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Si je claque, je veux que tu le dises au Grand Soir (Lettre ouverte à ma femme)

... et que tu donnes mon corps à la science.

J’aurai au moins servi à quelque chose, dans la mort au moins. Parce que dans la vie ce fut autre chose.

Après m’être cru Lénine, pourquoi pas ? alors que certain était Trotski avec la barbichette et sa haute tignasse ondulée, et un autre Lénine, encore plus que moi, au moins dans le physique : quand nous étions face à face et qu’il cherchait à me convaincre, j’avais la photo d’une page de garde des Éditions de Moscou devant moi. Mimétisme ordinaire. Des gauchistes. Je ne me suis longtemps cru plus rien du tout, qu’un sybarite au mieux.

Et pourquoi ne pas arriver à devenir Proust ?

Puis, il y eut l’étape poétique, pas plus fine au fond puisqu’il s’agissait de se faire un nom.

Comme me répondit d’une écriture tremblée Yves Bonnefoy, auquel j’avais proposé de la lecture « à titre professionnel » : « Je ne suis pas professionnel, mais... » Le reste plutôt rassurant, mais enfin...

Si ! J’ai eu un ami dans le domaine : Robert Marteau, qui reçut alors que nous étions en relation le grand prix de poésie de l’Académie française.

Et un autre, entre poésie, philosophie et politique : Michel Verret avec lequel je renouai des décennies après qu’il fût mon professeur de philosophie en classe préparatoire.

Où en étais-je ? Ah ! oui au Grand Soir.

L’expérience dont je parlais a peut-être eu l’utilité d’affiner un peu mon écriture, que je sais pourtant pertinemment ne pas être hors de portée de toute critique.

Elle me permet cependant de dire à peu près ce que j’ai à dire... quand j’ai quelque chose à dire.

Et, fait curieux, je me retrouve très malheureux quand je crois ne plus rien avoir à dire. C’est alors que me vient une idée en général.

Bref, je te demande d’en avertir Le Grand Soir.

Telles sont mes dernières volontés.

PS : Je viens de lui faire lire et de me faire engueuler : - C’est triste ! me dit-elle.

Moi, je ne trouve pas, alors je lui demande : - C’est triste, ... mais c’est con ?

Elle : - Non, mais c’est triste.

Moi, je ne trouve pas puisque c’est adressé au Grand Soir, mais je la comprends.

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Dominique Fernandez : Ramon
Bernard GENSANE
(Paris, Grasset, 2008) La lecture des livres de Dominique Fernandez (romans, livres de voyage, photographies) m’a toujours procuré un très grand plaisir. Avec, cependant, deux petits bémols. Pour se rassurer, j’imagine, Fernandez éprouve le besoin d’en faire des kilos, d’écrire jusqu’à plus soif. Dans son très beau livre sur Tchaikovski, par exemple, s’il ne nous décrit pas trois cents rues et artères russes, il n’en décrit aucune. Dans son Ramon, il nous inflige, par le menu (c’est le cas (…)
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Julian Assange

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