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Paranoïa, furie répressive et résurrection des zombies franquistes à Madrid !

Deux événements (interdépendants) marquent l’extrême dangerosité de cet hiver espagnol : La chute libre, l’implosion et la banqueroute définitive (?) de Podemos à gauche, et la montée en flèche de Vox à droite d’une droite espagnole déjà extrême !

Avalanche d’importants développements politiques qui pourraient changer le cours de l’histoire, métamorphose du paysage politique, une cascade d’événements porteurs de tous les dangers,... cet hiver espagnol fait peur car il promet une suite qui semble venir d’un passé tragique

Deux sont les événements (interdépendants) qui marquent l’extrême dangerosité de cet hiver espagnol : La chute libre, l’implosion et la banqueroute définitive (?) de Podemos à gauche, et la montée en flèche de Vox à droite d’une droite espagnole déjà extrême ! Et avant tout, Vox ce nouveau parti venu du passé, qui a provoqué un choc avec son résultat aux récentes élections andalouses, mais qui provoque maintenant un choc bien plus grand avec les scores au niveau national attribués à lui par tous les sondages actuels. Quels scores ? Suffisamment importants pour que Vox talonne Podemos et devienne... faiseur de rois de futurs gouvernements à Madrid.

Protagoniste de la vie politique espagnole, Vox est aussi protagoniste d’un énorme scandale qui a le potentiel pour mettre sens dessus dessous la scène politique internationale, bien que, ”paradoxalement”, personne n’en parle en dehors de l’État Espagnol. Selon les révélations de la presse, d’ailleurs confirmées par les intéressés, Vox a bénéficié, à l’occasion des élections de 2014, d’une importante aide financière (800 000 euros) des... Moudjahidin Khalk de Maryam Radjavi, une organisation/secte qui s’oppose en armes au régime de Téhéran, et qui jouit, depuis déjà longtemps, de l’appui des services des États Unis et de leurs alliés les plus proches. D’où venait cette somme ? Mais,... de l’Arabie Saoudite ! Alors, tout naturellement on peut s’interroger : Est-on devant un nouveau scandale du genre... “Contra Gate” ? Et aussi, y aurait-il en plus de Vox, d’autres partis et organisations d’extrême droite de par le monde qui auraient pu être financés par l’intermédiaire de Mme Radjavi ? De cette même Mme Radjavi qui se plaît à se faire photographier en compagnie des éminences des services secrets nord-américains et des plus proches conseillers du président Trump, lesquels assistent fréquemment aux diverses activités de son organisation...

Cependant, en même temps que Vox montait en flèche, à l’extrémité opposé de la carte politique, Podemos se scindait et s’effondrait. Pas de surprise pour l’auteur de ces lignes qui ne fait qu’avertir depuis 2015 (!) de l’évolution catastrophique de ce parti fondé jadis pour exprimer au niveau politique les énormes et si radicaux mouvements sociaux d’alors, qui malheureusement n’existent plus. A qui la faute ? Manifestement, la faute est à l’autoritarisme antidémocratique sans précédent et à l’extrême clientélisme du tandem dirigeant Iglesias-Errejon, au recours permanent à des tactismes et autres “trouvailles” communicatives censées remplacer les engagements programmatiques (lesquels terminent d’ailleurs presque toujours dans la poubelle), les zigzags au nom de l’accession au gouvernement, et – hélas – le sacrifice de tout ce qui peut être sacrifier (principes, mouvements sociaux,ses propres organisations...) sur l’autel du succès électoral, avec comme conséquence la saignée progressive de Podemos et sa transformation en une simple machine électorale aux allures très politiciennes.

Et c’est ainsi qu’on est arrivé à une fin de parcours sans surprise qui voit le tandem Iglesias-Errejon brisé et divisé, avec le “gauchiste” Iglesias qui courtise la social-démocratie et son premier ministre Pedro Sanchez, à la recherche, mais en vain, d’un strapontin ministériel, et le très droitier Erreront suivant son propre chemin (en dehors et contre Podemos), n’excluant pas de dialoguer même avec les trop droitiers... Ciudadanos, afin de rester présent sur le devant de la scène politique du pays. En d’autres termes, des ruines et un découragement généralisé qui fait des ravages et surtout, hélas, un boulevard ouvert pour les nostalgiques de Franco.

Et tout ça quand le gouvernement minoritaire du social-démocrate (PSOE) de Pedro Sanchez risque d’être renversé à tout moment puisque sa survie dépend des voix des partis indépendantistes catalans, qui déclarent dernièrement que leur patience est à bout. Pourquoi ? Mais, parce que Pedro Sanchez et son gouvernement veulent bien avoir les voix des indépendantistes Catalans mais persistent à maintenir en prison (sans procès) leurs dirigeants très démocratiquement élus, tandis que la répression des Catalans fait rage et atteint désormais des sommets : maires et conseillers communaux, intellectuels, artistes, et des dizaines de citoyens ”anonymes” sont interpellés, arrêtés et souvent maltraités sans qu’il y ait de mandat, dans une nouvelle vague de répression totalement arbitraire, tout simplement parce qu’ils défendent pacifiquement le droit à l’autodétermination du peuple catalan ! (1)

Évidemment, ce n’est pas un hasard que cette nouvelle vague de répression arrive à la veille du procès des dirigeants Catalans accusés d’avoir organisé le referendum, désormais historique, du 1er Octobre 2017. Un referendum émaillé d’une incroyable démonstration de violence et de barbarie de la part de la police (Guardia Civil) laquelle fracassa à l’aide des masses des portes et des fenêtres de bureaux de vote, tabassa même des citoyens très âgés et envoya à l’hôpital plus de 1 000 Catalans pour la simple raison qu’ils avaient eu le culot de vouloir voter (“Votarem”) ! A l’évidence nous sommes des millions de téléspectateurs de par le monde qui se souviennent du choc provoqué par ces images de barbarie policière que nous avons, d’ailleurs, suivi en direct avec nos propres yeux. Et c’est peut être pour cette raison qu’est plus qu’aberrante la déclaration faite il y a quelques jours à Bruxelles par le ministre des Affaires étrangères du gouvernement espagnol Josep Borell, selon laquelle ces mêmes images sont “fausses” (salsas) et que, pour cette “fausse information”, sont responsables des sites... en Russie ou au Venezuela !

A première vue, des monstruosités comme ces déclarations de M. Borell peuvent faire rire, comme d’ailleurs fait rire la réponse officielle du gouvernement Sanchez à une question parlementaire relative à la confiscation par la police des vêtements et autres écharpes et fanions de couleur jaune portés par les supporters des équipes de Boca Juniors et de River Plate à la finale de la Coupe des Champions d’Amérique Latine (Copa Libertadores) jouée à Madrid le 9 décembre passé. Dans sa réponse écrite, le gouvernement Sanchez souligne avec tout le sérieux du monde que les confiscations ont été faites parce que les foulards, les écharpes et les maillots jaunes constituent ... “un risque évident pour la sécurité” (evidente riesgo para la seguridad) ! Et tout cette paranoïa parce que c’est la couleur jaune que les Catalans utilisent pour exprimer leur solidarité à leurs représentants démocratiquement élus et aujourd’hui embastillés par le pouvoir de Madrid.

En réalité, cette paranoïa et cette rage répressive de l’État Espagnol n’est qu’un trait constitutif de ses dispositions belliqueuses envers le peuple catalan et aussi un présage des malheurs qui s’annoncent. D’ailleurs, José Maria Aznar, ex-premier ministre, admirateur du “Führer” de Vox et père spirituel de l’actuel chef du Parti Populaire (PP) Pablo Casado (lequel est sorti de l’anonymat au lendemain du referendum de 2017 en promettant à l’alors premier ministre catalan Carles Puigdemont le sort de Lluis Companys, torturé et assassiné par les franquistes en 1940), est très clair. S’adressant il y a une semaine à la fine fleur du patronat catalan et espagnol, José Maria Aznar s’est declaré favorable à l’abolition du gouvernement et du parlement de Catalogne, c’est a dire favorable à l’abolition de l’Autonomie catalane, mais aussi des écoles catalanes ainsi que de la chaîne TV3 de ce pays, tandis qu’il a préconise la plus grande “sévérité” contre les Catalans. Conclusion : Attention car José Maria Aznar n’est pas n’importe qui. Il est présenté et, dans les faits, il est le “parrain” (padrino) d’un futur gouvernement PP-Ciudadanos-Vox. Décidément, qui a dit que l’Espagne d’aujourd’hui ne rappelle en rien celle de 1934 ou même de 1936 ?...

Traduit du grec

Notes

(1) Voir aussi : http://www.cadtm.org/Etats-Unis-et-Catalogne-Des-oasis-de-resistance-populaire-de-masse-dans-un

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Daniel Dupuis
La pratique des arrestations illégales, des tortures et des exécutions en dehors de tout procès régulier puis de la dissimulation des dépouilles (d’où le terme de « disparus ») est tristement célèbre en Amérique latine où les dictatures ( l’Argentine de la junte militaire, le Paraguay dirigé par le général Alfredo Stroessner, le Chili tenu par Augusto Pinochet...) y ont eu recours. De 1980 à 2000, sous un régime pourtant démocratique, l’armée du Pérou n’a pas hésité à recourir à la terreur (…)
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