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Le virage à gauche de la France est-il une bonne chose pour l’Inde ? (Indian Punchline)

La victoire impressionnante de François Hollande aux élections présidentielles françaises a bouleversé la politique européenne. Le fait qu’il n’ait jamais rencontré la chancelière allemande Angela Merkel ou que le premier ministre anglais David Cameron ait refusé de rencontrer le candidat "socialiste" Hollande quand il a traversé la Manche pour aller à Londres dire "Bonjour" en dit long. Une vague "socialiste" balaie l’Europe - Hollande mène le 11ième "changement de régime".

Il est peu probable que l’axe germano-français se maintienne en l’état. "L’austérité n’est pas une fatalité" a dit François Hollande lors de son premier discours après l’élection. La plupart des commentateurs analysent la victoire de François Hollande comme un défi au principe de l’Union Européenne de la stricte discipline budgétaire qui porte le sceau de l’Allemagne. (Au fait, dimanche, la Grèce a aussi voté pour le changement des modalités des plans de sauvetage de l’UE).

Mais il ne faut pas négliger le fait que François Hollande a peu de marge de manoeuvre. En outre, on ne peut pas savoir si le "socialisme" de François Hollande résistera à l’exercice du pouvoir. Il est vrai qu’il a prononcé la célèbre phrase : "Mon adversaire dans le monde c’est la finance" ou " Je n’aime pas les riches". Mais rappelez-vous Tony Blair, n’était-il pas lui aussi "centre-gauche" quand il a postulé au poste de premier ministre ?

La victoire de François Hollande n’est pas large. Et beaucoup de votes qui se sont portés sur lui sont des votes de protestation. De larges sections du peuple français ne supportaient plus Sarkozy pour différentes raisons et l’élection a été un référendum sur sa personnalité politique plutôt que sur le programme économique de François Hollande. Les Français n’aimaient pas le style combatif et agressif de Sarkozy mais la moitié d’entre eux a quand même voté pour lui.

François Hollande en est sûrement conscient aussi. François Hollande est un politicien avisé et expérimenté qui a su exploiter les "attentes" nationalistes avec intelligence. Pour couronner le tout, il a la chance de n’avoir aucun antécédents en tant que figure publique au niveau national. De fait, on en sait plus sur sa vie amoureuse que sur sa vision politique.

La grande question est : est-ce que cette élection est une bonne chose pour l’Inde ? ll est clair que la crise de la zone Euro nous affecte. Il y a tout juste trois jours, le ministre des finances Pranab Mukherjee nous a énuméré ses lignes de faille : la baisse de la croissance en Europe, le déclin de l’esprit d’entreprise, la raréfaction des capitaux et la volatilité des taux de change et de la Bourse avec en corollaire une baisse de confiance des investisseurs. La refondation du débat du la crise de la zone Euro sera suivi de près par le Bloc du Nord.

Il y a aussi une sorte de morale dans tout ça : voilà ce que ça coûte de mener des politiques économiques en faveur des plus riches. (Une des promesses principales de François Hollande est d’augmenter les impôts des riches et des multinationales qui distribuent les profits aux actionnaires au lieu d’investir). On peut dire sans risque de se tromper qu’il n’aura pas des positions à moitié aussi messianique sur la Syrie que Sarkozy. L’alliance de la France avec les Etats-Unis et l’OTAN va se distendre. François Hollande a l’intention de retirer les troupes française d’Afghanistan au plus vite, à savoir avant la fin de l’année. Il appelle aussi à la solution rapide du problème palestinien.

Mais on ne sait pas encore grand chose de ce qu’il compte faire en matière de politique étrangère. L’Inde pourrait avoir à renoncer provisoirement aux projets grandioses de partenariat stratégique avec la France.

Il est très improbable que François Hollande soit tenté par une politique étrangères musclée ou des aventures militaires comme celle de la Libye. Et en tous cas l’Inde ne peut que se réjouir de ce que François Hollande appelle de ses voeux un élargissement du Conseil de Sécurité de l’ONU.

Prions le ciel qu’aucun squelette de l’ère Sarkozy ne tombe des placards du Palais de l’Elysée à propos des ventes d’armes de la France à l’Inde. Tout est possible, s’il y a des embryons de vérité dans les révélations récentes d’un ancien ministre libyen selon lesquelles Mouammar Kadhafi aurait financé la campagne électorale de Sarkozy en 2007.

M K Bhadrakumar - May 7, 2012

Pour consulter l’original : http://blogs.rediff.com/mkbhadrakumar/

Traduction : Dominique Muselet pour LGS

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