refusent aujourd’hui :
 En premier lieu,limiter les profits des actionnaires. Sans cela, il n’y a rien de sérieux.
Et c’est ce qui permet de :
 Assembler localement,
 Développer la formation et la R&D,
 Intéresser au résultat les salariés.

Il y a des domaines que l’on ne souhaitera pas ouvrir ? Bien sûr, c’est possible, tous les pays protègent quelques activités... Les Chinois le font aussi.

Alors... Ruffin ministre du travail...?
Désolé pour ses fans, nombreux sur LGS, mais ses idées (présentées sur LGS) ne peuvent qu’aboutir à l’opposé de ce que je viens de te décrire :
 Des barrières douanières.
 Des taxes aux frontières.
 Des quotas d’importation.
Le rêve absolu pour préserver les intérêts des familles Agnelli/Peugeot, ceux des fonds américains...
Les idées de Ruffin sont totalement compatibles avec ce que souhaitent aujourd’hui les administrations américaines et européennes.
Mdrrr.
Xiao, mon ami, je ne suis pas prêt à donner quoi que ce soit les yeux fermés à un type sous prétexte qu’il est sympa á entendre.
On ne va repartir pour un tour de naïveté de gauche pétrie de bons sentiments.

Pour aller plus loin.
Je voterais JLM pour les raisons suivantes :
1/ Les US mènent le monde - leur population comprise - vers une nouvelle crise financière d’envergure, plus violente que celle de 2008, et au plus mauvais moment.
En plus de cette crise, la guerre économique est violente. Tout est bon pour écraser le développement de pays comme la Russie, la Chine, Cuba, le Venezuela... Les seuls qui peuvent nous permettre de mettre les profiteurs actuels en concurrence.
Les conflits idéologiques et frontaliers sont chauffés à blanc pour propulser les dépenses militaires.
L’inflation est en train de ruiner les peuples.
De nouveaux conflits ne sont pas à exclure ...
Il faut ouvrir les yeux sur ce qui se passe et ce qui nous attends.
Avoir un dirigeant suffisamment honnête et courageux est une nécessité dans ce monde là...

2/ Sans être pro-Chine, JLM a pris récemment une position par rapport à Taïwan conforme à l’idée que je me fais de l’indépendance de la France et l’honnêteté en politique.
Je le répète : sans être pro-Chine.
Et en ce moment, c’est courageux de le faire... Ce ne sont pas les larbins pro-US qui manquent.
Ce sont des qualités suffisamment rares dans le monde politique français ou européen.
Et cela n’a fait que confirmer l’idée que je me faisais du bonhomme.

Je ne mets pas JLM au sommet de quoi que ce soit, mais vu la situation internationale, je ne vois personne de mieux placé que lui pour limiter les dégâts qui s’annoncent considérables.
D’autant qu’il a une réelle chance d’être élu.
Cela me suffit.

Le programme LFI...?
Il va y avoir d’autres chats à fouetter. Les circonstances sont terribles.
Pour finir, cela deviendra, comme d’habitude, une source de frustrations et de déceptions.
Je préfère les programmes politiques à la Chinoise.
Éradiquer la pauvreté... Pas la peine d’en dire plus.
C’est simple, centré sur ce qui compte, l’humanité, et au final, il a fallu 30 ans d’efforts.

L’équipe LFI ?
Que ce soit vis à vis des Démocrates au pouvoir, ou si je me projette dans quelques années, avec une hypothèse Trump-Pompeo-Cruz- Matt Gaetz- “little Marco” Rubio- Tom Cotton-Josh Hawlwey aux commandes... Croire au couple Garrido Corbière ou à qui tu veux dans ce type de face à face, il ne faut pas trop m’en demander.
Mon point de vue est un peu "léger" ?
C’est certain.
J’assume le fait d’avoir un jugement basé sur mes sensations, je vis avec au jour le jour.

Par principe, du peu que je comprenne la situation actuelle, gravissime, je serais plutôt partisan d’un gouvernement qui n’hésitera pas à embaucher des membres du parti communiste jusqu’à l’extrême droite pour éviter de se montrer divisé.
La division, c’est LE point faible des US.
Celui qu’il ne faut surtout pas avoir en face d’eux.
D’ailleurs, tous les pays qui résistent aux US présentent un front uni.
Il va falloir fédérer les voix de tous horizons...
C’est une autre sensation de ma part.
Incontournable.

25/12/2021 15:27 par Xiao Pignouf

Salut Georges,

Je ne crois pas que notre désaccord soit si profond que tu le dis, et même si c’était le cas, ils ne devraient pas mener à confrontation comme ils le font hélas bien trop souvent aujourd’hui.

Primo, il est évident que quoique nous partagions une expérience commune, nos profils diffèrent. Deuxio, il me paraît indéniable que sur bien des points, notamment dans le domaine économique et commercial, tu as des compétences que je n’ai pas. J’apprécie que tu les partages sans supériorité, ce qui invite à l’écoute.

Bien sûr, en parlant de Ruffin, j’ai usé d’une hyperbole. Même s’il a l’humanité qui fait défaut en politique, il est probable comme souvent que cela se double d’une certaine naïveté. Pourtant, bien entouré et bien conseillé, sa sollicitude pour les petites gens en ferait un bon ministre du travail, ça je n’en doute pas. Et puis, les aspects que tu abordes (barrières douanières., taxes aux frontières, quotas d’importation) me semblent davantage du domaine du ministère de l’économie.

Je partage le même avis que toi sur Mélenchon qu’à l’instar de la Chine je défends lors d’attaques infondées, souvent sur sa personne au lieu de son programme. Pour autant, je ne suis pas un adorateur de Mélenchon (c’est une accusation récurrente chez ceux qui n’ont rien à argumenter pour décrédibiliser leur interlocuteur ou enliser le débat dans des querelles futiles) pas plus qu’un militant pro-Chine. Vivant aujourd’hui en France, le désir de Sixième République et de Constituante me paraît un socle suffisamment attractif et solide pour construire d’autres choses ou accéder à des revendications populaires. Oui, tu as raison, JLM a le courage de ses idées sur la Chine, Cuba, le Vénézuela ou la Russie que les médias désignent de façon routinière comme des ennemis et d’une manière qui ressemble drôlement à du lavage de cerveaux. Toutefois, il faut accepter que la FI, de par sa nature, tolère en son sein, que ça nous plaise ou non, une variété d’opinions notamment sur la Chine où l’on verra Mélenchon défendre le dialogue quand d’autres comme Autain ou d’autres membres de la FI (quoique la première n’en fasse pas partie) la condamnent en choeur avec les médias... C’est désespérant, que ce soit par bêtise, par opportunisme ou un peu des deux, mais que veux-tu, le fait que la FI ne soit pas un parti a l’inconvénient de ses avantages : chacun est libre de s’exprimer, dans les limites de l’acceptable défini par la ligne politique, mais un point de vue sur la Chine aussi désinformatif soit-il, dans le contexte économique et politique de la France aujourd’hui, mine de rien, ça reste secondaire. Je te dirais même que dans l’absolu, c’est assez rassurant sur la personne de Mélenchon puisque ça montre qu’il n’impose pas ses opinions à ses camarades quitte à les laisser pour un temps du moins se fourvoyer dans des croyances fausses. Ce qui lui arrive aussi d’ailleurs, par exemple lorsqu’il soutient les manifestants hongkongais, probablement parce que c’est son ADN politique. Je ne suis pas d’accord avec lui, mais j’accepte ce que je considère comme une divergence marginale.

Éradiquer la pauvreté... Pas la peine d’en dire plus.

Ça tombe bien : https://www.youtube.com/watch?v=3qHqPceAbrs

Le programme à la chinoise, tu dis ? Si tu savais les emmerdes de Mélenchon quand il a seulement employé le mot « planification »...

avec une hypothèse Trump-Pompeo-Cruz- Matt Gaetz- “little Marco” Rubio- Tom Cotton-Josh Hawlwey aux commandes... Croire au couple Garrido Corbière ou à qui tu veux dans ce type de face à face

Mouais... Faudrait pas tomber dans le syndrome De Gaulle de l’homme providentiel... Et il faut être réaliste, la France est un moustique économique et militaire en comparaison du duo Chine-USA. Tu pourras mettre qui tu veux à sa tête, elle ne fera pas le poids, et je ne crois pas que ça soit le but, ou alors c’est qu’il vaut mieux rester dans l’UE (et je dis ça en toute hypothèse, hein, je voudrais pas que Cunégonde me tombe sur le paletot en m’accusant d’être eurolâtre, j’en aurais pas fini avec...). Ces gens qui croient en la grandeur de la France et s’astiquent le manche sur Bonaparte n’ont rien à faire à notre époque. Dommage que les voyages dans le temps n’existent pas, je te me les enverrais comme troufions pendant la Bérézina qu’ils pleureraient leur mère pour revenir se convertir au wokisme ici... Peu importe que ce soit Garrido, Corbière ou d’autres en face de Trump, ils ne seront pas plus ridicules que l’ont été Macron ou Sarkozy. On doit pouvoir faire sans les USA même si ça ne leur plaît pas. Et on fera sans eux et sans leur permission si la FI est élue.

je serais plutôt partisan d’un gouvernement qui n’hésitera pas à embaucher des membres du parti communiste jusqu’à l’extrême droite

Dans le cas où Mélenchon serait élu, et je n’ose pas me laisser aller à un tel espoir, il y aura sans nul doute des Communistes autour de lui, ce qui est une excellente chose pour délivrer un message clair notamment aux Anglo-Saxons. L’extrême-droite ? Là, Georges, s’arrête ma convergence. Tous les jours, depuis que le phénomène Zemmour a libéré et décomplexé la parole d’extrême-droite, et c’est plutôt positif finalement car elle cesse d’être rampante pour révéler son vrai visage, elle nous montre ce dont elle est capable, ce qu’elle désire au plus profond : exterminer physiquement la gauche, l’étranger, l’homosexuel, l’opposant. La dégueulasserie suprême, c’est quand elle surfe sur les réminiscences des attentats de 2015 en s’attribuant le chagrin des familles de victimes que, vivantes, elle haïssait parce que trop « bobos parisiens »... Et puis, le prétendu retour de l’extrême-droite aux valeurs chrétiennes qu’elle est pourtant à l’opposé d’incarner... Ah quelle odeur de renfermé ! Elle a en elle cette brutalité intrinsèque, il suffit pour cela de regarder le comportement de la police, gangrénée par l’extrême-droite, quand celle-ci a les coudées franches comme ça a été le cas avec les Gilets Jaunes. L’extrême-droite n’a rien à faire au pouvoir, ni de près ni de loin. Ce serait entrouvrir la porte au fascisme. Ce que tu préconises pour la France, aucune formation politique de gauche au monde ne l’accepterait. La vraie gauche a pour vocation première de combattre les idées d’extrême-droite, à les éloigner autant que possible du pouvoir, pas à s’en accommoder pour des convenances ou des compromis politiques. À choisir je préfèrerais avoir à affronter un gouvernement d’extrême-droite zemmourien qu’un gouvernement de gauche ouvrant les bras à ne serait-ce qu’un membre de l’extrême-droite dans un esprit de coalition, de je ne sais quelle union sacrée ou d’une quelconque réconciliation nationale tant prisée par Soral... L’histoire nous informe de quoi sont capables ces gens dès qu’ils en ont l’occasion... Au moins Georges, si Zemmour était élu, celui-ci ne donnerait aucun maroquin aux Communistes ou aux Insoumis, et c’est tant mieux...

25/12/2021 16:28 par Assimbonanga

J’adore François Ruffin mais je préférerais le cantonner au ministère de la culture, si c’était en mon pouvoir. Beaucoup trop sympa et arrangeant.
Je crains que ce qui nous manque le plus ce soit des gens avec une poigne de fer et une vigilance de tous les instants. Un point névralgique est le ministère de l’agriculture. Qui serait capable de tenir tête à cet Etat dans l’Etat ? Si vous avez une idée... (Ne pas m’apprendre qu’il sera remplacé par un ministère de l’alimentation, je sais. Mais les ploucs resteront les ploucs. Avec des pelleteuses plus puissantes que les blindés de Macron sur les Champs Elysées. On n’est plus aux temps des fourches. Les céréaliers vendent leur blé en suivant les cours de la bourse.)
A l’Intérieur aussi, il faudra quelqu’un de déterminé et clairvoyant. Des qualités extrêmement rares.

26/12/2021 12:28 par Xiao Pignouf

@Georges

Désolé, je me suis souvenu que tu n’avais (peut-être) pas accès à YTB. Donc voici un autre lien, pas en vidéo celui-là : https://laec.fr/section/33/eradiquer-la-pauvrete

26/12/2021 15:18 par Georges Rodi

> 小 Pignouf

La France peut avoir un rôle très important, qu’il ne faut pas sous-estimer.
Tous les pays ne sont pas membres permanents de l’ONU avec droit de veto.
Tous les pays n’ont pas la capacité de mettre à mal l’UE.
En fait, combien de "petits" pays ont autant de possibilités d’action ?

Le fait d’être "petit" sur le plan économique est à relativiser.
D’une part, c’est une tendance qui peut être inversée.
D’autre part, il y a moult opportunités à se trouver dans un espace tampon entre grandes puissances.

J’ai exprimé par le passé l’idée que la France devienne un pays neutre.
Le pays a toutes les qualités pour le faire.
Paysages, culture, gastronomie et qualité de vie magnifiques.
Beaucoup de joyaux industriels qui ne demandent qu’à être développés,
(Par habitant, le PIB de la France est 3 fois plus élevé que celui de la Chine...)
Et une armée suffisante pour garantir ce statut (neutre ne veut pas dire faible) ...

... Etre neutre entraîne une sortie de l’OTAN, légalement, tout en douceur.
Il faut bien trouver une raison de dénouer des traités internationaux.
Qui peut s’opposer à la volonté d’un peuple de devenir militairement neutre ?

Et de mon point de vue, cela permettrait de préparer la sortie de l’UE.
Sans précipitation, tout en multipliant les prises de position.

Tous les joueurs de Weiqi (baptisé GO par les Japonais), que j’espère nombreux sur LGS, savent l’importance qu’il y a à occuper l’espace, construire une position favorable tout en gardant l’initiative.
Sortir de l’UE sans être préparé changerait quoi ? L’influence du capitalisme financier disparaîtrait par magie ?
Non, bien sûr.
D’où l’idée évoquée plus haut : mettons ces capitalistes en concurrence avec ceux "d’en face"
Et des idées, il peut y en avoir plein d’autres : éducation, énergie, santé, transports, politique étrangère... Il y a de quoi faire

> Assim
J’aime lorqu’on commence à imaginer qui pourrait être ministre, c’est positif.
Ruffin à la culture, je plussoies.
Un petit monde qui tourne mal.
Trop d’entregents, trop de médias sous contrôle...

26/12/2021 17:04 par Georges Rodi

> 小Pignouf

Merci pour le lien.

Le programme chinois de lutte contre la pauvreté, c’est en plus
 l’accès aux services de santé
 l’éducation pour les enfants
( 2 points qui doivent couler de source j’imagine si les pauvres ont une adresse fixe, mais c’est toujours mieux de le préciser)
 un logement décent, gratuit, avec un minimum d’équipements fournis
 des moyens de communication (routes si nécessaire, internet) pour permettre à des activités touristiques, ou de vente directe de produits de pouvoir fonctionner... Bref, de quoi pouvoir vivre sans être sous assistance permanente.

Le tout, avec un membre du PC qui vit sur place le temps qu’il faut, qui prends le soin pour chaque village de déterminer les besoins, les possibilités de développement et qui va obtenir les aides financières, techniques et scientifiques nécessaires.

Les 3/4 de mes produits frais me parviennent de circuits de vente directe, ou quasi directe.
La vente quasi directe, c’est lorsqu’un petit magasin près de chez moi regroupe plusieurs clients pour commander du lait de Mongolie, du raisin du Xinjiang, des oeufs du village le plus proche... Une mini centrale d’achat dans laquelle les clients peuvent aussi proposer un fournisseur... Très très bon modèle, qui ne serait pas apprécié plus que ça par Rungis ou les supermarchés.

Je ne dis pas cela pour critiquer l’initiative LFI, mais pour préciser qu’il y a beaucoup de choses à apprendre des autres.
Et surtout, bien expliquer où le gouvernement chinois a placé la barre de ses objectifs en la matière.

27/12/2021 11:03 par Assimbonanga

@Georges, si je m’en tiens à la description de Shanghai en 2013 par l’inspecteur Chen, l’accès aux soins est très inégalitaire. Certains hôpitaux sont inaccessibles à l’homme de la rue et il faut des relations pour entrer dans un hôpital de bonne renommée.
Est-ce que cela a changé ?

27/12/2021 11:08 par Assimbonanga

@Georges, les 3/4 de tes produits frais te parviennent de circuits de vente directe, ou quasi directe.
Peux-tu dire si tu es représentatif de la population chinoise à ce sujet ? Est-ce que ce système d’approvisionnement est généralisé ?
Il existe en France de tels systèmes. Mais c’est loin d’être généralisé... Ça demande une grosse volonté pour s’y accoutumer et trouver les sites. Ça reste une démarche volontariste.

28/12/2021 05:33 par Georges Rodi

> Assim

L’accès aux meilleurs chirurgiens, aux meilleurs toubibs est inégalitaire partout.
En Chine aussi.
Il y a de bons hôpitaux publics, qui travaillent en relation avec les universités, et je m’en contente personellement sans problème.

Je vois les développements de l’AI dans les services de santé comme un excellent moyen d’offrir à tous des prestations de qualité. Lorsque les diagnostics et les opérations chirurgicales éventuelles sont réalisées par des systèmes automatiques, riches ou pauvres, cela ne change rien.
(La Chine a proposé des accords internartionaux pour interdire l’AI dans les armes léthales... Inutile de préciser qui s’y oppose)

Les Smart Phones sont très populaires en Chine.
Et les services de livraison d’une efficacité folle.
Tous les Chinois qui ont moins de 35 ans utilisent massivement ces services là.

En Chine, la distribution des produits frais est très majoritairement assurée par des magasins minuscules,
Tous ont du fermer leur rideau pendant le confinement début 2020 et les Chinois ont pris l’habitude de passer des commandes directes.
Les petits commercants ont trouvé la solution : "groupez vos achats en venant chez nous, et vous aurez de meilleurs prix..."
Pour les clients qui avaient trouvé de bons fournisseurs, ils l’indiquent au magasin bien sûr.
Pour les autres, plus la peine de trouver un site : une simple affiche signale les offres du moment.
Tu participes ou pas...Simple.

En Chine, je n’achète jamais de produits frais en grande surface. Ni légumes, ni fruits, ni poissons, ni viandes, ni oeufs, ni produits laitiers... Aucun avantage.
Les rayons des petites boutiques et les livraisons directes à domicile couvrent l’ensemble de mes besoins.
Moins cher, plus pratique... C’est très très populaire.

28/12/2021 09:50 par Georges Rodi

> Assim

Est-ce que l’intervention de Vijay Prashad lors de la Flop26 de Glasgow a eu du succès en France ?

28/12/2021 15:01 par Assimbonanga

Est-ce que l’intervention de Vijay Prashad lors de la Flop26 de Glasgow a eu du succès en France ?
C’est possible ! Pas auprès de moi-même car tu m’en apprends l’existence.
Depuis que je lis l’inspecteur Chen, mon mari ne fait que s’en féliciter. Il n’y a pas une page des romans de Qiu Xiaolong qui ne parle de nourriture, ou de thé (le puits du dragon !). C’est terriblement tentant mais dans ma campagne, pas la moindre échoppe pour acheter les nouilles de l’autre côté de la rivière. Du coup, j’ai cherché la cuisine au wok, le bœuf aux oignons, le porc au caramel et j’ai vite abouti sur une ou deux chaînes youtube françaises de cuisine chinoise. C’est le but de la journée. Je passe ainsi les légumes rachitiques de mon jardin ( c’est pas une réussite cette année) avec des vermicelles de riz par exemple.
La politique mène à tout ! Et merci à Xiao pour le tuyau !

28/12/2021 18:13 par cunégonde godot

Quand je lis les commentaires ci-dessus, volontairement très éloignés du fond de l’article de M. Gastaud, cela me conforte hélas dans ce que je pense de la "gauche" aujourd’hui : incarnant le communautarisme de la classe moyenne (la plus bête du monde), indifférente au peuple français, européiste, mondialiste et fonctionnant intellectuellement en circuit (très) court. Bref, macron-compatible...

30/12/2021 09:41 par Xiao Pignouf

@CG

On ne vous laissera pas le monopole de la digression. En ce qui concerne la protection de la langue française, M. Gastaud, que je respecte, écrit toujours le même article, sur lequel j’ai maintes fois donné mon opinion, ce qui est aussi le cas ici si vous preniez le temps de lire (et de répondre sans constamment prendre à parti les intervenants en les prenant pour des imbéciles qui ne comprennent rien alors que vous... vous, vous êtes éveillée... en anglais, woke)

la "gauche" aujourd’hui : incarnant le communautarisme de la classe moyenne (la plus bête du monde)

Bah, comme on a aussi la droite la plus bête du monde... ça s’annule, somme toute.

30/12/2021 10:55 par Assimbonanga

Alors-là, cette fois, c’est en madame Irma que j’imagine Cunégonde en pleine lecture de boule de cristal... Quand elle lit les commentaires ci-dessus... Hum, hum, vu qu’il n’y a pas beaucoup de contributeurs, à chacun de se sentir visé ! Bien sûr, l’immense Cunégonde, au courage flamboyant, internationaliste et patriotique, a oublié de citer les noms donc comprenne qui peut.
C’est avec gourmandise qu’elle se délecte d’accusations qui pourraient mener au gibet en période révolutionnaire : "le communautarisme de la classe moyenne (la plus bête du monde)". Waouh, rien moins que ça !
Et de prédire que tout ce ramassis est donc, par déduction, macron-compatible. Ça, c’est de l’analyse politique. Ça ne fonctionne pas en circuit court ! Juste un peu ressassé, rabâché, et 1000 fois asséné : européiste, mondialiste !

Avec Cunégonde, quoi qu’il advienne, il faut aller aux conclusions et prononcer des condamnations. Cette personne serait de gauche ? J’y trouve plutôt une tonalité fascisante constante, simplificatrice et haineuse généralement. Un besoin de slogans immuables.

Mais bon, ce n’est qu’en sentiment ressenti à la lecture de ses billets qui ne respirent pas le pacifisme...

(Pardon à Georges Gastaud pour toutes les digressions engendrées sous son excellent article et sans lien avec.)

30/12/2021 11:21 par Georges Rodi

> Cunegonde

J’ai toujours apprécié les article de G.Gastaud.
Si on peut lui attirer quelques lecteurs, c’est parfait.
En attendant, je profite clandestinement de son hospitalité.

03/01/2022 11:12 par Assimbonanga

Georges et Xiao, peut-être ignorez-vous délibérément que cette gauche la plus bête du monde (incarnant le communautarisme de la classe moyenne, indifférente au peuple français, européiste, mondialiste et fonctionnant intellectuellement en circuit (très) court. Bref, macron-compatible...) est celle des commentaires ci-dessus... C’est-à-dire, nous trois.

04/01/2022 17:38 par Yannis

Cunégonde, la crise covid (ou coronafolie) n’est qu’un révélateur des énormes ruptures dans la société française. Et ici il est supposé que ne participent des commentateurs et tríces de sensibilité de gauche...

Après la fracture social sous Chirac, la rupture du pacte républicain sous Macron.

En général cela mène à une guerre civile. Qui peut prendre différentes formes.

Pourtant beaucoup continuent de ronronner sur les forums. Des s’en-fout-la-mort comme on dit en Afrique ?? Ou des planqués ?

En tout cas sous prétexte d’altruisme et de misérabilisme, complètement indifférents au sort des autres.

Des autres véritablement. Pas de leurs tristes semblables.

05/01/2022 02:02 par Georges Rodi

...

Vous pouvez lire dans mon commentaire du 25/12/2021 à 10:21 :
"Par principe, du peu que je comprenne la situation actuelle, gravissime, je serais plutôt partisan d’un gouvernement qui n’hésitera pas à embaucher des membres du parti communiste jusqu’à l’extrême droite pour éviter de se montrer divisé.
La division, c’est LE point faible des US.
Celui qu’il ne faut surtout pas avoir en face d’eux.
D’ailleurs, tous les pays qui résistent aux US présentent un front uni.
Il va falloir fédérer les voix de tous horizons...
C’est une autre sensation de ma part.
Incontournable."

Evidemment, je sais que ce ne sera pas le cas. Diviser un peuple est au cœur des pratiques démocratiques. Il faut bien que les électeurs aient l’illusion de choisir.

Voilà que par le plus grand des hasards, peu après mon commentaire, Florian Philippot a lancé un appel à l’unité pour contrer la mise en place du Pass vaccinal.
Peut-être, je dis bien peut-être, suis-je Florian Philippot, masqué derrière un pseudo...

Bonne année à tous ;)

07/08/2022 09:14 par Xiao Pignouf

Bernard,

Je sais bien que vous êtes à cheval sur l’emploi de l’anglais comme sur celui de l’écriture inclusive. Si sur cette dernière, je suis entièrement d’accord et ferai davantage d’effort pour trouver une formule alternative plus incluante si je considère que c’est pertinent, avec en dernier ressort l’emploi de parenthèses plutôt que du point médian, pour l’anglais, et les langues étrangères en général, ma vision est moins... rigide, si tu me permets ce terme.

En fait, je considère que c’est comme en chaque chose : c’est l’abus qui nuit. Le globish est imbuvable parce qu’il foisonne de termes anglais exclusivement, mais à dose subtile, les anglicismes ne nuisent pas davantage que tout autre terme étranger employé dans un texte, qui peut l’être d’ailleurs pour différentes raisons, soit parce que le français ne possède pas cette notion avec autant de précision, soit parce que le terme n’existe tout simplement pas en français, sauf à compliquer ou alourdir le texte de termes à rallonge, soit parce que c’est l’état d’esprit de celui qui écrit au moment où il écrit.

J’accueille à bras ouverts toutes les langues dans ma langue qui est une éponge et qui absorbe ces mots pour s’enrichir, ce qui est l’essence presque biologique de ce qui la rend vivante et forte. Sans en discriminer une seule : bakchich et scoop, même combat. Je l’ai déjà dit ici, le globish, par son caractère appauvri, est beaucoup dangereux pour l’anglais que pour toute autre langue.

Un détail qui compte aussi : mon foyer est trilingue, nous parlons donc quotidiennement trois langues à la maison.

En ce qui concerne particulièrement l’échange auquel vous avez procédé dans mon dernier article, il n’y a vraiment pas de mal, mon commentaire était une petite taquinerie. Le terme que j’ai utilisé était inutile dans sa version anglaise et résultait de mon état d’esprit au moment de la rédaction.

Je terminerai ma réponse par un exemple récent : dans l’un de mes derniers commentaires qui répondait à un autre intervenant, j’ai voulu lui dire que si le GS était trop « pro-chinois » pour lui, il pouvait aller voir ailleurs. Pourtant, je trouve le terme pro-chinois trop austère, trop idéologique et ce n’est pas exactement l’idée que je désirais exprimer. L’anglais emploie le groupe adjectival Chinese friendly, ce qu’on traduirait par amical envers les Chinois et force est d’admettre que c’est lourd. J’étais donc sur le point d’opter pour cet anglicisme quand je me suis ravisé en pensant que ça aurait le même effet sur votre intellect qu’une craie qui crisse sur un tableau noir, et j’ai contourné ça en traduisant en allemand : chinesenfreundlich, plus rare en français... Bon, tu vois, je me casse le trognon, même en commentaire.

Amitiés.

(Commentaires désactivés)
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