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Quinze jours avec Donald Trump, et ce que j’ai appris (car le reste, je le connaissais déjà)

Décidément, le charlatanisme assumé des journalistes ne finira jamais de m’étonner. Hier encore, les médias nous expliquaient que Clinton allait gagner – et même largement. Aujourd’hui, les mêmes nous expliquent pourquoi Trump a gagné. En 24h, ils ont compris ce qu’ils n’avaient pas compris pendant un an. Trop forts.

Quant à moi, au début des primaires aux Etats-Unis, j’avais fait un pari. A l’époque, on ne savait pas encore qui seraient les candidats respectifs du Parti Démocrate et du Parti Républicain, mais une chose me paraissait certaine, et c’est ceci : Hillary Clinton n’allait pas être élue. J’ai bien-sûr gagné mon pari et j’en suis encore à digérer un couscous royal arrosé d’un pichet de côte du Rhône offert par mon malheureux challenger (j’ai les victoires modestes).

Cela dit, je viens de passer quinze jours en compagnie de Donald Trump, de ses sympathisants, de ses conseillers. Tous les soirs, aussitôt rentré du travail et jusqu’à des heures déraisonnables, je m’attablais à la tâche ingrate que je m’étais fixée : connaître Donald Trump et, surtout, les gens qui sont derrière lui. J’ai donc patiemment écouté ses discours (quelques-uns suffisent car il répétait peu ou prou souvent la même chose) ; j’ai écouté bon nombre de ses conseillers et/ou proches ; j’ai longuement consulté et suivi les sites qui le soutenaient. Pendant quinze jours, donc, j’ai bouffé du Trump à toutes les sauces. Voici un rapide compte-rendu de mes impressions.

Au risque de vous décevoir, j’ai acquis l’intime conviction que Donald Trump n’est pas le Che Guevara de l’immobilier de luxe, mais bien un mec de droite. Sa politique sera donc, en toute logique, très probablement une politique de droite. Je dis « très probablement » car l’expérience montre que les politiciens de droite ont tendance à appliquer des politiques de droite – alors que les politiciens « de gauche », eux, se contentent de trahir leurs promesses (et par la même occasion de critiquer sévèrement ceux qui, ailleurs, les tiennent).

Au risque de vous surprendre, les « cerveaux » du camp Trump (conseillers, journalistes) ne sont pas particulièrement extrémistes dans leurs propos – si on les replace dans le contexte US qui n’est pas un havre de progressisme. Si la forme est parfois plus « rugueuse » que les versions polies (du verbe « polir ») communément servies dans les milieux de l’élite établie, le fond est empreint d’un bon sens et d’une logique qui semble cruellement faire défaut depuis quelque temps dans ce pays. C’est vrai, ils détestent « la gauche ». Mais lorsque « la gauche » est représentée chez eux par des Hillary Clinton et consorts (il s’agit des Etats-Unis), qui d’entre nous ne la détesterait pas, cette gauche-là ?

Alors que les médias (français et US) se contentent de nous les présenter simplement comme des « réactionnaires » et des « xénophobes », on constate qu’en réalité leur argumentaire est plus développé qu’il n’y paraît (et très certainement moins réac et xénophobe qu’on ne le dit). Exemple : « Mme Clinton prétend défendre la cause des femmes alors qu’elle a renvoyé les femmes Libyennes à l’âge de pierre ». Autre exemple « On reproche à M. Trump des propos tenus il y a dix ans dans un contexte privé et particulier, alors que Mme Clinton s’affiche avec des rappeurs dont je ne pourrais pas répéter les paroles de leurs chansons sans être censuré ».

Par ailleurs, les critiques sur la politique étrangère des Etats-Unis étaient omniprésentes. Curieusement, alors que le camp Trump est présenté comme le camp « agressif » et « guerrier », je n’ai personnellement entendu et lu que le contraire : des critiques très sévères contre les guerres « pour le pétrole », « basées sur des mensonges », « qui ont coûté des centaines de milliers de vies », etc. avec des rappels fréquents de la fameuse déclaration de Madeleine Allbright (sur les 500 000 enfants irakiens morts qui en « valaient le prix »).

J’ai entendu par ailleurs des rappels incessants à la nécessité de revenir à la diplomatie (ferme, certes, mais diplomatie quand même) et de mettre fin au bellicisme tous azimuts des administrations précédentes (notez le pluriel).

J’ai entendu et lu « la folie de Mme Clinton, rongée par sa Russophobie, qui veut nous entraîner dans une guerre nucléaire ».

Autre critique qui revenait souvent : le double-jeu de l’élite établie qui entretient des relations cordiales avec les régimes qui financent le terrorisme... (Arabie Saoudite et Qatar, souvent et nommément cités). Parmi les révélations de Wikileaks qui ont été largement relayées par le camp Trump – accompagnées d’accusations de « trahison », ni plus, ni moins - est l’aveu implicite de Clinton dans un email de 2012 que l’Arabie Saoudite et le Qatar finançaient bien les réseaux terroristes.

Les critiques n’étaient pas limitées au Parti Démocrate. En effet, presque systématiquement, lorsque la critique ne visait pas spécifiquement une action ou un trait du Parti Démocrate, il était rappelé que la critique visait aussi « Le Parti Républicain » en tant que parti représentant de l’élite. Bonne nouvelle : Bush et les néoconservateurs étaient systématiquement traînés dans la boue (en compagnie d’Obama).

Bernie Sanders : certes, M. Sanders était un socialiste égaré, mais il était intègre, honnête, et comprenait comment marchait le système. Et Hillary et le Parti Démocrate lui ont volé sa nomination à la candidature (probablement des appels du pied aux partisans de Sanders...)

Les louanges envers Wikileaks n’ont pas manqué. Certes, là encore, il s’agit probablement d’opportunisme, mais c’est déjà ça. L’image gravée dans l’esprit du public n’est peut-être plus celle d’une « organisation criminelle » et plus proche de celle de « guerriers de l’information ». En tous cas, on était loin du discours de Clinton qui voulait « droner » Julian Assange. J’espère de tout cœur que le nouveau président des Etats-Unis s’en souviendra et fera le geste qui permettra à Assange d’être libre...

En ce qui concerne les fuites, savamment diffusées par Wikileaks, on notera aussi que dès le début, l’entourage de Trump a rejeté les accusations contre la Russie et, fait moins connu, a insisté que les fuites provenaient, selon eux, des cercles internes du pouvoir (police et services secrets), lassés par le niveau de corruption constaté. Il se pourrait que ce ne soit qu’un argument pour saper un peu plus la crédibilité de Clinton, mais mon impression est qu’ils étaient dans le vrai.

Élément intéressant (et trouvé par hasard) : Donald Trump ne croit pas à la version officielle des attentats du 11 septembre (Interview en anglais : https://www.youtube.com/watch?v=cSSwXvsEX_c )

Lors de ma plongée dans le monde de Trump, j’ai évidemment croisé Hillary Clinton. Au bout de quelques jours, je me suis rendu compte à quel point son discours me paraissait plus extrémiste et déconnecté de la réalité que celui du camp Trump. Il ne fait aucun doute dans mon esprit qu’en termes du contenu du discours, des idées véhiculées, Clinton était nettement plus dangereuse que Trump. Trump s’exprimait comme Trump, c’est-à-dire comme un businessman à succès, une célébrité, qui a bien côtoyé le monde politique mais sans plus d’attaches ou de relations que celles « dues à son rang ». Je n’ai pas trouvé trace du Ku-Klux-Klan et j’ai entendu quelques (rares) allusions à l’extrême-droite (les suprémacistes, notamment) en termes très peu flatteurs.

Au final, j’ai trouvé la campagne (au sens large) de Trump extrêmement faible dans son argumentaire « intérieur » (politique sociale, droits, libertés) mais extrêmement efficace dans sa dénonciation des dérives extérieures, des mensonges successifs, des double-jeux, des dangers posés par la politique extérieure des Etats-Unis (et donc par Clinton). Un véritable feu d’artifice que je n’aurais pas renié, et qui fut diffusé à l’échelle du pays et – fait très rare et exceptionnel - par de hautes personnalités auprès d’un public probablement peu habitué à de tels discours. Sur ce point précis, il me semble qu’il ne faut pas sous-estimer les effets à terme d’un tel déballage de « vérités désagréables à entendre sur la politique extérieure des Etats-Unis » (et malgré la censure des médias US). C’est déjà ça... et c’est pas mal.

Alors, qui est Donald Trump ? Il m’a donné l’impression d’être un de ces « bons chrétiens conservateurs » (un peu d’ironie, là) qui a fini par s’exaspérer d’une classe parasitaire « libérale » (à chacun son vocabulaire) qui rongeait les fondations de ce qu’il chérit le plus au monde (après sa femme et ses enfants évidemment) : le capitalisme.

Qui l’a soutenu ? Un peu tout le monde, mais parmi les « élites », très certainement ceux qui pensaient qu’une opération de provocation ouverte contre la Russie, la Chine, et le reste du monde, et le risque d’un conflit nucléaire qui semblait se préciser à l’horizon, ne valait décidément pas vraiment le prix.

Attendons de voir si celui qui a promis « d’assécher le marécage » (slogan des derniers jours de sa campagne) tiendra parole ou s’il ne se révélera être qu’un crocodile de plus.

Viktor Dedaj
sûrement anti-Trump, mais encore sur son starting-block

Addentum : Suite à une remarque d’un lecteur fidèle, je confirme que le camp Trump (mais on le savait déjà) est : anti-avortement, anti-immigration, contre les restrictions sur le port d’armes, et climato-sceptique... (entre autres). Cet article ne prétend pas être une analyse de son électorat, mais simplement un modeste compte-rendu des 15 derniers jours de campagne.

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COMMENTAIRES  

10/11/2016 21:59 par Geb.

Chapeau...

J’ai moi même suivi Trump comme toi, comme toi je suis bien loin de lui accorder ma confiance et encore moins mes sympathies politiques, mais tout y est cité.

Pour mon compte je vais faire comme les Russes, (Et probablement les deux tiers de la Planète) : Je ne vais pas sauter de joie et je vais "attendre et voir"...

Mais dans tous les cas je pense que son élection contrairement à celle de Hillary, nous laissera au moins la dernière option comme possible sans passer immédiatement par la case nucléaire.

Et rien que ça, ça n’a pas de prix pour l’Humanité.

P.S. Il reste quand même jusqu’au 17 janvier pour une mauvaise surprise. Mais il est probable qu’elle sera plutôt douloureuse en interne qu’en externe pour le Peuple américain si elle arrive.

Et après tout, à chacun son fardeau.

10/11/2016 23:03 par résistant

Merci Viktor.
En effet, on peut être de gauche et ne pas aveuglément soutenir Hillary Clinton par rigidité d’esprit parce qu’elle a l’étiquette "gauche".
Dans ce cas (comme de très nombreux cas, on le voit bien en France aussi avec le parti "socialiste"), les "gentils de gauche" sont encore pire que les "méchants de droite".
Ce qui compte, ce ne sont pas les candidats, mais bien la pression énorme faite sur les peuples à grands coups de médias de masse propagandistes. Le vrai combat est là : faire tomber le décor en carton-pâte qui sert d’horizon aux citoyens.

11/11/2016 01:31 par Vincent

Merci pour cet article. On a en effet trop souvent tendance à oublier que Trump n’est pas tout seul, et même qu’il a plein de vieux routards de droite avec lui.

Sur ce point, on peut lire ci et là les noms de ceux qui composeraient une partie de son cabinet.

Pour la politique extérieure, on me murmure que Newt Gingrich serait pressenti comme secrétaire d’Etat. On trouve pas mal de commentaires militaristes de sa part, même s’il a fait volte-face sur son soutient à la guerre en Irak en la qualifiant d’énorme erreur en 2006 déjà. Mais quand il dit en 2015 qu’Obama a été faible avec l’horrible dictature iranienne, qu’il se fait enfler par Poutine, qu’il laisse les chinois faire ce qu’ils veulent, et que donc la solution c’est plus de dépenses militaires et spatiales, on n’est pas sûr qu’il ait vraiment changé d’avis. Même s’il a mis de l’eau dans son vin après la nomination de Trump comme candidat (quel lèche-cul !). A juger aux actes, donc.

Pour la défense, on aurait Michael T. Flynn, qui a été à la tête de la Defense Intelligence Agency de 2012 à 2014. Je ne me souviens pas qu’il ait parlé de Wikileaks ou Assange, mais par contre il avait présenté en 2014 un rapport sur Snowden prétendant que ses fuites ont causé des dégâts sérieux à la sécurité nationale. Pas un signe qu’il aurait à la bonne les lanceurs d’alerte. Mais les cas de Assange et Snowden sont du ressort du procureur général, peut-être Rudy Giuliani. Lui a l’air d’avoir Wikileaks plutôt à la bonne, surtout depuis que ça s’est mis à plombé Clinton. A l’opposé de son opinion sur Snowden. Qui a dit une sympathie de circonstance ?

Au Trésor, on verrait Michael Mnuchin, qui a passé 17 ans chez Goldman Sachs. On verra donc avec quelle ferveur les accords de commerce sont négociés, et à quel point cela obligera Trump à faire le grand-écart. Surtout qu’il concentrait sa critique plutôt sur le NAFTA et le TPP.

Donc comme dit Geb, attendons de voir.

11/11/2016 08:15 par rouge de honte

Vous verrez, au moment ou il sera vraiment informé de l’état financier de sa nouvelle entreprise et de l’impossibilité pour celle-ci de survivre sans pillages à tous les niveaux, le patron nous montrera sont vrais visage de requin de la finance.
C’est un nationaliste, le rêve américain au fond de ses yeux d’enfant...mais que va-t-il faire ? lâcher la dette us ? créer un dollar intérieur ? relancer l’industrie ( en payant les ouvriers comme des chinois)
Sans espoir, je préfère le noircir, quitte à lui donner un Nobel pour me dire que malheureusement rien ne va s’améliorer.
La guerre va continuer, dans une folle et extrême droitisation du monde et des petites gens qui se sont appropriés les richesses et qui craignent de les perdre.

11/11/2016 08:42 par rouge de honte

En fait, le dénominateur commun entre Trump et une grande partie de la gauche moderne qui se bat pour une reconnaissance populaire, n’est-il pas le retour au nationalisme ? n’est-ce pas ceci qui le rend "sympathique" au yeux de beaucoup ?
Un peu comme Poutine aussi ?
Je sais, ce n’est pas politiquement correct, mais la question mérite d’être posée car nous savons ou cela peut nous mener.

11/11/2016 11:12 par jo nice

à rouge de honte

Vous avez sans doute raison... Mais ou est le probléme ? Je vous rappel que le nationalisme est une notion de gauche,à la base..,Nasser,Bolivar,Mandela... étaient nationalistes... et progressistes !!!

11/11/2016 11:16 par banal

Pour le poste de premier ministre de Trump on parle de Steve Bannon, un individu qui, outre le fait qu’il est un ex banquier de Goldman sachs a un pédigrée d’extrême droite qui n’est plus à prouver.
Les choses se précisent et les électeurs qui ont voté -en minorité rappelons le- pour Trump (Clinton a fait plus de voix que lui et a donc gagné mais elle ne sera sans doute pas élue à cause du système inique des grands électeurs des US, ce vrai pays démocratique où toutes les voix ne se valent pas), et avec une abstention record, en espérant le retour des emplois industriels, la mise au pas des banques, la baisse des prix des médicaments et une politique étrangère pacifiée vont encore se faire avoir.
Avec moins de 25% des voix des électeurs, Trump se prépare peut être à faire une révolution d’extrême droite et au moins nationaliste aux US.
Noam Chomsky avait sans doute raison de dire que la moins pire des 2 solutions était clinton.

11/11/2016 11:24 par Roger

En effet, l’aveuglement, partisan ou intéressé, de nos media a été sidérant. Avec mes petits moyens et à l’aide de sites alternatifs, c’est ce que j’avais perçu du camp Trump. Quand j’essayais de faire entendre cela autour de moi, c’était la surprise totale, l’incompréhension, voire de l’agressivité...j’ai failli mettre à mal quelques bonnes relations (y compris avec mes petits enfants) en insistant sur les côtés positifs de Trump. L’impact de la propagande quotidienne est tout de même impressionnant !
Je recommande d’aller voir l’analyse de JLM : http://melenchon.fr/2016/11/10/revue-de-semaine-6-special-elections-americaines/

11/11/2016 11:33 par Louise de Bretagne

Beaucoup de gens à propos de Donald Trump sont prêt à lui jeter la première pierre sans analyse ni réflexion, mais juger une personne sur ses mots et attitudes et non sur ses actes est la grossière erreur devenue contemporaine de personnes soudés sur (la plaque) des conditionnés dans le cadre et remontés comme des ressorts de mécanismes.
Ces catégories de béni-oui-oui obéissent à d’autres cerveaux puisque qu’ils ne se servent que de leur moelle épinière et pas de leur matière grise...

Juger, c’est de toute évidence ne point comprendre puisque si l’on comprenait, on ne pourrait pas juger.
(Edmond de Goncourt. 1822 - 1896)

11/11/2016 11:59 par Louise de Bretagne

@Viktor Dedaj,
bonjour, j’ai relue votre texte avec plaisir et je tiens à vous dire que cela me semble juste et honnête..!

11/11/2016 12:57 par cunégonde godot

rouge de honte :
En fait, le dénominateur commun entre Trump et une grande partie de la gauche moderne qui se bat pour une reconnaissance populaire, n’est-il pas le retour au nationalisme ? n’est-ce pas ceci qui le rend "sympathique" au yeux de beaucoup ?
Un peu comme Poutine aussi ?
Je sais, ce n’est pas politiquement correct, mais la question mérite d’être posée car nous savons ou cela peut nous mener.

Dans le cas de Trump, il ne s’agit nullement d’un "retour" au nationalisme pour l’instant. Une politique protectionniste n’a pas besoin de l’idéologie nationaliste pour être mise en œuvre. Il s’agit d’un "retour" à la nation...

11/11/2016 14:05 par rouge de honte

Le nationalisme n’est-il pas le ciment entre les briques ?
Ou est le problème ? N’est-il pas dans la confusion d’appartenance : par le sang ou par le sol ?
Beaucoup de politiques se jouent de cela afin d’enfumer le peuple. Trump, lui n’est pas clair non plus : garder les esclaves oui mais renvoyer ceux qui ont fautés. Mais sa préférence à n’en pas douter est le nationalisme par le sang, comme toutes les droite d’Europe aussi et comme une grande partie de la gauche qui se joue de cette confusion.
Personne ne doit douter que s’il se passe une horreur, n’importe ou en Europe ou aux us, le nationalisme par le sang l’emportera. Et ça c’est un problème !
Et si nationalisme il doit y avoir, les politiques de gauche feraient bien d’insister sur ce point afin de lever toute confusion.

11/11/2016 14:21 par sam

En période de crise du capitalisme il y a une montée mécanique de la gauche révolutionnaire ou à tendance révolutionnaire (Chavez, etc...), car tout simplement le système capitaliste, incapable de masquer ses défaillances (qui plongent le monde dans la guerre et les humains dans la misère), se trouve remis en cause. C’est un fait objectif et la bourgeoisie se trouve alors des candidats au discours "anti-système" pour faire pièce aux bolcheviks. Ceci étant, l’option choisie est aussi celle d’un retour à la souveraineté (de droite), retour à la souveraineté qui est un désir profond d’une majorité des peuples. C’est pourquoi la Russie, parce qu’elle fait de la politique au sens ancien du terme, et dans une certaine mesure Trump, attirent sinon la sympathie, tout au moins un regard intéressé des militants de gauche, comme incarnations de la contradiction du capitalisme.

11/11/2016 15:52 par François

Finalement, on ne saura jamais si cette malade de Clinton aurait déclenché ou non le feu nucléaire, et ça, ça n’a pas de prix.
Je suis infiniment heureux pour cette unique raison !
Les américains n’ont pas voulu de Sanders, ils auront Trump. A chacun son fardeau !
C’est aussi une magnifique claque pour les manipulateurs qui croient pouvoir toujours faire ce qu’ils veulent de l’electorat.
Ça aussi c’est encourageant.
Et enfin, c’est une claque ?agistrale our toute les trahisons des gauches de l’international socialisme, la liste est trop longue pour être produite, mais les Clintons sont quand même parmi les pires !
Même si la victoire à un goût amer, un peu comme le coup de pied au cul a Sarkozy en 2012, c’est une victoire.

11/11/2016 19:05 par Aris-Caen

La dernière intervention d’Emmanuel Todd :
http://www.les-crises.fr/video-crise-de-la-societe-americaine-crise-de-la-globalisation-par-emmanuel-todd/
Il parle même d’un phénomène de classe chez Trump.
Todd parle aussi de la soumission des classes les plus éduqués (études supérieurs/mépris de classe/conformisme).
Todd, comme Jean Pierre Garnier, est très remonté contre cette partie de la population qui n’a plus les pieds sur terre (avant qu’elle ne tombe elle-même dans le déclassement).
J P. Garnier comme Todd, reprennent le constat de Bourdieu : les néo-petits-bourgeois ont été les la fraction dominante de la classe dominés alors qu’ils se sont mutés avec la globalisation en agents dominés de la domination
https://www.youtube.com/watch?v=TPAWA48K3zI

11/11/2016 20:01 par CN46400

Les démocratie bourgeoises arrivent au bout du rouleau. Dernièrement on en était aux fausses promesses (ex = Sarko-Hollande), avec Trump plus de promesses, il dit ce qu’une majorité veut entendre afin de la capter, tout est bon, le contraire aussi. Une fois élu, on va composer le "comité qui gérera les affaires courantes de la bourgeoisie toute entière" (Le Manifeste de Marx), puis on dégagera le terrain des scories tonitruantes de la campagne devenues inutiles désormais, seul resteront en lice les intérêts de la bourgeoisie.....Si vous ne savez pas les détecter, il suffit d’attendre et vous verrez !

11/11/2016 20:43 par Palamède Singouin

Les américains n’ont pas voulu de Sanders, ils auront Trump.

C’est surtout le parti Démocrate qui s’est attaché à torpiller la candidature de Sanders, y compris au moyen de tricheries éhontées aux primaires (ah ! les primaires, quelle belle invention !). Il n’est par ailleurs pas certain que, compte tenu du système électoral US, Sanders aurait fait mieux que Clinton (en nombre total de voix, Clinton devance Trump de 1,3%).

les trahisons des gauches de l’international socialisme, la liste est trop longue pour être produite, mais les Clintons sont quand même parmi les pires !

Gauche de l’international socialisme et Clinton, ça va pas très bien ensemble, comme Hollande, Valls, Blair, Schroeder, Gonzales...

11/11/2016 22:10 par Geb.

Gauche de l’international(e) socialiste et Clinton, ça va pas très bien ensemble, comme Hollande, Valls, Blair, Schroeder, Gonzales...

Tu peux aussi rajouter Napoléon Duarte, le bourreau du Salvador, Tonton Duvallier, le même à Haïti, and so on, a.s.o.

La liste existe, encore plus exhaustive si on cherche un peu.

12/11/2016 00:24 par Michel Rolland

Bravo Victor Dedaj !

Pour moi ce qui importe chez Trump est ce qu’il a dit et a plu aux Américains. Ce qui importe surtout est le formidable échec des néolibéraux républicains autant que démocrates ainsi que celui de leur dictature médiatique et le retentissant Fuck you qui leur a été servi. Comment se fait-il que les meilleurs coups (Brexit, élection de Trump...) soient portés par la droite ? La gauche ne serait-elle pas un peu trop empêtrée dans la rectitude politique et la langue de bois ? (Votre Parti communiste semble vouloir s’affirmer. J’espère qu’il se choisira un candidat agressif qui frappera fort...) En tout cas, j’espère que la vrai gauche (celle qui favorise un renforcement de l’État) en retirera des leçons.

Michel Rolland

12/11/2016 09:17 par Palamède Singouin

Pour moi ce qui importe chez Trump est ce qu’il a dit et a plu aux Américains. Ce qui importe surtout est le formidable échec des néolibéraux républicains autant que démocrates

Il y a plus de chances que ce soit l’appareil traditionnel du Parti Républicain (très bien pourvu en réacs, néocons, illuminés religieux...) qui impose sa politique à Trump plutôt que le contraire. Au plan intérieur le Président US a beaucoup moins de pouvoirs que le monarque républicain français et à côté de nos "frondeurs" PS les parlementaires US sont des anarchistes..

12/11/2016 09:23 par François

A Palamede :
Les coup fourrés des politiques c’est une chose, mais les américains n’ont jamais plebiscité Sanders devant Clinton.
Alors ils auront Trump. Il faut un moment arrêter de mettre toute la faute sur les dominantes. Ils dominent car une grosse proportion des dominés souhaitent que ça continue.
La gauche de Clinton se positionne exactement comme celle de Hollande, elle essaye de se donner un cachet progressiste sur des sujets de société tels que le mariage gay pour obtenir une certaine honorabilité électorale et défendre les interets de ceux qui ont payé leur campagne. Non franchement, je ne vois pas de difference.

12/11/2016 15:32 par Michel Rolland

À Palamède Singouin,

Tout à fait d’accord avec vous. Pour moi, ce qui importe est le résultat de l’élection, tout comme le résultat du référendum sur le Brexit. Il s’agit de la deuxième gifle donnée au tout-puissant establishment mondial néolibéral et à sa propagande. Bien sûr, nous n’avons rien à attendre de ces gens. Pour moi, tous les carriéristes de la politique qu’ils soient de gauche ou de droite sont à éliminer (Trump n’en est pas un). La gauche (la vraie...) pourrait-elle en profiter, profiter de cette leçon d’efficacité donnée par la droite pour donner la prochaine gifle ? Vous Français de gauche, ne pourriez-vous pas faire un "casse-toi pauv’con" au capitalisme sauvage et à sa dictature médiatique ? N’oubliez pas que les petits pays vous suivent. Une victoire de la gauche en France pourrait entrainer la formation d’un vrai parti socialiste au Québec.

De tout coeur avec vous !

Michel

12/11/2016 15:37 par Michel Rolland

À François,

La gauche de Clinton se positionne exactement comme celle de Hollande, elle essaye de se donner un cachet progressiste sur des sujets de société tels que le mariage gay pour obtenir une certaine honorabilité électorale et défendre les interets de ceux qui ont payé leur campagne. Non franchement, je ne vois pas de difference.

Très vrai !

Michel

12/11/2016 15:38 par chb

C’est « bien un mec de droite », en plus d’être l’élite à la place de l’élite. Je laisse à plus conspirationniste que moi le décryptage du complot de ce bizarre regime change-là, que Trancrède (Le Guépard) ne renierait pas.

Si nous ne nous mêlons pas de cette affaire, ils vont nous fabriquer une république. Si nous voulons que tout reste pareil, il faut que tout change

La classe médiatico-politique est déculottée, l’oligarchie sonnée, mais leur vainqueur le candidat Trump n’est plus. A l’écran, s’y est substitué un Président oligarque Trump, toujours milliardaire affairiste et raciste, pro-sioniste pour ne rien arranger (et patron de téléréalité !).
Surprise : l’élite, c’est lui ! Pas pire qu’un chocolatier post-Maïdan ? Il a renoué avec les Clinton, il a décidé de préserver certains aspects de l’Obamacare, et l’essentiel du système financier si corrompu... qui l’a nourri. Il a même discuté plusieurs minutes à ce qu’on dit avec le président franco-atlantiste ! Il lui reste à cajoler son congrès - républicain, tout de même. La distribution de milliers de sinécures pour les 4 ans à venir va aider.

15/11/2016 22:01 par Jean Cendent

Au plan intérieur le Président US a beaucoup moins de pouvoirs que le monarque républicain français et à côté de nos "frondeurs" PS les parlementaires US .....Ont plus d’autorité.

Chambre des représentants US
But in reality, en bon français ( extrait wikipédia )
Plus de 90 % des membres de la Chambre sont ainsi presque garantis de leur réélection tous les deux ans à cause du manque de compétition électorale. Ce système est critiqué comme étant contraire à l’un des principes démocratiques qui implique une compétition saine et transparente.

Sénat US

17/11/2016 02:52 par le voyeur

Bravo ! Vous avez su voir la même chose que moi et probablement celle de bien d’autre ! J’ai aussi gagné mon pari ! Votre réflexion visionnaire sur les journalistes m’a fait sourire ! Belle image intellectuelle ! Vous êtes un artiste dans votre façon de décrire ! En effet difficile de comprendre leur façon de trahir du jour au lendemain ! Mon profond dédain a augmenté d’un cran pour cette bande de vipères à corne !!! J’ai pris grand plaisir à vous lire.

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