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Le MEPI nous forme nos « démocrates »

Ils sont combien ces jeunes algériens qui ont bénéficié de la mansuétude du gouvernement états-unien ? Ils sont où ? Que font-t-ils de bon avec la formation qu’ils ont reçue à la Maxwell School à New York, ou ailleurs ? Autant de questions sans réponses, sauf peut-être une fois, lors de la visite " de travail " de Hillary Clinton, à Alger en février 2012.

La dame nous en avait présentés quelques-uns en tant que " chefs de file de la société civile algérienne ".

À ce moment là, les " démocrates " attitrés et la " société civile " habituée à être reconnue et chouchoutée, n’ont pas apprécié, pris de court par ce qu’ils ont considéré comme un camouflet.
À ce moment là, le " printemps " atlantiste avait déjà fait son œuvre en Libye et s’était tourné vers la Syrie.
L’Algérie, elle, continuait d’interloquer les analystes. La Clinton avait donc un peu plus refroidi l’ardeur " printanière " en sortant de sa manche de parfaits inconnus que personne n’avait vus, ni dans la rue, ni sur un plateau télévisé. Mais, depuis, plus rien sauf des communiqués épisodiques du Middle East Partnership Initiative (MEPI-l’Initiative de Partenariat avec le Moyen-Orient) qui organise et finance des sessions de formation, intitulées " Leaders for Democracy Fellowship ".
La prochaine se déroulera du 22 Mars au 21 Juin 2014. L’appel à candidature est public. Les conditions offertes sont séduisantes. Durant trois mois, au moins, les heureux élus seront traités comme coqs en pâte. Ils seront transportés, logés, nourris, assurés tous risques et dotés d’argent de poche. Tout cela parce que les États-Unis veulent " aider " l’Algérie à instaurer la " démocratie ".

Pourquoi veulent-ils le faire ?

Pur messianisme si l’on en croit leurs professions de foi. Même s’il leur arrive d’user d’autres moyens pour la chose. Comme ils le font en Afghanistan, comme ils l’ont fait en Libye et en Irak. Comme ils ont voulu le faire, en vain, en Syrie.
Pour le moment, du moins, on n’en est pas là.
Nos jeunes vont apprendre ce que c’est que le " leadership ", la " démocratie ", la " transition démocratique ", la " gestion du changement " et autres spécialités du même goût, dans un cycle alterné entre théorie et stages " professionnels ".

Pour y accéder, le sésame sera qu’ils auront répondu à un test fait de questions en relation directe avec les objectifs affichés du MEPI.
Il y en a trois, de ces questions :

  1. " comment une équipe MEPI pour la démocratie Fellowship vous permet de mieux mener votre communauté ou votre pays vers plus de démocratie et de participation citoyenne dans les institutions et les activités du gouvernement ? "
  2. " plus précisément, qu’est-ce que vous espérez gagner de ce projet et quels sont vos plans pour appliquer l’expérience qu’il propose ? "
  3. " quels changements espérez-vous apporter dans votre pays au cours des 10 prochaines années ? "

Elles ne sont pas anodines les questions. Le MEPI, forme voulue soft de remodelage de la région en un seul et même continuum, où règne " la libre-entreprise ", et débarrassé de tout danger qui " menacerait " les intérêts et la sécurité des États-Unis, s’inscrit ouvertement dans la doctrine bushiste de Grand Moyen-Orient.

Ahmed Halfaoui

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Le Capital a horreur de l’absence de profit. Quand il flaire un bénéfice raisonnable, le Capital devient hardi. A 20%, il devient enthousiaste. A 50%, il est téméraire ; à 100%, il foule aux pieds toutes les lois humaines et à 300%, il ne recule devant aucun crime.

Karl Marx, Le Capital, chapitre 22

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