RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Souriez, vous êtes noté !

Dans son édition du vendredi 30 mars 2018, le quotidien de M. Drahi, Libération, titrait en une sur : « Salariés – clients : la notation par les consommateurs » et développait quelque peu ce thème dans un dossier de trois pages.

Ayant moi-même fait ces analyses – je me souviens d’une discussion que j’ai eue avec un chauffeur d’un car « Oui-Bus » qui ne comprenait pas pourquoi je critiquais le système de notation du salarié (1) – , je voudrais revenir ici sur ce système profondément pervers.

1) Je ne possède aucun élément de connaissance sur les compétences qui sont demandées au salarié, sur les conditions qui lui sont faites pour les mettre en œuvre, sur l’environnement dans lequel il les exerce, etc. Déjà, à ce premier titre là, je ne me sens pas « légitime » pour porter appréciation sur lui.

2) Quand bien même aurais-je ces éléments de connaissance ; est-ce à moi, « bénéficiaire du service », de me prononcer pour juger ? Suis-je moi-même préparé à cela ? N’est-ce pas plutôt le rôle du chef, de l’encadrant ?

Tiens donc ! Où est-il passé celui-là dans la « chaîne de travail » ? N’a-t-il pas purement et simplement disparu et n’est-ce pas à moi, client lambda, que l’on demande de faire son travail ? Mal, je viens de le dire et l’article du journal en pointait les conséquences pour le salarié. Une économie de plus pour le patron avec cette responsabilité (quelquefois ce « sale, ou difficile, boulot » de sanctionner un salarié, en pleine connaissance de cause) en moins à rémunérer en la faisant assurer gratuitement par un tiers ?

3) Je veux pointer un autre effet pervers qui me semble avoir échappé aux rédacteurs du dossier lorsqu’ils parlent de la notation, par les clients, des prestations d’hôtellerie ou de restaurant. Que celles-ci soient assurées par de petits patrons, commerçants encore propriétaires de leur affaire, ou bien salariés-gérants exerçant pour le compte d’une chaîne.

Outre les dérives malsaines, déloyales, anticoncurrentielles, etc., que permet l’anonymat et la distanciation dans la formulation de l’appréciation écrite par le biais de la communication électronique, je veux pointer la désertion, l’effacement de la relation humaine, l’échange « vrai » et direct, d’homme à homme, de client à prestataire, au travers d’une relation dans laquelle le premier comme le second ont tout à gagner en communiquant et en échangeant franchement et loyalement.

Avec la « notation client », le système mis en place et largement proposé aujourd’hui, contribue, outre les défauts non corrigeables qu’il autorise, contribue, ou plutôt confisque, supprime, l’échange et la parole.

A ce titre là, il concourt, lui aussi, à la déshumanisation de la société.

Est-ce ainsi que les hommes veulent vivre ? Est-ce ainsi, avec de tels soubassements socio-éco à nos rapports sociaux, qu’il fera bon vivre demain ?

Je dis non à la déréélisation du monde.

Jean-Marc GARDES

(1) Dans son article publié sur le site du Grand Soir, son auteur expliquait comment il était difficile, « contre productif immédiatement », de lutter contre une mauvaise idée à partir du moment où celle-ci avait été tiré largement répandue, par la porta, dans un très grand nombre de cerveaux.

Oui, décidément, comme l’avait écrit Allain Lèpres dans une de ses chansons : Tout c’qu’est dégueulasse porte un joli nom.

URL de cet article 33151
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Figures Révolutionnaires de l’Amérique latine
Rémy HERRERA
Cet ouvrage propose au lecteur sept chapitres consacrés à quelques-uns des révolutionnaires les plus importants d’Amérique latine et caribéenne : Simón Bolívar, José Martí, Ernesto Che Guevara, Hugo Chávez, Fidel Castro et Evo Morales. L’Amérique latine et caribéenne offre depuis le début des années 2000 l’image de peuples qui sont parvenus à repasser à l’offensive, dans les conditions historiques très difficiles qui sont celles de ce début de XXIe siècle. C’est cette puissante mobilisation populaire qui est (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

(...) je suis d’accord avec le fait que le tsunami a été une merveilleuse occasion de montrer, au-delà du gouvernement des Etats-Unis, le coeur du peuple américain.

Condoleezza "oui, j’ai un grain" Rice
devant la commission sénatoriale des relations étrangères US - janv. 2005

Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Analyse de la culture du mensonge et de la manipulation "à la Marie-Anne Boutoleau/Ornella Guyet" sur un site alter.
Question : Est-il possible de rédiger un article accusateur qui fait un buzz sur internet en fournissant des "sources" et des "documents" qui, une fois vérifiés, prouvent... le contraire de ce qui est affirmé ? Réponse : Oui, c’est possible. Question : Qui peut tomber dans un tel panneau ? Réponse : tout le monde - vous, par exemple. Question : Qui peut faire ça et comment font-ils ? Réponse : Marie-Anne Boutoleau, Article XI et CQFD, en comptant sur un phénomène connu : "l’inertie des (...)
93 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.