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On le sait maintenant...

Dans cette émission, Pascale Clark reçoit le rappeur Disiz. Ils abordent divers sujets dont celui de Charlie. Tout est dit.

France inter

Mardi 26 mai 2015

Emission : A’ live De Pascale Clark (PC)

Invité : Disiz (D)

Ci-dessous, de 1h35 à 1h37, sur le lien, j’ai retranscrit l’extrait : http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=1101583

PC : « Est-ce que vous êtes descendu marcher dans les rues le 11 janvier ? »

D : « Non. »

PC : « Pourquoi pas ? »

D : « Parce que je ne voulais pas me sentir hypocrite. »

PC : « C’est-à-dire ? »

D : « Hé bien, hem…Quand j’ai vu qu’il y avait une récupération politique- qu’il y avait des chefs d’état quasi accusés de crime contre l’humanité des gens qui sont eux-mêmes des barrières à la liberté d’expression dans leur propre pays, je voulais tout simplement pas participer à ça. »

PC : « C’était ça la seule raison, parce que on… »

D : « Non, c’était pas la seule raison. »

PC : « …pouvait marcher parallèlement sans les voir. »

D : « Ah mais non, non, non, non. Non, parce que aussi dans la manière dont –on l’a bien vu- la manière dont cela a été filmé, après on voulait faire croire qu’ils faisaient partie du cortège alors que … pas du tout.
Déjà, ça aussi, c’est un truc que je ne comprends pas – bah, c’est-à-dire que l’angle de... donc, de celui qui décide de filmer dans ce sens là pour faire croire qu’ils font partie de ... Tout ça pour moi, ce sont les responsabilités, tout ça. »

PC : « Oui, c’est, c’est une coproduction puisque tout ça est défini…mais... »

D : « Donc tout ça, ça fait partie du truc… »

PC : « mais… »

D : « Mais aussi…. »

PC : « Mais on le sait maintenant, on est grand, on le sait… »

D : « Pourquoi on le montre… »

PC : « On est obligé de tomber dans tous les panneaux ?... »

D : « Pourquoi si on sait, pourquoi on le montre, pourquoi il y a des gens, des… le directeur d’antenne, ou je ne sais pas qui, qui dit : bah, on va continuer à faire croire que…aujourd’hui pourquoi ? »

PC : « C’est pas ‘faire croire que’, c’est un angle, ça s’appelle un angle. .. »

D : « Mmm… »

PC : « Donc un angle, c’est pas la vérité, c’est juste un angle, alors cet… »

D : « Mmm… »

PC : « …angle là est calculé comme tous les autres… »

D : « Mais vous, là, vous me parlez d’angle… »

PC : « Oui… »

D : « C’est votre métier, vous savez ça. Ma mère elle sait pas que c’est un angle. Ma mère, elle croit que c’est vrai, que les gens, ils faisaient partie du truc. Vous voyez ce que je veux dire ? Donc, c’est comme un délit d’initiés, en fait, Vous voyez ce que je veux dire. »

PC : « Non, mais ce que je vous disais tout à l’heure, Disiz, il me semble, hein… »

D : « Oui, oui… »

PC : « Donc, euh… voilà, Internet, a apporté ça, c’est que tout le monde peut aller chercher son information et je crois que c’est qu’il faut être actif, non ? »

D : « Ben, non, Ma mère, ma mère… »

PC : « Faut pas rester… »

D : « Ma mère, elle est pas forcément, elle est… »

PC : « D’accord. »

D : « …à l’aise avec internet. »

PC : « Ouais, ouais, ouais… »

D : « Pourtant ma mère elle vote ! »

PC : « Mmm… »

D : « Vous voyez ce que je veux dire, donc, euh, non, non, non, c’est pas tout le monde. »

PC : « Mais elle sait que la télé, c’est pas la vérité, vous le lui avez dit quand même, on sait… »

D : « Bah oui oui… »
« Mais, quand on est dans sa vie de tous les jours, qu’on travaille et tout ça et tout, oui, on sait que c’est pas la vérité mais on se fait quand même sont avis par rapport à ça.
Et j’y suis pas allé aussi parce que euh…pour ne pas me sentir hypocrite parce que … j’étais pas Charlie avant, j’étais pas Charlie avant, euh, mais ne pas être Charlie, ça veut pas dire que je suis contre et que j’interdis à Charlie de faire ce qu’il fait. Juste que je n’étais pas Charlie avant donc voilà. »

Retranscription par Pascal Sébire

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« Il n’existe pas, à ce jour, en Amérique, de presse libre et indépendante. Vous le savez aussi bien que moi. Pas un seul parmi vous n’ose écrire ses opinions honnêtes et vous savez très bien que si vous le faites, elles ne seront pas publiées. On me paye un salaire pour que je ne publie pas mes opinions et nous savons tous que si nous nous aventurions à le faire, nous nous retrouverions à la rue illico. Le travail du journaliste est la destruction de la vérité, le mensonge patent, la perversion des faits et la manipulation de l’opinion au service des Puissances de l’Argent. Nous sommes les outils obéissants des Puissants et des Riches qui tirent les ficelles dans les coulisses. Nos talents, nos facultés et nos vies appartiennent à ces hommes. Nous sommes des prostituées de l’intellect. Tout cela, vous le savez aussi bien que moi ! »

John Swinton, célèbre journaliste, le 25 septembre 1880, lors d’un banquet à New York quand on lui propose de porter un toast à la liberté de la presse

(Cité dans : Labor’s Untold Story, de Richard O. Boyer and Herbert M. Morais, NY, 1955/1979.)

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