RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

Le groupe de Lima sans Lima ?

Après l’investiture du nouveau président Pedro Castillo, le mercredi 28 juillet de cette année, malgré les tentatives de déstabilisation de l’opposition menées par les oligarques Fujimori et les milieux d’extrême droite, soutenus par Washington, le mandataire a présenté son nouveau gouvernement et a procédé à annoncer les orientations de sa nouvelle politique.

L’évolution des relations internationales et la relation avec le tendancieux "Groupe de Lima" constituent un point important de changement.

Nous rappelons que ce groupe a été fondé le 8 août 2017 dans la capitale péruvienne Lima, sous le mandat de l’ancien président Pedro Pablo Kuczynski ; par 12 pays latino-américains sous l’impulsion et le contrôle de l’OEA et de l’administration américaine de Trump. Son objectif déclaré est la déstabilisation et le changement de régime contre le gouvernement bolivarien de Nicolas Maduro au Venezuela tout en soutenant le "président intérimaire" Juan Guaido, désigné par l’impérialisme US pour légitimer le coup d’État au Venezuela.

Avant son investiture, le président Pedro Castillo avait déclaré évaluer la sortie de son pays du Groupe de Lima et promouvoir un tournant dans les relations extérieures sur la base du respect à l’autodétermination des peuples et la souveraineté, en rejetant l’interventionnisme et le putschisme promu par Washington.

Le nouveau ministre des Affaires étrangères du Pérou, Hector Béjar Rivera, a avancé lundi un changement de position dans la politique étrangère de son pays à l’égard du Venezuela, tout en soulignant que son devoir de chancelier "est d’améliorer les relations" bilatérales.

Sur l’avenir du groupement, Béjar a déclaré que "le Groupe de Lima a ses partenaires qui ont changé leur politique, leurs points de vue sont maintenant différents", le dialogue reste ouvert pour le moment. Dans des déclarations à la presse après avoir reçu le portefeuille des Affaires étrangères des mains de son prédécesseur, Allan Wagner, le nouveau chancelier a déclaré que la politique qui régira maintenant au Pérou, avec la nouvelle administration de Pedro Castillo, sera "une politique contre les sanctions unilatérales et les blocus", en relation avec les mesures coercitives appliquées par les Etats-Unis contre le Venezuela et Cuba.

"Le Venezuela est un pays qui est sous embargo", a souligné Béjar, qui a indiqué que le Pérou plaidera pour la compréhension entre les diverses forces politiques de cette nation sud-américaine.

Dans sa déclaration, Béjar a salué l’existence au Venezuela d’"un système de sécurité sociale universel et d’éducation universelle", qui peut être reproduit dans d’autres pays.

"Notre préoccupation est que, non seulement au Venezuela, mais aussi au Pérou et dans de nombreux autres pays, les droits des personnes marginalisées soient respectés, préservés et que le niveau de bien-être social s’améliore", a-t-il dit.

Vendredi dernier, le nouveau ministre péruvien des Affaires étrangères a rencontré son homologue vénézuélien, Jorge Arreaza, qui a indiqué qu’ils ont abordé lors de leur rencontre des questions liées à la récupération des "relations intégrales, le commerce, politiques d’attention aux migrants" ainsi que la nécessité de renforcer les mécanismes d’union en Amérique latine.

Consulté sur le point de savoir s’il a l’intention de rencontrer Carlos Scull, nommé "ambassadeur" du Venezuela au Pérou par le pantin Guaidó, Béjar a dit, "Je ne sais pas qui est ce monsieur. Je ne le connais pas".

Ce tournant marque un changement important en termes de relations extérieures du gouvernement péruvien qui avait jusqu’à présent suivi à la lettre les ordres de Washington. Il s’agit d’un revers important pour l’imperialisme US et son « Groupe de Lima » qui bientôt devra changer de nom pour Groupe de « Bogota » sans la présence péruvienne. La première étape pour affirmer l’indépendance diplomatique a été franchie, mais il en faudra encore beaucoup pour renforcer la solidarité latino-américaine et internationale extrêmement importante dans ce contexte d’interventionnisme impérialiste accru et de menaces de guerres.

Boris Differ

URL de cet article 37268
   
Même Thème
Les enfants cachés du général Pinochet - Précis de coups d’Etat modernes et autres tentatives de déstabilisation
Maurice LEMOINE
Le 15 septembre 1970, onze jours après l’élection de Salvador Allende, le président Richard Nixon, en 15 minutes lors d’une réunion avec Henry Kissinger, ordonne à la CIA de « faire crier » l’économie chilienne. Le 11 septembre 1973, Allende est renversé… En 1985, Ronald Reagan déclare que le Nicaragua sandiniste « est une menace pour les Etats-Unis » et, le 1er mai, annonce un embargo total, similaire à celui imposé à Cuba. Depuis le Honduras et le Costa Rica, la « contra », organisée et (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

« A toute époque, les idées de la classe dominante sont les idées dominantes : autrement dit, la classe qui est la puissance matérielle dominante de la société est en même temps la puissance spirituelle dominante. La classe qui dispose des moyens de la production matérielle dispose en même temps, de ce fait, des moyens de la production intellectuelle, si bien qu’en général, elle exerce son pouvoir sur les idées de ceux à qui ces moyens font défaut. Les pensées dominantes ne sont rien d’autre que l’expression en idées des conditions matérielles dominantes, ce sont ces conditions conçues comme idées, donc l’expression des rapports sociaux qui font justement d’une seule classe la classe dominante, donc les idées de sa suprématie. »

Karl Marx

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.