RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

Réaction à l’appel d’Eva JOLY

Madame la Députée Eva JOLY

Madame la Députée,

Bravo, trois fois BRAVO ! Pour avoir exprimé avec lucidité et courage tout haut ce que beaucoup pensent sans avoir eu l’opportunité et:ou le courage de l’énoncer.

OUI à une fête populaire qui célèbre la Liberté et la Fraternité et NON à un étalage orgueilleux de muscles, de chairs et d’acier. NON au défilé des forts à bras et des tueurs à gages.

Le 14 juillet 1789 a été l’affaire et l’oeuvre des bras nus du peuple et son premier anniversaire en 1790 fut la fête de la Fédération à laquelle chacun venait apporter sa contribution.

C’est à cette occasion que les Marseillais offrirent le chant » La Marseillaise » dont, par ailleurs les paroles me hérissent plus qu’elles ne me conviennent. Car on ne construit pas l’unité d’un peuple et d’une nation avec des paroles de fanfaronnade, de vengeance et de sang mais avec des appels à la réconciliation et à l’Unité.

Ce n’est qu’en 1880 que le 14 juillet devint une fête nationale et ce fut pour rendre hommage aux sacrifices et aux souffrances des poilus de cette guerre imbécile et fratricide des tranchées qu’ils furent invités à défiler en 1919. Depuis, l’armée et les va-t-en guerre ont pris toute la place.

Il est temps de remettre les choses à leur place !

Vous l’avez fait, ou du moins vous avez lancé un appel à le faire et je vous en remercie au nom d’une multitude silencieuse et le plus souvent qui s’ignore.

Ne prenez pas garde aux misérables remous et aux clapotis de caniveau émis par des gens dont la conscience leur saire de paillasson. La distinction entre les humains se situe au niveau du coeur. Sa luminosité et sa partie sombre se mesurent à l’aune de ses actes de générosité et d’altruisme.

Une humanité debout,une humanité consciente et adulte est celle qui lie l’amour à l’intelligence selon la belle phrase de Martin Luther King » : Nous devons apprendre à nous aimer comme des frères et des soeurs ou nous préparer à périr comme des imbéciles ». La question de l’intelligence ne peut se poser que si nous la lions à celle de l’amour.

Par ailleurs, cette folie de notion d’identité nationale est relativement nouvelle puisque même avant la Révolution de 1789, quelqu’un qui vivait,habitait et travaillait dans une ville était au bout de trois mois considéré comme citoyen à part entière de la communauté avec les mêmes droits de vote et de décision dans les assemblées que les autres.

La commune de 1871 a fait d’un ouvrier-bijoutier, journaliste et militant internationaliste hongrois l’un de ses élus:Ministre du Travail, reconnaissant ainsi aux étranger le plein exercice de la citoyenneté. » Mon élection a été validée dans la séance d’aujourd’hui et il est superflu d’ajouter que, si cet acte m’a réjoui, c’est que je l’ai apprécié non d’un point de vue personnel, mais uniquement et exclusivement pour son caractère international » Ainsi réagit, tout en retenue, l’internationaliste hongrois Léo Frankel, premier élu étranger de la Commune, dans une lettre à son ami Karl Marx.

Vous renouvelant, Madame la Députée, mes plus chaleureux remerciements et toute ma sympathie, il nous reste à espérer et à oeuvrer à l’émergence d’un large et puissant mouvement qui travaille à concrétiser vos propositions : Un 14 juillet expression populaire de l’Unité Fraternelle et Solidaire de ceux qui partagent dans un même lieu de vie peines, joies et responsabilités.

Je vous prie de croie, Madame la Députée, en l’expression de toute ma considération.

Bertrand Dubard

URL de cet article 14222
   
Même Thème
Les caisses noires du patronat
Gérard FILOCHE
A quoi servent les 600 millions d’euros des caisses noires du patronat, et où vont les 2 millions d’euros distribués chaque année en liquide par l’UIMM et le Medef ? Gérard Filoche dénonce ce scandale du siècle au coeur du patronat français. Il soulève toutes les questions posées par ce trafic d’argent liquide qui circule depuis si longtemps au Medef et montre comment le patronat se servait de cette caisse anti-grève pour briser la fameuse concurrence libre et non faussée. Denis (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

Le Capital a horreur de l’absence de profit. Quand il flaire un bénéfice raisonnable, le Capital devient hardi. A 20%, il devient enthousiaste. A 50%, il est téméraire ; à 100%, il foule aux pieds toutes les lois humaines et à 300%, il ne recule devant aucun crime.

Karl Marx, Le Capital, chapitre 22

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.