RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Le Venezuela interdit les semences transgéniques.

Par Jason Tockman - Venezuelanalysis.com

CARACAS, 21 avril 2004. Le Président du Venezuela, Hugo Chavez Frias a
annoncé que les semences transgéniques seront interdites sur le territoire
du Venezuela, instaurant ainsi la prohibition la plus drastique des
cultures d’OGM’s de l’hémisphère occidental. Si les modalités de cette
politique sont encore à arrêter, la décision du Président Chavez a d’ores
et déjà provoqué la résiliation du contrat que le Venezuela avait négocié
avec la multinationale américaine Monsanto.

Face à un parterre de sympathisants internationaux réunis récemment à 
Caracas, le Président Chavez a condamné les semences génétiquement
modifiées comme étant contraires aux intérêts et aux besoins des paysans
et des travailleurs ruraux du Venezuela. Il a dès lors réduit à néant les
plans de Monsanto d’établir une plantation de 150.000 hectares de soja
transgéniques dans ce pays.

"J’ai ordonné de mettre fin à ce contrat dès que j’ai appris que des
semences transgéniques seraient utilisées" " a dit le président Chavez,
"Ce projet est terminé".
Le président Chavez a souligné l’importance de la souveraineté et de la
sécurité alimentaire, -prévues par la Constitution bolivarienne,- qui sont
à la base de sa décision. Au lieu de permettre à Monsanto de développer
ses semences transgéniques, ces terres seront consacrées à la culture de
manioc, un produit local, a expliqué Chavez. Il a également annoncé la
création d’une grande banque de semences qui permettra aux mouvements
paysans et indiens du monde de se fournir en semences.

L’organisation paysanne internationale "Via Campesina", qui représente
plus de 60 millions paysans et travailleurs ruraux, avait alerté
l’administration de Chavez dès qu’elle avait été informée du contrat qui
se préparait avec Monsanto. Selon Rafael Alegria, secrétaire général de
Via Campesina, Monsanto et Cargill sont à la recherche d’autorisations
pour produire du soya transgénique au Venezuela.

"Cet accord s’opposait aux principes de souveraineté alimentaire qui
guident la politique agricole du Venezuela" a déclaré Alegria quand il a
été informé de la décision du Président. "Il s’agit d’une question très
importante pour les paysans et les populations indigènes d’Amérique latine
et du monde".

Alegria a de bonnes raisons d’être sur ses gardes. Monsanto a une longue
histoire de confrontation avec le mouvement social et environnemental, car
elle s’est fait, très tôt, une réputation en produisant l’Agent Orange, ce
défoliant utilisé pour la guerre du Vietnam, qui a causé des avortements,
des troubles nerveux et des pertes de mémoires, au sein des millions de
personnes qui y furent exposé. Plus récemment la multinationale a été
critiquée pour les effets néfastes que ses semences transgéniques et ses
hormones de croissance bovine (rBGH) peuvent avoir sur la santé humaine et
sur l’environnement.

Plus près du Venezuela, Monsanto vend à la Colombie voisine, l’ herbicide
"glyphosate," qui est utilisé par le gouvernement de ce pays dans son
offensive "Plan Colombie" contre la production de cocaïne et les groupes
rebelles. La Colombie procède à des pulvérisations aériennes de centaines
de milliers d’hectares de forêt tropicale, détruisant des exploitation
agricoles légales et des réserves naturelles telles que la forêt du
Putumayo, ce qui constitue une atteinte directe à la la santé des
populations, y compris les communautés indiennes.

"Si nous voulons atteindre la souveraineté alimentaire, nous ne pouvons
nous appuyer sur des transnationales telles que Monsanto", a déclaré
Maximilien Arvelaiz, qui est conseiller du président Chavez. "Nous devons
renforcer la production locale, en repectant notre héritage et notre
bio-biversité"

Alegria espère que la décision du Venezuela va servir d’exemple à d’autres
nations dans leur manière de traiter la question des OGM’s, "les
encourageant à suivre l’exemple du Venezuela, territoire libre de cultures
transgéniques".

- Traduction : Paul-E. Dupret pour "Collectif Venezuela 13 Avril"

- Source : "Collectif Venezuela 13 Avril" : http://lists.collectifs.net/cgi-bin/mailman/listinfo/venezuela-fr

URL de cet article 1518
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Thème
Ainsi parle Chávez
Hugo Chávez, figure du Venezuela et de l’Amérique latine contemporaine, si critiqué et diffamé dans la plupart des médias, était indéniablement le président métisse, issu d’une famille pauvre, avec lequel les classes populaires pouvaient s’identifier. Pendant 13 ans, chaque dimanche, il s’est adressé à son peuple dans une émission appelée « Allô président », fréquemment enregistrée sur le terrain et en public. Ce livre recueille certaines de ses allocutions. Tour à tour professeur, historien, blagueur, (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

La convention qui rédigea la Constitution des Etats-Unis était composée de 55 membres. Une majorité d’entre eux étaient des avocats - pas un seul fermier, ouvrier ou paysan. 40 possédaient du Revolutionary Scrip [monnaie émise pour contrer la monnaie coloniale]. 14 étaient des spéculateurs de terrains. 24 étaient des prêteurs. 11 étaient des marchands. 15 possédaient des esclaves. Ils ont crée une Constitution qui protège les droits de propriété, pas les droits de l’homme.

Senateur Richard Pettigrew - "Plutocratie Triomphante" (1922)

"Un système meurtrier est en train de se créer sous nos yeux" (Republik)
Une allégation de viol inventée et des preuves fabriquées en Suède, la pression du Royaume-Uni pour ne pas abandonner l’affaire, un juge partial, la détention dans une prison de sécurité maximale, la torture psychologique - et bientôt l’extradition vers les États-Unis, où il pourrait être condamné à 175 ans de prison pour avoir dénoncé des crimes de guerre. Pour la première fois, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, parle en détail des conclusions explosives de son enquête sur (...)
11 
Ces villes gérées par l’extrême-droite.
(L’article est suivi d’un « Complément » : « Le FN et les droits des travailleurs » avec une belle photo du beau château des Le Pen). LGS Des électeurs : « On va voter Front National. Ce sont les seuls qu’on n’a jamais essayés ». Faux ! Sans aller chercher dans un passé lointain, voyons comment le FN a géré les villes que les électeurs français lui ont confiées ces dernières années pour en faire ce qu’il appelait fièrement « des laboratoires du FN ». Arrêtons-nous à ce qu’il advint à Vitrolles, (...)
40 
Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.