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Le précariat contre le salariat (mais) My secretary is rich, par Agnès Maillard.








Le précariat contre le salariat.


3 janvier 2007.


Trente ans de chômage de masse, trente ans de sigles cabalistiques, trente ans de contrats précaires au rabais et une situation de l’emploi qui empire malgré tout.
Malgré tout... ou grâce à ?


L’idée est simple : face à la pénurie d’emploi, l’État, non interventionniste par ailleurs, déploie des subventions pour inciter les entreprises à embaucher.
C’est sûrement parce que je ne suis pas économiste que je ne vois pas le rapport de cause à effet. Mais il paraît que rendre l’emploi moins cher permet de créer de l’emploi. C’est une théorie économique qui le dit. Si je pousse cette logique jusqu’au bout, je me dis que le rétablissement de l’esclavage seul devrait permettre le retour au plein emploi.
Mais je ne vais pas me répéter : je ne suis pas économiste, je ne suis qu’un petit étron fulminant qui bougonne dans un obscur recoin de la blogosphère. (...)


Le premier effet pervers.

Donc, un emploi aidé n’est pas subventionné pour lui-même, mais en fonction du statut de précarité de la personne qui l’occupe. Il parait que c’est pour rapprocher de l’emploi les personnes qui en sont durablement exclues. C’est sympa, comme principe. Sur le papier.

Parce que dans les faits, cela conduit à deux choses : à réserver prioritairement les emplois non rentables aux personnes éloignées de l’emploi, en faisant abstraction de leurs formations, compétences, expériences et aspirations et en faisant l’impasse sur les causes de l’éloignement. Ensuite, cela induit une compétition féroce entre les travailleurs cibles, puisque les aides sont graduées en fonction de divers critères d’employabilitité qui évoluent au fil des besoins politiques : plutôt des vieux, plutôt des jeunes, plutôt sans bac, plutôt ceci ou cela. En fonction de ces critères sur lesquels les postulants n’ont aucune maîtrise, ils reviendront plus ou moins peu chers à la structure qui compte les employer. Et qui veut optimiser ses coûts. Et qui, à compétences égales, va privilégier le plus subventionné. Voire juste regarder le pourcentage de prise en charge du postulant en dehors de toute autre considération.

Ainsi donc, les emplois aidés, censés aider les exclus du travail à reprendre le train en marche, sont des machines à exclure et à discriminer les exclus ! Magnifique ! (...)

- Lire l’ article : http://blog.monolecte.fr



My secretary is rich.


7 janvier 2006.


On peut toujours envisager de laisser le champ libre aux économistes libéraux élevés en batterie. Ou alors, on relève le gant du défi, on monte sa propre théorie des salaires et on leur rafle pour une fois le pactole du Nobel sous le nez.
Surtout qu’on en a forcément plus besoin qu’eux !


Tout commence toujours par une discussion entre potes. Ce jour-là , nous formions un mini sommet du MEDEF avec Elric, qui a lui aussi monté sa petite entreprise, même s’il est loin d’être un débutant dans cette catégorie. (...)

- Une secrétaire ? Oui, je veux bien, mais même payée au SMIC, elle sera toujours trop chère pour ce qu’elle me rapporte.

- Comment ça ?

- Ben, un commercial, ça fait rentrer de l’argent au moins, mais une secrétaire, c’est juste une charge salariale !

Et c’est à ce moment que j’ai compris qu’il y avait quelque chose de pourri dans le joyeux royaume des Forces vives de la nation. (...)

Pourtant, si l’on considère l’entreprise comme une entité à organisation organique[4], il est logique de penser que chacun vaut strictement la même chose que l’autre, indépendamment de sa tache. Encore qu’on peut se dire qu’il est plus facile de produire en n’ayant que des ouvriers qu’en ne gardant que les patrons[5]. Ce qui tendrait à prouver que pour créer de la valeur ajoutée, il vaut mieux avoir des ouvriers plutôt que des contremaîtres et des contremaitres plutôt que des patrons. Et que le salaire est aujourd’hui fixé de manière inversement proportionnelle à l’utilité économique de l’agent qui le perçoit. (...)


Et ma secrétaire dans tout cela ?

En fait, juste en reprenant une partie de mon travail, ma secrétaire me permet de produire encore plus de valeur ajoutée. On ne peut donc, en aucun cas, considérer que son travail se limite à être une charge salariale.

Ainsi donc, les cadres dynamiques à 4 ou 5000€ le mois se retrouvent-ils à taper leur courrier, gérer leurs rendez-vous, rédiger leur rapport... au lieu de faire leur boulot. Car tout comme moi, au début de cette histoire, ils sont limités dans le temps, quant à ce qu’ils peuvent produire comme travail. Supprimer les secrétaires revient donc à payer le boulot d’une secrétaire débutante et non qualifiée au prix d’un cadre sup’. (...)

- Lire l’ article : http://blog.monolecte.fr




La fable de la flexibilité, par Michel Husson.

L’ UMP - Sarkozy pour la "liberté de travailler le dimanche", par Gérard Filoche.






- Photo : Travail de luxe.
Auteur : Gabriel Laurent

- Source : Photothèque du mouvement social
© Copyright 2004
www.phototheque.org


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