Le racisme et l’instrumentalisation de l’antisémitisme

Le racisme sous toutes ses formes est à condamner, moi-même je suis bien placé pour en parler.

Je suis fils de réfugié politique, mon père participa à la lutte armée des processus révolutionnaires qui enflammait l’Amérique Latine le siècle dernier suite au triomphe de la Révolution Cubaine, et à l’émergence d’hommes extraordinaires comme Ernesto Che Guevara, Fidel Castro et bien d’autres.

Je suis arrivé enfant en France au début des années 80 en provenance du Pérou. Comme la plus parts d’immigrés j’habitasi une banlieue HLM de l’agglomération nantaise. J’ai passé en France une enfance merveilleuse, “Le Sillon de Bretagne” était entouré de parcs gigantesques, la campagne en ville, quelque part.

Mes copains étaient tunisiens, algériens, marocains, portugais et français, j’ai vu et expérimenté le racisme. Je me rappelle d’un professeur de 6ème qui me disait régulièrement « Pourquoi tu ne rentres pas dans ton pays, tu ne parles pas bien français... », ou au centre commercial, les employés du magasin d’informatique éteignaient les ordinateurs quand ils nous voyaient arriver ; pourtant ils étaient en démonstration avec les jeux à la mode pour les fils des français avec du pouvoir d’achat.

Là est en réalité la double injustice du racisme, si on est noir et milliardaire aux Etats-Unis tu ne souffriras pas du racisme, il est lié à ta condition sociale, ce sont les noirs des ghettos qui en souffrent, ils subiront la pauvreté et la discrimination.

C’est pour cela que le combat contre le raciste est légitime, c’est une revendication de justice, pour défendre les faibles contre les puissants, un noble principe universel de solidarité avec les plus dépourvus.

Par contre il est aussi fréquemment instrumentalisé. Comment l’Etat tout puissant d’Israël qui agresse les Palestiniens et commet des crimes contre l’humanité peut-il se prévaloir de l’antisémitisme pour essayer de faire taire la résistance et la condamnation mondiale pour ces crimes ?

Ernesto Bustos