RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

Le nazisme en goguette

L’excellent Max Mosley, grand ponte de la Formule 1, a donc été filmé dans des postures sado-masos et des accoutrements nazis dans un jeu de rôle digne du film de Liliana Cavani Portier de nuit.

Pourquoi nazi, me direz-vous ? Parce que bon sang ne saurait mentir. Dans une note de mon blog du 12 novembre 2007
(http://blogbernardgensane.blogs.nouvelobs.com/tag/secret+de+famille), j’avais exposé que si le prince Harry, petit-fils de la Reine d’Angleterre, avait fait la fête en chemise brune, cela s’expliquait indubitablement par la lourde ascendance fascisante de ses ancêtres directs.

Dans le cas de Max Mosley, c’est encore plus clair. Le cher homme est le fils de sir Oswald Mosley, fondateur de la British Union of Fascists dans les années trente et de Diana Mitford, une aristocrate britannique ouvertement pronazie. Les parents de Max convolèrent en 1936 dans la maison de Joseph Goebbels. Outre les témoins, le seul invité n’était autre qu’Adolf Hitler. Comme la plupart des militants de la BUF, Mosley et sa femme furent internés pendant la Deuxième Guerre mondiale. L’enfant ne put voir ses parents pendant quatre ans. Après la guerre, Diana Mosley marqua, jusqu’à sa mort (une des premières victimes de la canicule, elle décéda en France en août 2003 à l’âge de 93 ans), son indéfectible soutien à la cause fasciste. Selon le quotidien conservateur le Daily Telegraph, elle demeura jusqu’à son dernier souffle une « nazie impénitente ».
Adolescent, Max Mosley tenta de reprendre le flambeau fasciste de son père au sein de l’Union Movement avant de briller dans le monde de la course automobile. Ses deux principaux soutiens furent le patron de Ferrari Jean Todt, d’origine juive, et Bernie Ecclestone, grand manitou de la Formule 1, troisième fortune du Royaume-Uni en 2003 (cette année-là , il vendit au magnat de l’acier Mittal sa résidence de Kensington pour 80 millions d’euros ; les travailleurs de Loraine apprécient que leur patron possède la maison la plus chère des îles britanniques). Fort de ses appuis, Mosley succéda à la tête de la FISA (Fédération Internationale du Sport Automobile) à Jean-Marie Balestre, jusque-là tout puissant patron de cette discipline.

Comme un fait exprès, Balestre n’était, lui non plus, guère connu pour ses opinions progressistes ou démocratiques. Né en 1921, il s’engagea dans la SS (voir sa photo en uniforme à http://www.grandprix.com/ns/ns20183.html), et prétendit après-guerre y avoir été un poisson-pilote de la Résistance. Dans les années cinquante, il s’associa au futur magnat de la presse française Robert Hersant, pronazi acharné, condamné en 1947 à dix ans d’indignité nationale pour collaboration avec l’ennemi. Il fut par la suite radical, socialiste, mitterrandien et giscardien. A une époque, il possédait un tiers de la presse française, dont France-Soir, Le Figaro et Le Figaro Magazine qu’il avait créé.

Il est donc bien connu que le sport en général et la course automobile en particulier ne font pas de politique.

Raison pour laquelle TF1 a investi autant d’argent dans ce domaine depuis sa privatisation.

URL de cet article 6299
   
Même Auteur
Eric Hazan. Changement de propriétaire. La guerre civile continue. Le Seuil, 2007
Bernard GENSANE
Très incisif et très complet livre du directeur des éditions La Fabrique (qui publie Rancière, Depardon, Benjamin etc.), ce texte n’est pas près de perdre de son actualité. Tout y est sur les conséquences extrêmement néfastes de l’élection de Sarkozy. Je me contenterai d’en citer le sombrement lucide incipit, et l’excipit qui force l’espoir. « Dimanche 6 mai 2007. Au bureau de vote, la cabine dont on tire les rideaux derrière soi pour mettre son bulletin dans l’enveloppe s’appelle un (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

Soit dit en passant, c’est une chose assez hideuse que le succès. Sa fausse ressemblance avec le mérite trompe les hommes.

Victor Hugo

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.