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Nouvelle stratégie irakienne : le blocus de Baghdad

L’armée Us a partiellement perdu le contrôle beaucoup de voies de communications en Irak, et par voie de conséquence de ses canaux d’approvisionnement. C’est un précédent dangereux. Le CPA à Bagdad dont les cantines nourrissent 2000 personnes par jour envisage de servir dorénavant des rations militaires (ces sandwich qui durent 20 ans dont on a parlé à la télé avant guerre). Un autre dangereux précédent. La traduction d’un article du Nytimes qui est proposée ici est suivie par le commentaire d’un bloggeur américain assez doué.

NYTIMES, U.S. Closes Long Sections of 2 Routes to Baghdad

BAGDAD, , Irak, Avril 17 Le commandement militaire des Etats-Unis samedi a fermé de longues sections de deux autoroutes stratégiques menant à Bagdad, pendant que les troupes américaines répliquaient aux attaques des résistants [1] qui ont sévèrement réduit les flux de nourriture, carburant et autres approvisionnements dans la capitale.

Les fermetures semblent confirmer l’effet de deux semaines de violence intensifiée en Irak. Des soldats américains, ont été déjà déployés en grands nombres pour contenir les soulèvements sérieux et non matés dans les villes de Falluja et de Najaf. Maintenant ils ont été envoyés pour faire face au problème croissant de maintenir des sections cruciales de route ouvertes pour que des convois importants et nécessaires puissent atteindre le centre irakien depuis la Turquie, la Jordanie et le Kowéit.

Le commandement américain espère qu ?en supprimant tout le trafic civil sur les routes aux approches à Bagdad, il sera plus difficile aux résistants de monter des embuscades contre les camions et les convois dans les sections les plus dangereuses des routes.

Samedi, les voyageurs se dirigeant vers le nord en direction de Bagdad sur la route principale du Kowéit ont vu au moins trois ponts de route détruits dans une section à 60 miles immédiatement au sud de la capitale. Munadel Abdul Ellah, 44, un résidant de Hilla qui a conduit à Bagdad samedi, a indiqué qu’un grand nombre d’hélicoptères américains ont survolé la zone et que des centaines de soldats ont patrouillé sur les routes.

"c’est une situation très mauvaise," a dit M. Ellah, qui a mis presque huit heures pour un trajet qui prend habituellement seulement deux heures. "il y avait tant de troupes sur la route. C’était comme le moment où elles sont venues la première fois occuper l’aéroport l’année dernière pendant la guerre."

Les forces américaines on d’ores et déjà perdu le contrôle de longues sections de l’autoroute de 375-mile qui va de Bagdad vers Jordanie. La route traverse la zone de combat autour de Falluja, 35 milles à l’ouest du capital. Les embuscades près de Falluja et de la ville adjacente d’Abu Ghraib ont détruit de nombreux convois transportant du carburant et autres approvisionnements pour les troupes américaines ces deux dernières semaines.

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L’annonce samedi de la fermeture des routes du nord vers la Turquie et du sud vers le Kowéit a été justifiée par l’armée américaine par le fait que ces itinéraires "sont endommagés et trop dangereux pour le voyage civil," et que quiconque conduisant sur les sections fermées pourrait être sujet à attaque. "si les civils conduisent sur les sections fermées des routes, ils pourront être pris pour cible," explique le rapport.

Le Brig. GEN. Marquez Kimmitt, porte-parole en chef pour le commandement militaire, a démenti que ces fermetures soient dues aux menaces des groupes de résistant d’entrer dans Bagdad et d’attaquer les cibles occidentales. "si les combattants veulent mener le combat à Bagdad, ils trouveront devant eux la première Division de cavalerie" a-t-il dit aux journalistes dans la capitale.

Mais les fonctionnaires américains ici et à Washington ont été francs au sujet de la rupture dans les approvisionnements atteignant Bagdad.

Vendredi, Le Général Kimmitt a dit que le commandement américains pensait qu’il y avait "un effort concerté de la part de l’ennemi d’essayer d’interrompre nos lignes de communication, nos itinéraires principaux d’approvisionnement," mais il a ajouté que l’effet principal se porterait sur les Irakiens ordinaires, qui payeraient par la suite des prix plus élevés dans les magasins et les marchés de la capitale.

Lesdits approvisionnements militaires américains généraux ne seraient pas tant un problème parce qu’il y existe "des méthodes alternatives" pour fournir les munitions, la nourriture et le carburant, vraisemblablement par avion. Toutefois dans les bases, les commandants ont rationné l’utilisation des réserves critiques et réclamé des actions décisives pour s’assurer que les convois de route passent.

Mais un haut fonctionnaire américain a déclaré samedi que les ruptures dans les approvisionnements des sièges sociaux de l’administration américaine dans l’ancien palais républicain de Saddam Hussein à Bagdad central approchaient un point critique. Des cantines nourrissant 2.000 personnes, des civils aussi bien que du personnel militaire, pourraient bientôt être forcées à servir des rations de combat dans des emballages en plastique, connues sous le nom de repas prêts-à -manger.


Les guérilleros gagnent

Ils ont coupé les canaux d ?approvisionnement et obtenu que les forces américaines ne puissent pas obtenir ce dont elles ont besoin. Bien sur, les approvisionnements critiques peuvent être faits par voie de transport, et ils peuvent éviter les missiles aériens, mais le fait que les routes soient coupées est un problème important qui limitera les opérations de combat.

Nous sommes au bord d’un désastre, un désastre équivalent à celui de Choosing reservoir, en Irak. Les USA devraient pouvoir maintenir ouverts les canaux d’approvisionnement avec leurs forces. Maintenant qu’ils ne peuvent pas, nous risquons de devoir nous battre pour en sortir. C’est un très un sérieux, extrêmement sérieux, développement.

C’est par la logistique que les armées opèrent. Oubliez la tactique. si vous ne pouvez pas manger et changer des uniformes, vous ne pouvez pas combattre efficacement. Si les guérilleros ont bloqué les principaux canaux d’alimentation du Kowéit, ils ont réalisé une victoire qui est 200 fois plus importante que leur résistance à Fallujah.

Les généraux derrière ces guérilleros ont compris que nous ne pouvons pas faire deux choses : combattre les guérilleros sur leur terrain et nous nourrir. Nous allons devoir choisir. C ?est pourquoi aller après Sadr était si incroyablement stupide. L’aliénation des Shia signifie que chaque kilomètre de nos canaux d’approvisionnements peut faire face à des attaques.

De nouveau, CENTCOM dit des choses stupides, alors que les faits indiquent autre chose. L’armée nord vietnamienne n’a jamais coupé les canaux d’approvisionnement de la MACV (Military Assistance Command, Vietnam). Les insurgés menacent d’affamer Bagdad [2] ou au moins de rendre le réapprovisionnement en nourriture difficile. C’est un problème grave, et c ?est probablement le développement le plus important de la guerre jusqu’à aujourd’hui.

C’est pourquoi nous avions besoin de 400.000 soldats. On aurait pu mettre les Pakistanais pour dégager les routes tandis que les USA auraient combattu les guérilleros. Maintenant, nous ne pouvons pas faire les deux choses à la fois. Il faudra choisir et vite.

Ne vous y trompez pas. Cela a été un mois de défaites pour les USA. Nous avons dû nous arrêter à l’exterieur de Fallujah, à l’exterieur de Nadjaf et nous faisons face maintenant à un blocus de Bagdad. Nous perdons activement cette guerre et ce sera clair à mesure que le temps passe.

[1le mot insurgé proposé par le times a sciemment été traduit par résistant

[2Les irakiens sont au moins connu pour ça au moyen orient : ils ont toujours chez eux des stocks impressionnants de nourriture. Terre d’invasion, la cave est l’élément le plus important de la maison et c’est à sa taille que l’on mesure la richesse des familles)


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(CUBA) "Tant qu’il y aura l’impérialisme, nous ne pouvons nous permettre le luxe du pluri-partisme. Nous ne pourrions jamais concurrencer l’argent et la propagande que les Etats-Unis déverseraient ici. Nous perdrions non seulement le socialisme, mais notre souveraineté nationale aussi"

Eugenio Balari
in Medea Benjamin, "Soul Searching," NACLA Report on the Americas 24, 2 (August 1990) : 23-31.

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