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Quand les néo-cons de Vanity Fair veulent flinguer RT France

Staline est mort mais la guerre froide continue, le match OTAN contre Russie et Poutine doit endosser le costume du défunt de Iosseb Djougachvili. On trouve de plus en plus de soldats de la liberté pour conduire cette guerre réchauffée. La c'est "Vanity Fair" France, épigone d'un trust américain pour flinguer la télé oeil de Moscou.

« Vanity Fair » va mal et c’est trop dommage. Lancé en France en 2013, cet avatar néoconservateur américain, tigre de papier, ne cesse de perdre des lecteurs, dont près de 17 pour cent l’an passé. Par ailleurs à New York, la maison mère n’est pas au mieux. Avec un dernier bilan à moins 120 millions de dollars. C’est regrettable car la qualité de son papier –je ne dis pas de « ses » papiers- est fort utile pour allumer le feu (le « Vanity » au bûcher), éplucher les pommes de terre sans gâcher la table ou encore pour peindre les murs en évitant de tacher le sol. Dans le passé ma grand-mère, pour ses travaux au ripolin, utilisait « La Croix » pour protéger le carrelage. Après avoir bien sûr découpé le logo du quotidien, un crucifix, qui ne devait pas être souillé.

J’ai acheté le numéro de juillet de « Vanity Fair » et décidé, en cas d’urgence bricoleuse, de préserver, non point la croix ni même la bannière, mais l’article consacré par le mensuel à la télévision russe, celle diffusée en Français dans l’hexagone, « RT France ». Avec le papier signé Romain Bornstein, sur l’hydre télévisuelle poutinienne, nous sommes sûrs d’une chose : une star du journalisme is pas born : l’addition de ses mots constitue un article de foire, de Fair, bien sûr. C’est l’exemple même du papier de propagande dont on peut lire la recette dans l’extraordinaire livre de Florence Saunders, « Qui mène la danse » (introuvable en français, le prix de l’occasion étant à 600 euros sur Internet). Dans « Vanity », Bornstein c’est la plume de l’Amérique, et il en fût de meilleures, même celle d’Arthur Koestler.

Ce journaliste qui afflige les pauvres et réconforte les puissants, opère aussi sur France Culture. C’est normal, la ligne générale de cette station est celle du vrai avant tout. Pour remplir sa mission, déglinguer « RT France », Bornstein copie-colle tout ce qui traine sans aucun souci d’un éventuel « pour ». Romain fait la guerre contre le mal, il ne finasse pas avec l’équilibre. Tous les ragots et polémiques sur les différentes déclinaisons mondiales de cette télé, créée en 2005. Reste plus qu’à enfiler les perles.

Se livrer à une analyse de contenu serait accorder du crédit à un pamphlet, un éditorial pondu sans talent, ce qui aurait pu être une excuse. Ici la tronçonneuse est l’outil littéraire balayette. L’auteur affirme que son travail est le résultat d’une longue et difficile enquête. J’espère donc, la sueur ayant un prix, que les services comptables de « Vanity Fair », vont rembourser au cent près le coût d’une telle « investigation ».Et même le « Passe Navigo » de ce garçon qui, hélas, n’est pas un nouveau Seymour Hersh.

Le « pitch » de ce jeune homme est de nous révéler que « RT France » n’existe que pour dénigrer, pour annoncer les trains en retard, et soutenir les pas–contents. Surtout ceux qui portent un gilet jaune. Du succès de « RT » ce journaliste, qui devrait se contenter de rapporter des chiffres et des faits, se dit « stupéfait »... Pensez donc, « RT France » en tête de « Youtube » devant les autres chaînes et les médias du pouvoir, outils d’info qui disent toujours la vérité... Alors que par le truchement de « RT », c’est Moscou qui nous revient. Plus mordant car débarrassé du couteau qu’il avait entre les dents. Réfléchir à la raison qui pousse des Français à s’user les yeux sur RT ? A bricoler, le plus souvent sur Internet pour ceux qui ne sont pas abonnés à Free, pour capter « RT France ». Réfléchir ? Trop fort pour lui qui est un miroir du néo-conservatisme. Je suggère une explication à la vision rustique et borgne de notre confrère. Peut-être le mensonge est si bien partagé chez nos médias ondoyés par le pouvoir commun de la politique et de la finance, que le crétin de sans dent s’en vient à penser, le con, que « si ça se trouve, on lui ment »... Alors il cherche ailleurs. Sur « RT » par exemple. Voilà le journalisme au char Abrams selon « Vanity Fair ». Une pratique qui, je le redis les larmes aux yeux, ne plait guère puisque les lecteurs désertent cette feuille.

Un petit exemple du lapidaire, de l’exagération. Bornstein désigne un invité de « RT USA » comme un « négationniste ». Tout de suite j’imagine que l’ordure nie l’existence des chambres à gaz... Je vérifie pour constater que ce le « négationnisme » de ce monsieur n’existe qu’en ce qu’il ne partage pas les analyses de Bornstein et de ses amis sur le fonctionnement du monde.

Je vais vous livrer mon analyse, fine et personnelle : Bornstein prend les gens pour des cons, alors ils n’achètent pas. Incompréhensibles ces salauds n’achètent pas « Vanity Fair ». D’autant que lui, le Pic de la Mirandole du journalisme, fonde ses dires d’investigateur sur des maîtres absolus. Comme Rudy Reichstadt, le tenancier d’un site Internet qui lui permet de dénoncer comme « complotiste » toute idée qui n’est pas la sienne. Ce gardien des mots convenables autoproclamé est présenté ici comme« politologue ». Alors qu’à la Mairie de Paris il est « délégué de signature du maire en matière de sports ». Même traitement pour un autre pilier de l’enquête à la « Vanity Fair », Romain Mielcarek, un journaliste indépendant devenu « chercheur » sous la loupe du commissaire Bornstein.

Au bout du bout on comprend mal, sauf le bénéfice d’une pige, pourquoi notre ami Bornstein s’est tellement dépensé en pondant six pages. Alors qu’il lui suffisait de regarder « RT France » pour constater que c’est une chaîne qui, globalement, fait un travail souvent salutaire et traquant le non-dit, que l’on apprécie sa ligne éditoriale ou pas. Alors que l’injure qui tue tombe régulièrement sur le dos des journalistes de « RT France », celle de l’incontournable « négationnisme » j’ai noté, en quelques jours, le passage sur cette chaîne, dans de longues interventions, de Frédéric Ancel et de Mayer Habib, des savants que Reichstadt trouve remarquables. Alors pourquoi trumper sa plume dans le fiel ?

Jacques-Marie BOURGET

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traduit par à ngeles Muñoz avec la collaboration de Sara Albert Madrid, février 1939. La Guerre d’Espagne touche à sa fin. Leonor va connaître l’exode, la torture, la condamnation à mort, et les longues années de prison... L’horreur quotidienne de l’univers carcéral franquiste tel que l’ont vécu des milliers de femmes et d’enfants est décrite ici par Juana Doña avec un réalisme sans concession et sans complaisance. Ce livre est son témoignage. Écrit en 1967, publié seulement après la (…)
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