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Les chômages invisibles : note n° 1, par Collectif « Autres Chiffres Du Chômage ».






Collectif « Autres Chiffres Du Chômage »


Note n° 1, 27 décembre 2006.


Mois après mois le débat public se focalise autour de la publication du chiffre officiel du chômage. Le gouvernement et les médias font comme si les variations mensuelles de cet indicateur reflétaient le succès ou l’échec des politiques pour l’emploi. Depuis plusieurs années l’opinion est pourtant de plus en plus sceptique face aux annonces répétées de la baisse du chômage. Elle n’a pas tort.


Plus de la moitié des demandeurs d’emploi sont exclus du chiffre officiel du chômage.

En septembre 2006, le chiffre officiel du chômage (« DEFM de catégorie 1 ») décomptait 2 172 000 demandeurs d’emploi. A la même date, le nombre total de personnes recensées par l’ANPE en tant que demandeurs d’emploi s’élevait à près de 4 450 000 personnes. Plus de la moitié des personnes inscrites à l’ANPE, soit 2 276 000 demandeurs d’emploi, ne sont donc pas comptabilisées dans les statistiques officielles : ce sont, en quelque sorte, des chômeurs « invisibles » (Voir ci-desous, dans le fichier joint, la note 1).

Depuis 25 ans ces « chômeurs invisibles » représentent une proportion croissante de l’ensemble des inscrits à l’ ANPE : au cours de l’année 2006, la part de ces chômeurs invisibles dans le total des demandeurs d’emploi a dépassé pour la première fois 50%, alors qu’elle n’en représentait que 10% en 1982. (...)


Le collectif « Les Autres Chiffres Du Chômage » :

La publication mensuelle du "chiffre du chômage" est un exercice rituel, qui prend une tournure particulière en période préélectorale. Depuis près de deux ans la statistique officielle (DEFM de catégorie 1) diminue régulièrement, et le gouvernement, se fondant sur des variations mensuelles parfois minimes, claironne chaque mois ses succès dans la lutte pour l’emploi. On commente la tendance alors que persistent un chômage et un sous-emploi massif dont les formes se sont renouvelées et considérablement durcies.
Bref, la statistique officielle est l’arbre qui cache la forêt.

L’opinion publique ne s’y trompe d’ailleurs pas vraiment et, de façon inédite, demeure très sceptique face à ces cris de victoire. Au moment où la précarité explose et où la pression sur les chômeurs atteint des niveaux sans précédent, ceux "d’en bas" ne croient pas à la réalité de la baisse du chômage. L’évolution du Baromètre des inégalités et de la pauvreté (BIP 40) confirme que l’insécurité sociale est en nette aggravation.


Le collectif des "Autres chiffres", créé à l’initiative du Réseau d’Alerte sur les Inégalités (RAI), rassemble des associations, des chercheurs et des syndicats particulièrement bien placés pour porter un regard critique et informé sur ces questions : Agir ensemble contre le chômage (AC !), Mouvement National des Chômeurs et Précaires (MNCP), Réseau Stop Précarité, CGT-INSEE, Syndicat National Unifié de l’ANPE (SNU-ANPE), SUD-ANPE.

Dès décembre et tout au long de la campagne électorale qui s’ouvre, le collectif publiera chaque fin de mois, un peu avant la sortie du chiffre officiel du chômage, une note critique des chiffres officiels et proposant si possible des alternatives statistiques.

Le collectif « Les Autres Chiffres » veut ainsi inciter le prochain gouvernement, quel qu’il soit, à cesser de bluffer avec des statistiques partielles et tronquées, et à mettre en place un système cohérent d’observation conjoncturelle du chômage et de la précarité. Il souhaite aussi contribuer à ce que la question sociale prenne toute la place qui lui revient dans le débat électoral.


Lire la note n°1 du Collectif « Autres Chiffres Du Chômage » :




Le coup de Trafalgar caché contre le Code du travail et le programme de Sarkozy, par Matti Altonen.


« Lettre ouverte à ceux qui veulent un contrôle plus strict des chômeurs », par Karine Vaxelaire.

Offres d’emploi non pourvues : une manipulation pour faire culpabiliser les chômeurs, par Fanny Doumayrou.



Travail Chômage et Société : Les statistiques sont plus tenaces que certains discours.






 Photo : manifestation intermittents du spectacle, 30 octobre 2003.


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Jay Taylor, responsable de la section des intérêts américains à Cuba entre 1987 et 1990, in "Playing into Castro’s hands", the Guardian, Londres, 9 août 1994.

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