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Le « PRODUIRE EN FRANCE » De Nicolas Sarkozy

A chaque course à la présidentielle c’est la surenchère, surenchère à l’insécurité, à l’immigration, mais surenchère à la « réindustrialisation made in France », on ne nous l’avait pas encore fait ! Tous les candidats dénoncent les centaines de milliers d’emplois industriels perdus à cause de la crise. Ils ont la mémoire courte car les délocalisations ont commencé bien avant la crise, et plutôt à cause des actionnaires qui réclament des dividendes de plus en plus élevés.

La seule sincère motivation de Nicolas Sarkozy, c’est l’imminence de la présidentielle et des législatives. Car il y a peu, condamner la désindustrialisation ou les délocalisations au sein de l’UMP était tout bonnement impensable pour ne pas dire interdit. D’ailleurs il n’y a pas si longtemps, le discours était plutôt : « Quant à acheter français, il faut utiliser l’expression avec tact et modération (…) La France est quatrième exportateur mondial, deuxième exportateur européen, nous ne pouvons pas prétendre vendre des locomotives, des trains, des centrales nucléaires, des avions, des produits de luxe… en donnant l’impression d’être frileux et protectionnistes « 

Mais subitement le Président s’est rappelé qu’il aime les usines, et qu’il est préoccupé par les problèmes des salariés. Il ne faut pas que le vote ouvrier lui échappe, il a tellement fait pour eux depuis 5 ans : huit millions de pauvres, trois millions de précaires, trois millions de temps partiels, cinq millions de chômeurs, et des salaires de misère pour la grande majorité. Espérons qu’ils lui en seront reconnaissants !

Nicolas Sarkozy a lancé le slogan « produire en France » en insistant sur le lieu de fabrication d’un produit plutôt que sur sa nationalité, pour contrer « l’acheter français », de François Bayrou, « le patriotisme industriel » de François Hollande et la loi que promet Marine Le Pen sur ce sujet, avec l’ambition de créer 500.000 emplois industriels en cinq ans. Lequel promettra le premier le « million d’emplois » ? Ce n’est sans doute qu’une question de temps !


Le « made in France » c’est bien,
mais le public le plus sensible à ce genre d’argument est un public plutôt âgé, les jeunes sont clairement dans la mondialisation, on les a nourri à la « mobilité ». Deuxième point, les consommateurs intéressés par les produits fabriqués en France sont de la classe moyenne supérieure, les plus riches n’y apportent pas spécialement d’importance, et les plus pauvres regardent avant tout le prix.

Enfin, acheter des produits de qualité et faits entièrement en France, c’est très bien, mais pour ça il faut un bon salaire et redonner aux gens du pouvoir d’achat. Ce qui veut dire que le gouvernement de N. Sarkozy a fait fausse route depuis cinq ans. Au lieu d’imposer l’austérité, faire des cadeaux aux plus riches et aux banques, il aurait dû augmenter les salaires et assurer une meilleure protection sociale à l’ensemble de la population. Ou alors, pour que les produits made in France soient compétitifs, il pense diminuer les cotisations des entreprises, diminuer les salaires, augmenter les horaires et introduire aussi plus de flexibilité.

La note sera dans ce cas payée par les salariés alors que les délocalisations n’ont été justifiées que pour satisfaire l’appétit des grands actionnaires et des grandes familles capitalistes françaises dans la recherche effrénée du profit maximum. En même temps il ne faut pas s’affoler, ce ne sont que des thèmes de campagnes électorales, et ça n’a rien à voir avec ce qu’ils pensent vraiment !

Article original sur Conscience Citoyenne Responsable

http://2ccr.unblog.fr/2011/12/14/le-%C2%AB-produire-en-france-%C2%BB-de-nicolas-sarkozy/

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GoodYear, Continental, Whirlpool, Parisot-Sièges... Depuis dix ans, à travers la Picardie d’abord, la France ensuite, j’ai visité des usines de robinets, de pistons, de cacao, de lave-linge, de canapés, de chips ; de yaourts, avec toujours, au bout, la défaite. Ca m’a lassé de pleurnicher. Mieux valait préparer la contre-offensive. C’est quoi, leur grande trouille, en face ? Leur peur bleue ? Il suffit de parcourir le site du MEDEF. Ou de lire leurs journaux, Le Monde, La Tibune, Les (…)
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