À côté des très officiels « balais » qui se sont dandinés avec obéissance au dessus du ruban coloré de la foule très dense, sont apparues des revendications de « base » venant d’une… « base » non seulement très inquiète pour l’avenir mais également très affaiblie dans son quotidien.
Aurait-on imaginé, ne serait-ce qu’il y a un an lors de la campagne des présidentielles, lire aussi vite des pancartes réclamant « du pain ». Et pas pour un simple clin d’œil historique aux sans culottes qui ont pris la Bastille, lieu propice aux manifestions du Front de Gauche.
Ainsi, on pouvait lire le 5 mai sur des supports beaucoup plus bricolés dans l’urgence que concoctés au sein de telle ou telle cellule du « Parti » : « Vite ! Du travail, un toit, du pain ». Et le slogan, faisant référence aux besoins vitaux, n’était pas le seul à décrire la pauvreté de la table en ce printemps 2013.
« Ils nous mettent au régime, changeons de régime », brandissaient plus loin d’autres participants tandis qu’un autre, comme en 1789, fustigeait la « vie chère ». Infiniment plus frugal que l’appétissant éloge du « jambon beurre » du Front national.
PLAGE
On est également loin du lyrisme de mai 68 et des « sous les pavés, la plage » ou des « Il est interdit d’interdire ». Clairement, plus personne n’en est là. Hélas.
Après les « chauffeurs » Clémentine Autain ou Eva Joly, Jean-Luc Mélenchon a fait un très court discours – une grosse demi-heure, c’est-à-dire presque rien pour lui – pendant lequel on a pu entendre son timbre qui se rapproche, chose curieuse, de plus en plus de celui du général de Gaulle …
Un an après l’arrivée de François Hollande à l’Elysée, « le compte n’y est pas » pour l’ex candidat à la dernière présidentielle.
« La période d’essai est terminée » pour « le petit monarque en dehors de tout contrôle », a ajouté le co-président du FDG en évitant soigneusement de nommer celui pour lequel il fait des offres de services visant Matignon. Chacun appréciera en fonction de sa sensibilité et de ses propres constats.
Avec la fougue qui le caractérise, Mélenchon a conclu par un "Vive la République, vie la sociale, vive la France", avant que la foule pousse l’Internationale et que résonne la Marseillaise.