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Oncle Sam et liberté

Les travailleurs du tiers-monde esclaves de l’Oncle Sam

Le New-York Times a ébruité l’affaire il y a quelques jours : quelque 37.000 travailleurs, pour la plupart originaires d’Inde, du Népal, des Philippines et de l’Ouganda, sont employés par l’armée américaine pour des tâches de soutien (préparation des repas, triage des déchets, lessives, etc.). Ils travaillent beaucoup (jusqu’à douze heures par jour), bénéficient de très peu de jours de congé et sont rétribués une misère (150 à 500 dollars mensuels). Dans le même temps et pour des tâches similaires, les employés étasuniens relevant du département de la défense sont payés jusqu’à 67.000 dollars par an pour les meilleurs avec des journées n’excédant pas dix heures de travail.

L’armée a depuis longtemps eu recours au recrutement d’étrangers dans ses missions de soutien pour des raisons économiques évidentes. Ces pratiques qui peuvent ressembler à un trafic d’êtres humains ont littéralement éclaté lors de la guerre en Irak, lorsque les affaires entre les principales entreprises d’ingénierie (parmi lesquelles Fluor Corporation et KBR) et le département de la défense des États-Unis battaient leur plein. Nombre de scandales ont éclaté, et l’Union américaine pour les libertés civiles (American Civil Liberties Union) a d’ailleurs publié en 2012 un rapport intitulé « les Victimes de complaisance » répertoriant tous les abus que pouvaient subir les travailleurs migrants sur les bases militaires étasuniennes.

Le président Obama a depuis pris des dispositions renforçant la protection contre la traite des personnes, mais force est de constater qu’elles n’ont pas vraiment été appliquées comme le rapporte la chaîne al-Jazeera dans son documentaire « America’s War Workers », diffusé le 12 mars 2014.

De nombreuses associations de défense des droits humains ont pris depuis le relais pour demander que la loi soit scrupuleusement respectée et que de sévères amendes soient infligées aux employeurs qui ne la respecteraient pas. Il y a malheureusement tout lieu d’être pessimiste car il y a dans cette affaire beaucoup trop d’argent à se faire. Et Washington pourrait être d’autant plus enclin à fermer les yeux que ces affaires se déroulent traditionnellement sur les lignes de conflit, à des milliers de kilomètres de la capitale fédérale.

Une célèbre affiche de propagande de l’armée étasunienne nous montre l’Oncle Sam affirmant crânement que la défense de la liberté est l’affaire de tous. Les recruteurs se gardent bien de dire que le prix à gagner sera l’exploitation éhontée des peuples néo-colonisés.

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Les rares personnes qui comprendront le système seront soit si intéressées par ses profits, soit si dépendantes de ses largesses qu’il n’y aura pas d’opposition à craindre de cette classe-là  ! La grande masse des gens, mentalement incapables de comprendre l’immense avantage retiré du système par le capital, porteront leur fardeau sans se plaindre et peut-être sans même remarquer que le système ne sert aucunement leurs intérêts.

Rothschild Brothers of London, citant John Sherman, communiqué aux associés, New York, le 25 juin 1863.

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