Lorsque, le 11 janvier dernier, des millions de Français ont manifesté leur solidarité avec les victimes des attentats de Paris, la mobilisation des classes moyennes a contrasté une fois de plus avec celle, relativement plus modeste, du monde ouvrier et de la jeunesse des quartiers défavorisés. Depuis des années, la « rue » s’embourgeoise. Les urnes aussi. A chaque élection ou presque, le taux de participation régresse conjointement avec le niveau de revenu. Et la « représentation nationale » n’est guère mieux lotie, puisque son visage se confond avec celui des classes supérieures. La politique, un sport d’élite ?
On l’observe déjà dans le cas de la gauche européenne. Créé au début du XXe siècle par les syndicats, le Parti travailliste britannique avait pour vocation de représenter l’électorat ouvrier. En 1966, 69 % des travailleurs manuels lui accordaient leur vote ; cette part est passée à 45 % en 1987, puis à 37 % lors du scrutin du 7 mai dernier. Le blairisme estima qu’il fallait donner la priorité aux classes moyennes. Mission accomplie : c’est avec l’électorat le plus bourgeois de leur histoire que les travaillistes viennent d’essuyer un revers électoral retentissant.
Nous allons être surveillés comme jamais, par les États et les entreprises (Félix Tréguer) : « Profitant de l’émotion suscitée par les attentats de Paris, et sans remédier aux défaillances qu’ils ont révélées, le gouvernement français entend faire adopter une loi sur le renseignement qui permettrait une surveillance généralisée des communications. Le Sénat doit étudier début juin ce texte qui alarme tous les défenseurs des droits humains et du respect à la vie privée.
Pour les dirigeants français, la polémique autour de la loi sur le renseignement, examinée depuis la mi-avril au Parlement, n’est qu’un mauvais moment à passer. Un mal nécessaire et une parenthèse dans la politique qui prévaut depuis les révélations du lanceur d’alerte Edward Snowden sur les pratiques de la National Security Agency (NSA) américaine, en juin 2013. Car, jusqu’à présent, ils appliquaient avec zèle la devise de Louis XI : « Qui ne sait dissimuler ne sait pas régner. »
A lire, un fort dossier sur le « complot » : « Quelques jours après le tremblement de terre d’avril dernier au Népal, des doutes ont envahi la Toile : la catastrophe ne s’expliquerait-elle pas par la réactivation de l’accélérateur de particules de l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN) ? Dorénavant, le scénario est bien rodé. Des marchands de conspirations attribuent chaque bouleversement du monde à l’Occident, aux Juifs, aux financiers de Wall Street, aux francs-maçons, etc. Ces imputations rencontrent un écho d’autant plus large que l’histoire encourage à douter des récits officiels comme des engouements médiatiques. Assurément, la plupart des théoriciens du complot versent dans la paranoïa et surestiment le rôle de puissances occultes. Mais d’autres, plus simplement, se fourvoient dans une quête d’explication simple à des événements chaotiques. Leur désir de comprendre provoque leur égarement, peut-être provisoire… »
Frédéric Lordon évoque le fantôme d’une dépossession : « En voir partout ; n’en voir nulle part : en matière de complot, la discussion évite rarement l’un de ces deux écueils symétriques. Quand les cinq grandes firmes de Wall Street, en 2004, obtiennent à force de pressions une réunion, longtemps tenue secrète, à la Securities and Exchange Commission (SEC), le régulateur des marchés de capitaux américains, pour obtenir l’abolition de la « règle Picard » limitant à 12 le coefficient de leviérisation globale des banques d’affaires. il faudrait une réticence intellectuelle confinant à l’obturation pure et simple pour ne pas y voir l’action concertée et dissimulée d’un groupe d’intérêts spécialement puissant et organisé. Des complots, donc, il y en a — celui-là, par exemple, d’ailleurs tout à fait couronné de succès.
Franck Gaudichaud décrit la main noire de Washington : « De nombreux complots avérés parsèment l’histoire et donnent du crédit aux thèses conspirationnistes. Les relations entre les Etats-Unis et l’Amérique latine invitent toutefois à distinguer machinations, stratégie d’influence et art du rapport de forces. »
Julien Brygo revient sur le 11 septembre : « « Qui croit à la version officielle ? »
L’association ReOpen911 milite pour la réouverture de l’enquête sur les attentats du 11-Septembre. Le 2 mai dernier, elle tenait son assemblée générale annuelle. Récit d’une journée de doutes. « Combien parmi vous considèrent que les tours du World Trade Center se sont effondrées à cause de l’incendie causé par l’impact des avions et croient à la version officielle ? » Ce 2 mai 2015, une seule main se lève dans l’amphithéâtre du d’Artagnan, une auberge de jeunesse parisienne. Quelque soixante-dix personnes y assistent à l’assemblée générale de l’association ReOpen911, qui milite pour la réouverture de l’enquête sur les attentats de 2001. L’homme qui pose cette question, M. Richard Gage, affiche le titre de président de l’organisation américaine Architects & Engineers for 9/11 Truth (Architectes et ingénieurs pour la vérité sur le 11-Septembre). Fraîchement débarqué des Etats-Unis, il insiste : « Je suis venu pour dire la vérité et séparer les faits de la fiction. » Face à un public essentiellement composé d’hommes, il poursuit son sondage introductif : « Combien d’entre vous ont des doutes quant au fait que les tours se sont effondrées à cause de l’incendie causé par l’impact des avions ? » Dix mains se lèvent. La question finale suffira à jauger le degré d’adhésion du public à la thèse aujourd’hui présentée : « Combien d’entre vous sont convaincus que les tours se sont effondrées à cause d’une démolition contrôlée ? »
Pour Akram Belkaïd, le monde arabe n’est pas épargné : « Les théories du complot reviennent aussi en force dans le monde arabe. Elles permettent aux populations et aux gouvernants d’éluder leurs propres responsabilités dans certains événements. »
Benoît Bréville analyse la mécanique intellectuelle des conspirations.
Marina Mestrutti pense que personne n’est à l’abri : « Contrairement à ce qu’affirment certains de leurs détracteurs, les adeptes des théories du complot ne sont pas des individus irrationnels : leur croyance se fonde sur des raisonnements relativement ordinaires, mais poussés un peu trop loin… »
Evelyne Pieiller aborde le problème sous l’angle littéraire : « De Balzac à Dan Brown, de « James Bond » à « Matrix », entre intrigues politiques et quêtes métaphysiques, au fil des soubresauts du monde, que serait la fiction sans la quête d’une vérité cachée ?
« Il y a deux histoires : l’histoire officielle, menteuse, puis l’histoire secrète, où sont les véritables causes des événements. » Honoré de Balzac, qui signe dans Illusions perdues (1837-1843) cette maxime appelée à devenir célèbre, en est convaincu. D’ailleurs, il fonde une association, Le Cheval rouge, destinée à organiser dans l’ombre l’ascension de ses amis et de lui-même aux postes-clés du monde littéraire. Et il le démontre dans ses romans ; non seulement ceux qui tournent explicitement autour de complots (Une ténébreuse affaire, Histoire des Treize), mais aussi ceux qui décrivent avec précision le fonctionnement d’un milieu social. »
En matière de complot, l’anathème est commode (un des spécialistes étant Jean Quatremer, de Libération) : « Certains voient partout des complots ; d’autres, des complotistes. L’accusation fait florès dans les médias, où elle vise souvent à disqualifier toute pensée critique. »
Alexandre Sumpf revient sur « Le complot bolchevique et l’a(r)gent allemand : En 1917, deux révolutions éclatent en Russie : celle de février abat la monarchie ; celle d’octobre porte Lénine au pouvoir. Cette accélération de l’histoire en a surpris plus d’un. L’empire des Romanov s’est effondré sur lui-même, mais certains voient dans la révolution d’Octobre le résultat d’une cabale ourdie par des forces occultes aspirant à la mort de la Russie d’ancien régime. »
La religion peut-elle servir le progrès social ?, demande Gilbert Achcar : « Alors que l’athéisme est pourfendu par bien des religieux, et la religion par de nombreux laïcs, des combats émancipateurs ont rassemblé ceux qui croyaient au ciel et ceux qui n’y croyaient pas, notamment en Amérique latine grâce à la théologie de la libération. Mais ce type d’alliance paraît inconcevable avec les partisans ultraorthodoxes de l’islam politique. Pourquoi ? »
Owen Jones tire les leçons de la victoire des conservateurs au Royaume-Uni : « Au Royaume-Uni, la victoire des bourreaux :
Non, la crise qui balaye l’Union européenne n’évince pas mécaniquement les gouvernements sortants. Pas même lorsque les politiques qu’ils ont menées ont aggravé la détresse sociale. C’est l’une des leçons des élections générales britanniques de mai, qui ont conforté un gouvernement de conservateurs millionnaires en guerre contre les démunis. Comment expliquer un tel paradoxe ?
Pour les travaillistes, ce fut une défaite en rase campagne. Une tornade à laquelle peu s’attendaient. Jusque-là, les sondages s’étaient montrés aussi monotones qu’un ciel d’hiver en Grande-Bretagne. Ils plaçaient les tories du premier ministre David Cameron, élu en 2010, au coude-à-coude avec le Labour de M. Edward Miliband. Le jour des élections, les instituts avaient même décelé un frémissement en faveur du second. A l’unisson, éditorialistes et « experts » avaient rendu leur oracle : M. Miliband déposerait sa brosse à dents dans la salle de bains du 10 Downing Street. Non pas à la tête d’une majorité parlementaire, mais grâce au soutien du Parti national écossais (SNP), favorable à l’indépendance. »
En Grèce, l’asphyxie financière semble programmée (Stelios Kouloglou) : « Grèce, le coup d’Etat silencieux » :
Semaine après semaine, le nœud coulant des négociations étrangle progressivement le gouvernement grec. De hauts dirigeants européens ont d’ailleurs expliqué au « Financial Times » qu’aucun accord ne serait possible avec le premier ministre Alexis Tsipras avant qu’il ne « se débarrasse de l’aile gauche de son gouvernement ». L’Europe, qui prêche la solidarité, ne la consentirait-elle qu’aux conservateurs ?
A Athènes, « tout change et tout reste pareil », comme le dit une chanson traditionnelle grecque. Quatre mois après la victoire électorale de Syriza, les deux partis qui ont gouverné le pays depuis la chute de la dictature, le Mouvement socialiste panhellénique (Pasok) et la Nouvelle Démocratie (droite), sont totalement discrédités. Le premier gouvernement de gauche radical dans l’histoire du pays depuis le « gouvernement des montagnes », au temps de l’occupation allemande, jouit d’une grande popularité. »
Que peuvent faire les Nations unies face au conservatisme des grandes puissances (Bertrand Badie), : « C’était un cauchemar pour le président Franklin Delano Roosevelt : l’idée que le Congrès des Etats-Unis refuse de ratifier la création de l’Organisation des Nations unies (ONU), dont il avait été l’un des principaux inspirateurs à la fin de la seconde guerre mondiale. Le risque était réel, puisque l’un de ses prédécesseurs, Woodrow Wilson, en avait lui-même fait les frais un quart de siècle plus tôt, alors qu’il se prévalait d’un rôle actif dans l’invention de la Société des nations (SDN). Il faut dire que les parlementaires américains se considèrent comme les dépositaires intransigeants de la théorie classique qui proclame, urbi et orbi, que nul ne saurait se substituer au peuple pour définir les lois : ni le droit international, ni quelque organisation multilatérale ne saurait amender, encore moins éteindre, la souveraineté des nations. Le débat était lancé : quelle place attribuer à cet embryon de société internationale institutionnalisée ? Les néoconservateurs, soixante ans plus tard, sauront s’en souvenir... »
La mission européenne au Kossovo a échoué (Ana Otasevic) : « Des crimes impunis, un déficit extérieur colossal, une partie de la population fuyant un chômage de masse, des responsables rêvant tout haut de « Grande Albanie » : le Kosovo semble livré à ses démons. Le patronage de l’Union européenne ne lui a pas permis de décoller, et des affaires de corruption entachent la mission internationale visant à instaurer un Etat de droit. »
Comment se sortir de la crise ukrainienne, selon Jean-Pierre Chevènement ? : « Décidée fin 1991 par Boris Eltsine, président de la Russie, et par ses homologues ukrainien et biélorusse, la dissolution de l’Union soviétique s’est déroulée pacifiquement parce que son président, M. Mikhaïl Gorbatchev, n’a pas voulu s’y opposer. Mais elle était grosse de conflits potentiels : dans cet espace multinational, vingt-cinq millions de Russes étaient laissés en dehors des frontières de la Russie (qui comptait 147 millions d’habitants au dernier recensement de 1989, contre 286 millions pour l’ex-URSS), celle-ci rassemblant au surplus des entités très diverses. Par ailleurs, le tracé capricieux des frontières allait multiplier les tensions entre Etats successeurs et minorités (Haut-Karabakh, Transnistrie, Ossétie du Sud, Abkhazie, Adjarie, etc.). Beaucoup de ces Etats multiethniques n’avaient jamais existé auparavant. C’était notamment le cas de l’Ukraine, qui n’avait été indépendante que trois ans dans son histoire, de 1917 à 1920, à la faveur de l’effondrement des armées tsaristes. »
Le Congrès des Etats-Unis résisterait-il contre la déferlante du libre-échange ? (Lori M. Wallach) : « La résistance contre la déferlante du commerce sans limites commence à trouver un écho chez les parlementaires américains, qui ont rechigné devant la ratification accélérée du traité de partenariat transpacifique voulue par le président Barack Obama. Après deux décennies, le bilan accablant de l’accord de libre-échange nord-américain (Alena) ne devrait guère les inciter à persévérer dans cette voie. »
L’insécurité reste endémique en Amérique Latine (Nathalie Alvarado et Carlos Santiso) : « Région la plus inégalitaire du monde, l’Amérique latine demeure également la plus violente. Si l’insécurité reflète la brutalité des rapports sociaux dans les pays ravagés par le néolibéralisme, elle souligne également les échecs de gouvernements progressistes parfois empêtrés dans la corruption et l’impunité. Diverses capitales défrichent toutefois des pistes prometteuses dans la lutte contre ce fléau. »
Pour Gilles Balbastre, « C’est toujours la faute à l’école… Chômage, pauvreté, laïcité « en danger » : à chaque difficulté, les dirigeants politiques se tournent volontiers vers l’école, dont ils affectent de croire qu’elle détient toutes les solutions. Ce fut à nouveau le cas à la suite des attentats contre « Charlie Hebdo » et le supermarché Hyper Cacher, en janvier dernier. Mais peut-on sauver le monde depuis la salle de classe ? »
Pierre Benetti revient sur la situation très tendue au Burundi : « En moins d’un mois, le Burundi a vécu des manifestations populaires, un exode massif et une tentative de coup d’Etat. Dans un pays marqué par une longue guerre civile, la volonté du président Pierre Nkurunziza de se maintenir au pouvoir à tout prix fragilise les équilibres politiques et sociaux. »
Eric Tandy se souvient du mouvement punk : « Souvent réduit à des clichés — jeans troués, cheveux hérissés, épingles à nourrice —, le punk fut bien plus que l’expression d’un goût juvénile pour la provocation. En refusant d’être le supplément d’âme d’un système porteur de crises sociales, morales et esthétiques, ce mouvement a incité chacun à inventer concrètement ses réponses. »
Virginie Bueno se demande si nous sommes malades d’internet : « « Passez-vous plus de temps sur Internet que vous ne l’auriez pensé initialement ? Y a-t-il des sites que vous ne pouvez éviter ? Trouvez-vous difficile d’être déconnecté durant plusieurs jours ? » Ces questions extraites du test d’Orman, relayé par la presse magazine, permettraient de diagnostiquer une dépendance à Internet. En suivant ce type d’évaluation, près de la moitié de la population connectée serait atteinte. Et la plus formidable pandémie de l’histoire serait en train de se répandre sur la planète. La Chine a déjà fait de cette « pathologie » une priorité de santé publique. Des réseaux internationaux travaillent d’arrache-pied à élaborer des diagnostics standardisés, des essais cliniques, des protocoles de traitement et des campagnes de prévention. »
Logo de l’article : photos du siège de la NSA
PS : La lecture du dossier sur les complots à provoqué chez moi un réel malaise. Je reprends ici l’argumentaire d’une des lecteurs de mon blog à ce sujet :
Il est de bon ton de se gausser des complotistes, conspis et compagnie. L’illustration rigolote choisie par Bernard Gensane est dans cette ligne convenue de caricature facile... et néanmoins effrayante : avec le dessin de pubis, il serait et risible (et finalement interdit ?) de critiquer l’instrumentalisation par Hollande des attentats des Kouachi + Coulibaly. Le gamin consommateur de rumeurs internet défie la science...
Les sceptiques et chercheurs de vérité seraient des fadas ou plus, ce « plus » résonnant particulièrement fort quand la loi permet non seulement d’espionner et de fermer les sites dérangeants, mais bientôt de priver de liberté -hors justice !- les personnes que le pouvoir policier soupçonnerait de menées subversives. Pas seulement terroristes ! Subversives aussi. Juste un soupçon, un risque : on espionnera, on bouclera, sans avis du juge. Ca va être voté ces jours-ci, en France Pays des Lumières et des Droits de l’Homme.
Donc. Ce dossier « complots » du Diplo clabaude encore sur ceux qui ne se contentent pas en toute occasion de la version officielle. Tous obsessionnels, fascistes, peu éduqués, numéropathes, pseudo-initiés narcissiques, monomaniaques et bien sûr paranoïaques... Lardellier et Cockburn, en 2006, avaient contribué au damage control après l’affaire Bredesen, eh ben ça continue joyeusement en 2015.
Page 18, dans l’article de J Brygo qui utilise en quelques paragraphes toutes les ficelles de la calomnie, l’animateur de l’association des architectes US pour la vérité sur l’effondrement des trois tours le 11/09/01 est évidemment affublé du titre de « grand prêtre », et montré hypnotisant ses (rares) auditeurs avec des images en boucle. Circulez y a rien à voir.
Lordon balaye d’un revers de main la proximité de Pompidou avec les banquiers, sous prétexte qu’il avait cessé de travailler directement pour eux 14 ans avant 1973... Au mieux, il concède aux « monoïdéistes », par un peu de « charité intellectuelle » que les scories du complotisme de populace recèlent aussi la volonté d’apprendre et de s’approprier un peu de la chose publique.
Traitant de la « mécanique conspirationniste », Bréville compile et amalgame à fond la caisse sans aucune pertinence ni politique ni psychologique.
Une concession, faut bien, au complotisme : il y a effectivement eu des complots (mais, promis, y en n’a plus !?). Mais le Diplo ne mentionne pas dans cette rubrique les couveuses et la fiole ’’d’anthrax’’ présentée à l’ONU, pourtant typiques d’un complot et mensonges avérés. Rien non plus de Cointelpro, de Mockingbird, de Gladio, de l’affaire des Contras... complots connus grâce à des enquêtes et révélations qui n’auront plus lieu dans la société de contrôle de l’info que l’occident perfectionne.
Les 6 exemples donnés, historiques, de « Vraies histoires de faux drapeaux » sont probablement choisis pour surtout ne pas inciter le lecteur à tomber dans le travers pervers de la remise en cause du discours officiel quel qu’il soit. Car attention : le délire guette des gens normaux aussi puisque « Personne n’est à l’abri » selon M. Maestrutti.
Pour Gaudichaud, les turpitudes impérialistes US sont exagérées. Pieiller fignole le diagnostic en réduisant la quête de vérités cachées à un artifice romanesque.
Le Diplo livre à la vindicte de ses lecteurs, avec une sorte de jubilation, tous « les nouveaux chiens de garde » du système, mais se garde de franchir certaines lignes de fracture sur des sujets importants. Ce dossier met en évidence à la fois la ligne qu’il a choisi (avec d’autres médias, certes) de ne pas franchir, et le procédé pour empêcher le lectorat se se laisser aller à la remise en cause dudit système notoirement corrompu et meurtrier.