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Les munitions israéliennes non-explosées mettent en danger la vie des habitants de Gaza (al-monitor)

Une photo du journaliste Simone Camilli de l’Associated Press, qui a été tué dans une explosion à Gaza, exposée pendant une cérémonie funèbre en Toscane - Photo : Reuters/Riccardo De Luca/Pool

Un obus israélien a éclaté le 13 août, tuant six personnes dont un journaliste de l’Associated Press, mettant en évidence les risques graves que la guerre israélienne continue de faire courir à la population du territoire assiégé.

Bande de Gaza, KhanYounis - La guerre israélienne la plus violente contre Gaza ne s’est pas limitée aux destructions et aux souffrances infligées alors aux civils. Israël a également laissé derrière lui les munitions non explosées (UXO) qui peuvent se déclencher suite à toute manipulation imprudente, et de ce fait continuent à tuer comme si la guerre n’avait pas cessé.

L’explosion d’une munition au nord de Gaza, alors que des experts palestiniens essayaient de la désactiver le 13 août, a entraîné la mort de six personnes dont des journalistes, l’un d’entre eux étant un journaliste italien travaillant pour l’Associated Press dans la Bande de Gaza.

Medhat Al-Batash, un responsable des services techniques pour la gestion et le contrôle des explosifs dans Gaza – affiliés au Ministère de l’Intérieur – a indiqué que les UXOs laissés dans la dernière guerre sont plus dangereux que dans n’importe quelle guerre précédente.

Selon plusieurs membres de l’unité spécialisée, 150 interventions de secours ont été conduites dans tout Gaza pendant le cessez-le-feu et environ 70 missions pendant la guerre. Ces missions étaient conduites avec des capacités extrêmement limitées, puisque l’unité manquait de boucliers protecteurs et des outils nécessaires à la neutralisation des explosifs, en plus du nombre limité d’experts en la matière disponibles pour ce travail de désarmement des UXOs.

Al-Moniteur a ainsi appris que quatre experts internationaux de la United Nations Mine Action Service (UNMAS) des Nations Unies étaient en service à Gaza, et ce avant la dernière guerre, leur mission principale étant de former les membres de l’unité de gestion des explosifs sur la façon de traiter les UXOs pour protéger les civils. Mais un membre de l’équipe d’ingénierie a confirmé que l’unité des Nations Unies s’était peu impliquée dans les opérations qui ont eu lieu sur le terrain pendant la guerre.

Les sources palestiniennes de sécurité ont révélé aussi que l’armée israélienne avait précédemment interdit que des experts des Nations Unies dépassent le niveau trois - sur une échelle de cinq niveaux - dans leur formation dispensée à Gaza. Ce niveau est cependant déjà plus élevé que le niveau de formation en Cisjordanie qui a seulement atteint le niveau deux, selon un membre palestinien de l’équipe des Nations Unies.

Les experts internationaux de l’équipe de l’ONU ont [comme on pouvait s’y attendre... NdT] refusé de répondre à nos questions au sujet du danger représentés par ces UXOs.

Al-Moniteur a visité le commissariat de police dans Khan Younès, où toutes sortes d’UXOs ont été déposés, en plus de différentes sortes d’éclats d’obus.

L’unité de gestion des explosifs affiliée au Ministère de l’Intérieur a commencé à désactiver et détruire tous les UXOs pendant la guerre, en les recueillant et en les faisant exploser sur des terrains vides. L’équipe a évité de stocker les UXOs dans le commissariat de police à cause des attaques israéliennes continues. Les très dures conditions de la guerre étaient un défi important pour l’équipe chargée de protèger les civils contre les dispositifs explosifs, après que des commissariats et des véhicules de police aient été visés.

Muhammad Mekdad, chef du service de Formation au Ministère de l’Intérieur dans Khan Younès, a dit : « Ces UXOs sont comme des bombes à retardement. Elles ont une date d’échéance, mais elles n’expirent pas vraiment à moins qu’elles soient complètement désamorcées. Elles sont dangereuses pour quiconque ne les manipule pas correctement ».

Selon des médias et des sources de sécurité, Khan Younès a subi deux incidents distincts, le premier entraînant la mort d’un civil après une manipulation maladroite d’un UXO, et le second faisant plusieurs blessés parmi des enfants qui jouaient sans méfiance avec un dispositif explosif.

Mekdad a estimé que 20% des explosifs lancés par Israël pendant la dernière guerre n’ont pas encore détoné. Rien que dans Khan Younès, 1800 engins ont dû être désamorcés pendant les bombardements.

Selon l’armée israélienne, 4762 incursions ont été lancées sur une multitude de cibles dans la bande de Gaza entre le 8 juillet et le 5 août. Selon une déclaration publiée par l’agence Anadolu au sujet de l’armée israélienne, celle-ci « aurait livré à ses forces opérationnelles dans le territoire sous blocus, 4,8 millions de balles pour les armes légères, 43000 projectiles d’artillerie et 39000 obus pour les tanks. L’armée a utilisée plus de 60% de ces munitions. »

On pouvait voir plusieurs genres d’UXOs au commissariat de police dans Khan Younès.

Mekdad a expliqué que « des projectiles d’artillerie de 155 millimètres ont été en majeure partie recueillis, » et « l’armée israélienne avait très largement utilisé des tirs d’artillerie parce qu’elle craignait d’effectuer une incursion profonde même avec ses tanks. Ces obus avaient une portée de 3 à 6 kilomètres. »

Mekdad a ajouté : « C’est ce type de projectiles d’artillerie qui a été [responsables de] la mort des six personnes, puisque l’obus était actif et prêt à éclater à n’importe quel contact. Le commandant Tayseer Al-Hoom, qui est tombé en martyr dans l’explosion, désactivait la tête, mais celle-ci a éclaté dans les premières secondes de l’intervention ».

Mekdad a montré à Al-Monitor les fusées de guidage ou d’avertissement qui ont été trouvées et qui avaient été lancées par des avions de reconnaissance pour viser des personnes ou avant une attaque avec d’autres types de fusées.

« Des pièces de fusées de guidage, lancées par des avions de reconnaissance visant des personnes ou des maisons, ont été également trouvées. Nous avons aussi trouvé des fusées à guidage de précision Hellfire de 1,73 mètre de long et pesant jusqu’à 9 kilos, avec un ensemble de réservoirs vides pour le propergol pour fusée. Des UXOs de type Mk ont été également trouvées, d’une longueur atteignant 2,30 mètres, » dit-il encore.

Mekdad poursuit : « Les UXOS les plus dangereux qui ont été trouvés sont les armes interdites au niveau international, du type des DIME [Dense Inert Metal Explosive], précédemment dénoncées par le Ministère palestinien de la Santé. »

Il a ensuite parlé des UXOs les plus utilisées pendant l’invasion au sol, disant : « les système Carpet [de franchissement de champs de mines, de propagation de carburant explosif au niveau du sol] étaient largement présents, utilisés intensivement pour appliquer la politique de la terre brûlée. Elles sont lancées pour préparer l’entrée des forces spéciales et elles éclatent alors à 2 mètres au-dessus du sol, envoyant [des pulvérisations de carburant] à température très élevée et qui brûlent tout. Plusieurs sortes de mines terrestres ont été également employées pour détruire les maisons près de la frontière, en plus des obus éclairants ».

Le 18 août, pendant une visite près de la zone agricole d’Al-Zina, à l’est de Khan Younès, Al-Monitor a trouvé des UXOs servant à l’artillerie dans les maisons, les champs et les rues.

Des fusées ont été également été trouvées en abondance dans les champs ravagés jusqu’à 500/600 mètres de la frontière dans le village d’Al-Khazana.

Malgré toutes les risques mentionnés ci-dessus, l’unité gérant les explosifs attend de pouvoir reprendre ses missions dans cette zone proche des limites de la bande de Gaza.

Hana Salah

Hana Salah est journaliste spécialisée dans le domaine financier et basée à Gaza. Elle a au préalable travaillé pour l’agence de presse Anadolu.

http://www.al-monitor.com/pulse/originals/2014/08/gaza-war-uxos-israel...

Traduction : Info-Palestine.eu – Naguib

»» http://www.info-palestine.net/spip.php++cs_INTERRO++article14979
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