Face à Trump, Paul Ariès a « la nausée » : « c’est la victoire de la haine sur l’espoir, la victoire du protofascisme sur la corruption des élites. »
La pensée d’André Gorz est « toujours d’actualité » (Willy Gianinazzi) : « Le capitalisme doit compter sur la création de besoins artificiels qui satisfont l’offre incessante de marchandises. En privilégiant ces besoins hétéronomes, il met sous le boisseau d’autres besoins. Non pas les besoins authentiques […] mais des besoins consciemment construits par notre vie en société et que l’on peut donc définir comme autonomes ».
Pour Thierry Brugvin, il faut s’attendre à « un réchauffement climatique de 4°c » : « Les prévisions s’avèrent nettement plus dramatiques que celles de la décroissance, puisque c’est carrément la survie d’une très large part de l’humanité qui est en péril et non plus seulement son niveau de vie ou son mode de vie. »
Faut-il plus de flexibilité pour s’adapter aux changements climatiques, demande Romain Felli : « Il n’y a pas d’action internationale sérieuse pour éviter un réchauffement climatique dangereux. » Lire de Romain Felli La Grande Adaptation Climat, capitalisme et catastrophe.
Pour Jean-Claude Paye, les banques sont dans le déni : « L’action de la Deutsche Bank est chahutée sur les marchés financiers. Après que les autorités américaines ont annoncé – une nouvelle déjà connue depuis plusieurs mois – une amende de 14 milliards de dollars à la suite de l’affaire des subprimes, la valeur de l’action de la Deutsche Bank – la plus importante banque d’affaires européenne – a atteint son niveau le plus bas depuis trente ans. Elle avait déjà perdu plus de la moitié de sa valeur depuis le début de l’année. La valeur boursière de la banque correspond actuellement à un tiers de ses fonds propres. Pourtant, le 30 septembre, après avoir perdu 9 % de sa valeur, l’action de la Deutsche Bank récupère ses pertes du jour et termine sur une hausse de 6 %. La Bourse a réagi à une rumeur parlant d’une réduction substantielle de l’amende à 5,4 milliards de dollars. Cependant, les ennuis de la banque ne sont pas terminés. La dernière chute a été causée par le transfert massif de fonds de hedge funds vers d’autres institutions. »
Frédéric Thomas écrit que la Chine s’installe aux Caraïbes : « Méga-complexe touristique dont l’ouverture ne cesse d’être reportée, Baha Mar reflète jusque dans ses déboires la stratégie chinoise dans les Caraïbes et la confusion entretenue entre tourisme et développement. Il donne ainsi à voir l’envers d’un paradis fiscal et touristique. Le 10 avril 2016, à Nassau, capitale des Bahamas, se clôturait l’Assemblée générale annuelle de la Banque interaméricaine de développement (BID). Le lieu et la date de ce Sommet sont emblématiques des aléas de la mondialisation et des contradictions des politiques de développement mises en œuvre dans la région. […] Alors que ses hôtels, le centre des congrès, son casino, tous vides, se dégradent à force d’être inoccupés et non entretenus, les Bahamiens peuvent se réjouir d’avoir bientôt deux casinos géants pour leur si petit pays... où il leur est interdit de jouer pour de l’argent. Se donne ainsi à voir jusqu’à l’absurde le rapport inégalitaire produit et reproduit par « l’ordre touristique » international. Si son expansion est intimement liée au « développement », c’est donc avant tout à celui du néolibéralisme, participant ainsi « de cette marchandisation généralisée des lieux et des comportements, de ces politiques d’ouverture des frontières au commerce mondialisé et de privatisation du patrimoine et des biens publics ». En ce sens, Baha Mar est bien un marqueur emblématique de la mondialisation actuelle et du rôle joué par la Chine dans la région... et du piège dont ils relèvent. »
Pour Coline Tison, Internet (5ème consommateur mondial d’électricité) possède « une face énergétique caché » : « Internet, c’est un réseau de milliers de kilomètres de câbles enfouis sous les mers, sous les autoroutes, dans les canalisations des villes. Des millions de routeurs et quelques millions de serveurs sont nécessaires pour faire marcher les annuaires, les routeurs, les protocoles. Internet est une industrie. » Á voir à ce sujet.
Pour Jean-Michel Sérakian, le fleuron industriel français ne s’est jamais remis de la « catastrophe soviétique de Tchernobyl » de 1986 : « Pourquoi cet enfermement persistant dans un négationnisme du risque de catastrophe nucléaire sur le territoire non pas seulement français mais européen ? » Dans ce même niméro, Yves Lenoir dénonce « l’arrogance des experts contre ceux qui contestent leur déni des dégâts sanitaires causés par l’accident ».
Eve Lacoste explique pourquoi la dictature du Honduras est « mal connue » : « Depuis le coup d’État militaire de 2009, se multiplient assassinats de militants écologistes et de leaders communautaires, accaparement de terres et déplacements de population, en même temps que les grands projets hydroélectriques et miniers qui ont partie liée avec l’oligarchie locale, le pouvoir en place et ses soutiens. Les grandes entreprises ne reculent devant rien lorsque s’effacent les barrières du droit. »
Yvon Quiniou soutient que l’œuvre de Foucault est « immense en quantité mais, comme sa réputation, elle ne résiste pas à une analyse critique un peu fouillée.
L’ambition intime des politiques pousse-t-elle cette dernière vers le caniveau (Yann Fiévet) ? : « Cela sonne comme un aboutissement, l’aboutissement d’une époque calamiteuse au plan de l’indécence notoire de la classe politique dominante et des médias de masse tout à la fois. Cela se passe à la télévision telle qu’on la fait aujourd’hui dans l’espoir de crever le plafond de l’audience. Cela a lieu sur M6, là où voilà une quinzaine d’années « Loft story » lançait le cycle vulgaire de la télé-réalité. En 2016, à quelques mois de la prochaine Présidentielle, la chaîne à sensations bon marché invente avec « Une ambition intime » un nouveau concept racoleur ; tous les candidats à la magistrature suprême vienne y répandre les avatars de leur vie privée. Les mêmes qui dénonçaient la « télé-poubelle » que constituait les batifolages de la pathétique Loana et de ses comparses se précipitent désormais sur le plateau de la nouvelle émission afin d’être la proie consentante de l’instinct voyeur de leurs congénères à l’ambition culturelle minimale. »
Bernard GENSANE