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Netanyahu durcit les conditions de vie des prisonniers politiques palestiniens

Cette semaine j’ai reçu une lettre de Ali, un prisonnier politique palestinien israélien. Ali est un des 126 prisonniers palestiniens qui ont fait plus de 20 ans de prison. Il écrit : "J’ai déjà passé 23 ans de ma vie dans les prisons israéliennes mais la prison n’a pas pu me briser. Je suis toujours un Palestinien qui lutte contre l’occupation de toutes les façons possibles." Il explique comment il combat la décision du premier ministre israélien Netanyahu de supprimer "notre droit de finir nos études à l’université à distance (open university)

Une pratique absurde

Netanyahu a annoncé son intention de durcir les conditions de vie des prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes le 23 juin dernier. Il a qualifié les études académiques que peuvent faire les prisonniers palestiniens de "pratique absurde" et a dit qu’il avait maintenant l’intention de les empêcher de finir leur cycle d’études académiques.

La Communauté Européenne avait une opinion différente au sujet des études académiques pour les prisonniers politiques dans les années 1980. En tant que membre du Comité Hollandais pour l’Afrique du Sud, j’ai participé à la mise en place du Programme Spécial Européen pour les victimes de l’apartheid financé par la Communauté Européenne. On a dépensé chaque année des millions de dollars dont une grande partie a servi à financer les études des prisonniers politiques emprisonnés en Afrique du Sud.

Représailles et punition collective

La colère de Netanyahu est la conséquence du refus du Mouvement Islamique de répondre à un appel international pour prouver qu’un soldat israélien emprisonné à Gaza depuis 2006 était encore en vie. D’une manière surprenante Netanyahu a affirmé qu’Israël respectait le droit international dans son traitement des prisonniers politiques palestiniens. Il est difficile de concilier son projet de punition collective des prisonniers politiques palestiniens avec le droit international. Les représailles et les punitions collectives sont interdites selon le droit international y compris par l’Article 33 de la quatrième Convention de Genève relative à la protection des civils en temps de guerre.

Il n’a pas fallu un mois au système carcéral israélien pour accédé au désir de Netanyahu et interdire aux prisonniers palestiniens de poursuivre leurs études universitaires.

Traitements inhumains et dégradants

Le Centre Palestinien des droits de l’homme (PCHR) de Gaza a condamné les nouvelles mesures prises par le système carcéral israélien dans un rapport dans la presse du 21 juillet.

Selon PCHR :

Ce qui est grave dans cette décision est qu’elle fait partie d’une série de mesures contre les prisonniers. (.....) D’autres mesures intensifient la fouille des prisonniers en les forçant à se mettre tout nus et les leaders palestiniens sont mis à l’isolement dans les prisons israéliennes. Les prisonniers palestiniens ont répondu à cette escalade de mauvais traitements par une série d’actions de protestation. Les prisonniers ont fait la grève de la faim au cours de 10 journées échelonnées pendant les deux derniers mois.

Cette décision de l’administration des prisons israéliennes fait partie d’une politique générale adoptée par les autorités d’occupation israéliennes contre les prisonniers palestiniens qui sont soumis a des conditions de vie cruelles ainsi qu’à des traitements inhumains et dégradants qui incluent la torture, la détérioration des conditions de santé et la négligence médicale envers les prisonniers -même ceux qui souffrent de maladies graves.

Cela a parfois causé la mort de prisonniers. Cette décision est extrêmement grave parce qu’elle vient des plus hauts échelons du gouvernement israélien.

PCHR a demandé aux organisations des droits de l’homme de suivre les cas de prisonniers palestiniens et de demander à leurs gouvernements de faire pression sur Israël pour mettre fin aux pratiques arbitraires contre les prisonniers palestiniens et les relâcher. Il est temps d’alerter l’opinion internationale sur la maltraitance dont souffrent les prisonniers politiques palestiniens.

La multinationale de sécurité G4S

La firme de sécurité anglo-danoise G4S est employée à la sécurité dans les prisons israéliennes. Who Profits, un programme de recherche de la Coalition Israélienne des femmes pour la paix et l’organisme de surveillance financier danois, DanWatch, ont révélé qu’en novembre de l’année dernière la firme G4S avait indiqué dans une plaquette publicitaire qu’elle fournissait un système de protection pour l’enceinte de la prison d’Ofer, tout le système de sécurité de la prison de Keztiot et un centre de commande de la prison de Meggido. Selon G4S ces prisons détiennent 4 900 prisonniers "de sécurité" palestiniens.

En fournissant des services aux prisons israéliennes, G4S facilite les violations des droits des prisonniers politiques palestiniens. L’article intitulé "G4S travaille dans les prisons israéliennes et les colonies illégales" que j’ai écrit avec Basma Salem, donne un aperçu de ces violations. En mars, G4S a refusé de dire à The Electronic Intifada si il va annuler ses contrats avec le système carcéral israélien ou non.

Comme G4S opère dans beaucoup de pays, cela donne aux militants du BDS du monde entier l’occasion de faire connaître les violations israéliennes des droits des prisonniers politiques palestiniens.

Pour consulter l’original : http://electronicintifada.net/blog/adri-nieuwhof/netanyahu-imposes-har...

Traduction : Dominique Muselet

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