Hier sur France Inter (eh oui, encore France Inter, fait chier Assimbonanga), Maxime Leforestier a exprimé une pensée qui m’a frappée : on ne comprendra Georges Brassens que tant que notre langue n’aura pas trop évolué (changé). Purée ! Evidemment !
Je trouve qu’actuellement, notre langue, elle fait comme les glaciers, la banquise, la glace et les océans, elle mute.
La surabondance médiatique en est la cause. C’est le triomphe des médiocres, le triomphes des opportunistes, les dégourdis, les petits malins, ceux qui veulent réussir. Ils ont le baratin, mais question grammaire et vocabulaire, ça va pas loin... L’absence de rigueur orthographique va de pair avec l’absence de scrupules. Journaliste, voilà un métier qui vous pose, ça sonne bourgeois et appartement à Paris, relations, beau monde. Et il y a pléthore de postes à pourvoir avec toutes ces télévisions publiques et privées. Tout le monde veut être journaliste !
Quant aux sportifs eux-mêmes, comment dire ? Quelle éducation reçoivent-ils ? Kiné, école de commerce ? On sent qu’ils perpétueront le système qui les a portés jusqu’à la médaille, le capitalisme et le sponsoring. Aucun sens critique, aucune remise en question. Et le système compte bien sur eux, ils servent de modèle à la jeunesse.
On va détruire les quartiers populaires de Paris qui ont encore des jardins ouvriers pour que de jeunes athlètes (issus de la diversité !) puissent nous faire part de leur plaisir, de leur kif, de leurs bonnes sensations, de leur indicible joie. Comment oserait-on contrarier des petits jeunes si sympa et courageux ? Alors gentrifions, démolissons, repoussons les pauvres à la périphérie, c’est pour la bonne cause.
Donc, je pense que bientôt on ne comprendra plus la langue de Brassens pour qui supporter n’avait pas le même sens que pour un joueur de football d’aujourd’hui. Et de nos jours, on "insulte de", ce que Brassens ne savait pas ! Il y en a même qui mettent pérenne au masculin : pérain !!!! Sans parler du est-ce que le schmilblich est-il noir ? Et quant au style interrogatif indirect, pauvre de lui, c’en est fini.
Bon bref tout ça c’est triste parce qu’on se sent tout à coup très vieux.