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Ne touchez pas au peuple grec - Lettre ouverte aux dirigeants de pacotille

LE MOUVEMENT DE L’HISTOIRE : SYRIZA vient de gagner la bataille démocratique pour prendre la direction politique de la Grèce. Le programme choisit par le peuple grec, est une rupture avec les politiques précédentes imposées par la Troïka (F.M.I, Europe, B.C.E) afin de libérer le peuple grec des politiques d’austérité, et « d’humiliation  » visant à rembourser la dette… mais quelle dette ?

LA DETTE HISTORIQUE : Si l’on regarde l’Histoire de l’Humanité, c’est l’Europe qui a une dette vis-à-vis du peuple grec. A l’école, au collège, au lycée, les élèves apprennent que le berceau des civilisations, c’est la Grèce. C’est aux grecs que l’on doit la navigation (l’Iliade et l’odyssée), les jeux olympiques, (athlétisme, lutte), la dramaturgie, le théâtre [1], la médecine [2] les sciences [3], Marseille [4], la philosophie [5], mais surtout les fondements de la Démocratie, de la République et de la citoyenneté. Si l’on devait comptabiliser en écriture comptable et monétaire, l’apport de la Grèce à l’Europe, selon le catéchisme libéral, ce sont des siècles de remboursement qu’il faudrait accepter. Athènes fut une République bien avant que Cromwell tente de la créer en Angleterre, ou que notre « grande Révolution » la propulse définitivement sur le devant de la scène mondiale, quand les royaumes de Prusse et d’Autriche, envoyaient des armées de mercenaires pour la détruire tout en cherchant à terroriser les « sans culottes » [6]. Décidément, la matrice de l’Histoire [7] est d’un poids considérable.

LA GOUVERNANCE N’EST PAS LA DEMOCRATIE : Avec ce recul historique, on peut se demander quelle est la raison qui pousse ces dirigeants européens, à vouloir à ce point, assassiner le peuple grec et ce petit pays (2 % du P.I.B Européen), pacifique mais résistant [8] et magnifique entre mer montagnes et océan d’oliviers (Etudiant, j’ai découvert la Grèce en 45 jours / 1980) ??? La comptabilité n’a rien à voir dans l’Histoire, on le verra plus loin, mais le projet politique de l’Europe, « du marché libre et non faussé » s’oppose de manière absolue à la philosophie grecque de la démocratie, c’est pourquoi d’ailleurs, désormais, le terme utilisé en Europe est celui de « Gouvernance » (T.S.C.G) [9]. Or la gouvernance est le mot utilisé lors des décisions prises dans les conseils d’Administration des groupes mondiaux [10], ceux du C.A.C 40 ou de Wall-Street. La gouvernance, institue la démocratie de marché (« le marché au-dessus de la démocratie »), qui se substitue à la démocratie (« pouvoir des citoyens associés »). Derrière ces substitutions de mots se cache la concrétisation du seul projet politique de l’Europe : celui du « marché libre et non faussé ». Et c’est pour tuer définitivement, toutes ces idées et cette histoire, issues de la philosophie grecque, que les « dirigeants de pacotille » s’en prennent à la Grèce.

LES DIRIGEANTS DE PACOTILLE : La pacotille était les objets sans valeur qui étaient utilisés par les négriers, pour acheter les esclaves, en Afrique. Derrière leurs déclamations sur les principes, les dirigeants Européens sont devenus de la pacotille, aux mains des marchés financiers, dès lors que le choix politique européen fut de faire un « grand marché ». Marché et démocratie ne vont pas ensemble, car l’un privilégie l’intérêt financier individuel immédiat, l’autre, l’intérêt général qui répond aux besoins exprimés par les citoyens et investit le long terme. L’un produit la société sans visage (S.A /Société Anonyme), l’autre fonde le « vivre ensemble », fondement de la société. L’un produit le triptyque « compétitivité, concurrence, libre échange », quand l’humanité blessée, manifeste en portant la banderole « liberté, égalité, fraternité  ». De fait, ces « dirigeants de pacotille », sont des « marionnettes » tenus par les fils invisibles de la « finance mondiale  », et c’est dans ce rôle de « marionnette des marchés », qu’ils nous jouent la comédie de la « dette grecque insupportable »…

LE GRAPHIQUE DES APPARENCES : Voilà le graphique qui est en permanence montré pour justifier les politiques d’austérité en Grèce. Dans le mouvement des apparences, le graphique sur la dette dite publique montre en effet une progression de 96, 8 % du P.I.B en 2007 à 159 % en 2012.

Qu’ont fait les grecs pour voir leur dette publique augmenter ainsi ??? Ont-ils recruté des fonctionnaires ? Nationalisé des entreprises, contrôlé les flux financiers, instauré la taxe Tobin, doublé les congés payés, augmenté les salaires, donné des R.T.T ????

NON, le gouvernement a tout simplement appliqué le programme de la Troïka, défini par les économistes libéraux, c’est-à-dire le programme de ceux qui veulent que le marché se substitue aux choix politiques de la démocratie.

OBJECTIF LOUPE : L’objectif du plan de la Troïka était de faire repartir la croissance en réduisant les fonctionnaires (-30 %) leurs salaires, les pensions de retraite, en privatisant l’économie, censée permettre à des « investisseurs  » de se « substituer » à l’Etat. Les résultats sont là, bruts de vérité. Au lieu de connaitre la croissance et l’emploi, c’est l’inverse qui s’est produit car les experts du « marché libre et non faussé  » n’ont comme expertise, que l’application « bête et méchante » des équations du marché qui transforme l’être humain en « consommateur  » cherchant à « optimiser » ses choix selon une logique « rationnelle ». On voit où ces équations économétriques d’optimisation débouchent… un véritable cataclysme social sans précédent : « Les mesures drastiques d’austérité imposées en Grèce pour assainir les finances publiques du pays se sont accompagnées d’une explosion des suicides, des meurtres et d’une détérioration de la santé publique, selon une étude américano-grecque. » [11] . L’objectif garanti par les experts de la Troïka, n’est pas simplement loupé, mais a donné des résultats inverses à ceux qui étaient « vendus » [12].


UN « GEUNOCIDE » [13] : L’éruption volcanique du chômage des jeunes est un crime contre la société grecque car la jeunesse est l’avenir de la société. La Troïka libérale le sait fort bien, mais en permanence, et dans tous les pays qui l’acceptent, le capitalisme utilise la jeunesse pour parvenir à ses fins, pour réduire ce qu’ils appellent les rigidités (conventions collectives) et le « coût du travail » (ex « emplois jeunes », C.P.E en France), pour mieux masquer les coûts du capital, coûts que nous visualiserons, plus tard.

LES PETITS COMPTABLES : Le graphique ci-dessous n’est jamais montré dans les médias, et pour cause : il démontrerait le côté ridicule des petits comptables des « dirigeants de pacotille ». Ce graphique visualise l’immense problème grec en rapport à la dette d’autres Etats, dont les Etats-Unis sont le fleuron [14]. La seule vérité sur la dette grecque, c’est qu’au début de la crise, celle-ci pesait du poids pharamineux, de 0,37 % du P.I.B Européen. Depuis, le plan de la troïka, a plus que doublé la dette. Les petits comptables ne font pas de grandes politiques…

Voilà la réalité de l’immensité du problème grec…

QUAND LES MARCHES JOUENT AVEC LA GRECE : Le graphique ci-dessous, visualise les différences de taux d’intérêts pratiqués par les marchés financiers en fonction des pays. Rappelons ici, que l’euro a été vendu aux peuples, au nom d’une « sécurité monétaire devant permettre de protéger de manière solidaire les Pays de la zone euro des crises financières et favoriser la croissance ». Dès le début de la crise, dite de la dette publique (on n’y reviendra), les marchés ont joué au crédit revolving [15]. Plus un pays apparaissait faible et plus les marchés appliquaient des taux élevés, tel est la profonde philosophie humaniste et solidaires des marchés. Les marchés « libres et non faussés » sont des « serial-killers » de l’humanité.

Ce graphique visualise la « violence barbare » des marchés en crise. Plus tu es fragile, plus tu payes. Mais les marchés sont prêts à pactiser avec les puissances dominantes (France-Allemagne) car elles entérinent politiquement la violence des marchés en crise et la justifient sur les peuples plus faibles. Ils démontrent que l’Europe n’est pas un espace de solidarité. La seule solidarité existante, c’est celle de la commission européenne avec les banques et les marchés financiers. Quand, les marchés boivent le « champagne du business », accumulant les bulles spéculatives, les peuples dégustent.

Tout ceci ne nous explique toujours pas l’origine de la Crise….

A L’ORIGINE DE LA CRISE... LES MARCHES : Nul ne s’en souvient plus, vu la démagogie des médias qui, en boucle, dénoncent seulement la dette dite publique, mais la crise, à l’origine, en 2008, c’est celle des marchés financiers : « Depuis le début de l’année, les grandes places boursières internationales ont perdu presque la moitié de leur capitalisation. Cela signifie qu’environ 25 000 milliards de dollars sont partis en fumée, soit près de deux fois le Produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis », et ceux qui l’écrivent, comme le journal Le Monde, ne peuvent être soupçonné de parti pris idéologique « procommuniste  ». 25 000 milliards de dollars brûlés en 10 mois [16], c’est autre chose que la dette grecque. Ce titre, au-delà d’une étude approfondie qui serait nécessaire révèle et démontre que la Crise ne vient pas de l’Etat, ni des fonctionnaires et encore moins de Grèce, mais bien des marchés financiers spéculatifs et prédateurs, car par définition, le marché ne crée rien [17] il s’accapare…les richesses produites par autrui. Là se trouve la violence du capital.

La question posée alors devien : comment avons-nous pu passer d’une « crise des marchés » à une « crise de la dette » dite publique provenant des Etats ??? Seul le « deus ex-machina » des tragédies grecques peut nous l’expliquer.

25.000.000.000.000.000 $, voilà écrit en « chiffres arabes » (pour faire plaisir aux orthodoxes monétaires), ce que représente en valeur monétaire la destruction de valeur provenant de la seule responsabilité des marchés. Nul fonctionnaire ou grec annoncé dans ce total…Pas de « coût du travail » ici mais bien, le « coût du capital ».

LA PUISSANCE PUBLIQUE SAUVEUR SUPREME : Au moment de la crise des marchés en 2008, ce sont les Etats qui sont venus au secours des marchés pour les sauver de leur propre crise, jouant ainsi le rôle de sauveur suprême [18]… En rachetant les banques en faillite, en garantissant les emprunts et la valeur des monnaies, en faisant racheter par les banques centrales, des dettes privées insolvables, en nationalisant des banques et des entreprises qui auraient pu s’écrouler, introduisant le concept de « nationalisation temporaire », enfin en empruntant sur les marchés financiers, les Etats, ont pratiqué une politique de relance économique, générant le développement des dettes dites publiques [19].

La Tribune est l’ancien journal de François Lenglet, présentateur de France 2, comme « expert » économique, c’est dire son positionnement politique. Pourtant son titre est la démonstration du rôle qu’a joué l’Etat au moment de la crise, des marchés. A ce moment-là, on ne parlait pas de dettes publiques, mais l’Etat était perçu comme la solution.

POUR EN FINIR AVEC LA DETTE : Si le lecteur a suivi l’article, il est en droit de s’interroger désormais sur le sens de la dette, et son objectif, mais cette réponse date déjà de 1850 : « L’endettement de l’Etat était d’un intérêt direct pour la fraction de la bourgeoisie qui gouvernait et légiférait au moyen des Chambres. C’était précisément le déficit de l’Etat qui était l’objet même de ses spéculations et la source principale de son enrichissement. A la fin de chaque année, nouveau déficit. Au bout de quatre ou cinq ans, nouvel emprunt. Or chaque nouvel emprunt fournissait à l’aristocratie une nouvelle occasion de rançonner l’Etat, qui, maintenu artificiellement au bord de la banqueroute, était obligé de traiter avec les banquiers dans les conditions les plus défavorables » [20]. Toute ressemblance avec la situation grecque ne serait pas accidentelle. On voit dans cette analyse que le seul objectif de la dette, c’est de nourrir les marchés financiers en rançonnant les peuples par le truchement de l’Etat. La dette grecque (Espagnole, Portugaise, Italienne, Française etc..), ce n’est que ça.

LES PROPOSITIONS DE CYRISA : Les premières décisions (Arrêt des privatisations, hausse du S.M.I.C, hausse des retraites, création d’emplois publics) et les Propositions portés par TSYPRAS sont à la fois en rupture mais elles sont pertinentes au vu des résultats obtenus par la Troïka : « M. Tsipras a d’emblée évoqué parmi ’les priorités’, une ’nouvelle renégociation avec nos partenaires pour trouver une solution juste, viable et mutuellement utile’. Il a assuré vouloir à la fois éviter ’une rupture désastreuse réciproque’ avec les partenaires de la Grèce et mettre fin à ’la politique de soumission’ du pays (Par Odile DUPERRY / A.F.P).

  • Annulation d’une partie de la dette : Comme on l’a vu, une grande partie de la dette grecque est la conséquence directe du plan de la « Troïka ». Comment dans ces conditions faire porter aux Grecs, la responsabilité de la dette ? C’est à la Troïka, aveuglé par son idéologie, qu’il revient de régler cette dette. Les Grecs ont raison de dire qu’il s’agit de fait, d’une « dette illégitime », qui de plus a provoqué la récession économique. Le F.M.I lui-même reconnait aujourd’hui, mais un peu tard, qu’il s’est trompé : « Le Fonds monétaire international (FMI) a reconnu, mercredi 5 juin, ses erreurs au sujet du premier plan de sauvetage de la Grèce en 2010. Il a admis que celui-ci s’était soldé par des « échecs notables », dans un rapport évaluant les résultats du plan d’aide de 110 milliards d’euros accordé à Athènes en mai 2010, en contrepartie d’un plan d’économies drastiques. » Souvenons-nous du trader de la Société Générale Jérôme Kerviel : il fut condamné non seulement pour sa responsabilité mais aussi à rembourser la banque… des montants financiers perdus par ses opérations. La responsabilité de la Troïka dans le désastre grec est patente.
  • Mémoire d’une dette allemande : En 1940 l’Allemagne nazie occupa la Grèce et y commit des exactions sans nom. Pire, l’Allemagne demanda à la Grèce, le paiement de « frais d’occupation » qui s’élèveraient à 168 milliards d’euros actuels. Si tout le monde doit payer sa dette, l’Allemagne doit commencer par la sienne, elle qui ne cesse, en s’abritant derrière les traités, de violenter les peuples et d’obscurcir l’avenir, en Grèce, mais aussi dans tous les pays européens.
  • Une autre dette allemande : Nous sommes en 1953 et l’Allemagne, mal en point doit payer une dette. La conférence de Londres du 27 Février 1953 annule plus de 62 % de la dette allemande : « L’accord de Londres permet à la République fédérale de réduire le montant initial de ses créances d’avant et d’après-guerre de près de 38 milliards de Deutsche Marks - avec les intérêts - à environ 14 milliards, soit une annulation de 62% de sa dette. Un moratoire de 5 ans sur les paiements et un délai de 30 ans pour les rembourser sont également accordés ainsi qu’une réduction des taux d’intérêt. Enfin, la relation entre service de la dette et revenus d’exportations ne doit pas dépasser 5%. En d’autres termes, la RFA ne doit pas consacrer plus d’un vingtième de ses revenus d’exportation au paiement de sa dette. Ainsi, les créanciers autorisent la suspension des paiements en cas de mauvaise conjoncture.  » [21] Il fallait à ce moment particulier (guerre froide) empêcher les Allemands de se sentir (et d’être) pressuré, ce qui aurait été une incitation directe à voter communiste…

Enfin un soutien inattendu vient à l’appui de l’annulation de la dette : « Reza Moghadam [22] suggère aujourd’hui un allègement de 50 % de la dette grecque reconnaissant que son fardeau actuel est intenable et que les projections sur la croissance, l’inflation la cohésion sociale du Pays étaient trop optimistes. Il appelle les pays de la zone euro à surmonter ses tabous, sur un effacement de la dette grecque » (Les Echos du 29 Janvier 2015).

LES RUPTURES POLITIQUES SONT INDISPENSABLES EN EUROPE ET DANS LE MONDE : L’intelligence politique c’est de comprendre que, plus on développe les dettes contre les peuples, en les obligeant à se « saigner pour rembourser », et plus on précipite les catastrophes politiques et l’Histoire en est jonchée, mais n’en retenons qu’une qui a profondément marqué notre histoire récente.

  • A la fin de la première guerre mondiale, l’Allemagne vaincue est condamné à payer les « indemnités de guerre » [23]. Le peuple Allemand fut saigné, et la crise de 1929 aggravant les choses, le « deus-ex machina » de la tragédie Allemande pris le nom d’Hitler, et déboucha sur l’horreur que l’on sait. Il est donc nécessaire de se servir de cet événement. L’intelligence historique doit présider les décisions politiques à prendre, afin que l’histoire ni ne se répète, ni ne bégaie…N’oublions pas, que lors de ces dernières élections, Aube dorée est devenu la troisième force politique de Grèce, alors que ce parti n’existait pas avant le plan de la Troïka ; que, de plus, partout en Europe, des forces comparables fondées sur le racisme, l’anti sémitisme mais aussi antimusulmanes se développent.
  • La financiarisation de l’économie est un acte terroriste : Avec la mondialisation, les peuples ont assistés impuissants, à une « révolution conservatrice » qui a fait du profit financier de court terme, la contrainte, et de l’emploi et des besoins sociaux, les variables d’ajustement. Entreprises [24], services publics, formation, santé (paiement à l’acte), sont soumis au dictat du « profit d’abord ». Dis autrement, la financiarisation, c’est « le beurre, l’argent du beurre, la fermière, sans jamais participer aucunement à la production du lait, tout en tuant la vache ». C’est cette comptabilité du « marché d’abord » qui produit les dégâts sociaux (chômage, précarité) dans tous les Pays (Grèce ou France).
  • La dette publique au cœur de la financiarisation : Le rôle des banques, est de financer l’économie. Dans ce cadre, celles-ci prennent des risques, car le financement d’investissements industriels, est par définition risqué, et le retour potentiel est long (10 ans). Dès lors que les banques obtiennent le « monopole du financement des Etats », celles-ci peuvent alors se désengager du financement de l’économie (des entreprises) pour se réfugier sur la spéculation des matières premières (or, pétrole, blé, cacao) ou des monnaies (marché des changes) [25] et se couvrir sur le financement des Etats (plus sûr par définition) [26] puisqu’il s’agit de dette souveraines (garanties par l’Etat). Si l’on veut retrouver un système plus équilibré, il faut donc rompre avec Maastricht et Barcelone et permettre à la B.C.E de financer directement les Etats, au nom même de la démocratie, puisque les Etats financent l’intérêt général de long terme, investissements qui servent tous les acteurs de la société (citoyens et entreprises) [27]. Aux banques de retrouver le financement de l’économie du secteur privé, c’est-à-dire des entreprises privées [28]. Ces propositions sont plus que modestes, car il faudrait une Révolution.
  • Dégager des moyens financiers pour relancer l’activité utile et l’emploi : Ce que demande le gouvernement grec, c’est la possibilité de retrouver des marges de manœuvre financière, pour pouvoir financer des activités utiles, créatrices d’emplois stables, permettant les retours financiers (impôts) qui permettront de réduire la dette, voilà le défi. Et ce défi n’est pas que grec, il est lancé à toute l’Europe.

NE TOUCHEZ PAS AU PEUPLE GREC : Le peuple grec n’est pas un peuple annexe ou périphérique, il est, par son histoire, le peuple qui a fondé l’Europe des valeurs, celle de la République et de la Démocratie. Les « dirigeants de pacotille », vont s’en rendre compte dans les semaines qui viennent, d’autant plus que par le hasard des choses, le lendemain de la victoire de TSYPRAS, on apprenait la victoire des kurdes dans la bataille de Kobane, Stalingrad de notre temps, contre les forces de l’obscurantisme. Ces deux événements, à l’image de ce que fut la bataille de Stalingrad, sont la lueur de l’humanité qui veut reprendre sa marche pour le progrès, et pour que celui-ci, soit mondialement partagé. « Les retournements historiques sont comme les flammes d’une bougie, elle tremblent à leur naissance, éberluées par leur impudence, et peu d’humains la voient, puis elles embrasent l’Histoire et font de l’humanité en marche, la force irrésistible de l’émancipation. »

Fabrice AUBERT

Le 29 Janvier 2015

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COMMENTAIRES  

01/02/2015 08:56 par CN46400

Exellent article, juste une précision pour comprendre pourquoi le nouveau ministre des finances a précisé qu’il n’avait plus besoin des aides de la BCE (7millards pour Fevrier). Ces "aides" ne tombent jamais dans les coffres du gouvernement grec débiteur, elles vont directement dans ceux des banques créditrices. Une autre façon de mettre la BCE devant ces responsabilité, qui aide-t-on ? le peuple grec, le gouvernement grec, ou les banques internationales ?

01/02/2015 09:01 par Peu

Il y a peu d’informations. Le fond de l’histoire est qu’il ne changera pas un virgule de législation et qu’il restera sous l’emprise des traités Européens et de l’Euro.
Les paroles s’envoleront bien vite et l’annulation de la dette est une façon de noyer le poisson. La dette n’est pas apparue par décret, il faut soigner le mal à la racine.
Ce parti est un leurre, je suis décu du grand soir ici qui semble avoir un grand retard.
J’espère que la dissonance cognitive de l’emportera pas et que de meilleurs articles seront publiées.

01/02/2015 11:11 par Archer Gabrielle

" C’est de l’enfer des pauvres qu’est fait le paradis des riches. "
(Victor Hugo, L’Homme qui rit.)

Ce qui constitue une république, c’est la destruction totale de ce qui lui est opposé.....! Donc dans une vraie république il ne peut plus y avoir de prince de duc de comte de monarque excetera...

01/02/2015 11:43 par triaire

En réponse à Peu :
Nous espérons farouchement que les Grecs soutiendrons Tsipras dans sa demande de revenir sur cette dette illégitime avec des taux d’intérêt abominables.Nous escomptons aussi que d’autres pays suivront..Nous ne parlerons pas de la France, inféodée à Merkel et ses rentiers, et encore plus inféodée aux States contre l’avis du peuple ..Quand les Français se réveilleront-ils ?C’est une grande inconnue !
Mais le bruit de bottes s’intensifie et comme nous sommes dans l’OTAN, cette bande de gangsters, nous suivrons ceux qui ont déjà perdu !Ce sera bien fait pour nous : a-t-on idée d’élire des incompétents ?
Que faites vous sur Le grand soir ?

01/02/2015 16:18 par Che

"Au XXe siècle, Berlin a été le roi de la dette"
Au cours du siècle dernier, l’Allemagne s’est trouvée trois fois en faillite. Si elle a pu se relever, c’est entre autres au détriment de la Grèce, expliquait l’historien de l’économie Albrecht Ritschl en 2011 dans un entretien avec l’hebdomadaire de Hambourg.

L’Allemagne joue les donneuses de leçons sur la question de savoir s’il convient d’accorder de nouvelles aides à la Grèce. Le gouvernement se montre inflexible sur le mode : “Vous n’aurez de l’argent que si vous faites ce que nous vous demandons.” Cette attitude est-elle justifiée ?

Albrecht Ritschl Non, absolument pas. Dans toute l’histoire récente, c’est l’Allemagne qui a connu les pires faillites d’Etat, au XXe siècle. Sa stabilité financière et son statut de bon élève de l’Europe, la République fédérale les doit uniquement aux Etats-Unis, qui, aussi bien après la Première Guerre mondiale qu’après la Seconde, ont renoncé à des sommes considérables. Malheureusement, on a un peu trop tendance à l’oublier.

Que s’est-il passé exactement ?

Entre 1924 et 1929, la république de Weimar a vécu à crédit et a même emprunté auprès des Etats-Unis l’argent dont elle avait besoin pour payer les réparations de la Première Guerre mondiale. Cette pyramide s’est effondrée pendant la crise de 1931. Il n’y avait plus d’argent. Les dégâts ont été considérables aux Etats-Unis et l’effet a été dévastateur sur l’économie mondiale.

Il s’est produit la même chose après la Seconde Guerre mondiale.

Sauf que les Etats-Unis ont veillé à ce que l’on n’exige plus de l’Allemagne des réparations aussi exorbitantes. A quelques exceptions près, toutes les demandes ont été renvoyées à une future réunification des deux Allemagnes. C’est véritablement ce qui a sauvé l’Allemagne, cela a été le fondement du miracle économique qui a commencé dans les années 1950. Mais les victimes de l’occupation allemande ont dû renoncer aux réparations, y compris les Grecs.

Quelle a été l’ampleur des défauts de paiement de l’Etat allemand ?

Si l’on prend la puissance économique des Etats-Unis comme point de référence, le défaut allemand des années 1930 a eu autant d’impact que la crise financière de 2008. En comparaison, le problème de la Grèce est minime. Seul le risque de contagion à d’autres pays de la zone euro pose problème.

La République fédérale passe pour être un modèle de stabilité. Combien de fois l’Allemagne a-t-elle fait faillite, au total ?

Cela dépend du mode de calcul. Rien qu’au cours du siècle dernier, au moins trois fois. Après les premiers défauts de paiement, dans les années 1930, les Etats-Unis ont consenti une remise de dette considérable à la République fédérale, en 1953. A partir de là, l’Allemagne s’est portée comme un charme pendant que le reste de l’Europe se saignait aux quatre veines pour panser les plaies laissées par la guerre et l’occupation allemande. Même en 1990, le pays s’est retrouvé en situation de non-paiement.

Pardon ? Un défaut ?

Oui, le chancelier d’alors, Helmut Kohl, a refusé d’appliquer l’Accord de Londres de 1953 sur les dettes extérieures de l’Allemagne, qui disposait que les réparations destinées à rembourser les dégâts causés pendant la Seconde Guerre mondiale devaient être versées en cas de réunification. Quelques acomptes ont été versés. Mais il s’agissait de sommes minimes. L’Allemagne n’a pas réglé ses réparations après 1990 – à l’exception des indemnités versées aux travailleurs forcés. Les crédits prélevés de force dans les pays occupés pendant la Seconde Guerre mondiale et les frais liés à l’occupation n’ont pas non plus été remboursés. A la Grèce non plus.

Contrairement à 1953, il s’agit moins aujourd’hui d’accorder une remise de dette à la Grèce que d’étirer l’échéancier du remboursement. Peut-on dire que le pays est menacé de faillite ?

Absolument. Un pays peut faire faillite même s’il n’est pas complètement fauché. Tout comme en Allemagne dans les années 1950, il serait illusoire de croire que les Grecs pourront s’acquitter seuls de leur dette. Aujourd’hui, il faut fixer le volume des pertes auxquelles doivent consentir les créanciers de la Grèce. Et, surtout, il s’agit de savoir qui va payer.

Et le premier des payeurs devrait être l’Allemagne…

En résumé, oui. Nous avons été très inconséquents – et nos industries exportatrices s’en sont bien trouvées. Personne en Grèce n’a oublié que la République fédérale devait sa bonne forme économique aux faveurs consenties par d’autres nations. Les Grecs sont parfaitement au courant des articles hostiles à leur égard parus dans les médias allemands. Si le vent tourne dans le pays, de vieilles revendications liées aux réparations de guerre pourraient refaire surface, y compris dans d’autres pays européens. Et si l’Allemagne se trouve contrainte de les honorer, nous y laisserons notre chemise. En comparaison, le renflouement de la Grèce est plutôt une bonne nouvelle. Si nous écoutons les boniments dont on nous abreuve et si nous continuons à jouer les grippe-sous, le cigare aux lèvres, nous sommes condamnés tôt ou tard à voir resurgir de vieilles ardoises.

Quelle solution serait actuellement préférable pour la Grèce – et l’Allemagne ?

Les faillites qu’a essuyées l’Allemagne au siècle dernier nous enseignent que le plus raisonnable serait de consentir une remise de dette généreuse. Ceux qui ont prêté de l’argent à la Grèce seraient alors contraints de renoncer à une bonne part de leurs créances. Certaines banques n’y survivraient pas, et il faudrait alors mettre sur pied de nouveaux programmes d’aide. Cela pourrait revenir cher à l’Allemagne, mais, d’une manière ou d’une autre, il nous faudra mettre la main à la poche. Et puis la Grèce se verrait ainsi donner une chance de prendre un nouveau départ.

Source : http://www.courrierinternational.com/article/2015/01/26/au-xxe-siecle-berlin-a-ete-le-roi-de-la-dette?page=all

02/02/2015 10:13 par AUBERT

A Peu,

Chacun peut évidement avoir son opinion, mais l’objet de cet article n’était pas tant d’innover que de chercher à mettre en relation des éléments complémentaires de manière simple, en tout cas lisible. Je pense de plus que dire que la financiarisation est un acte terroriste, n’est comme même pas anodin, en tout cas, je ne l’ais jamais vu abordé ainsi. Montrer l’existence d’une dette politique, culturelle, intellectuelle, et proposer comme les libéraux de la monétiser, n’est pas non plus abordé.

Il reste la critique à CYRIZA et le grand soir... Certes, ce n’est pas du communisme, mais aujourd’hui dans le cadre de la situation actuelle de révolution néolibérale, avoir un début de politique keynésienne est déjà une révolution. Ne pas porter la cravate du business, refuser de prêter serment sur la bible, c’est plus que symbolique. Bien sur, il faudra regarder avec attention dans le temps, et surtout intervenir, car aujourd’hui nous sommes tous grecs. La libération des peuples en Europe de l’obscurantisme des marchés, passe par la réussite d’une politique alternative en Grèce.

Ici dans le sud, nous allons essayer de constituer un collectif pluraliste d’interventions "Ne touchez pas au peuple grec".

02/02/2015 11:40 par L. A.

Bonjour
Dans le paragraphe "A L’ORIGINE DE LA CRISE... LES MARCHES", dans votre légende de l’image extraite du "Monde" (graphique "25 000 milliards..."), est-ce que je me trompe ou est-ce que vous n’auriez pas mis trois zéros de trop ?
Vous écrivez :
"25.000.000.000.000.000 $, voilà écrit en « chiffres arabes » (pour faire plaisir aux orthodoxes monétaires)..."
Or il semble que "25 000 milliards" écrit en « chiffres arabes » donnent :
25.000.000.000.000 $ (1 milliard compte un seul zéro de plus que 100 millions)
Mais on peut se perdre dans les zéros, et peut-être est-ce moi qui me mélange les doigts.
Amicalement,
L. A.

02/02/2015 14:21 par Dwaabala

25 000 vingt-cinq mille
1 000 000 un million
1 000 000 000 un milliard ( = mille millions)
25 000 000 000 000 vingt-cinq mille milliards.

02/02/2015 16:06 par AUBERT

Désolé pour l’écriture en chiffre arabes, erreur. Mais à ce niveau j’arrive plus à compter...En tout cas le nombre d’origine est du monde... pas de moi et c’est ca qui compte vraiment.

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