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Communiqué du Comité national de soutien à Salah Hamouri

Lettre au Président de la République française

Le 13 mars 2005, il y a quatre ans exactement, le jeune franco-palestinien Salah Hamouri était arrêté par l’armée israélienne à un chek-point situé en Cisjordanie. Depuis il est en prison.

Durant trois ans où il était interné, un « procès » s’est déroulé devant le tribunal militaire israélien d’occupation, à Ofer, qui est installé dans les Territoires palestiniens. Ce « procès » cherchait à apporter la preuve de l’appartenance supposée de Salah Hamouri au FPLP suite à une dénonciation anonyme. Plus de 20 audiences de ce procès, sur 25 qui ont eues lieu, ont été annulées faut de personnes se présentant à la barre du tribunal alors que les « témoins » annoncés étaient en fait tous des prisonniers qu’il était donc facile » de faire comparaître.

Le Tribunal militaire de la « Force occupante » israélienne cherchait à établir un lien de cause à effet entre cette appartenance supposée au FPLP, démentie par Salah et jamais prouvée, et le fait réel que trois mois avant son arrestation Salah était passé de nuit en voiture avec un ami devant le domicile du rabbin Yossef Ovadia.

Si ce dernier fait de son appartenance au FPLP était dûment établi, alors le Tribunal militaire aurait estimé « tenir » la preuve irréfutable que Salah Hamouri voulait attenter à la vie de ce rabbin par ailleurs extrémiste. Il n’en a rien été.

Au bout ce ces trois ans d’incarcération sans qu’aucun délit ne soit établi, et alors que le procès était dans l’impasse, les autorités françaises, au lieu de demander la libération pure et simple de Salah aux mains d’un tribunal illégal, ont alors incroyablement plaidé auprès de leurs homologues israéliens pour que ce procès trouve une issue « rapide ».

Cette demande effectuée en particulier par Bernard Kouchner, ministre français des Affaires étrangères, présent en Israël les 16 et 17 février 2008, a eu un effet immédiat.

Dès le lendemain, le 18 février, le procureur de ce tribunal a appelé l’avocate de Salah Hamouri pour lui proposer le « marché » suivant, qui relève strictement du chantage et non pas de la justice : « Ou bien Salah Hamouri plaide coupable et il sera condamné à 7 ans de prison ; ou bien il refuse et ce sera le double ».

Devant cette situation que tout le monde connaît parfaitement, en particulier les autorités françaises, Salah Hamouri, sur les conseils de son avocate et ainsi que le font naturellement 95% des prisonniers palestiniens, a été évidemment contraint d’accepter ce « marché » sous peine de passer 14 ans en prison tandis qu’il n’a strictement rien fait de condamnable.

Et depuis cette date où la sanction de 7 ans de prison ferme a été prononcée par ce tribunal militaire illégal installé à Ofer en Cisjordanie, le 17 avril 2008, soit deux mois tout juste après l’intervention de Bernard Kouchner, les autorités françaises ont clairement affiché et manifesté un double comportement.

1. Elles ont accepté de donner « légitimité » à la décision arrachée par ce Tribunal militaire pourtant illégal - a-t-on jamais vu un Tribunal militaire de quelque force occupante que ce soit ne pas condamner un membre d’un peuple occupé ? - et elles se sont alors réfugiées derrière une vague demande de « clémence » qui n’a jamais aboutie. Personne n’est dupe du fait que si cette demande avait été réellement demandé par la France, avec toute la force qui convient, elle aurait évidemment aboutie ;

2. Elles ont par ailleurs refusé, nous parlons là du Président de la république, de recevoir les membres de la famille ou les parlementaires de toute obédience politique qui soutiennent justement la libération de Salah, tandis que les familles de tous les français ayant des « difficultés » à l’étranger ont été reçues, conformément à l’engagement du Président de se porter au secours de tous nos compatriotes et cela « quoi qu’ils aient fait ».

Salah Hamouri est donc doublement victime.

Il est victime de l’occupation israélienne dont les tribunaux militaires israéliens, illégaux, ne sont par ailleurs que l’un des moyens de cette occupation, pourtant condamnée par l’ONU, qu’ils entendent imposer coûte que coûte.

Il est victime, en second lieu, de l’attitude des autorités françaises qui non seulement ont accepté de reconnaître cette parodie de « justice » tandis qu’elle est illégale mais qui se refuse à intervenir - et c’est le seul cas où un français est ainsi traité - avec toute la force nécessaire auprès des autorités israéliennes, dont le Président Shimon Pérès. Elles ont aussi - nous parlons ici du Président - refusé formellement de recevoir la famille de notre compatriote dont la mère, française, est originaire de Bourg-en-Bresse affichant du même coup un mépris inqualifiable.

Le 13 mars 2009, Salah Hamouri aura ainsi effectué, cela contre toute justice et au mépris du respect des droits de l’homme, quatre ans de prison tandis que rien ne peut les justifier et que rien n’est venu les justifier.

Et il est lâché par la France. Il est le seul dans ce cas. Il est le seul français pour lequel rien n’est fait et à propos duquel un refus d’agir du Président s’est manifesté ostensiblement jusqu’à refuser ne serait-ce de recevoir la famille ou les amis de Salah.

En ce jour du bien triste « anniversaire » des 4 ans de captivité d’un innocent, Salah Hamouri, nous demandons instamment au Président de la République française de recevoir la famille ou les amis de Salah qui demandent sa libération immédiate, et qui se sont regroupés dans un Comité national de soutien. Nous lui demandons d’agir en ce jour « anniversaire » auprès de son homologue israélien pour que Salah ne passe pas une journée de prison supplémentaire et qu’il soit libéré immédiatement. Salah aura 24 ans le 25 avril prochain. Il doit être chez lui pour fêter son anniversaire avec sa famille. A Jérusalem…

Le 12 mars 2009

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