RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Le système carcéral en France

Je livre à la curiosité du lecteur,tout ce que j’ai compris de la conférence de Gabriel Mouesca à la fête du KIOSQUE le 8 novembre dernier. Mouesca est Président de la section française de l’Observatoire International des Prisons (OIP)

Un personnage singulier qui force l’admiration, un parcours d’exception qui nous place devant l’évidence que les alternatives sont des défis politiques pour changer la vie .

La justice est elle soluble dans la démocratie ? Pour le conférencier la justice doit être une et indivisible, pas de justice au rendement ni au garde a vous devant une justice de classe.

Pour éviter la prison, il faut entre autre se garder d’être pauvre.

S’il y a une chose sur laquelle le temps se garde bien d’influer c’est bien l’univers carcéral et cela tant sur la forme que sur le fond.. En prison dès que la première porte se referme sur le condamné, celui ci aura désormais pour un temps imparti, la gestion d’un autre temps, celui de son horloge interne, celui qui se compte à rebours et qui monnaye sa peine. Immuable depuis des temps «  immémoriaux », la prison pérennise un attachement légendaire à la punition au-delà de la peine jugée et c’est par l’accumulation d’humiliations que le condamné procède inexorablement à sa déshumanisation et c’est commencement de sa déconstruction, le voyage dans un univers de non droit «  contractuel. »

«  Moderniser » les prisons ce n’est pas faire du neuf avec du vieux, surtout quand il s’agit d’idées, c’est une urgence qui devrait générer des grands débats de société - j’entends démocratiques et citoyens. L’absence de débat philosophique sur la peine de prison et son opportunité dans le monde de demain, nous renseigne sur le désintéressement à la fois de l’Etat et de la société civile. La vétustés matérielle , comme psychologique du système carcéral ne reflète-t-elle pas d’autres vétustés de l’Etat de droit dans les arcanes de sa politique qui fabrique des récidivistes. Ca commence par la perte de tout réflexe civique pour les uns, qui en retour se traduit au niveau de l’Etat par l’abandon pur et simple d’une fraction importante de la population de France qui aujourd’hui subit de plein fouet la croissance libérale, reléguant des centaines de milliers de personnes au chômage forcé. La perte brutale d’un emploi, de son autonomie économique est vécue comme une agression et sera souvent le prélude d’une déconstruction programmée. Nous assistons par voie de conséquence à une perte des valeurs qui ont longtemps compté et fait la décision dans les luttes ouvrières.

La perte de repères, de la confiance en soi se manifeste par la négation de soi en tant qu’être social. Ce qui fait que même les prisons «  modèles » les dernières construites ont l’odeur de Bastille. Les suicides y sont exponentiels comme dans l’ensemble des autres établissements de France. Gabriel Mouesca dans sa conférence, recentre le débat sur la problématique de la surpopulation dans les établissements pénitenciers et il poursuit pour résoudre ce problème «  c’est simple, on commence par faire sortir tous ceux qui non rien à y faire (en prison) quand on sait que la grande majorité des incarcérés sont issus de familles où la pauvreté s’est invitée un jour sans coup férir tout au long des deux dernières décennies ; la France détient le triste palmarès de plusieurs autres records qui sont autant d’atteintes portées aux droits de l’homme ; la promesse de l’Etat de construire d’ici 2012 : 13000 places supplémentaires ? quand on sait que l’Etat se désengage de ses responsabilités pour céder encore du profit au privé et pourquoi pas céder la Justice déjà fragilisée dans son indépendance ? »

Plusieurs articles ont titré : «  les prisons françaises sont la honte de l’Europe ». Sans négliger de corriger les dérives du langage pour Mouesca le mot «  Maton » est banni de son vocabulaire ;  ce sont des «  surveillants » ; le surveillant même le plus malveillant n’est pas un Maton ; nous n’allons pas faire supporter à toute une profession des dérives d’une minorité ; nous ne devons pas oublier les difficultés de ce travail dans ce lieu difficilement supportable. Et pour finir : «  la défense des prisonniers - c’est bien de tous les prisonniers dont il s’agit et sans aucune exclusive ; le prisonnier est là pour «  payer » sa peine ; résister en prison, c’est lutter pour ne pas se déconstruire »

Une question me tarabuste encore comment un militant comme Gabriel Mouesca débordant de passion, a toujours su faire triompher la raison ? Ah oui, j’ai oublié de vous dire que Gaby était Basque ; les épreuves de la vie ont forgé chez lui une personnalité d’homme libre et révolté. Oui ! Gabriel Mouesca- alors qu’on a voulu l’effacer n’a pas fini de faire hurler les loups.

Je ne saurai que trop vous conseiller la lecture de son livre d’une réalité époustouflante «  la nuque raide » www.philippe-rey.fr .

Bonne lecture `

Luis Lera

URL de cet article 7449
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Interventions (1000 articles).
Noam CHOMSKY
à l’occasion de la sortie de "Interventions", Sonali Kolhatkar interview Noam Chomsky. Depuis 2002 le New York Times Syndicate distribue des articles du fameux universitaire Noam Chomsky, spécialiste des affaires étrangères. Le New York Times Syndicate fait partie de la même entreprise que le New York Times. Bien que beaucoup de lecteurs partout dans le monde peuvent lire des articles de Chomsky, le New York Times n’en a jamais publié un seul. Quelques journaux régionaux aux Etats-Unis (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Cette démocratie si parfaite fabrique elle-même son inconcevable ennemi, le terrorisme. Elle veut, en effet, être jugée sur ses ennemis plutôt que sur ses résultats. L’histoire du terrorisme est écrite par l’État ; elle est donc éducative. Les populations spectatrices ne peuvent certes pas tout savoir du terrorisme, mais elles peuvent toujours en savoir assez pour être persuadées que, par rapport à ce terrorisme, tout le reste devra leur sembler plutôt acceptable, en tout cas plus rationnel et plus démocratique.

Guy DEBORD

Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.