Que faut-il penser de la situation en Corse ?
La prise des institutions corses par les partis autonomistes et indépendantistes pose de sérieuses questions à l’électeur de gauche. Et cela d’autant plus que leurs positions sont extrêmement ambigües.
Le premier tour des élections territoriales Corse a été marqué par une abstention massive, d’un électeurs sur deux. La participation, à 52,17%, est en recul par rapport aux élections de 2015 (59,88%). Cela veut dire qu’un corse sur deux n’est pas allé voter à cette élection. Les abstentionnistes étaient ainsi 27% plus nombreux que pour l’élection régionale de 2010 ! C’est le premier fait important, la légitimité au sortir d’une élection se comptant d’abord au nombre de voix obtenues.
La République catalane n’aura duré que l’instant d’une proclamation unilatérale, précipitée, sans structuration sociale et populaire, sans alliances larges dans et au-delà de la Catalogne ; mais une proclamation qui a politisé toujours plus toute une jeune génération, une proclamation qui mettait en cause tout l’édifice caduc de la « transition modélique et consensuelle » et d’une constitution aux relents néo-franquistes, de 1978, et surtout d’une monarchie imposée par Franco.
L’Union européenne s’apprête à célébrer des élections importantes en termes de construction identitaire. Si l’équilibre général du Parlement européen n’évoluera guère à l’issue du scrutin, deux progressions parallèles seront à observer de près. D’une part, l’expansion des partis dits eurosceptiques dans différents pays européens. D’autre part, l’avancée des mouvements indépendantistes, tels que les Flamands, les Ecossais ou les Catalans.