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Le devoir de réparation

Les Zindigné(e)s ! - La vie est à nous n° 12

Les Zindigné(e)s !, c’est toujours bon. Mais cette fois-ci, c’est passionnant. Ce numéro est consacré à la dette négrière, financière et écologique et au devoir de réparation.

Fidèle à son tropisme extrême centriste de droite, Hollande est favorable à un travail de mémoire mais hostile à toutes réparations. Dans ce domaine comme ailleurs, deux poids de mesure. L’Allemagne a payé à la France et à Israël des dizaines de milliards de dollars au titre des dommages de guerre et de l’extermination tandis que les populations africaines n’ont rien reçu au titre de la traite négrière, quant elles n’ont pas dû payer – ce fut le cas de Haïti – pour acheter leur indépendance !

Pour Louis-Georges Tin, président du CRAN, « la réparation est le fondement de toute justice ; dans toute l’histoire de l’humanité, il n’y a aucune société qui ait ignoré ce principe universel. » Or les réparations votées par la France furent attribuées aux criminels : « le décret de 1848, signé par Victor Schœlcher prévoyait à la fois l’abolition de l’esclavage et des indemnités pour les colons pour les dédommager du préjudice que leur causait la fin du système esclavagiste. »

Nicolas Sersiron explique à quel point les colonisations permirent et préfigurèrent « la mise sous tutelle des pays du Sud et la destruction de leur économie. » La proportion de biens manufacturés dans les pays du tiers-monde « entre 1750 et 1913 est passée de 73 à 8% de la production mondiale. »

Robin Delobel expose le “ caractère odieux de la dette ” : « Lorsqu’en 1982, le Mexique déclare ne plus pouvoir rembourser les banques privées, il est le premier d’une très longue liste de pays en développement qui vont subir les remèdes catastrophiques du FMI au cours des décennies suivantes. » Pour ce même auteur (avec Pauline Imbach), « les dictatures, la corruptions, le pillage écologique sont les bras armés du “ Système dette ”, tous les leaders démocrates des années 60-80 ayant été remplacés par des dictateurs corrompus. Lire également l’article pénétrant de Raoul-Marc Jennar sur la tragédie du peuple cambodgien.

Pour Virginie de Romanet, les évasions fiscales saignent le Sud, en transférant des richesses vers le Nord : « les multinationales financières et non financières sont les actrices principales de ce système de pillage aux conséquences dramatiques pour les peuples. »

Pour Jean Gadrey, la dette écologique est « une des plus grande injustices passées sous silence. Ainsi 63% du cumul des émissions de dioxyde de carbone et de méthane de 1751 à 2010, relève de seulement 90 entreprises, pour la plupart des firmes extractives, privées ou étatiques. Dans les échanges entre 16 pays riches et 46 pays pauvres, le montant de la dette écologique des premiers par rapport aux seconds était supérieur à celui de la dette financière externe des seconds. »

Oui (Renaud Duterme), « l’expansion du capitalisme à l’échelle planétaire, principalement par la violence et la coercition, a engendré des bouleversements écologiques sans précédent, tant du point de vue local que global. »

Face à l’accord commercial transatlantique, négocié dans un secret désormais quasi total (Eric de Ruest), il faut faire reconnaître l’écocide comme cinquième crime contre la paix.

À lire un historique fort utile de Louis Sala-Molins : “ Traites et esclavages : en pleines Lumières, les ténèbres de la loi ”, tout ayant commencé par l’abolition du décret d’abolition de l’esclavage en1802 par Napoléon.

Saviez-vous qu’en chinois le verbe « être » n’existe pas (Elisabeth Martens) ? Moi non plus ! Ce qui signifie que tout ce qui existe dans l’univers visible et invisible (les « 10 000 choses ») sont en continuelles transformation. Elles ne sont pas, elles passent. Comment un Chinois peut-il dire le souci écologique ? Je me suis régalé…

François Longérinas que le projet de loi relatif à l’économie sociale et solidaire défendu par Benoît Hamon, est presque inutile. Tandis que Jean-Claude Paye démontre qu’à la faveur de la « lutte contre le terrorisme », nous assistons dans les « démocraties » occidentales à une fusion entre droit pénal et droit de guerre.

Cavanna, l’ennemi acharné de la pub, aurait aimé l’article de Khaled Gaiji “ Pour une ville propre, nettoyée de la pub ! ”. Comment peut-on ne pas être aliéné quand on reçoit entre 500 et 3000 messages publicitaires par jour ?

Toujours aussi malicieux, le sophiste Laurent Paillard demande « contre qui il faut défendre le pouvoir d’achat ? » Un autre exemple d’aliénation quand le consommateur joue la consommation contre ses propres intérêts d’être humain.

Yann Fiévet doute qu’à l’école ne décrochent pas. Malgré la réforme de l’éducation prioritaire.

Enfin, pour ceux qui ont lu Tintin au Congo – et les autres aussi – l’entretien avec Philippe Delisle sur le traitement par la BD de la question négrière fera voler en éclats leurs illusions d’enfance…

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