Quand il prend le pouvoir (1927) Staline base son action sur "le socialisme dans un seul pays", le contraire de la NEP, et de ses inégalités, que tous, Trotski, Zinoviev, Boukharine et les autres, Staline en tête, avaient soutenu quand Lénine, en 21, devant le recul de la révolution allemande, avait mis à l’ordre du jour. Et que, alors que tout le monde constate son efficacité au plan économique, personne n’ose la défendre, face à un Staline qui surfe sur les défauts (inégalités) qui choquent les nombreux jeunes communistes qui peuplent maintenant le parti.
Staline propose la construction, avec les moyens du bord, d’un pays sinon de cocagne, du moins assez performant pour convainqre, par l’exemple, le reste de la Terre de la supériorité du communisme. Quoi de plus exaltant ? pour des marxistes sommaires qui n’ont même pas lu les deux chapitres du Manifeste, notamment le premier qui explique que : "la bourgeoisie a joué un rôle éminemment révolutionnaire.." en Occident. Sauf qu’en Russie le travail de la bourgeoisie reste à faire, un détail pour désigner l’accumulation primitive du capital indispensable pour fonder un système socialiste.
Ce sera l’objet des plans quinquennaux, sans capitaux des capitalistes, mais avec du travail peu payé, gratuit parfois, forcé aussi (goulag). Staline sait que l’autarcie du système va unir les capitalistes , tous les capitalistes, contre lui, et qu’une confrontation violente doit être envisagée, c’est pour cela que la production militaire deviendra rapidement prioritaire, et que l’URSS sera au niveau adéquat en 41. Ce qui, objectivement, est un exploit quand on observe le niveau de départ.
Au top sur le plan matériel, l’URSS l’est aussi au plan sratégique. En tant que communiste, Staline sait que l’offensive hors des frontières lui est politiquement interdite, il en déduit, dès que la menace se précise (Munich 1938), que c’est l’Allemagne de Hitler qui va l’attaquer, et que la Russie d’Europe sera le champ de bataille. Tous le reste découle de cette donnée, Hitler va attaquer le plus violemment possible, avec ses élites qui seront usées quand, devant Moscou (Decembre 41) et Stalingrad (février 43) les élites soviètiques entrerons dans la danse. Le plan est gagnant, c’est incontestable !
Sauf qu’avant les victoires il y a les défaites et tous ces millions de soldats, et de civils, qui ont payé, souvent de leur vie, ce plan "génial". Si bien que si c’était à refaire comme on dit, eh bien moi, je ne recommencerais pas. Et si le congrès de 27 était à refaire, contre les mirages du "socialisme dans un seul pays", je militerais pour la poursuite de la NEP, "pour au moins une génération" comme avait dit Lénine en 21 ...........