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Le Sarkophage n° 26

Dans ce numéro 26 du Sarkophage, bien sûr l’éditorial de Paul Ariès : il nous recommande de préférer « la gauche maquisarde à la gauche buissonnière, le faire sécession au faire carrière, la construction d’un autre monde à l’attente du grand soir (sic). Les exclus sont bien à leur place dans cet univers capitaliste qui multiplie les " sans " (emploi, logement papiers etc.). Nous ne croyons plus à la possibilité d’intégrer les exclus dans cet univers de la marchandise, qui ne fait plus société ni monde. »

Jean Gadrey nous parle de la dette et des agences de notation : « Rogner les niches pour les riches n’a rien à voir avec la justice fiscale. Il s’agit de contenter les sacro-saints marchés et leurs créatures, les agences de notation, par le mix suivant : un cheval d’austérité pour les peuples, une alouette de réduction de niches et d’imposition marginale et ponctuelle des riches. »

Qui doit payer les dettes, demande Aurélie Trouvé d’ATTAC ? « Le capitalisme financier utilise les dettes publiques comme épouvantail. L’Union européenne, le G20, le FMI organisent un vaste processus des acquis sociaux. Tel un jeu de dominos, les populations européennes tombent une à une sous le joug des plans d’austérité. »

Un article intéressant de Michel Cabannes sur les finances locales et leurs injustices : « La fiscalité locale se caractérise par l’inadéquation des assiettes foncières, par le rôle insuffisant du revenu et par de fortes inégalités territoriales. Les bases des taxes foncières et de la taxe d’habitation sont déconnectées de la réalité économique. »

Florent Tillon évoque les catastrophes, naturelles ou non, que connaît le Nicaragua depuis des dizaines d’années. Il rappelle que la capitale fut rayée de la carte en 1972 par un tremblement de terre, et que Somoza et son gang en profitèrent pour détourner toutes les aides publiques et privées à leur profit, ce qui déboucha sur la révolte sandiniste.

David Puau nous met en garde contre la création, en juillet dernier, du « dossier unique de personnalité », qui perfectionne le flicage des individus qui sont perçus en fonction de leurs traits de caractères saillants et de leur aptitude à s’insérer dans la société.

Laurent Paillard est allé faire un tour dans la région Limousin, tenue par la gauche. Elle s’est lancée dans l’aventure de l’emprunt obligataire, donc sur les marchés financiers. Ce qui implique l’évaluation des finances publiques par des agences du type Standard & Poor’s. Il y a donc « abandon de la souveraineté, dans la mesure où il s’agit de donner à la finance privée un droit de contrôle sur les finances publiques. » Hollande envisage-t-il de gouverner la France de cette manière ?

Un article très approfondi de Jean-Marie Harribey sur " Le travail, la nature et l’exploitation " : « Le processus de marchandisation inhérent à l’accumulation du capital ainsi que celui d’expropriation des biens communs permettent de faire le lien entre l’exploitation du travail et celle qui pèse sur la nature. »

L’évaluation du mérite est une nouvelle ruse de la domination, prévient Dominique Girardot : « La droite et une partie de la gauche entonnent le même refrain contre l’assistanat et les assistés … au nom de la compétitivité, mais aussi de la morale. Les dominants ont violé des valeurs comme celle du mérite pour les mettre au service de leurs intérêts de classe. »

Un article théorique de Pierre Zarka sur « le sujet de la révolution » : « On ne peut être émancipé que par soi-même. Faire la révolution, c’est d’abord rompre avec le rôle auquel la société nous assigne et investir une place qui n’est pas la sienne. Il s’agit donc de défaire la " naturalité " des agencements. »

Pour Vincent Lowy, la mondialisation est en ligne de mire : « Pendant qu’Angela Merkel ou James Cameron proclament haut et fort l’échec du multiculturalisme monte dans nos sociétés une pulsion identitaire régressive. »

Baptiste Mylondo a raison de nous rappeler que « les classes populaires réfléchissent aussi » : « Une partie des gauches s’oppose au revenu inconditionnel par crainte de son impact sur l’activité des classes populaires. Ne servirait-il pas à enfermer les pauvres dans l’indigence ? Ne serait-il pas un vecteur d’assistanat, autrement dit de parasitisme social ? Un raisonnement paternaliste, né d’une présomption de stupidité absurde et qui conduit à des conclusions contestables. »

André Déchot s’est intéressé au « voyage au bout de la nuit de la galaxie Dieudonné » : « Sa thématique obsessionnelle repose sur le triptyque : exploitation de la théorie du complot, dénonciation de l’esclavage des Noirs, antisémitisme sous couvert d’antisionisme. »

Jean Cornil nous invite à nous inspirer du « printemps des peuples d’Amérique latine », à « leurs politiques courageuses, bien éloignées des atermoiements de la social-démocratie du vieux continent. »

Confirmation que, décidément, "ça se durcit", Paul Ariès nous fait passer ce message :

*La DCRI s’invite au Forum national de la désobéissance...*

Deux hauts policiers ont rendu ce matin une visite impromptue au siège
éditorial du journal le Sarkophage, co-organisateur avec la ville de
Grigny (Rhône) du Premier Forum national de la désobéissance civile, le
8 octobre. Après cette rencontre « courtoise », nous tenons à « rassurer
 » le pouvoir : notre Forum pour fêter la désobéissance aura bien lieu
malgré les craintes « légitimes » de nos gouvernants et l’idée « 
généreuse » d’annuler ce Forum et il aura lieu avec tous les
participants annoncés dont la liste figure sur le site du journal Le
Sarkophage et sur celui de la ville de Grigny (Rhône)...Nous comprenons
fort bien que certains des intervenants puissent déplaire en haut lieu
mais ne dit-on pas que les goûts et les couleurs ne se discutent pas.
Nous ne craignons pas davantage d’être débordés ni politiquement ni par
la foule...nous lançons même un appel à être encore plus décidés et
nombreux. Nous sommes aussi très heureux que notre police ait compris
que notre objectif n’est pas d’organiser avec ce Forum un événement sans
suite...Oui, nous voulons vraiment faire converger toutes les
désobéissances individuelles, collectives et institutionnelles, Oui, des
villes désobéissantes seront présentes. Nous sommes vraiment peinés de
savoir que notre forum citoyen puisse être qualifié en haut lieu de « 
rassemblement de délinquants » (sic)...Les faucheurs d’OGM, les militants
anti-pubs, les enseignants désobéisseurs, le planning familial, les
villes désobéissantes ne méritent pas ce qualificatif infamant...Jean
Moulin ne fut-il pas en son temps un sacré
désobéisseur ? Et Gandhi ?

C’est cependant avec beaucoup de joie que nous proposons à la DCRI
(Direction centrale du renseignement intérieur) de tenir un stand dans
le village associatif qui réunira des dizaines de mouvements
associatifs, syndicaux, politiques !

plus d’info
http://www.fsd74.org/spip.php?article3359

Grigny, le 26 septembre 2011

Paul Ariès, Directeur de la rédaction Le Sarkophage
René Balme, Maire de Grigny

http://bernard-gensane.over-blog.com/

URL de cet article 14740
   
Même Auteur
Roger Faligot. La rose et l’edelweiss. Ces ados qui combattaient le nazisme, 1933-1945. Paris : La Découverte, 2009.
Bernard GENSANE
Les guerres exacerbent, révèlent. La Deuxième Guerre mondiale fut, à bien des égards, un ensemble de guerres civiles. Les guerres civiles exacerbent et révèlent atrocement. Ceux qui militent, qui défendent des causes, tombent toujours du côté où ils penchent. Ainsi, le 11 novembre 1940, des lycées parisiens font le coup de poing avec des jeunes fascistes et saccagent les locaux de leur mouvement, Jeune Front et la Garde française. Quelques mois plus tôt, les nervis de Jeune Front avaient (…)
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"Nous avons abattu un nombre incroyable de personnes, mais à ma connaissance, aucune ne s’est jamais avérée être une menace"

Stanley McChrystal,
ex Commandant des forces armées U.S en Afganistan
(Propos rapportés par le New York Times, 27/3/2010).

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