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La violence dont les patrons et les journalistes ne parlent jamais

Tous les médias de la bourgeoisie sont en campagne contre les grévistes d’Aulnay qui osent relever la tête mais aussi contre ceux de Goodyear qui ont décidé de répondre à la déclaration de guerre que représenterait la fermeture du site d’Amiens. Mais c’est l’ensemble des travailleuses et des travailleurs qui sont visés par cette campagne ignoble et puante. Ce n’est pas un hasard si les journalistes empruntent ce ton. C’est pour contrer les travailleurs qui refusent que chômage et fermetures de site soient une fatalité, qui refusent de penser qu’en ces temps de crise capitaliste on doit accepter de se serrer la ceinture et de faire des efforts pour que les sites soient plus compétitifs pour sauver les profits et tout ce système d’exploitation mortifère.

Les patrons aussi se battent pour leurs intérêts, et leurs meilleurs alliés sont les journalistes qui montent aussi au créneau par peur que l’ensemble de ceux qui se bagarrent aujourd’hui prennent leur avenir en main en faisant converger les luttes pour ne pas avoir à payer leur crise.

Dans les sites PSA qui ne sont pas en lutte la direction communique en permanence pour nous dire sur tous les tons que les camarades grévistes d’Aulnay sont des violents ou, pire encore, qu’ils mettent en péril l’ensemble des sites PSA et donc les emplois de tous. Cela se fait avec la complicité des syndicats jaunes qui non seulement acceptent de signer nationalement un accord de compétitivité qui se soldera, en cas de validation par l’Assemblé nationale, par un recul de cent ans dans nos conditions d’existence. Ces mêmes syndicats ont eu le culot de tenir une conférence de presse en marge du CCE extraordinaire du 1er Février pour soutenir le plan de licenciements du groupe PSA en fustigeant les grévistes d’Aulnay. Eux aussi contribuent à vouloir mettre a la porte non seulement plus de 2500 salariés du site d’Aulnay mais bien plonger dans la misère plus de 10.000 travailleuses et travailleurs et leur famille si on compte les emplois induits, si on intègre les sous-traitants, etc. Avec cette trahison des travailleurs d’Aulnay, c’est l’ensemble des salariés du groupe PSA qui n’oublieront pas ces collabos le jour où tout basculera. Mais toute cette propagande a du mal à passer, comme on a pu le voir lorsque sur différents sites chaque fois que les équipes syndicales combatives ont tracté, ou qu’on a fait passer une caisse de grève pour aider les camarades d’Aulnay en lutte.

La violence dont ne parlent ni les patrons, ni les journalistes qui sont à leur service, ni les jaunes, ce sont les cadences infernales, tous ces salariés qui se sont suicidés en 2007 à PSA, les dépressions nerveuses, les lettres de criminalisation des malades, les visites de contrôle patronal des salariés en arrêt et tous les licenciements des salariés qui ne pouvaient pas tenir leur poste de travail, des anciens qui travaillent jusqu’à 60 ans et plus sur le chaînes, des ouvrières et des ouvriers qui pleurent en travaillant à leur poste, de la violence de ces chefs d’équipe qui trouvent parfois que les collègues femmes vont trop souvent aux toilettes et veulent leur imposer qu’elles donnent leurs dates de règles. Voilà la vraie violence chez PSA. C’est notre mise a mort programmée que défendent les patrons et les valets du capital.

Mais il y aussi la concurrence entre les sites. Sur celui de Mulhouse par exemple, la direction a passé une vidéo avec un message très clair : il paraît que nous ne sommes pas assez compétitifs et que si nous voulons avoir de la production dans les mois à venir, il leur faudra faire des économies, gagner en productivité, c’est-à -dire supprimer encore des postes, nous renvoyer tout ça sur le dos. Si les voiture sont trop chères, c’est paraît-il parce que notre salaire est trop élevé, alors qu’en dix ans la part des salaires dans le prix de production d’une voiture est passé de 25 % à moins de 9 %. Le patronat ment, pour essayer de faire passer ses accords de performance, à savoir nous faire accepter des baisses de salaire, des heures de travail gratuit, la flexibilité obligatoire des horaires, sinon c’est le site qui risque de fermer ses portes.

Voila le programme que la bourgeoisie veut nous faire accepter avec l’aide de syndicats collabos. Voilà aussi pourquoi que la lutte des Aulnay est la nôtre, comme celle de toutes nos soeurs et de tous nos frères de classe qui se bagarrent contre les fermetures !

Vincent Duse
CGT PSA Mulhouse

Source : http://www.ccr4.org/La-violence-dont-les-patrons-et-les-journalistes-ne-parlent-jamais

07/02/13

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