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Que penser de la situation corse ?

Que faut-il penser de la situation en Corse ?
La prise des institutions corses par les partis autonomistes et indépendantistes pose de sérieuses questions à l’électeur de gauche. Et cela d’autant plus que leurs positions sont extrêmement ambigües.

Le droit des peuples (si peuple corse il y a) à disposer d’eux-mêmes devrait conduire les leaders corses à réclamer l’indépendance. Or ils s’en gardent bien pour la plupart, réclamant une autonomie qui a parfois des relents bien nauséabonds : droit de propriété réservé en priorité aux résidents Corses, racisme anti-immigrés, voire anti-Français, par exemple.

A cela s’ajouterait une autonomie fiscale qui, compte-tenu de la situation locale, continuerait à faire porter le poids financier du fonctionnement et de la gestion de l’île sur les épaules – bien larges – des contribuables métropolitains. Il semble que les Corses veuillent bien de l’autonomie si ce sont les autres qui en paient le prix. On comprend mieux dès lors pourquoi ils ne veulent pas de l’indépendance : ils seraient incapables de l’assumer sur le plan économique.

Ils savent aussi pertinemment – le débat catalan vient de nous le rappeler – qu’une indépendance de l’île se traduirait immédiatement pour elle par une sortie de l’Europe et de ses subventions bien connues aux nombreuses vaches normandes (et autres mammifères particuliers) de Corse.

Deux images récentes nous choquent : le discours d’investiture du chef de l’exécutif corse a été tenu dans cette langue, sans que, à notre connaissance, le préfet soit intervenu pour rappeler à l’ordre « républicain » (qui demeure en vigueur jusqu’à preuve du contraire). Ensuite, lors de la visite de la ministre de l’Intérieur, on voit clairement sur la photo deux drapeaux derrière ce représentant de l’État, celui de la Corse et celui de l’Europe (Cf. plus haut), mais point de drapeau français et madame Gourault semble n’y avoir pas fait mettre bon ordre. Comment le comprendre ?

Il me semble qu’il est temps, au point où nous en sommes, de mettre fin à l’hypocrisie qui règne autour de ce dossier depuis des décennies. Ou bien la Corse demeure dans la République, et elle assume les droits et les devoirs comme les autres, ou bien elle vise son indépendance pleine et entière et soulage les métropolitains de la charge financière de l’île. On ne peut pas avoir tous les avantages en même temps : dans la République sans les devoirs, hors de la République sans les charges !

Je proposerais bien un référendum* tenu au plan national pour savoir si les Français sont d’accord pour accorder l’indépendance à la Corse. S’ils l’acceptent – ce dont je ne doute pas, et je serai le premier à voter oui ! – les Corses devront se débrouiller sans nos subventions, ni celles de l’Union. A eux de voir où est leur avantage. Mais on ne peut décidément pas manger à tous les râteliers.
*C’est Raymond Barre qui avait dit jadis : « S’ils veulent leur indépendance, qu’ils la prennent ! »

MONTAUBA

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Attribuée à Louis Aragon, 1925.

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