Eh bien, il est temps de mettre fin à ce non-sens parce que l’hypocrisie est maintenant devenue trop évidente :
Kaboul, le 3 octobre 2015 : A 2h10 heure locale, samedi 3 octobre, le centre de traumatologie de Médecins Sans Frontières (MSF) à Kunduz a été bombardé à plusieurs reprises de manière continue et a été très gravement endommagé.
Trois membres du personnel de MSF ont été tués et plus de 30 sont portées disparus.
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Depuis que les combats ont éclaté lundi, MSF a soigné 394 blessés. Lorsque l’attaque aérienne a eu lieu ce matin, il y avait 105 patients et leur personnel soignant ainsi que plus de 80 membres du personnel international et national de MSF présents sur les lieux.
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L’hôpital de MSF est la seule installation de ce type dans toute la région nord-est de l’Afghanistan, et il fournit gratuitement des soins de chirurgie orthopédique et traumatologique. Les médecins de MSF traitent tous les gens qui en ont besoin et ne font pas de distinction entre les patients du fait de leur appartenance ethnique, leurs croyances religieuses ou leur appartenance politique.
MSF cachait des « terroristes » : voilà ce que prétendent les officiels. Les gens de l’hôpital étaient « des individus qui menaçaient la force (la coalition, ndt) », affirme l’armée américaine.
Une vidéo prise après les événements montre que la clinique de MSF est un seul, grand bâtiment avec une grande cour entourée par un mur. Elle n’a pas été bombardée accidentellement, par une « bombe non guidée », elle a été frappée exprès par de nombreuses bombes « intelligentes ».
MSF International @MSF
Toutes les camps du conflit, y compris Kaboul et Washington, avaient été informés et ils connaissaient les coordonnées GPS précis de nos installations dans #Kunduz
MSF International @MSF
L’emplacement précis de notre hôpital #Kunduz communiqué à tous les camps à plusieurs reprises au cours des mois passés, y compris le 29/9
MSF International @MSF
Les bombardements se sont poursuivis pendant 30 minutes après que les responsables militaires américains et afghans à Kaboul et Washington aient été informés de la proximité de l’hôpital.
Le nombre total de morts augmente d’heure en heure et certains affirment qu’il s’élèvera à plus de 50 personnes.
Pendant ce temps, les États-Unis et les Saoudiens se disputent pour savoir lequel d’entre eux est responsable d’avoir ciblé un mariage au Yémen dans une attaque aérienne qui a fait plus de 130 morts.
Les États-Unis et d’autres (notez : pas la Jordanie (!) qui semble avoir quitté la coalition anti-syrienne) poussent des gémissements parce que la force aérienne russe cible les mercenaires d’al-Qaïda de la CIA et la supplie d’arrêter. Pourquoi exactement devrait-elle le faire, cela n’est pas dit.
Obama a déclaré hier qu’il n’entrerait pas dans une guerre par procuration avec la Russie pour la Syrie. Mais les mesures qu’il a annoncées, plus d’armes à l’opposition, plus de bombardements, contredisent ses paroles. Cependant, avec la protection de l’armée de l’air russe et sa défense aérienne, il sera un peu plus compliqué de causer des « dommages collatéraux » au gouvernement syrien comme à la clinique de MFS.
Traduction : Dominique Muselet